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EAN : 9782738141583
448 pages
Odile Jacob (14/03/2018)
4.5/5   3 notes
Résumé :
1940 : la France capitule devant les troupes du IIIe Reich. Le 17 juin, Pierre Verdeil et trois camarades de lycée quittent Brest à bord du dernier navire en partance pour l’Angleterre. Ils n’ont jamais été soldats, ils ne connaissent pas de Gaulle. Ils sont la France libre, cette poignée de volontaires qui refusent la défaite.
Devenu préfet de police, en pleine tourmente de Mai 68, Verdeil mêle et démêle ses souvenirs, reprend la trame de vies emportées par ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Jean-François et Lucie Muracciole, le dernier Compagnon, Odile Jacob, 2018.

Il s'agit du périple aventureux de quatre étudiants partis pour l'Angleterre en juin 1940 et qui vont participer à l'autre Résistance, celle de l'extérieur, de la France Libre. L'un d'eux, le « dernier compagnon » survivant - celui pour qui De Gaulle a prévu le caveau n° 9 au Mémorial du Mont-Valérien - est Pierre Verdeil, futur préfet de Police à Paris en mai 1968. On pense à Maurice Grimaud, mais le lecteur qui, ici comme en bien d'autres passages du livre, croit détenir les clés des personnages et des situations historiques en est pour ses frais. C'est un véritable roman, parfaitement imaginé, justement parce que Jean François Muracciole est un des meilleurs historiens de cette époque et a su se dégager des faits pour mieux prendre le lecteur au piège des apparences. Une postface bien venue rappelle que « ce récit n'est pas celui objectif et distancié de l'historien, mais celui éminemment subjectif d'un homme mûr, puis d'un vieil homme un peu désabusé ». Si rien n'interdit à l'historien de prendre la plume du romancier (par exemple Ilan Greilsammer, auteur à la fois d'un solide "Léon Blum" et d'"Une amitié espagnole", fiction consacrée à la vie sentimentale du même personnage), ce double exercice difficile est ici parfaitement réussi.
On ne se lasse pas de suivre les jeunes Français libres dans leurs pérégrinations en Afrique, au Proche-Orient, en Italie, en France, leurs rencontres et leurs apprentissages ; leurs antécédents aussi. C'est le siècle entier qui est mis en perspective, des péripéties de la IIIe République ou des turpitudes de la collaboration et de l'épuration aux noirceurs de la guerre d'Algérie, avec des ramifications significatives depuis la grande guerre jusqu'à Mitterrand président et La Courneuve en 2010. le foisonnement de l'histoire et des histoires est habilement maîtrisé et rythmé pour que le lecteur s'y retrouve sans ralentir sa lecture.
Inspiré par tous les témoignages possibles, du médecin opérant à Bir-Hakeim aux souvenirs du préfet auteur de "En mai, fais ce qu'il te plaît", le roman est écrit avec la langue vive de personnages attachants, amoureux, engagés dans la fougue de leur jeunesse puis avec le recul de l'âge. La formule à quatre mains a permis sans doute cette qualité d'écriture des dialogues, toujours rythmés et donnant à chaque personnage sa vérité, aussi bien les personnages inventés - les camarades « free french », l'officier de commando SAS Shlomo Bronstein, le couple Weizmann ou le banquier Adrien Neuffite et sa soeur la pianiste Hélène Depante - que ceux que l'on retrouve dans leur authenticité, Churchill, De Gaulle ou le commandant Amilakvari, prince géorgien dans la Légion étrangère, avec son éternel refrain : «La guerre n'est pas gagnée ! ». Héros ou crapules, les clés ne manquent pas pour retrouver les modèles ou les situations, mais ce ne sont jamais des copies conformes. Les morceaux de bravoure attendus, comme la découverte de Londres, la prise de Damas, le combat de Bir Hakeim, la rencontre d'Anfa ou la libération de Paris, sont enlevés à la charge et se lisent comme un récit personnel chatoyant et émouvant. A la fois roman d'apprentissage et roman d'une vie, on pense inévitablement à des prédécesseurs honorables, de Remarque à Lartéguy, Hemingway, Semprun, Robert Merle etc. Pas mal, pour un premier roman !





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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Excellent ouvrage : un très bon roman de guerre et d’aventures, un très bel hommage à ceux, connus ou non, a qui nous devons notre liberté, une très belle histoire d’hommes et de femmes, de très beaux caractères et de belles personnalités. J’ai lu cet ouvrage il y a quelques mois et déjà il me plairait de le relire. J’ai adoré certaines scènes de combat et, définitivement, je suis acquis à l’idée que la meilleure défense c’est l’attaque en particulier pour ceux qui furent sur le point d’être submergés et qui, tentant leur chance avec leur courage, la nécessité, le culot et, il faut bien le dire, une grande part de hasard, saisir la vie à pleine dents pour combattre l’ennemi et se sortir d’un sort qui les aurait fait périr à coup sûr. Je reste également acquis à l’idée que la légion est une arme exemplaire d’égalité et de fraternité, d’honneur et de fidélité, une noblesse qui consiste à acquérir la nationalité par le sang versé et pour qui j’ai un respect sincère. Honneur à ceux qui peuvent dire « legio patria nostra ». Bravo ! Par ailleurs, il faut souligner le courage physique et l’abnégation de tous ceux qui, engages dans les commandos SAS, tentèrent et souvent réussirent, ces coups de mains improbables d’audace et d’initiative, de chance également, prirent le risque sans retour (puisque les ordres de l’ennemi était, en cas de cas de capture, de les tuer et non de les considérer comme des prisonniers de guerre) de rejoindre leur patrie (notre pays, la France) pour y mener des actions de renseignement et de sabotage. Une infinie pitié pour tous ceux qui furent pris et souvent tortures et une reconnaissance certaine pour leur allant et leur témérité. Bravo ! Merci !
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Excellent ouvrage : un très bon roman de guerre et d’aventures, un très bel hommage à ceux, connus ou non, a qui nous devons notre liberté, une très belle histoire d’hommes et de femmes, de tes beaux caractères et de belles personnalités. J’ai lu cet ouvrage il y a quelques mois et déjà il me plairait de le relire. J’ai adoré certaines scènes de combat et, définitivement, je suis acquis à l’idée que la meilleure défense c’est l’attaque en particulier pour ceux qui furent sur le point d’être submergés et qui, tentant leur chance avec leur courage, la nécessité, le culot et, il faut bien le dire, une grande part de hasard, saisir la vie à pleine dents pour combattre l’ennemi et se sortir d’un sort qui les aurait fait périr à coup sûr. Je reste également acquis à l’idée que la légion est une arme exemplaire d’égalité et de fraternité, d’honneur et de fidélité, une noblesse qui consiste à acquérir la nationalité par le sang versé et pour qui j’ai un respect sincère. Honneur à ceux qui peuvent dire « legio patria nostra ». Bravo !
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