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EAN : 9781021001153
Tallandier (29/08/2013)
4.28/5   25 notes
Résumé :
Comment les femmes vivaient-elles la sexualité au quotidien dans l'Antiquité romaine ? Quelles pratiques étaient autorisées ou non et pour qui ? Les grandes figures féminines de l'Empire telles que Messaline ou Agrippine la Jeune étaient-elles représentatives de la vie quotidienne de toutes les Romaines ? Finalement, les Romains étaient-ils des débauchés prêts à toutes les transgressions pour leur plaisir ou ont-ils posé les jalons des normes qui ont régi, des siècl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
La sexualité à Rome a généré de nombreux fantasmes, principalement destinés à illustrer la décadence de l'empire. Cet essai tente d'offrir une vision plus précise de la situation, malgré la rareté des sources : les blogs n'existant pas encore à l'époque, savoir ce qu'il se passait dans les chambres à coucher des gens est loin d'être évident. Quelques historiens plus ou moins sérieux, des mythes offrant un modèle de comportement, des épigrammes et des satires, quelques graffitis retrouvés sur les murs, et c'est à peu près tout.

L'auteure trouve tout de même le moyen de les faire parler, ces sources ! Assez pour en tirer une division de la population féminine en deux catégories : les matrones, honnêtes mères de famille vouées à la reproduction, et les prostituées, de plus basse catégorie sociale, dont le but est de satisfaire les désirs des hommes. Cette division se retrouve jusque dans les vêtements autorisés pour les deux populations.

Aucun sujet n'est laissé de côté : avortement, contraception, pratiques sexuelles acceptées, tolérées ou franchement réprouvées, homosexualité masculine et féminine, … S'il n'est pas toujours possible de quantifier précisément ces pratiques, les sources indiquent au moins qu'elles existaient.

Essai intéressant sur de nombreux plans. On observe que des problématiques « modernes » étaient déjà à l'ordre du jour il y a 2000 ans, ou au contraire que des faits qui nous semblent évidents et universels aujourd'hui auraient provoqué un lynchage populaire à Rome.
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L'histoire Romaine découverte au lycée, en cinquième grâce « au petit livre vert » de Jules Isaac et André Alba (il reste à portée de main !) me passionne.
Cet ouvrage résulte de la soutenance de thèse de l'auteur, docteur en histoire .Pour mener cette étude sociétale de grande qualité portant sur la sexualité féminine dans l'Antiquité (enjeu social prégnant car l'honneur et la dignité de la famille reposait sur les femmes) et étayer ses réflexions, Virginie Girod s'est appuyée, sur une documentation imposante : bien entendu sur les auteurs antiques (Tacite, Suétone, Dion Cassius, Tite-Live Plutarque, Catulle, Tibulle, Horace, Ovide, …)en s'attachant à distinguer la nature de leurs écrits car un poète, un satiriste, un historien, un philosophe, un médecin, un politicien, un peintre, un législateur..., ont des visions ,des objectifs différents et ne tiennent pas, par conséquent, le même discours. Elle s'est basée également sur les épigraphies, la numismatique, les objets de la vie quotidienne, les oeuvres d'art…
Dans la Rome antique (la période étudiée se situe entre 27 av J-C et 96 apr J-C, période qui correspond à une certaine émancipation féminine dans toutes catégories sociales), cadrée par les hommes , triste alternative , douloureux carcan : Une femme ne pouvait être que « "digne mère de famille" discrète, -pudica- docile, bien portante, féminine, féconde , bien entendu ou être "putain" , quelques fois vestales, « exemptes de souillure sociale, physique ou sexuelle », mais pour ce statut, les places étaient chères, et limitées …
Pour bien comprendre la lecture, il faut aussi s'adapter à l'époque et l'auteur nous met en garde « Ce qui est perçu comme obscène aujourd'hui pouvait lors avoir une valeur prophylactique ou cathartique. »
Un glossaire permet de retrouver certaines définitions.
Cette lecture a été un vrai moment de jouissance… intellectuelle ! Une lecture tout à la fois passionnante et édifiante ! Depuis, dans le domaine de la condition féminine, les choses ont, quelque, peu évolué...

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Reçu dans le cadre de la masse critique Babelio, cet essai sur la sexualité féminine dans la Rome antique a de loin dépassé mes espérances. Virginie Girod a su habillement adapter sa thèse faite à la Sorbonne pour la transformer en un ouvrage accessible au grand public.

