🫧
Taous Merakchi à quelques années de plus que moi, et porte le même prénom qu'au moins deux membres de ma famille. Ce prénom, c'est ce dont parle ce livre. Moi, la petite kabyle qui n'en a toujours pas rencontré d'autres, j'avais besoin de le lire
🫧 Beaucoup de choses diffère entre ce que racontent Taous et ce que j'ai vécu. D'abord, c'est ma mère la blanche, et mon père le kabyle. Ensuite, ce n'est pas mon prénom qui me mettait directement sur le devant de la scène raciste : c'est mon père, et mon nez, que je dissimule constamment sous un masque (parce que je suis handi et que je ne veux pas tomber malade, rien à voir avec ça, c'est simplement que je me suis rendu compte que c'était mon nez qui me classait automatiquement dans la case "pas blanche" quand j'ai commencé à porter un masque)
🫧 ce livre fait donc partie de ces livres dont j'aurais terriblement eu besoin au collège ou au lycée. Quand je commençais à me construire. La seule chose qui me dépite un peu ? Je dois procéder un livre à la fois. Un livre sur le sexisme. Un livre sur le racisme. Un sur le handicap. Un sur les lesbiennes. Et j'avance petit à petit, dans la construction de mes mois, qui sont constamment séparés et presque jamais réunis.
🫧 Enfin bref, cessons de parler de moi et parlons plus de ce livre (c'est faux je vais encore parler de moi j'adore ça, et de toute façon le principe c'est quand même un peu de dire ce qu'on a ressenti en lisant donc bon...) : j'ai vraiment adoré. J'en reviens pas d'avoir passé 20 ans de ma vie à même pas savoir que le prénoms de mes tantes voulait dire paon 🥲. Il m'a fait un bien fou. C'est très bien écrit, très fluide, et si vous avez aimé " un monde plus sale que moi" ça devrait vous plaire, le style et le thème général sont assez similaire.
🫧 j'ai entendu ton cri a la lune, Taous. Je l'ai entendu, et j'y réponds. Merci pour ce livre. Merci pour tes mots. Merci de donner voix à la mienne. Moi, ces mots là, je n'arrive pas encore à les écrire. J'ai l'impression que cela me coûterait mille pages, cent mille mots et encore plus de mes larmes, et je ne suis pas prête à tout déverser dans une oeuvre comme celle ci. Alors en attendant, je les lis. Merci d'être quelqu'un comme moi, et de parler quand je ne le peux pas