Il suffirait de s'abstenir de toute participation à la violence, ne pas arracher la plante naturelle pour la remplacer par une artificielle, mais simplement écarter tout ce qui arrête sa croissance. La grande révolution ne sera pas réalisée par les hommes pressés, présomptueux, ignorants qui, ne se doutant pas que la cause du mal contre lequel ils luttent est justement la violence sans laquelle ils croient ne pouvoir vivre, détruisent aveuglement la tyrannie présente pour la remplacer par une autre.
Elle sera réalisée par ceux qui, sans rien détruire ni changer, supporteront sans lutte tous les actes d'oppression, à condition de ne pas participer au gouvernement du pays, de ne pas lui obéir, et qui organiseront leur vie en dehors de lui.
(page 129)
Le fait que la majorité des révolutionnaires pose comme idéal le système socialiste, ne pouvant être réalisé que par la tyrannie la plus absolue, montre simplement chez eux l'absence de tout nouvel idéal ; car si un jour on réalisait leurs desiderata, les hommes perdraient jusqu'aux derniers vestiges de la liberté.
En effet, l'idéal de notre temps ne saurait être la simple modification des formes de la violence, mais leur complète disparition, qui sera atteinte par l'insoumission à la puissance publique.
(page 125)
Retrouvez les derniers épisodes de la cinquième saison de la P'tite Librairie sur la plateforme france.tv :
https://www.france.tv/france-5/la-p-tite-librairie/
N'oubliez pas de vous abonner et d'activer les notifications pour ne rater aucune des vidéos de la P'tite Librairie.
Savez-vous quel grand écrivain russe a milité toute sa vie contre la violence ? L'auteur de « Guerre et Paix » et de « Anna Karénine »…
« Inutilité de la violence » de Léon Tolstoï, c'est à lire en poche chez Payot.