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Aurélien Ducoudray (Autre)
EAN : 9782413043607
80 pages
Delcourt (31/08/2022)
3.64/5   40 notes
Résumé :
« Le lit conjugal sera sans coup férir le champ de bataille du siècle à venir. » Une fable drôlatique rimée par Ducoudray et dessinée par les pinceaux amusés de Dumontheuil.

Le Comte de Dardille est dans un bel imbroglio judiciaire ! Sa femme, Amélie de Figule l'accuse de renâcler à la besogne. Elle réclame donc le divorce et la moitié de sa fortune. Charge au facétieux marquis de préparer son ami le comte à l'épreuve du Congrès durant laquelle le ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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On va suivre les aventures un peu rocambolesque du Comte de Dardille qui aura fort à faire avec sa jeune épouse qui souhaite divorcer et obtenir vénalement la moitié de sa fortune à l'occasion d'un congrès où elle compte bien prouver l'impuissance de son mari. Il faut dire qu'entre guerroyer et faire l'amour, il faut choisir ! Pour certains hommes, c'est un véritable dilemme !

Cet ancien officier chef d'armée ne peut plus sabrer et il demande de l'aide à un marquis afin de trouver une solution. La mie est pourtant gracieuse, agréable à la vue et au toucher. Mais bon, cela ne veut pas.

L'auteur Aurélien Ducoudray nous avait habitué à des titres assez éloignés de l'humour et de la farce exceptée « Lucienne ou les Millionnaires de la Rondière » que je n'avais d'ailleurs guère apprécié malgré son hommage appuyé à la campagne.

En l'occurrence, on revient aux joutes jubilatoires d'un dialogue assez ciselé par rapport à des situations plutôt coquasses pour ne pas dire coquines. Bon point est accordé sur le fait qu'on ne tombe jamais dans le vulgaire bien que cela soit contraire à la bienséance. Bref, le scénariste ne s'est pas trop mal débrouillé cette fois-ci. Cependant, il faut aimer Molière, Racine et les jacasseries théâtrales.

Le dessinateur Nicolas Dumontheuil a fait un effort particulier sur le décor de cette France du siècle des lumières. Son style chargé et parfois tordu peut heurter mais je le trouve particulièrement réussi dans le trait et les couleurs. II garde toujours ce côté un peu excessif notamment avec les physionomies des personnages. C'est truculent et cela se marie bien avec ce genre de comédie.

Je tiens à remercier l'éditeur Delcourt (qui est de loin la collection que j'ai lu le plus) ainsi que Babélio de m'avoir gracieusement offert cette BD dans le cadre d'un masse critique. Evidemment, je retiendrais avec délectation cette petite effronterie sans retenue ou cynique qui choque et qui indigne. Bref, ce n'est pas qu'une histoire de fesse qu'on confesse.
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Parce qu'il n'a pas encore consommé son mariage, la comtesse Amélie de Figule convoque son mari, le comte François de Dardille, à l'épreuve dite du "Congrès". le jour dit, le comte devra honorer sa femme devant juges et spectateurs, sous l'oeil de Dieu. S'il échoue, cette dernière obtiendra le divorce et la moitié de sa fortune. C'est là qu'entre en jeu le Marquis, visiblement expert dans le domaine, et qui cherchera à aider son ami le comte, à savoir pourquoi ce dernier reste impuissant devant cette "beauté nubile et estimée".

Aurélien Ducoudray et Nicolas Dumontheuil nous offrent là une histoire fort originale, une sorte de parodie ou de satire tragi-comique dans laquelle on baigne dans le cynisme et l'effronterie. C'est donc très particulier, d'autant plus que l'intrigue, ainsi que les dessins qui l'accompagnent, sont en total décalage avec la langue employée, celle de Molière (ou de Corneille), raffinée, tout en rimes et alexandrins, avec jeux de mots et double-sens à foison. Cette belle langue donne beaucoup d'élégance aux protagonistes, mais n'est en fait qu'apparence trompeuse puisqu'ils ne sont que des cochons, quel que soit leur sexe et leur statut.

Cynique comme dit plus haut, mais aussi parfois drolatique, et surtout caricatural, tant par les caractéristiques sociales et psychologiques des personnages que par leur physionomie. Il est donc évident qu'il ne faut rien prendre au sérieux, les graphismes nous y aidant d'entrée de jeu. S'ils sont très colorés, très détaillés, ils sont aussi parfois grotesques, clownesques, en totale harmonie avec l'intrigue. Ils sont peut-être également un peu trop surchargés.

