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Étienne Galle (Traducteur)
EAN : 9782251455334
285 pages
Les Belles Lettres (01/03/2024)
3.63/5   15 notes
Résumé :
"Anthills of the Savannah", 1988.

La résistance d’un petit clan d’intellectuels dans un pays africain sous la coupe de l’un de leurs amis qui a progressivement pris les habits d’un tyran. Ce petit groupe d’intellectuels revenus de l’étranger après avoir fini leurs études ne comprennent pas que l’un des leurs soit devenu cet animal furieux. Décidés, ils se lancent dans une résistance contre ce régime dictatorial et son tenant. Mais, la tenaille du régi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Après son génial « le monde s'effondre », le Nigérian Chinua Achebe saute quelques dizaines d'années pour retranscrire une (une !! ) dictature africaine inventée, n'est-ce pas.
« Son excellence », débonnaire, rappelle qu'il est militaire, voulant, dans l'approbation silencieuse la plus complète, laisser entendre qu'il est juste un homme qui a le pouvoir, mais pas plus que ça. Débonnaire, demandant cependant que ses ordres soient avalés, digérés sans contestation possible et ils le sont.
D'ailleurs, Son Excellence n'a pas le temps, il est en dialogue avec la Reine d'Angleterre ou le président des USA . Des commentaires?
Les requêtes, doléances ou autres pétitions de la région Nord touchée par la sécheresse ( on sait que Chinua Achebe a lutté en faveur du Biafra ) sont, qu'on se le dise, en réalité des racoleurs de passagers des gares routières, revendeurs de drogue et autres criminels.
Ce même débonnaire, pardon, Son Excellence a dans le même temps des doutes quant à la fiabilité de l'Honorable Commissaire à l'Information, qu'il finit par appeler Chris . L' Attorney Général s'empresse, à mots couverts, de rappeler le danger, certes pas certain, mais à prévoir de sa déloyauté. Son Excellence conclut, merci : il est de mes amis. de débonnaire, il devient Machiavel.
Le duo s'élargit, un journaliste, Ikem, assiste aux séances (obligatoires dans certains pays) de mise à mort et en ressort écoeuré, révolté contre le système.
Les trois ont étudié dans le même grand lycée classique de la capitale nigériane, puis en Angleterre dans une université prestigieuse. Celui qui est devenu Son Excellence, Sam, était de loin le plus brillant, comprenant tout avant les autres.
Enfin, vu de plus près, pas vraiment crétin.
Mais ayant une pente à suivre ce que les autres attendent de lui, surtout les Anglais, donc, il a choisi la carrière militaire.
« Pas très intelligent, mais pas méchant ».
Et avant tout, comédien.
On assiste donc, avec des africanismes dans la manière d'appeler « mon frère » un homme que l'on veut détruire, hop, une petite noix de kola ( noix extrêmement amère qui se mâche pendant des heures pour tromper la faim)et le recours aux contes animaliers , sortes de fablesDe La Fontaine tropicales, à l'évaluation à la baisse ou mieux dit à la descente en flèche d'un tyran.

Un clown sans importance.

Histoire universelle de coup d'Etat, mensonges d'Etat lorsque le journaliste révolté a, malgré ses menottes, menacé les policiers, qui l'ont abattu de bonne foi, corruption à tous les étages, le tout raconté dans un mélange de fables et d'ironie.
Réflexion aussi, qui pour moi donne toute sa profondeur aux « termitières de la savane » sur la préférence nostalgique du chauffeur opprimé qui roule en un tacot rafistolé pour le chef qui roule, lui, en Mercedes. Ce respect, « cette insistance de l'opprimé à vouloir que son oppression se fasse en grand style ! », cette acceptation de l'inégalité, doit être revu dans le sens de l'histoire, or c'est malheureusement une faiblesse humaine de tous les temps et de tous les régimes, nous dit Chinua Achebe.

