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EAN : 9782226243072
200 pages
Albin Michel (03/09/2012)
3.3/5   359 notes
Résumé :
Quand Irène America découvre que son mari, Gil, lit son journal intime, elle en commence un autre qu’elle met en lieu sûr. C’est dans ce nouveau carnet qu’elle livre sa vérité sur son mariage et sur sa vie tandis qu’elle utilise l’ancien pour se venger de son mari et s’amuser à ses dépens.

Gil est devenu un artiste célèbre en peignant le portrait d’Irène sous de nombreuses formes, et il réalise que la peur de la perdre le contraint à se dépasser. Irèn... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (95) Voir plus Ajouter une critique
3,3

sur 359 notes
Chronique de la mort annoncée d'un couple ou la "guerre des Rose" dans une version beaucoup moins comique que celle laissée par Michael Douglas et la savoureuse Kathleen Turner.
Le jeu des ombres est un roman glaçant et palpitant à la fois mettant en ombres chinoises toute la noirceur de l'âme humaine tel un drap blanc inondé d'une lumière froide et paralysante.
Irène et Gil, Indiens métis d'Amérique du Nord ont ce statut un peu bancal de n'appartenir véritablement à aucune des deux communautés. le roman met bien en valeur cette dualité.
De leur amour sont nés trois enfants qui seront les témoins de leur déchirement.
Peut-on encore appeler amour une relation où l'autre est nié?
Irène, muse et modèle de son peintre de mari ne se sent plus qu'un objet dans le couple. le seul lien qui la lie désormais à son époux est l'alcool sur fond de violence.
Quand un jour, elle s'aperçoit que Gil lit son journal intime, Irène le subtilise pour en écrire un autre, perlé de mensonges dans le but de manipuler son mari et de hâter la rupture.
Mais dans le jeu pervers qui s'instaure aucun des deux protagonistes n'est blanc comme neige...
Par moments, il m'a fallu poser le livre pour reprendre haleine!
Le jeu des ombres: un jeu auquel on peut se brûler les ailes et le coeur ...
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Un roman riche en analyses entre l'art de peindre, la création...et la vie amoureuse, de couple , le mari, artiste-peintre et son épouse, son modèle, sa "Muse" et" Objet" de son inspiration...

"On lui avait déconseillé de peindre sa femme. ce serait dur pour leur mariage. Mais il avait commencé avant qu'ils ne soient mariés. (...) Et puis, même lorsqu'ils se disputaient, il était en paix quand il peignait Irène. Elle était là devant lui et il n'avait pas à se demander ce qu'elle en train de faire.D'ailleurs Hopper avait peint Jo, Rembrandt avait peint Saskia, puis Hendrickje. Wyeth avait peint Betsy et bien sûr Helga; Bonnard avait peint Marthe; il y avait l'immense et dévorant Picasso; de Kooning, Kitaj et Hohn Curtin avaient peint leurs femmes. C'était une façon d'atteindre l'autre essentiel, l'essence inconnue, et peindre était aussi un acte d'amour ébloui. "(p.41)


Arriverais-je un jour à lire Louise Erdrich... ? vous pouvez avoir une vraie curiosité pour un écrivain et que rien ne se passe comme vous le souhaitez, jamais...que les circonstances , vos propres réticences bloquent de façon continue...Que cela bloque toujours quelque part... Alors j'essaye de me dire, pour me consoler, qu'il fallait que le bon moment arrive !!...
J'ai commencé ce livre en 2012, l'ai pris et repris, en 2015... et je le
reprends en ce mois de juin 2019... en souhaitant l'achever cette fois...

Roman de qualité... nul doute là-dessus, mais pour la einième fois, j'abandonne... du mal à m'expliquer ces résistances... car tous les thèmes sont proches de mes curiosités... ??

Le style est plaisant, tonique, dense; les sujets tout à fait attractifs : Les Arts, les techniques picturales, les sources d'inspiration, l'ambiguïté et la complexité des rapports de couple, surtout lorsque l'un est peintre, et l'autre écrivain...la dangereuse tentation vis-à-vis de "l'épouse-modèle" considérée comme un objet d'étude, la possessivité du mari-artiste, son contrôle constant... qui semble avoir outrepassé, envahi le territoire intime de son "épouse-modèle."....