Tout n'est que dialogues et paroles de chansons, les pages défilent donc rapidement et on a tôt fait d'arriver à la fin, fin qui d'ailleurs est tout aussi loufoque que le reste.

L'ensemble fait preuve d'humour décalé, d'hypocrisie, d'indécence et, comme son titre l'indique, d'impudence. Je n'en ressors pas entièrement convaincue, certainement parce qu'un peu trop parodique et caricatural alors que je m'attendais à quelque chose d'un peu plus subtil, à l'image des dialogues et du langage employé. C'est d'ailleurs grâce à ces derniers si j'ai autant souri, bien que le Marquis, dans son rôle d'entremetteur, n'y soit pas pour rien non plus.

Reçue et lue dans le cadre d'une masse critique privilégiée, je remercie Babelio et les éditions Delcourt pour l'envoi et la découverte de cette bande dessinée plutôt atypique qui, malgré son côté très caricatural et ses dessins trop surchargés, aura au moins su me faire sourire, et très souvent.
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Le Comte de Dardille se fait du souci ! Beaucoup de soucis ! le brave homme, militaire dans l'âme, mais retiré depuis peu des champs de bataille, est marié à une splendide comtesse, Amélie de Figule, qu'il n'arrive point à satisfaire comme il conviendrait à un époux afin ne fut-ce que de s'assurer une descendance qui puisse porter fièrement le nom des Dardille et le transmettre aux générations futures. Son épouse ne saurait imaginer sa vie sans donner naissance à des enfants… Et comme la procréation assistée n'est pas encore au point en ce siècle des lumières, son mari se doit de faire monter son « sabre » aussi haut et fièrement que possible pour ensuite décharger son patrimoine génétique dans la gente dame.
Celle-ci a donc fait appel au « Congrès ». Mais qu'est-ce donc ? C'est une épreuve où, sous l'oeil de Dieu et d'un public, le mari doit prouver son « adresse à contenter bibliquement son aimée ». Dans le cas où il échouerait, le mariage est annulé et la femme, reprenant sa liberté, est libre d'épouser un autre homme.
Complètement désespéré, notre brave comte fait appel à un expert, le marquis dit « le Membré »… Allez savoir pourquoi !
Celui-ci va l'entraîner dans une quête afin de permettre au comte de faire jouer sa virilité et de réussir l'épreuve du Congrès haut la main, ou plutôt haut le…

Critique :

J'aime, quand après une lecture, j'ai le sentiment d'avoir appris quelque chose. Je n'en croyais pas mes yeux en lisant cette histoire de « Congrès », trouvant que l'auteur ne manquait pas d'imagination… Mais comme un petit doute me tenaillait (serait-ce possible, après tout ?) j'ai effectué quelques recherches… Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que le scénariste, Aurélien Ducoudray, n'avait en rien exagéré ! Je vous renvoie vers le site « Histoire pour tous », qui, mieux que moi, vous expliquera en quoi consistait cette pratique avec pour exemple, le cas du marquis de Langey. Ainsi donc, si l'histoire vous paraît croquignolesque, elle n'en repose pas moins sur une vérité historique propre à la France.
Vu l'époque, le langage employé fleure bon celui de Molière ou celui de Corneille et permet d'adoucir le propos qui aurait pu déraper fâcheusement et sombrer encore plus profondément que le Titanic, non dans l'Atlantique Nord, mais dans une sordide vulgarité.
Ce récit est aussi une dénonciation de l'hypocrisie propre à cette époque, la nôtre n'en manque pas, mais elle se présente d'une façon quelque peu différente.
La couverture donne le ton. le trait, très caricatural et très cru de Nicolas Dumontheuil, n'invite pas à laisser de jeunes âmes innocentes poser leurs yeux sur des scènes de « débauche ».
Je ne me suis pas esclaffé en découvrant cet album qui contient des scènes assez parodiques, soit, mais j'ai été séduit par la découverte des moeurs de cette époque où la prostitution présentait, pour ceux qui en avaient les moyens, des mises en scène bien plus riches et variées que ce qu'on pourrait imaginer.
Une très belle découverte que je dois à Babelio et aux éditions Delcourt. Qu'ils en soient remerciés.
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Connaître, c'est excuser. Et si excuser n'est pas absoudre, c'est déjà résoudre.
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Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre, dont la première édition date de 2022. Aurélien Ducoudray en a écrit le scénario, Nicolas Dumontheuil a réalisé les dessins et les couleurs. L'ouvrage comporte soixante-dix-huit pages de bande dessinée.

