AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782707321954
173 pages
Editions de Minuit (01/09/2011)
3.62/5   26 notes
Résumé :
De la vue d'une reproduction des Sabines de David dans un vieux dictionnaire jusqu'à sa première nuit d’amour, ce livre évoque la croissante fascination d’un jeune garçon pour le corps féminin. L’affiche du film érotique Emmanuelle, telle scène de baignade dans Tarzan et sa compagne, la double page centrale d’un numéro de la revue de charme Penthouse, un strip-tease dans une fête foraine en marqueront quelques étapes. Mais il sera aussi question des jeux troubles de... >Voir plus
Que lire après Les découvertesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je découvre Eric Laurrent à la lecture de son roman « Les découvertes ».
Je parlerai avant tout de son écriture qui est assez particulière, recherchée tant au niveau de la syntaxe que des temps employés. Les phrases longues demandent une concentration au lecteur. Je me suis par moment imaginé relire Marcel Proust et ce fut très agréable. Notre langue française est riche et qui sait la manier avec ce brio mérite toute attention !
L'histoire est écrite à la première personne du singulier, il peut donc s'agir d'une autobiographie centrée sur la découverte du sentiment et ce qu'il engendre de charnel à travers l'esprit et le corps. Les sensations sont très bien décrites et on suit ce jeune adolescent depuis son enfance et ses premiers émois jusqu'à sa première expérience charnelle.
Tout est exposé avec finesse et l'auteur fait référence à de nombreux artistes, peintres, sculpteurs, écrivains.
Cette lecture m'a bien plu.
Commenter  J’apprécie          160
Bien sûr, ceux qui attendent une histoire, une intrigue, des rebondissements, une écriture accessible, autrement dit un livre divertissant doivent peut-être passer leur chemin. Car ce roman d'Eric Laurrent ne raconte presque rien : créer une histoire romanesque ne l'intéresse pas; son obsession, c'est le mot. Et c'est cette quête impossible de la formule idéale qui rend Eric Laurrent si brillant. Il ne s'arrête pas sur une formule. Comme Proust, son modèle évident, il enrobe sa pensée d'incises, de subordonnées, de parenthèses et de reprises, mais tout cet art rhétorique n'est pas vain tant l'auteur décrit avec une acuité stupéfiante l'émotion et les vertiges de l'amour en réalisant l'exploit de mettre en mots ce que nous ressentons de plus intime durant tout le processus amoureux. Ce livre est par conséquent assez parallèle au magistral Clara Stern (du même auteur). Cerise sur le gâteau, auto-réflexif, ce roman nous invite à nous rappeler que la création littéraire est intrinsèquement érotique : en l'occurrence, le narrateur découvre simultanément l'écriture et le désir sexuel. Ce livre est un joyau qui procure un plaisir rare, un orgasme littéraire.
Commenter  J’apprécie          40
Les pensées d'hier je les retrouve à chaque relecture de ces Découvertes (trois fois à ce jour) d'Éric Laurrent. Riche de références (peinture, cinéma, musique, littérature), c'est presque un roman de formation, celle d'un enfant, puis d'un adolescent et d'un pré-adulte, au désir, mais aussi à la vie esthétique, aux expériences de l'art et des épiphanies qui en résultent, à la découverte du sexe aussi. J'aime son travail sur la phrase longue, alambiquée, l'emploi de temps rares, parfois, et de traiter de sujets qui sembleraient communs avec une intelligence remarquable, une tendresse précieuse, complexifiant le récit tout en gardant une belle fluidité. Et j'aime Les Découvertes probablement par que je m'y retrouve occasionnellement...
Commenter  J’apprécie          60
Vraiment une excellente découverte, sans trop de jeu de mots...
Sans doute fort autobiographique. Eric Laurent, dans la vraie vie correcteur de littérature érotique (si j'en crois les annexes) est un peu influencé me semble-t'il par ce type d'écrits. Mais! Quelle écriture, qui fait absolument tout passer. Découverte de la lecture, ardue, puis devenue une passion, découverte des filles et des femmes, ardue elle aussi. Des aventures parfois désopilantes racontées sans fards, avec honnêteté et sans bouder les imparfaits du subjonctif. de longues phrases où le lecteur se perd parfois (presque) , l'entraînant à la fin bien loin du début. Quelques moments d'émotion dans cette plongée dans l'éducation sentimentale d'un provincial.
Commenter  J’apprécie          50
Ce court et agréable livre narre les découvertes sensuelles, littéraires et onanistes d'un jeune homme, de la première affiche du film Emmanuelle, page 33, jusqu'à la première pénétration, enfin, page 149. le narrateur se remémore donc, en phrases souples et proustiennes, comment il découvrit la sensualité, l'esthétique et la volupté, liant les livres et les corps en un lent et indissociable apprentissage rendu difficile par les lazzi sur sa laideur, d'abord intellectuelle puis uniquement physique. Ce héros, plutôt moche donc, et surtout convaincu de l'être -la laideur n'est jamais qu'une longue expérience de l'invisibilité- est bien sympathique, et il est facile (je me mouille un peu là) de se retrouver dans telle honte, telle peur, tels désirs, si justement décrits. le style d'Eric Laurrent apporte une humoristique distance et évite contre toute attente la cuistrerie, non sans agacer parfois. Tel un vieux con pérorant au coin du feu, un verre de cognac à moitié bu, la logorrhée du narrateur est parfois malvenue, surtout dans les premières pages où il décrit avec longueur des choses évidentes (être au piquet à l'école…). Gageons que cette lourdeur est souhaitée par l'auteur, pour nous obliger à la patience comme une convention de lecture, et apprendre à boire le capiteux breuvage de ses phrases.