"Mais voici le plus révélateur: tu voudrais me posséder. Et mon erreur : je t'aimais et t'ai laissé croire que c'était possible." (p.24)

"Gil songea qu'Irène tentait peut-être de lui adresser un message en relatant et en dénaturant cette histoire. Lui volait-il quelque chose en la peignant ? Fabriquait-il une sorte de copie d'elle habitant une autre dimension que celle des tableaux ?
Avait-il mis tant de son être dans une image d'elle qu'il avait créée, qu'il
affaiblissait ou diminuait la "vraie Irène" ?" (p. 51)

Alors, pourquoi, cela ne fonctionne pas, pourquoi je ne parviens pas vraiment à m'immerger dans l'univers de Louise Erdrich ?.... Mystère ....
Sans doute, trop de digressions qui interrompent chaque fois
l'intrigue centrale; comme si j'étais "coupée dans mon élan "?

Surtout ne pas tenir compte de cette chronique inachevée... Je souhaite vivement que la prochaîne tentative soit la bonne, enfin, car je me sens fautive... sans pouvoir vraiment cerner la cause de mes "décrochages"!!!... le déclic finira bien par survenir, avec un autre état
d'esprit, un "lâcher-prise", je ne sais ?!!!


**** Une petite sollicitation envers les camarades "babéliotes", "Fans" de
Louise Erdrich... Quel serait le texte le plus significatif pour aborder
et se familiariser avec son univers ??!!

****Relecture partielle 15 juin 2019- abandonné le 10 juillet 2019
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Une couverture intrigante, un résumé aguicheur, la promesse était belle juste avant de se muer très rapidement en désir d'en finir au plus vite.
La Chorale des maîtres bouchers était vraiment saignant, le Jeu des Ombres me laissera juste un souvenir fugace.

Irene et Gil. Mariés, trois enfants.
Elle s'épanouit dans l'écriture, lui dans la peinture en s'inspirant à l'envi de sa femme, sa muse.
Mais les apparences sont trompeuses et les artistes fusionnels d'hier ne sont plus.
Irene s'épanche journalièrement dans son petit agenda rouge fortuitement découvert par son mari. Qu'à cela ne tienne, possédant plus d'un tour dans son sac la bougresse, un second, de couleur bleu lui, continuera de retranscrire ses sentiments qui se délitent pendant que le premier manipulera honteusement sa chère moitié . La curiosité est un vilain défaut...

Sur le papier, ça a de la gueule.
Puis presque immédiatement, c'est moi qui l'ai faite.
Un thriller psychologique qui aurait pu atteindre des sommets. Et c'est celui de l'ennui qui s'est très vite détaché .
Jeu du chat et de la souris malsain, certes, mais manquant cruellement de coups de griffes.
Un tempo anémique, une narration saccadée retraçant alternativement l'historique du couple et son actuel jeu de dupes.
Erdrich brode sans jamais intriguer.
A la lecture d'un tel plaidoyer pro divorce, je m'attendais à un final susceptible de sauver ce qui pouvait encore l'être. J'en ris encore, arf, arf, arf, mais jaune histoire d'être bien raccord avec l'ensemble du récit. En totale contradiction avec le propos, cet épilogue ridicule m'achève tout comme monsieur Seguin qui se le fit prêter par son dadet d'Alphonse.
Empathie proche des prévisions de croissance de l'hexagone, rythme de croisière qui s'amuse plus du tout pour le coup, Erdrich, à la plume paradoxalement délectable, ne m'aura pas fait rêver ce coup-ci, ce sera pour une autre fois.