Pourtant l'histoire progresse, dialectiquement. Dit en langage africain : « Tant que les lions n'auront pas leurs propres historiens, l'histoire de la chasse glorifiera toujours le chasseur ».


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Un pays, un dictateur , un coup d'état et des assassinats politiques de gêneurs : On est en Afrique mais on pourrait être ailleurs car le style d' Achebe n'est pas significatif de l'Afrique

Dans la narration on ne sent pas une africanité comme chez Alain Mabanckou dans  Black Bazar ou une négritude comme chez Ouologuem C'est à peine si on se rend compte avec cette écriture universelle que les personnages sont noirs c'est à dire africains
On a l'impression que c'est une écriture pour des blancs et non pour des noirs et c'est dommage car des coups d'état et des dictateurs il y en a en occident

Une modernité occidentale dans le récit, dans le style, dans les idées, dans les personnages a peine teintés
D'autre part on en reste comme bien des proses occidentale dans le monde d'en haut avec un copinage de lettrés tous sortis du même moule des facultés anglaises, avec pour thème récurrent de la corruption et le du fossé abyssal entre élites et populaces

Un livre de papotage politique des élites qui s'interrogent, hésitent et en fin de compte acceptent à minima cet état des choses
le colonialisme sous-tendu mais dictature bien africaine
Un monde africain bien enraciné dans ses travers notamment la violence brute et perpétuellement au bord du précipice qui toutefois a passé le cap du post- colonialisme mais pas pour le meilleur