Pendant la Renaissance, le Marquis se rend chez son ami le comte François de Dardille, en carrosse. Prologue : un moine sur son âne arrive en ville. Il passe devant les femmes au lavoir, en train de s'affairer sur la lessive de leur linge. Il descend de son âne, et soulève sa bure pour constater que son kiki est au repos. Il sonne à une porte et attend qu'on lui réponde, alors que la maîtresse de céans est occupée avec un gentilhomme le sabre au clair, et qu'un ménestrel chante au Clair de la Lune, en faisant ressortir le double sens des paroles. Finalement, la femme finit par ouvrir la porte et le moine peut donner libre cours à sa libido. le carrosse du Marquis passe devant une église, et son passager demande au cocher comment ce dernier a trouvé le comte. Il répond qu'il ne saurait dire, car la continuité de compagnie ne favorise pas le discernement des différences. Tout ce qu'il sait, c'est qu'un courrier reçu semaine passée a fait appeler le Marquis semaine séante. le passager arrête là la conversation et reprend sa place sur la banquette à l'intérieur de l'habitacle. Il se demande depuis quand les cochers parlent comme Molière. Va-t-il manier alexandrin en étrillant son bourrin ? Décidément ce siècle des Lumières les dispense vraiment sans discernement. À quoi bon donner talent à fonction qui n'en a pas usage ? Bientôt ils arrivent à destination et le Marquis descend du carrosse, puis monte les marches jusqu'au perron. Il est fort surpris que les deux laquais présents n'annoncent pas au propriétaire que son visiteur attendu est arrivé.

Le Marquis rentre dans la grande demeure et il va trouver par lui-même le comte François de Dardille dans son bureau. Son ami le remercie d'être venu et lui tend un acte notarié copieux, en lui indiquant quel paragraphe lire à quelle page. le marquis se rend donc page huit, paragraphe quatre et lit : susnommé et en présence convenue sous l'égide du juge de Dieu monseigneur Soutiran convoque son mari François de Dardille à l'épreuve du Congrès. Tout en lisant, il a suivi le comte qui est entré dans son atelier. Il se met à couler un soldat de plomb tout indiquant au Marquis de poursuivre sa lecture avec le paragraphe six de la page treize. le Marquis s'exécute : En cas d'insuccès, la comtesse votre épouse sera gratifiée de la moitié des terres, propriétés ainsi qu'une rente donnée à vie. Il s'interrompt saisissant bien la portée de ce qu'il vient de lire et indiquant à haute voix la nature de l'épreuve : le congrès, c'est bien cette épreuve sous l'oeil de Dieu où l'on doit prouver son adresse à contenter bibliquement sa bien-aimée ? le comte répond qu'il n'est point d'adresse à s'ériger, il n'est que volonté, or lui n'en a plus. Il reste mou.

Si un doute plane dans son esprit, le lecteur peut consulter une encyclopédie et avoir la confirmation que la pratique du congrès a bel et bien existé pendant une centaine d'années, que le Parlement de Paris l'a supprimée le 18 février 1677. le scénariste s'amuse donc à raconter comment un ami s'ingénie à revigorer l'ardeur d'un comte qui doit prouver sa virilité en public avec sa charmante épouse, au risque d'être dépossédé de la moitié de sa fortune en cas d'échec, en faveur de son épouse qui acquerrait ainsi un divorce. Dès la première page, le lecteur constate que les dessins présentent une forte personnalité. En effet l'artiste a décidé de proscrire sciemment la ligne droite, même pour les constructions humaines. Ainsi, les ailes du moulin à vent apparaissent de guingois, les essieux du carrosse sont fléchis, les pics de la fourche sont incurvés, les bâtiments de la ville en arrière-plan présentent également des contours légèrement courbés. Cela apporte un petit air de croquis réalisé à main levée, sans avoir bénéficié d'un encrage bien régulier pour une apparence finie et soignée. Cette page d'ouverture comporte également trois médaillons, chacun avec le visage d'un des principaux protagonistes, le comte, le Marquis, la comtesse. La carricature est de mise pour leur apporter un petit air comique, avec un nez trop long, ou une perruque improbable, ou encore des yeux trop grands. le lettrage lui-même présente des irrégularités. L'ensemble semble comme animé d'un petit air dansant qui ne fait pas très sérieux. Pourtant cette page comporte de nombreux détails, à l'opposé d'une illustration exécutée à la va-vite.