Bref, ce jeu des ombres ne m'aura pas amusé plus que ça....
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Ce n'est certainement pas le premier livre de Louise Erdrich qu'il faut lire si l'on souhaite découvrir cette auteure.
Irène est mariée à Gil, un artiste peintre de renom. Elle lui a servi de modèle depuis ses débuts. Ils ont trois enfants, Florian, Riel et Stoney. Elle tient un journal dans un carnet rouge que lui a offert Gil. Lorsqu'elle s'aperçoit qu'il le lit en cachette, elle décide de commencer un autre journal, celui-là dans un carnet bleu qu'elle range dans un coffre à la banque et de se servir du premier pour le manipuler, notamment en y consignant des aventures amoureuses imaginaires…
Si le prétexte à cette histoire avait pu susciter un quelconque intérêt, le tournant que lui donne Louise Erdrich le fait vite s'égarer et nous perdre dans des anecdotes ennuyeuses.
Il y a dans ce récit de nombreux points communs avec la biographie de l'auteure. Ainsi les trois enfants du roman, Louise Erdrich en a eu trois avec son mari Michael Dorris, l'instabilité psychologique de Gil et son suicide, il en a été de même avec Michael qui s'est asphyxié avec un mélange de drogues et d'alcool et bien d'autres similitudes.
« le jeu des ombres » est un peu comme une auto psychanalyse de l'auteur, une façon d'exorciser les faits marquants de sa vie. C'est plus un livre qu'elle a écrit pour elle-même que pour ses inconditionnels lecteurs et lectrices.
Je n'ai pas trouvé la « prodigieuse maîtrise narrative » de Louise Erdrich à travers cet ouvrage, dont la maison d'édition s'enorgueillit en quatrième de couverture…
Traduction d'Isabelle Reinharez.
Editions Albin Michel, Terres d'Amérique, 253 pages.
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'Le jeu des ombres"est l'histoire intense, la montée en puissance glaçante, d'un drame familial et le naufrage d'un amour ;
Le roman s'ouvre sur une découverte :la narratrice se rend compte que son mari lit secrètement son journal de"couleur rouge".Elle décide de se venger et d'utiliser ce carnet profané comme une arme à seule fin de manipuler son mari tandis qu'elle écrit dans un"nouveau carnet bleu", son véritable journal intime.
Une troisième voix s'insère au sein de la double narration pour décrire avec acuité , finesse et maîtrise absolue les évènements qui jalonnent puis précipitent la rupture du couple.
Gil est un peintre célèbre grâce aux portraits qu'il réalisa d'Irène dans toutes les positions et à toutes les étapes de leur vie ;tandis que sa femme qui a arrêté sa carrière pour permettre à son mari de s'épanouir dans son art, n'en finit pas d'écrire une thèse sur "George Catlin, "peintre des Indiens d'Amérique" Ils ont trois enfants.
Gil, taciturne, exalté, charmant parfois, colérique et jaloux se persuade que sa femme le trompe.
Il y a de la manipulation dans ce double jeu mortifère,une vengeance qui couve entre ces deux êtres qui s'aimérent intensément.
Irène, perverse, haineuse, dissimulatrice, insaisissable, animée d'une rage maussade s'éloigne de plus en plus.
Leur union est fracturée, douloureuse, malsaine.
Ni les enfants, ni les souvenirs, absolument plus rien ne parvient à re-cimenter ce couple en état de guerre larvée, ces êtres brisés .
Cette narration à trois voix souligne l'ambivalence des sentiments qui mène au mensonge, à la violence, à l'indifférence glacée......
Ce naufrage familial est raconté avec une puissance et une virtuosité impressionnante .
Cette passion destructrice est décortiquée à l'aide d'une écriture nerveuse et efficace.
Le passage sur la rencontre avec la psy est jubilatoire.
La haine, la lassitude et la violence remplacent l'amour fusionnel.
Le dénouement est surprenant.Louise Erdrich avec "le jeu des ombres" joue au chat et à la souris avec le lecteur , détecte les fissures béantes d'un couple, traque la déliquescence des sentiments......
J'avais adoré "La chorale des maîtres bouchers".
Ce roman dérangeant, noir, à l'atmosphère pesante , lu d'une traite , me laisse un peu perplexe.