Car les forces de cet essai sont bien d'une part de se lire comme un roman, d'autre part de ne pas sombrer dans des explications d'une profondeur toute académique et écrite dans un langage abyssal. Tout argument et exemple est développé de façon claire, nette et précise, sans user de grandes phrases pour lesquelles il faut passer cinq minutes à décrypter. Il m'est arrivé de lire cet essai pendant plus d'une heure d'affilée, chose rare pour ce genre d'ouvrage. En effet, les propos de Virginie Girod était si intéressant qu'on avait envie de "lire la suite à tout prix", comme une sorte de roman à suspens. Comment les femmes traitaient leur chevelure? Quel sort était réservé aux femmes adultères? Comment vivaient les prostituées? Tant de questions auxquelles on a hâte de connaître la réponse. L'auteur a su appâter son lecteur de sorte qu'il reste captivé par sa lecture.
De plus, bien qu'elle utilise des exemples somme toute assez célèbres, qu'il s'agisse de Rhéa Silvia, Lucrèce ou autre Agrippine, elle a su les présenter sous un jour nouveau. En les mettant en perspective les uns avec les autres, elle s'est concentrée sur des cas particuliers pour élargir à une règle générale de la condition sexuelle féminine.

Néanmoins, la simplicité de style évoquée plus haut a aussi un pendant négatif. Ce livre suit une structure très scolaire. On pouvait si attendre puisqu'il s'agit au départ d'une thèse mais avoir l'impression de lire une dissertation est devenu à la longue légèrement gênant. Quand en lisant l'introduction, on en vient à se dire "ça c'est la phrase d'accroche; ça c'est l'analyse du sujet et le cadrage spatio-temporel; et ça c'est la problématique et l'annonce de plan", on a vite le sentiment frustrant de lire un bouquin pour les cours.

En bref, vous l'aurez compris, cet essai est recherché en ce qui concerne le fond et très agréable à lire! Si c'est un sujet qui vous intéresse, vous ne trouverez pas meilleure synthèse.
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De cette autrice, j'avais déjà lu La véritable Histoire des douze Césars et sur le sujet, La vie sexuelle à Rome de Géraldine Puccini-Delbey. Pour en revenir à l'ouvrage de Virginie Girod, il est encore une fois admirablement bien écrit et il possède une plume fluide ainsi qu'un plan cohérent pour aborder le sujet. Elle s'appuie sur de nombreuses sources littéraires (Martial, Juvénal, Ovide pour la plupart), épigraphique, iconographique, juridique ou archéologique. Et elle nous offre une réflexion très intéressante sur la place des femmes dans la société romaine. Seul petit bémol : cela est peut-être dû à l'édition poche mais quelques photographies de fresques ou de statues même en noir et blanc n'auraient pas été de trop pour illustrer certains passages un peu trop descriptifs.
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Ayant déjà lu plusieurs livres sur le même thème (dont L'amour à Rome de Pierre Grimal et Pompéi, les visages de l'amour d'Eva Cantarella) je me demandais si en choisissant celui-là dans le cadre "Masse critique" de Babelio, j'allais pouvoir approfondir mes connaissances sur le sujet.
Eh bien, ma réponse est oui, un très grand OUI même !

L'auteure prend comme cadre de son étude le début de l'Empire (de 27 avant notre ère à 96 après), qui est une période charnière au niveau des moeurs où l'on assiste à une espèce d'émancipation féminine.
Virginie Girod s'appuie sur toutes les sources dont nous disposons aujourd'hui : littéraires, juridiques, épigraphiques, numismatiques, archéologiques, ainsi que sur les recherches historiques, anthropologiques et sociales plus contemporaines.
Et c'est absolument captivant d'un bout à l'autre ! L'auteure aborde à peu près tous les aspects liés à la sexualité féminine, que ce soit à travers le rôle social de la femme, ses pratiques sexuelles, les interdits, et même les critères de beauté de l'époque, sans que cela soit à aucun moment rébarbatif !
Cet essai, bien que très détaillé et très documenté, reste en effet accessible aux néophytes. Il est également d'une très grande clarté qui rend sa lecture agréable.
Bref, je ressors enchantée de cette découverte et je remercie Babelio et les éditions Tallandier pour ce partenariat.
Seul bémol : j'aurais apprécié que l'auteure joigne à son texte quelques photographies des pièces de monnaie, représentations épigraphiques ou fresques qu'elle évoque parfois pour étayer ses propos...

