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EAN : 9782330077563
208 pages
Actes Sud (01/03/2017)
4.11/5   22 notes
Résumé :
Dans la tradition rude d'un Hubert Selby Jr., d'un Daniel Woodrell ou d'un Donald Ray Pollock, avec toute l'humanité brute et complexe de Breaking Bad et de Reservoir Dogs, ce premier recueil de nouvelles aborde sans concession les facettes violentes et noires du cœur humain.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
“L'amour et autres blessures” est un recueil de quinze nouvelles courtes et percutantes. Chaque texte débute par un incipit coup de poing. Le contexte et le décor sont plantés en quelques phrases. L'histoire s'enchaine ensuite dans une mécanique implacable. John Harper est scénariste et cela se sent. Il se débarrasse de tout superflu pour ne garder que la moelle de l'histoire. Les personnages sont une collection d'âmes en perdition qui évoluent dans un monde de violence : dealers, néo-nazis, bikers, braqueurs, dresseurs de chien de combat. Les explosions de violence représentent les acmés d'une existence, certains personnages reconquérant dans ces moments tragiques une part d'humanité. Nous sommes dans les bas-fonds des Etats-Unis. Le recueil n'est pas centré sur une région puisque des nouvelles se déroulent à Los Angeles, Detroit ou dans les Ozarks.

Voici quelques accroches de nouvelles : un homme échappe de peu à son exécution et doit traverser le désert traqué par ses bourreaux, un grand-père débarque armé dans la chambre du violeur de sa petite-fille pour un échange pas très amical, trois dealers voient débarquer dans leur cuisine un gang de Jamaïcains énervés armés de kalachnikovs, un skinhead fait son entrée dans la cour du pénitencier fier comme un coq mais il va vite déchanter, etc.

J'ai été marqué par ces récits d'une grande intensité. Il est question de violence, de trahison et de vengeance. L'écriture est concise et nerveuse et les nouvelles sont intenses et d'une grande noirceur. Il manque une profondeur et une âme à ce recueil mais ces textes sans concession et d'une grande efficacité sont très agréables à lire.
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L'art de la nouvelle est d'aller à l'essentiel sans s'embarrasser des détails, de plonger le lecteur dans l'action directement, si possible de manière brutale afin de le secouer et de ne pas lui laisser de possibilité de faire demi-tour.

Toutes les nouvelles ont commencé de manière violente et en quelques phrases, l'auteur vous en dit assez pour que vous compreniez l'épisode que vous êtes en train de lire.

Oubliez l'Amérique des cartes postales, celle que l'agence de voyage vous proposera car ici, nous sommes dans le roman Noir dans toute sa splendeur : laissés-pour-compte, loosers, brutes, tueurs, drogués, camés, dresseur de chiens de combats…

Anybref, le genre d'Amérique que l'on ne voudrait pas visiter autrement qu'en lecture et si l'agence de voyage du coin vous proposait un tel programme, je ne puis que vous crier "Fuyez pauvres fous".

Par contre, en roman noir, savourez ce recueil de nouvelles avec un petit café serré, sans sucre, même si, de temps en temps, un peu d'édulcorant pourrait venir assouplir l'amertume de votre petit noir serré.

C'est court, on se sent toujours un peu grugé lorsqu'arrive le mot fin car toutes ses nouvelles ont du potentiel pour faire des minis romans, mais c'est ainsi avec ce genre de littérature : vite plongé dans le bain mais vite sorti.

Malgré tout, on n'en ressort pas vraiment intact, l'humidité poisseuse dans laquelle on a trempée nous collera à la peau durant un moment.

C'est court mais c'est intense, pas le temps de respirer qu'on est déjà à la suivante, pas le temps de reprendre son souffle que l'uppercut arrive déjà sur nous et pas moyen de l'esquiver.

Un recueil de nouvelles aux textes bruts de décoffrage, sans concessions aucunes, uppercutants et d'une efficacité redoutable.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Un junkie poursuivi par des dealers dans le désert, un couple de braqueurs de stations-service, des combats de chiens, une petite frappe qui veut se faire un surnom, un règlement de comptes sanglant, une femme fatale venant se percher sur un tabouret de bar, un plan tout cuit qui tourne au vinaigre, un « nettoyeur » au coeur d'artichaut, une décision radicale pour sauver une histoire d'amour, une bonne poire pas si naïve que ça, un taulard trop sûr de lui, la vengeance d'un mari trompé, un grand-père inconsolable... Les Monts Ozarks, le Texas, Détroit, New-York, Hollywood, autant de lieux différents pour ces quinze nouvelles décapantes dont on ne sort pas indemne.

Avec Jordan Harper, rien ne se passe comme prévu. Ça dérape, ça part en sucette, les projets, sur le papier si bien huilés, finissent en catastrophe. C'est dramatiquement drôle, sans pitié ni répit pour personne. le tout enrobé d'une atmosphère électrisante à souhait, d'un humour corrosif et d'une noirceur jusqu'au-boutiste totalement assumée.

Cupidité, solitude, drogue, violence, désespoir, recherche vaine d'un avenir meilleur, on pourrait tomber dans le cliché mais l'auteur évite ce piège en trouvant l'angle d'attaque original qui fait mouche. Son sens de la formule et son écriture à la fois nerveuse et très orale m'ont embarqué de la première à la dernière page, avec une mention spéciale pour la magnifique nouvelle qui donne son titre au recueil.

