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EAN : 9782268064925
294 pages
Les Editions du Rocher (06/03/2008)
4/5   3 notes
Résumé :
L'immense succès remporté par La 25e heure ferait presque négliger le reste de l'oeuvre de Virgil Gheorghiu (1916-1992). L'exemple le plus choquant de cette tendance à l'oubli est le roman que voici. Paru initialement, en 1961, sous le titre La Maison de Petrodava, depuis longtemps introuvable, cette "rhapsodie roumaine", comme la qualifie Thierry Gillyboeuf dans sa préface, est "l'autre" chef-d'oeuvre du grand écrivain. Mélange de roman et d'épopée, il raconte l'hi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Récemment, je suis allé à la bibliothèque pour emprunter un livre spécifique de Virgil Gheorghiu mais il était déjà emprunté. Je me suis rabattu sur un autre roman de l'auteur, Les noirs chevaux des Carpates (ayant également paru sous le titre La maison de Petrodava). Il y avait quelque chose dans le résumé qui m'a interpelé, les montagnes, ce coin reculé des Carpates. Bien souvent, dans de pareils décors, proches de la nature, les gens sont plus sensibles aux manifestations de l'étrange et du destin, ça ajoute une dimension tragique à leur histoire.

Et, avec Les noirs chevaux des Carpates, on est bien servi. Lucian Apostol, un pauvre institeur venu de la vallée demande, pour la deuxième fois, la main de Roxana Roca. Domnitza Roxana. Princesse Roxana. Celle que, dans les premières pages, je croyais être une fille ordinaire est en fait l'héritière d'une vieille maison d'éleveurs de chevaux de race. Fière, impérieuse, comme ses étalons. Apostol a tout obtenu la main de Roxana – et ma sympathie – mais il ne sera pas à la hauteur et son destin, quoique sévère, m'a paru surtout étrangement poétique.

L'histoire est poursuivie par Stela, leur fille. Elle aussi connaitra des malheurs conjugaux. À croire que cette terre des Carpates est maudite. Dans tous les cas, elle ne fait pas de cadeaux aux jeunes amoureuses.

Quelque part dans le roman, un des personnages dit : « Les plus belles choses au monde sont sans doute le vol de l'oiseau, le galop du cheval, l'amour, la nage dans un torrent comme les truites, et sûrement la mort. » J'avais retenu ce passage et c'est fort heureux. Rendu à la fin, je me suis rendu compte que ça résumait assez bien l'histoire de Stela. Son envol, je le compare à son mariage avec le prince Igor Illiyuskin. Quant au reste, à vous de le découvrir.

J'ai bien aimé que le roman mette de l'avant une dynastie de femmes fortes et courageuses, surtout de la part de Gheorghiu (bien souvent, de tels romans sont plutôt écrits par des femmes). Roxana est drapée dans son caractère indomptable, voire inflexible. Et sa fille est pareille. C'est leur force mais aussi leur faiblesse. Et j'ai trouvé dommage qu'elles ne trouvent pas d'hommes à leur hauteur. Par exemple, Michel Basarab, le deuxième époux de Stela, préfère s'effacer plutôt que s'expliquer. Incidemment, après un certain temps, je me suis un peu lassé de voir le destin s'acharner sur elles. Aussi, j'aurai souhaité des descriptions plus évocatrices des lieux et de l'atmosphère. Mais, pour tout le reste, surtout pour la grande finale majestueuse, je suis preneur.
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Troisième roman que je découvre de cet auteur et j'aime énormément mais là où j'avais mis cinq au premier que j'ai lu, La condottiera, et cinq de nouveau au suivant, Les immortels d'Agapia, je me suis contentée d'un quatre à celui-ci, que je recommande tout de même chaudement. C'est très bon, vraiment très bon, mais les deux autres sont excellents, selon moi.
Tout comme Les immortels d'Agapia, Les noirs chevaux des Carpates se déroule dans les montagnes, si haut , si haut, que les hommes s'y font différents des habitants des plaines. Cependant, aussi terrible que soit le pays natal, jamais rien ne le remplace, un thème qui revient souvent chez cet auteur.
Les hommes de Petrodava, donc, et surtout les femmes, car les personnages principaux sont ici la grand-mère, la mère, la fille, aussi dures, intransigeantes, les unes que les autres, avec elles-même et avec les hommes qui entrent dans leur vie et ne sont simplement pas de taille face à ces femmes que rien, jamais, ne peut courber.
Et le pauvre prêtre Thomas, le prêtre de Petrodava, cherchera à influencer ces irréductibles pour leur donner un destin moins dur, mais rien à faire, et elles courront à leur perte sous ses yeux attristés. Il y a des paroissiennes bien coriaces et , pour reprendre ses mots "l'excès de justice est un péché aussi grand que l'injustice" !
Trois superbes portraits dont les affres se confondent parfois avec ceux du siècle, une ode au pays natal qu'aucun exil, jamais, ne peut remplacer, et un superbe roman.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- De la part des princes, vous ne pouvez vous attendre en ce monde qu'à des extravagances, à des paradoxes ou à la terreur.
- Ne parle pas ainsi, dit le prêtre. N'importe qui a le droit de parler contre les princes et contre leur inutilité dans l'univers. Mais vous, Domnitza Roxana, vous n'avez pas ce droit. Vous faites l'élevage de chevaux de race. Des chevaux, qui pratiquement ne sont bons à rien, si vous ne considérez pas la reproduction comme un but, et je ne la considère pas ainsi. Le cheval de race est un luxe. Il ne sert à aucune activité lucrative. On ne l'élève que pour sa beauté. Et il est mille fois plus capricieux que le cheval de travail. Les princes sont ainsi : ils vivent pour être beaux, pour s'exprimer avec élégance, pour faire peur et pour commettre des extravagances. Exactement comme vos chevaux de race. Ne parlez pas contre les princes parce que, implicitement, vous parlez contre les chevaux de race. Or, vous en faites l'élevage!
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«Les plus belles choses au monde sont sans doute le vol de l'oiseau, le galop du cheval, l'amour, la nage dans un torrent comme les truites, et sûrement la mort. De ces cinq choses, j'ignore le vol parce que je n'ai pas d'aile et je ne le connaitrai jamais. Mais le vol doit être exactement comme le galop. Plus fort peut-être. Et comme l'amour. Et comme la nage à contre-courant dans le torrent. Et peut-être comme la mort. La mort doit être tout aussi voluptueuse. Je la connaîtrai, bien sûr. Bien plus tard. Mais je la connaîtrai avec certitude.»
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L'homme est universel. International. La planète est la patrie de n'importe quel homme. Demain il n'y aura plus ni frontières, ni nations. Tous les hommes seront égaux entre eux.
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- C'est extrêmement grave de promettre fidélité, dit Domniitza Roxana. C'est le plus grave serment de la vie. Les chemins sont plein de tentations. De splendeurs. De voluptés qui ne coûtent rien. Gratuites. Superbes. Qui s'offrent toutes seules. C'est terriblement grave de promettre la fidélité. Mais je ne vous contrains pas à le faire.
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Je ne savais pas d'où venait le poison qui rendait malades mon sang, ma pensée et les heures de ma vie. Car l'adultère est un poison. Lent, mais mortel.
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Video de Constantin Virgil Gheorghiu (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Constantin Virgil Gheorghiu
La Vingt-cinquième heure (1967), extrait
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