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Citations et extraits (91) Voir plus Ajouter une citation
Il avait toujours plusieurs tableaux en route. Il adorait peindre sur du bois (...) Il hantait les scieries; les déchetterie et les entrepôts de récupération. Parfois une vieille porte en chêne massif d'un hôtel particulier de St Paul tombait entre ses mains. Du chêne blanc. La Joconde avait été peinte sur du peuplier blanc. Il adorait peindre sur des portes. Il lui arrivait de les couper en deux à la scie, de les poncer, de modifier leur forme. Pourtant quand il peignait sur un panneau de bois qui avait été une porte, un peu de cette fonction première passait dans le tableau. Il s'ouvrait et se fermait, comme la porte autrefois. L'aura de sa condition de porte, de possibilités mystérieuses, l'acte d'entrer dans une autre pièce-autant de choses qui subsistaient vaguement dans l'oeuvre. (p. 28)
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L'histoire, c'est deux choses, après tout. Pour qu'elle ait un sens, l'histoire doit se composer à la fois de l'évènement et du récit. Si elle ne racontait jamais rien, s'il ne racontait jamais rien, s'ils n'en parlaient jamais entre eux, il n'y avait pas de récit. Et l'acte, , même s'il avait eu lieu, était ainsi dénué de sens.Il ne comptait pas pour une infidélité. Il ne comptait pas du tout. (p.108)
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Il devait combattre le sentiment de satisfaction. Au fur et à mesure qu'elle s'éloignait de lui, les tableaux devenaient plus forts. Le violent désir qu'il avait d'elle leur donnait vie. Dans ses tableaux, il mettait son chagrin, la nature insaisissable d'Irene, l'avidité de son étreinte, le rejet d'Irene, l'amertume de son espoir, la rage maussade d'Irene. Il avait pris conscience que plus leurs rapports étaient tendus, plus son travail en bénéficiait. Il n'avait pas encore songé à se demander si ses soupçons à l'égard d'Irene étaient aussi une méthode visant à la repousser, afin de ressentir son absence, puis un douloureux appétit duquel tirer son art. (p.85)
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Elle l’avait prévenu qu’il n’y aurait pas de rapports sexuels entre eux. C’est fini, dit-elle. Il se passera des années avant que je ne te laisse coucher avec moi. Ou me peindre. Il eut l’air perplexe, et songea qu’elle était étrangement à côté de la plaque pour croire que ces choses-là pouvaient encore l’intéresser. Quand il avait arrêté de boire, il avait arrêté de manger, et quand il avait arrêté de manger, il avait arrêté de vouloir quoi que ce soit.
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Tomber amoureux c'est aussi tomber dans l'état de connaissance. L'amour durable survient quand nous aimons la majeure partie de ce que nous apprenons sur l'autre, et sommes capables de tolérer les défauts qu'il ne peut changer. (p.34)
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Videos de Louise Erdrich (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Louise Erdrich
C'est par la poésie que Gaëlle Josse est entrée en littérature. Elle a publié plusieurs recueils, jusqu'à ce jour où elle découvre un tableau d'un peintre flamand qui la happe littéralement. Sur cette toile, une femme, de dos, dont il devient urgent pour Gaëlle Josse de raconter l'histoire. Son premier personnage est là et le roman naît. Les Heures silencieuses paraît en 2011. En treize ans, treize autres livres suivront : des romans, des essais, un recueil de microfictions. Tous nous embarquent dans des univers différents, font exister des personnages -réels ou fictionnels-, disent la force de l'art -pictural, photographique ou musical-, et mettent des mots sur nos émotions avec une grande justesse.
Au cours de ce deuxième épisode de notre podcast avec Gaëlle Josse, nous continuons d'explorer son atelier d'écrivain : ses obsessions, son processus d'écriture, la façon dont le désir d'écrire naît et grandit. un conversation émaillée de conseils de lecture et d'extraits.
Voici la liste des livres évoqués dans cet épisode :
- Et recoudre le soleil, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/20108563-et-recoudre-le-soleil-gaelle-josse-les-editions-noir-sur-blanc ;
- À quoi songent-ils, ceux que le sommeil fuit ?, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23044434-a-quoi-songent-ils-ceux-que-le-sommeil-fuit--gaelle-josse-les-editions-noir-sur-blanc ;
- La Nuit des pères, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc/J'ai lu) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22564206-la-nuit-des-peres-gaelle-josse-j-ai-lu ;
- Ce matin-là, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc/J'ai lu) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/20840891-ce-matin-la-gaelle-josse-j-ai-lu ;
- L'Amour, de François Bégaudeau (éd. Verticales) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22446116-l-amour-francois-begaudeau-verticales ;
- La Sentence, de Louise Erdrich (éd. Albin Michel) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22512129-la-sentence-louise-erdrich-albin-michel.
Invitée : Gaëlle Josse
Conseils de lectures de : Anthony Cerveaux, bibliothécaire à la médiathèque des Capucins, à Brest, et Rozenn le Tonquer, libraire à la librairie Dialogues, à Brest
Enregistrement, interview et montage : Laurence Bellon
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Les Éclaireurs de Dialogues, c'est le podcast de la librairie Dialogues, à Brest. Chaque mois, nous vous proposons deux nouveaux épisodes : une plongée dans le parcours d'un auteur ou d'une autrice au fil d'un entretien, de lectures et de plusieurs conseils de livres, et la présentation des derniers coups de coeur de nos libraires, dans tous les rayons : romans, polar, science-fiction, fantasy, BD, livres pour enfants et adolescents, essais de sciences humaines, récits de voyage…
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