L'histoire Romaine découverte au lycée, en cinquième grâce « au petit livre vert » de Jules Isaac et
André Alba (il reste à portée de main !) me passionne.
Cet ouvrage résulte de la soutenance de thèse de l'auteur, docteur en histoire .Pour mener cette étude sociétale de grande qualité portant sur la sexualité féminine dans l'Antiquité (enjeu social prégnant car l'honneur et la dignité de la famille reposait sur les femmes) et étayer ses réflexions,
Virginie Girod s'est appuyée, sur une documentation imposante : bien entendu sur les auteurs antiques (Tacite,
Suétone,
Dion Cassius, Tite-Live Plutarque,
Catulle, Tibulle, Horace,
Ovide, …)en s'attachant à distinguer la nature de leurs écrits car un poète, un satiriste, un historien, un philosophe, un médecin, un politicien, un peintre, un législateur..., ont des visions ,des objectifs différents et ne tiennent pas, par conséquent, le même discours. Elle s'est basée également sur les épigraphies, la numismatique, les objets de la vie quotidienne, les oeuvres d'art…
Dans la Rome antique (la période étudiée se situe entre 27 av J-C et 96 apr J-C, période qui correspond à une certaine émancipation féminine dans toutes catégories sociales), cadrée par les hommes , triste alternative , douloureux carcan : Une femme ne pouvait être que « "digne mère de famille" discrète, -pudica- docile, bien portante, féminine, féconde , bien entendu ou être "putain" , quelques fois vestales, « exemptes de souillure sociale, physique ou sexuelle », mais pour ce statut, les places étaient chères, et limitées …
Pour bien comprendre la lecture, il faut aussi s'adapter à l'époque et l'auteur nous met en garde « Ce qui est perçu comme obscène aujourd'hui pouvait lors avoir une valeur prophylactique ou cathartique. »
Un glossaire permet de retrouver certaines définitions.
Cette lecture a été un vrai moment de jouissance… intellectuelle ! Une lecture tout à la fois passionnante et édifiante ! Depuis, dans le domaine de la condition féminine, les choses ont, quelque, peu évolué...