Viennent ensuite les deux pages consacrées aux frasques du moine, dessinées dans le même registre avec des caractéristiques exagérées pour un effet comique. Pour autant le niveau de détails reste très élevé. En fonction de son envie, le lecteur peut passer rapidement sur chaque case, si l'histoire l'intéresse plus que son aspect visuel. Ou il peut prend son temps de déguster la saveur de la tonalité de la narration. Il commence par remarquer que l'arrière-plan est représenté dans chaque case, et pas juste par deux ou trois traits. le dessinateur a investi le temps nécessaire pour délimiter chaque pavé de la voie empruntée par l'âne et son cavalier, chaque pale de la roue du moulin à aube, chaque tuile du toit protégeant le lavoir, chaque lame du plancher de la chambre où le moine donne libre cours à sa libido, chaque torsade des montants du lit à baldaquin. Ce parti pris de la narration visuelle se retrouve à chaque, à chaque case. Nicolas Dumontheuil en donne pour son argent au lecteur et même plus. Page 7, le carrosse pénètre dans le parc du château du comte François de Dardille et le lecteur peut admirer la façade du château, sa dépendance, la grille de la propriété en fer forgé, le mur d'enceinte en pierre, le jardin à la française avec les arbustes soigneusement taillés. Tout du long de l'album, il laisse son regard se promener pour profiter des différents environnements en extérieur ou en intérieur, du bureau du comte à une maison close haut de gamme, des rues de Paris à une escapade nocturne dans les bois. La richesse de la narration visuelle peut surprendre du fait des traits un peu lâches qui laissaient supposer une volonté de laisser l'entrain l'emporter sur la rigueur. En fait l'artiste sait marier ces deux caractéristiques sans en sacrifier aucune des deux, sans qu'elles ne s'annulent ou ne se contrecarrent.

Cette capacité peu commune de réussir des dessins alliant haut niveau de détails descriptifs et exagération amusante se retrouve avec la même élégance dans la représentation des personnages. L'artiste allonge un peu les nez et les rend plus pointus, les mentons souvent en galoche, exagère la finesse des chevilles et des mollets, agrandit les yeux écarquillés, de temps à autre accentue les expressions de visage. Dans le même temps, il prend grand soin de représenter les tenues vestimentaires en cohérence avec l'époque, en les variant en fonction du statut social du personnage. Il réalise des postures parlantes, sans que les mouvements soient grotesques. le lecteur éprouve tout de suite de la sympathie pour François de Dardille, sa petite taille, son air gentil et un peu peiné par la situation dans laquelle il se retrouve, pour le Marquis avec son assurance et sa réelle sympathie et sa sollicitude pour son ami, les bonnes manières de de la comtesse Amélie de Figule. Il apprécie que la narration visuelle ne se pare pas d'hypocrisie, que la nudité soit représentée de manière franche, que ce soit celle des hommes ou des femmes, même un sexe masculin en érection. Pour autant le lecteur ne doit pas s'attendre à un ouvrage érotique ou pornographique. La question des capacités sexuelles du comte est au coeur de l'intrigue, et son ami fait tout pour l'aider à retrouver le désir et sa fonction érectile, sans que les images ne versent dans la prouesse pornographique.

Le lecteur ressent vite les effets de cette narration visuelle enlevée et qui ne se prend pas au sérieux, lui amenant un sourire sur les lèvres tout du long du récit, en même temps qu'un réel contentement du fait de la consistance détaillée de chaque élément représenté. le fil directeur de l'histoire s'avère simple : le Marquis aide son ami par tous les moyens à retrouver sa dureté, tout en l'accompagnant lors des préparations, telle que l'examen de ses appareils génitaux par un médecin et un chirurgien et en lui montrant que son épouse la comtesse est examinée elle aussi. Tout cela culmine lors du congrès proprement dit, dans des conditions très publiques, avec un déroulement baignant dans la bonne humeur présente depuis le début, avec un rebondissement pour le moins cavalier. Arrivé au dénouement, le lecteur se rend compte que le scénariste lui a mis la solution sous le nez à plusieurs reprises de manière évidente et apparente. Au fil des séquences, il lui aura montré un individu noble très attachant, l'inventivité de mise dans une maison close pour varier les plaisirs des clients, une courte séquence avec des perversions fort surprenantes (comme l'agalmatophilie, ou la narratophilie), et donc les préparatifs de la cérémonie du Congrès. À l'évidence, l'union du comte François de Dardille et la comtesse Amélie de Figule ne relève pas du mariage d'amour, mais pour autant ce dernier n'est pas forcément impossible. L'acte charnel est montré comme existant tout autant à cette période qu'à l'époque contemporaine, même si les conditions sociales lui font prendre des circonstances différentes. Éprouvant une grande sympathie pour les personnages et amusé par la narration, le lecteur ne boude pas son plaisir. Avec un peu de recul, il se dit que l'évocation du Congrès rappelle de façon fort primesautière que les relations sexuelles, sous forme de tensions ou consommées, jouent un rôle central dans les relations entre hommes et femmes, et dans le fonctionnement de la société. le Marquis évoque à deux reprises les nouveautés apportées par les progrès philosophique, littéraire et culturel du siècle des Lumières, ce qui contraste avec le caractère pérenne de l'acte sexuel, à la fois basique, et à la fois complexe au point que le comte n'en soit plus capable.

