Au 14ème siècle, en Italie. Giuseppe Pagamino est herboriste ambulant, et surtout détrousseur de cadavres. Son ambition depuis plusieurs années est de trouver l'ingrédient manquant pour réaliser un élixir d'immortalité : une rognure d'ongle de Satan. Quand une sorcière est annoncée sur le bûcher pour avoir péché avec le Malin et enfanté un jeune garçon, Giuseppe voit enfin l'opportunité d'obtenir ce qu'il cherche depuis longtemps et se rend à Lucques, afin de rencontrer l'oeuvre du Diable avant sa mise à mort. Mais rien ne se passe comme prévu, car c'est Giuseppe qui est pris pour un sorcier défiant Dieu...
Il faut le reconnaître,
Bjarne Reuter sait écrire (bien que sa traductrice fasse parfois des choix douteux). C'est joli, bien emballé, original... Y a pas à faire de chichis : tous les codes de l'écriture sont réunis. Tous ? Sauf un et de taille : il manque cette étincelle, ce petit feu ardent qui vous pousse à tourner les pages, à les manger de manière boulimique ; ce petit quelque chose qui rend les personnages attachants et surtout indispensables.
Et ce synopsis en quatrième de couverture qui vous donne toute l'intrigue mais qui vous embobine sur la suite ! Gaïa en donne à mon sens généralement trop dans ses résumés. Dans ce cas précis, ce dernier concentre les soixante premières pages du livre, lequel poursuit alors sa route et perd son lecteur sur le bas côté, complètement paumé dans les aventures rocambolesques d'un Giuseppe assez désagréable, à l'humeur changeante et qui se victimise constamment. On ne sait vraiment, au fil des pages, quelle est sa quête, mais quand on dit que tous les chemins mènent à Rome, ici toutes les histoires mènent à Pagamino, ce qui devient à force too much, trop prévisible et surtout lassant. Giuseppe attire la poisse. Giuseppe attire les ennuis. Giuseppe en rajoute tout le temps parce qu'il ne prend jamais les bonnes décisions. Bref, Giuseppe a tout d'un Bilbo énervant, ce qui n'a pas aidé à mon appréciation de cet ouvrage.
Sans doute n'ai-je pas non plus compris l'intérêt des chapeaux en début de chapitre, qui résument l'intégralité de ce qui va suivre... le pourquoi du comment reste encore à déterminer.
Finalement, il n'y a que la fin qui relève l'ensemble, car on comprend enfin, à l'avant-dernière page, l'utilité d'un tel récit. Ou tout du moins cette fin répond-elle aux soixante premières pages susmentionnées, ce qui implique que les 420 autres qui suivent sont quasi-inutiles.
En résumé, ce fut une grosse déception pour moi qui m'attendais à beaucoup plus d'ésotérisme et moins de voyage sans but (quand le but, je me répète, est déjà atteint dès le départ).
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