Saoulant ? Pas pour autant, dis-je en sortant l'armagnac du buffet. Pour ceux qui aiment le style qui ne se cache pas, Eric Laurrent, sans être totalement parfait, maîtrise avec maestria des phrases magnifiques. Ce style anachronique permet d'être cru tout en restant pudique. C'est réussi et même drôle, l'auteur se permet par exemple trois « notes de bas de pages », d'une phrase chacune et de 9 pages, véritable blague de styliste et coup de brio. On regrettera simplement que cette distance aristocratique empêche l'implication totale du lecteur et ne vise pas à plus de propos littéraire car l'auteur avait largement le talent pour creuser encore plus son sujet.
Lien : http://prixvirilo.com/2011/1..
Commenter  J’apprécie          30


critiques presse (3)
LeSoir
05 décembre 2011
Eric Laurrent n’est pas seulement attaché aux détails, il les fournit avec une générosité par laquelle, peut-être, les lecteurs picoreurs seront étouffés. Il suffit pourtant de se laisser conduire au long de ces sinuosités pour en épouser les formes et s’y couler comme dans un vieux fauteuil habitué à votre poids.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeMonde
14 octobre 2011
J'ai lu Les Découvertes, le dixième roman d'Eric Laurrent, avec beaucoup de plaisir. […] L'emploi récurrent des subjonctifs imparfait et plus-que-parfait, ampoulés et facilement odieux sous d'autres plumes, coule de source chez Eric Laurrent. Sa manière ludique d'écrire précieux insuffle des émotions bizarres.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Lexpress
21 septembre 2011
Au-delà des réminiscences proustiennes et de son style à la beauté hors pair, Les Découvertes offrent une dimension sociale, biographique et métaphysique aussi inattendue que salutaire.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"Nous étions devenus très vite assez proches, jusqu'à nous entraider lors des devoirs sut table. Nous déjeunions parfois d'une salade, d'un croque-monsieur ou d'un sandwich jambon-beurre dans l'un des cafés voisins du lycée, où cette insatiable lectrice m'entretenait intarissablement de romans dont, pour la plupart, j'entendais parler pour la première fois, mais que son enthousiasme contribuait, semaine après semaine, à me faire découvrir, tels Le Grand Meaulnes d'Alain-Fournier, Amok de Stefan Zweig, L'Écume des jours de Boris Vian, La nuit des temps de René Barjavel, L'Attrape-coeur de Jerome David Salinger ou bien encore le Ravissement de Lol V. Stein de Marguerite Duras, pour ne citer ici que ses livres de chevet, terme que je n'entendais jamais dans sa bouche sans un certain trouble, car s'y attachaient naturellement l'image de son lit et, par association, celle de son occupante, que je ne pouvais alors m'empêcher d'imaginer étendue sur le ventre, le menton dans le creux des mains, un roman ouvert devant elle, sa chemise de nuit retroussée sur ses jambes nues, si bien que ces ouvrages me semblaient, lorsqu'elle me les tendait au dessus de la table du café ou que je les lisais quand elle me les prêtait, plus que de simples volumes de papier imprimé refermant des histoires et des personnages, mais des fragments de son intimité, détachés du monde mystérieux de sa chambre, porteurs de tout l'inconnu inaccessible de sa vie la plus secrète, de son sommeil, de ses rêves, de ses plaisirs qui sait, voire de sa nudité, dont ils étaient les témoins quotidiens et muets et ne laissaient passer jusqu'à moi, dans un subtil bouquets d'odeurs de colle, de papier, d'encre et de parfum pour jeune fille, que la délicieuse mais douloureuse émanation.
Quand le temps le permettait, nous allions ensuite nous allonger sur une pelouse du jardin Lecoq, où, les yeux fermés, coiffé chacun d'un casque relié au même baladeur, nous écoutions de la musique, généralement celle, dite planante, des groupes Pink Floyd, Genesis, Yes, King Crimson ou Tangerine Dream, ou celle, plus froide et plus lugubre, des Cure, des Cocteau Twins, de Siouxsie & The Banshees ou de Joy Division."
Commenter  J’apprécie          10
je m'abîmai de longues minutes dans sa contemplation, m'emplissant le regard de toute sa personne, comme si je me fusse trouvé devant un de ces chefs-d'oeuvre, de l'art ou de la nature, qu'on sait ne jamais plus avoir le loisir de revoir, c'est-à-dire avec la volonté fiévreuse et désespérée de m'imprégner le plus profondément possible de sa beauté, dans cette plénière et à la fois douloureuse adhésion à l'instant que donne la conscience de sa fugacité, mais qui seule est le gage de sa fixation en nous (...)
Commenter  J’apprécie          70
Par une sorte de réflexe dont aujourd'hui encore, à quarante-quatre ans,je ne me suis toujours pas défait, je ne quittais jamais la maison sans emporter un livre, qu'au désespoir de ma mère, qui n'avait de cesse de recoudre celles-ci, je glissais dans l'une de mes poches, car la pensée que je pusse n'avoir rien à lire m'angoissait plus que tout.
Commenter  J’apprécie          60

Videos de Eric Laurrent (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eric Laurrent
Eric Laurrent vous présente son ouvrage "À l'oeuvre" aux éditions Flammarion.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/3037317/eric-laurrent-a-l-oeuvre
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
autres livres classés : fête foraineVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (67) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3673 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}