La couverture promet un conte coquin, avec un titre un peu sibyllin. le plaisir de lecture est immédiat avec des dessins qui semblent ne pas se prendre au sérieux, pleins d'entrain, et très solides et généreux dans les détails. de la même manière, l'histoire se déroule de manière linéaire, placé sous le signe de la bonne humeur, sans pour autant tomber dans la farce, pour un divertissement fort bien écrit, tout en rimes. En même temps, la page d'ouverture annonce une tragédie comédie en quatre actes et elle ne ment pas. le titre est développé dans une réplique : Et réfléchissez bien, car si l'on tolère l'impudence des chiens, on est moins clément avec celle des humains. le comte a une conscience aigüe de la réalité de son métier précédent : un soldat ne sert qu'à tuer. Et le congrès se déroule en public car La foule est le baromètre de la loi ; Une sentence comme un acquittement se gagne souvent à force d'applaudissements.
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Je remercie chaleureusement les éditions Delcourt et Babelio pour ce service presse.
"L'impudence des chiens" est la toute première BD que je lis d'Aurélien Ducoudray. Je n'ai pas pour habitude de lire ce genre de BD mais j'avoue que son côté grivois, volontiers paillard, a pu me séduire par moment. L'histoire est toute simple, dans cette satire il est question de "l'épreuve du Congrès" qui consistait à vérifier que l'époux ou l'épouse consomment réellement leur union. C'est une sorte de spectacle, puisque tout le monde entoure le lit et observe la concrétisation de l'acte sexuel. Cela nous paraît totalement farfelu aujourd'hui, mais au siècle des Lumières, la procédure était encore pratiquée. Notre cher comte de Dardille voit son épouse demander le divorce car ce dernier est impuissant et ne peut donc offrir une descendance. Son épouse a le droit de faire cette demande de divorce si elle n'est pas satisfaite et rétabli dans son honneur d'épouse pour qui la seule règle est de donner une descendance. On suit donc les pérégrinations du Marquis, un grand ami de l'infortuné comte de Dardille. Les deux bougres vont tenter de voir où le bas blesse. Pourquoi le comte est-il incapable de contenter son épouse ? Cela nous parait aujourd'hui fortement désuet. C'est justement cette bascule entre grivoiserie et découverte des normes régissant le lien époux/épouse au siècle des Lumières, qui rend cette BD attachante. L'humour n'est pas toujours très fin, on frôle la grossièreté et la vulgarité par moment, mais je n'ai nul grief contre cela puisque c'est le genre de BD qui veut cela. Si on fait fi de ces quelques écueils, on se retrouve face à une BD d'un érotisme paillard, une satire d'un monde décadent et peu avare en lubricité. de ce point de vue, notre monde présent et celui d'hier n'ont guère évolué. A noter qu'en pleine vague ME TOO, cette BD a un caractère plus sulfureux qu'il n'y parait.
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critiques presse (6)
Bedeo
07 novembre 2022
Transposition graphique d’une pièce qui n’a jamais vu le jour mais traverse les époques, L’Impudence des chiens est une jolie satire des mœurs et un exercice littéraire fort.
Lire la critique sur le site : Bedeo
ActuaBD
22 septembre 2022
Nicolas Dumontheuil nous gratifie de ses plus prodigieux coups de pinceaux pour reconstituer une époque fantasmée, aux personnages cartoonesques à souhait et aux dédales parisiens sublimés. Amateur d’un humour loufoque et cocasse, cet album est fait pour vous. Que la force soit avec vous (dans le lit conjugal.)
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Sceneario
19 septembre 2022
L'impudence des chiens est une excellente lecture qui fait du bien, qui amuse et nous fait nous changer les idées. Une oeuvre indispensable de la rentrée.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BoDoi
02 septembre 2022