Pas à dire, il y a du Donald Ray Pollock et du Daniel Woodrell chez Jordan Harper. Une filiation qui a de la gueule pour un jeunot roublard comme un vieux routier à qui on ne la fait pas.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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« L'amour et autres blessures » est l'une des 15 nouvelles qui composent cette oeuvre noire, violente, dérangeante mais emplie d'un humour corrosif et d'un sens du scénario qui fait écho aux talents cinématographiques de l'auteur. En effet, Jordan Harper, originaire du Missouri où il a grandi a travaillé dans la publicité et été scénariste de séries télé.
Parmi celles-ci, figure « Agua Dulce », nouvelle inaugurale, qui conte les mésaventures de John, l'instinct de survie chevillé au corps, envers et contre tout et tous, quitte à embraser le désert. La nouvelle intitulée « le plan C » raconte par le menu l'histoire d'un braquage plus que foireux pour les divers protagonistes. le recueil s'achève avec la nouvelle « Johnny Cash est mort ». Il est ici question d'une vengeance sur le point de mal tourner…

Ce qui unit ces nouvelles, ce sont ses protagonistes, des anti-héros abîmés, cassés, en marge le plus souvent de la société et de la loi, en équilibre précaire sur le fil d'une vie ténue, proches du point de non-retour. Et pourtant, une sacrée envie de vivre, de survivre les anime, tous veulent s'en sortir malgré tout.
L'action est omniprésente, les personnages doivent s'extraire de situations rocambolesques, souvent impossibles. Et l'auteur n'y va pas de main morte : l'on s'empoigne, se castagne, picole plus que de raison pour oublier les impasses, tenter de s'en échapper pour mieux y retomber. Tandis que l'alcool emplit les corps, le sang, lui, s'en échappe, les esprits, déjà bien vacillants, se noient dans une brume opaque. On recoud les plaies tant bien que mal, on s'aime tout en se haïssant, que l'on soit humain ou canidé.
C'est ce désespoir que peint l'auteur, un mode mineur qu'il rehausse par une pointe d'humour caustique qui fait mouche.
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Voilà un recueil de nouvelles à lire absolument !

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles j'ai décidé de lire ce recueil et qui pourront déjà vous convaincre. Déjà ce recueil est publié par Actes Sud, ensuite il est traduit par Clément Baude, enfin les américains sont les grands maîtres de ce genre littéraire. Un autre argument ? Ce recueil est conseillé par un très grand libraire : Benoît Minville en personne !

Vous voulez encore plus de raisons de craquer ? Alors je vais vous dire pourquoi j'ai adoré ce livre. Ce sont des nouvelles courtes mais percutantes, il y a comme un aspect "à vif" dans l'écrit de Jordan Harper, une atmosphère très particulière : sombre, dure, désespérée. Chaque histoire met en avant un personnage abîmé, un instant de vie brisé, aucun conte de fées ou de rédemption mais parfois une volonté de s'en sortir, de trouver et peut-être trouver une forme de paix. L'Amérique des cartes postales ne vous attend pas dans ce recueil, ici il s'agit de l'Amérique des bas-fonds, l'Amérique, la vraie, celle qui fascine et qui inspire les grandes oeuvres, qui décrit le quotidien des gens du peuple.

Pour moi il s'agit d'une lecture très forte car l'auteur a réussit à imprégner chaque page de la quintessence de tout bon roman noir, ses nouvelles n'ont pas besoin de 300 pages pour tout dire, elles résonnent encore longtemps en nous. L'espoir peut-il percer dans une telle noirceur ? A vous de le découvrir mais n'ayez pas peur de plonger, la beauté et la lumière peuvent survenir dans les endroits les plus inattendus... C'est une plume unique qu'il faut découvrir et savourer !

En définitive, un recueil incontournable, un auteur à suivre sans hésiter !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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critiques presse (1)
Lexpress
25 avril 2017
Des intrigues haletantes et parfois terrifiantes qui explorent, avec une ingéniosité et une inventivité débridées, toute la noirceur humaine.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Jeune, riche, et connue pour être connue. Pour exhiber sa vie. Il a vu le visage de la cliente sur des dizaines de magazines. Il a vu son sexe épilé à la brésilienne, grâce à une photo “accidentelle” sous sa jupe qui s’est retrouvée sur Internet deux semaines avant le début de son dernier reality show. Il sait avec qui elle est sortie, et quand. Peu importe qu’il ne veuille pas le savoir. Personne ne peut s’empêcher de le savoir. Le buzz plane dans l’atmosphère comme une brume.
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Alors meurs et qu’on en finisse, se dit John. (...) Au pire, le petit se nourrira de l’eau du robinet et de grattons avant que sa connasse de mère revienne de Primm Valley. Ensuite, il passera toute sa vie sans son père minable, sans visite en prison, sans gâteau d’anniversaire et sans cadeau acheté dans des stations-service. Pour le petit, ce pourrait finalement être le plus beau jour de sa vie, mais il ne le sait pas encore. Rends-lui service et meurs.
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Chacun a sa dose de douleur, même si on a toujours l’impression d’en avoir plus que les autres. La douleur fait partie du deal. Hormis la mort, elle avait dit, l’absence de douleur, ce n’est pas naturel.
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Un ami m’a raconté une blague, un jour. J’imagine que c’est une blague que les hommes se racontent entre eux.
Quel est le point commun entre une grosse et une mobylette ?
Elles sont toutes les deux marrantes à enfourcher, mais on ne voudrait surtout pas que nos copains nous voient dessus.
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Un homme qui tient un bar va rarement au lit tout seul, mais en général il se réveille avec la tête fracassée et un piège à opossum en train de sourire à côté de lui, le genre dont on serait prêt à se bouffer le bras pour y échapper.
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