La seconde partie de ma chronique à lire sur mon blog reprend certains thèmes développés dans le livre...
Lien : http://parthenia01.eklablog...
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critiques presse (3)
NonFiction
08 octobre 2014
Virginie Girod réussit le double tour de force de nous faire pénétrer d’une part l’histoire de la sphère intime qu’est la sexualité et, d’autre part, de nous livrer, en contrepoint, le point de vue féminin sur cette question alors même que les sources disponibles qu’elle a pu utiliser [...] émanent en grande partie de celui des hommes
Lire la critique sur le site : NonFiction
Liberation
10 septembre 2013
Manuel cru et clinique pour détailler les actes, traité sociologique pour comprendre les rôles. Un tour d’horizon réussi.
Lire la critique sur le site : Liberation
LaLibreBelgique
03 septembre 2013
Docteur en Histoire, Virginie Girod a soutenu, à l’université de Paris IV-Sorbonne, une thèse sur la sexualité des Romaines au début de l’Empire; c’est de ce travail qu’est issu ce livre extraordinairement précis.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
Dans l’Antiquité, on craignait beaucoup que les pensées de la mère au moment de la conception ne puissent s’imprimer sur la physionomie de l’enfant à venir. Soranos illustre ce concept par deux exemples. Les femmes qui auraient vu des singes – et cela ne devait pas être banal – pendant la conception auraient donné le jour à des enfants aux traits simiesques. Le tyran de Chypre, réputé pour sa laideur, forçait sa femme à regarder de belles statues pendant l’amour pour avoir de beaux enfants. On retrouve cette même idée développée chez Pline l’Ancien, Galien et même saint Augustin et Héliodore pour les périodes plus tardives. Ce concept des « imprégnations sensorielles » relève de la crainte des hommes face aux fantasmes des femmes pendant le coït. En outre, si l’enfant ne répondait pas aux attentes que les parents avaient placées en lui, la faute était rejetée sur la mère, qui aurait été traversée par de mauvaises pensées pendant la conception. Enfin, cela pouvait servir d’excuse à une femme qui aurait eu un enfant sans ressemblance aucune avec son mari.
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LE BAISER
Les Romains utilisaient trois mots pour évoquer le baiser : OSCULUM, SAUIUM, BASIUM(…)
Osculum est considéré comme le mot le plus ancien. Il dérive du mot os, qui signifie petite bouche. Il évoque un baiser sur la bouche ou avec la bouche.
Dans l’une de ses épigrammes, Martial propose à une femme qu’il n’aime pas un mariage de convenance mais jure de ne lui concéder que de rares baisers, comme ceux que lui ferait une grand-mère. Pour cela il utilise le mot osculum qu’il oppose au baiser lascif basium.
Le sauium, quant à lui est plus rare dans la littérature. Il dérive de suauitas (suavité) et implique une idée de douceur.
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La civilisation romaine était une société patriarcale dans la laquelle l’honneur familial reposait en partie sur le comportement sexuel des femmes. Afin d’éduquer et de maîtriser l’éros féminin, la mythologie politique a formé un moule dans lequel la personnalité des femmes devait se couler. Les qualités personnelles que les Romains espéraient retrouver chez les femmes achevaient de créer un idéal féminin, un carcan social rigide qui les enfermait dans la sphère privée. Toutes les femmes, honnêtes ou non, devaient se mettre au service des hommes et, par extension, au service de la patrie, les unes en veillant sur le foyer, les autres en assurant les distractions des hommes.
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Le discours de Caton rapporté par Aulu-Gelle ne laisse aucun doute sur la différence de traitement entre hommes et femmes : « Si tu surprenais ta femme en adultère, tu pourrais impunément la tuer sans jugement. Si tu commettais un adultère, elle n’oserait pas te toucher du bout du doigt. Ainsi le veut la loi. »
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Ainsi, les poètes ont été les artisans des sources les plus riches sur les rapports hommes-femmes. Le groupe des élégiaques est particulièrement intéressant à cet égard. Catulle, qui est en quelque sorte leur prédécesseur, a été le témoin d’un monde en mutation. Sa Lesbie, riche et indépendante, est la figure de proue de l’émancipation féminine de la fin de la République. Mais, à travers ses petits poèmes, Catulle évoque aussi différents types de prostituées, de la catin fiévreuse et bon marché à la courtisane amatrice de luxe. Le poète est également volubile sur différentes pratiques sexuelles qui allaient des plus tendres aux plus choquantes. Bien qu’ayant vécu à la fin de la République, il ouvre la porte sur le monde des femmes et de la chair à l’orée de l’Empire.
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Qui étaient vraiment les premiers empereurs de Rome ? Si je vous dis César, Néron, Caligula… Vous associez sans doute leur nom à l'épithète : tyran ou dictateur. Et pourtant, ce n'est pas toujours la vérité historique.
« La véritable histoire des douze Césars », de Virginie Girod, c'est à lire en poche chez Pocket.
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