Un livre bien trop lisse ce n'est pas ce que le lecteur dont l' européen mais pas que lui, demande. La transposition des problèmes occidentaux en copié-collé vers l'Afrique n'intéresse pas. Il y a certainement une autre façon d'en parler et surtout de mettre en valeur les spécificités africaines, très peu abordées ou de manière indigente, car il y en a et ce sans faire un documentaire. le développement de l'opposition paysanne : un monde en retard sur les populations citadines, des pratiques religieuses mi chrétienne mi animistes, l'exploitation des richesses par des entreprises internationales, l'aménagement du territoire : distribution de l'eau, éducation etc. Achebe est passé à coté de son sujet même en fiction
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Féodalisme, hiérarchie, machisme, bon rien de trop jojo. Des valeurs venues du colonialisme.
Du déjà lu dans d'autres romans subsahariens. Rien de nouveau.
De plus, j'ai trouvé le roman, Anthills of the Savannah, lourd à lire. Je recommanderai de tenter d'autres livres que celui-là, de cet auteur.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
- L'oppression de la femme a été fondé au départ sur le dénigrement grossier. On l'a accusée d'avoir causé la chute de l'Homme. Elle est donc devenue un bouc émissaire -non pas innocent, mais coupable, qui mérite amplement toutes les souffrances que l'Homme a voulu lui imposer par la suite. Voilà la Femme telle que la présente la Livre de la Genèse. Ici, nos ancêtres, qui n'ont pas eu la chance d'entendre parler de l'Ancien Testament, ont inventé exactement la même histoire, avec une couleur locale un peu différente. Au commencement le Ciel était tout près de la Terre. Mais tous les soirs la Femme en coupait un morceau pour le mettre dans sa marmite ou, selon une autre version, ne cessait de le cogner avec son pilon sans faire attention chaque fois qu'elle pilait le mil, ou bien encore -la capacité d'invention de l'homme est tellement prodigieuse - essuyait ses mains sales sur la face des cieux. Quelles qu'aient été ses provocations, le Ciel en colère finit par s'éloigner, et Dieu avec.
" Voilà le genre de préjugé naïf qui convient aux goûts primitifs de l'Ancien Testament. Pour le Nouveau, il fallait une stratégie plus éclairée, plus raffinée, plus tendre même, en apparence évidemment. Alors l'idée est venue à l'Homme de faire de son épouse la Mère de Dieu lui-même, de la prendre de dessous ses pieds, où elle se trouvait depuis la Création, et de la porter avec vénération jusqu'à un joli piédestal bien en vue. Là-haut, complétement isolée du sol, elle n'aura pas plus son mot à dire dans les décisions pratiques de la société qu'aux temps où elle était écrasée. La seule différence, c'est que maintenant l'Homme n'éprouve plus aucun sentiment de culpabilité. Il peut s'asseoir tranquillement et se féliciter de sa générosité et de sa galanterie."
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Ce qu'il y a de merveilleux chez les personnages importants, c'est que leur part de bonnes choses est toujours là à les attendre en abondance, alors même qu'ils se reposent dans la fraicheur de leur demeure, tandis que les pauvres sont là-bas au soleil à se pousser, à se bousculer, à griller pour obtenir quelques misérables miettes du spectacle. Regardez-moi tous ces beaux fauteuils vides! Comment le petit peuple peut-il garder son calme face à une pareille provocation? De quel puits de patience sans fond le tire-t-il? Ce doit être son grand humour. Cet humour qui, parfois, se retourne contre lui, le sauve du découragement total. Il a appris à extraire jusqu'à la moindre goutte de plaisir des misérables occasions qui lui sont offertes. Et l'imbécile qui l'opprime trouve le moyen de commenter : Vous voyez, ils ne sont pas du tout comme nous. Ils n'ont pas besoin, et ne savent pas que faire, du luxe dans lequel nous vivons, vous et moi. Ils ont la capacité animale d'endurer les douleurs de ce que nous pourrions appeler, disons, domestication.
Ce sont là les paroles que le Blanc prononçait du temps de la colonisation en parlant de la race noire dans son ensemble. Maintenant nous les utilisons pour parler des pauvres.
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Le bus s’était jusque –là comporté en voyou, se préoccupant à peine de la sécurité de ses passagers et chassant avec la dernière brutalité les petits véhicules de la chaussée, comme si les droits de la circulation n’était qu’une question de dimension.
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Faites un miracle! Faites un miracle et nous croirons en vous. Supprimez les paraboles, venez en aux faits. Nous n'avons pas le temps! Nous voulons des résultats! Maintenant, maintenant! (Rires et applaudissements accueillirent cette utilisation inattendue et don-quichottesque des Saintes Écritures) Non, je ne peux pas vous donner la réponse que vous réclamez à cor et à cri. Rentrez chez vous et réfléchissez! Je ne suis pas là pour décréter une petit révolution livresque. Ce que je veux, c'est inciter les gens à une prise de conscience, en les forçant ) approfondir la situation dans laquelle ils vivent, parce que comme on dit, une vie non approfondie ne vaut pas la peine d'être vécue... Ma seule aspiration, en tant qu'écrivain, est d'élargir le domaine et cet approfondissement personnel. Je ne tiens pas à l'hypothéquer en proposant une idéologie accrocheuse à la noix.
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Mais, même dans les dictatures du prolétariat où les réformes sont censées être radicales, brutales, une sorte de tolérance atavique paraît s’attarder, contre toute attente, pour le grand chic des datchas et les magasins spéciaux, etc, à l’usage de l’élite révolutionnaire. Par conséquent, ce n’est peut être pas une question de système social, après tout, mais une faiblesse humaine fondamentale. Rien ne peut la guérir, sans doute, que la diffusion généralisée d’une certaine culture politique, lente à croitre, patiente et obstinée, comme le jeune arbre planté par David Diop au bord du désert, juste avant l’année des merveilles où l’Afrique se couvrit soudain, de façon si spectaculaire, de nations et d’Etats indépendants !
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Videos de Chinua Achebe (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Chinua Achebe
"Things Fall Apart" by Chinua Achebe, Part 2: Crash Course Literature 209.
In which John Green concludes teaching you about Chinua Achebe's Things Fall Apart. You'll learn about the historical contexts of Things Fall Apart, including 19th century colonization and 20th century decolonization. We're going to learn a little bit about Achebe's childhood between two cultures, cover Okonkwo's sad, sad end, and even learn a little about The Babysitters Club.
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