C’est drôle et plaisant, bien qu’un peu anecdotique, mais cette « tragicomédie en quatre actes » offre à Nicolas Dumontheuil un décor et des figures à sa mesure, son trait chaleureux accompagnant bien les facéties érotiques de l’histoire.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
30 août 2022
L'impudence des chiens se révèle un excellent one-shot dans lequel la paillardise se trouve habilement et intelligemment mise en valeur à travers une histoire qui mettra de bonne humeur.
Par L. Moeneclaey
Moyenne des chroniqueurs
7.0
L. MoeneclaeyNote : 7/10
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INFORMATIONS SUR L'ALBUM
L'impudence des chiens
Currently 3.00/10123456
Note: 3.0/5 (3 votes)
Scénario : Ducoudray, Aurélien
Dessin : Dumontheuil, Nicolas
Couleurs : Dumontheuil, Nicolas
Dépot légal : 08/2022 (Parution le 31/08/2022)
Editeur : Delcourt
ISBN : 978-2-413-04360-7
Pages : 80
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Lire la critique sur le site : BDGest
BDZoom
30 août 2022
Avec le one-shot « L’Impudence des chiens », Aurélien Ducoudray et Nicolas Dumontheuil signent assurément l’un des très grands titres de cette rentrée. Dynamitant le récit historique conventionnel, les trublions narrent en 80 pages l’improbable épreuve du Congrès.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Alors, en fait, c’est assez simple, rien de bien compliqué. Madame s’est vite aperçue que pour les choses du sommier, monsieur n’était pas un canonnier. Ni même un fantassin, à peine un troupier. Bref, le mari ne maniait son en gin que pour accompagner la selle du matin. Passent six mois, et la situation n’évolue pas. On croit à une infection du genre choléra. Mais de stigmates, on ne voit pas. Là-dessus, un joli cœur fait son approche ! Et celui-là promet d’encre plus belles noces. À condition bien sûr, que Madame arrive à se libérer avant l’arrivée de son premier-né. C’est pour ça que l’idée d’un congrès est arrivée. Si Monsieur n’arrive pas à bander, Madame sera libérée, avec le droit de se remarier, et sa virginité aux yeux de tous conservée. Ce qu’on ne dit pas, c’est que pour assurer cette nouvelle union, Madame pratique la politique du cul tourné, et à une jument de travers, un étalon ne peut couvrir son derrière.
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En ce temps de siècle des lumières annoncé, toute obscurité est à chérir, car à tout éclairer on ne fait qu'éblouir !
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Marquis ! Où m'avez-vous emmené ? Allons-nous assister à un catalogue de perversités ?
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Faisons l’amour, faisons la guerre. Ces deux métiers sont pleins d’attraits. La guerre au monde est un peu chère, l’amour en rembourse les frais. Que l’ennemi, que la bergère, soient tour à tour serrés de près. Hé ! mes amis, que peut-on faire quand on a dépeuplé la terre, que de la repeupler après ? – Le bon avis, par Catherine-Stanislas, marquis de Boufflers, XVIIIe siècle.
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Un médecin et un chirurgien spectateurs. Le membré interroge le comte:
- Sauriez-vous différencier les deux professions ?
- Au port du chapeau ou du menton ?
- Le médecin vous regardera tandis que le chirurgien vous palpera, ne vous y trompez pas, n'espérez pas être soigné ou vous pourriez être amputé.
page 47.
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Videos de Aurélien Ducoudray (39) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Aurélien Ducoudray
Chine de nos jours, Yuan est un routier qui vit du commerce du charbon, seule source de revenus pour sa famille. Laissé pour mort par un usurier, il doit retrouver son véhicule et laver son honneur, coûte que coûte !
D'un important fonds documentaire, les auteurs, Fred Druart et Aurélien Ducoudray, proposent un récit de fiction tendant vers le polar, afin de décrire au mieux ce mécanisme de vente frauduleux qu'est l'exploitation des mines clandestines, et l'approvisionnement des petits commerçants des bords de route.
Feuilleter la BD : tinyurl.com/amesnoires
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