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EAN : SIE254533_308
Calligrammes (30/11/-1)
4.45/5   29 notes
Résumé :
Oeuvre laissée posthume par le poète breton, écrite en 1969-1970. Son projet était d'écrire un ouvrage mystique et de laisser un héritage spirituel à ses filles. Le résultat est une méditation en prose sur la foi mais aussi une ôde à son pays, auxquelles s'ajoutent des fragments de vécu.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Xavier Grall est le type même d'auteur qui a tout pour me faire devenir neuneu. Je l'aime autant que je le déteste. « L'inconnu me dévore » ne fait pas exception à la règle. Comme dans « Barde imaginé » ou dans « Les vents m'ont dit », j'ai été conquis par une écriture qui m'a rattrapé au vol à plusieurs reprises alors que j'allais mettre ma lecture en pause.
Comme « Les vents m'ont dit », ce bouquin n'est pas né de Xavier Grall. Ce sont des lettres à ses filles publiées dans « La vie » et « le Monde » qui ont été regroupées sous forme de recueil. Un recueil qui sur le fond me donne des rougeurs, me donne des démangeaisons et qui sur la forme sait m'envouter.
Mes quelques problèmes dermatologiques sont dus à l'excès de Christ, Jésus et autres produits dérivés de la peur et de la morale, dus à la vie éternelle clés en main avec la petite notice genre Ikéa , le truc pratique qu'on peut moduler à volonté selon le sens du vent.
Grall et Bobin même combat. L'un avec Christ, l'autre avec les anges, au bout d'un moment ou même très vite, ça devient chiant (pour moi).
Grall et Bobin même combat, leur écriture me tient, m'imprègne, j'aime.
J'aime quand Grall déclare son aversion pour les grenouilles de bénitier et l'hypocrisie des instances religieuses avant de le détester quand il flirt avec le fondamentalisme.
Il n'aime pas la morale mais la fait à chaque page… Pas facile à suivre le gars, pas toujours envie de le suivre non plus.
Pourquoi avoir été au bout ? Parce que l'écriture est terrible, parce qu'entre deux bondieuseries, il y a un vent, un embrun, un chemin creux, une lumière… divine… qui ne doit rien aux dieux, parce qu'il y a cette magnifique Bretagne qu'il aime plus que tout et dont il parle si bien quand son coté nationaliste (que j'exècre) ne vient pas tout polluer, parce qu'il y a cette poésie qui transpire de chaque page de Xavier Grall, parce qu'entre deux Christ et trois croix, je sais qu'après cet enfer, j'aurai mon petit coin de paradis.
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La lettre à " l'Inconnu me Dévore" de Xavier Grall disparu en 1981, est un long poème en prose, une prière, de feu et de lumière adressée à 5 jeunes femmes, ses divines, ses cinq filles Catherine, Geneviève, Isabelle, Véronique, et Lucie.
L'Inconnu me dévore, est un ensemble de textes, publiés dans La Vie et le Monde rassemblés à titre posthume trois ans après la mort de leur auteur.

Quand j'ai pris en main ce long psaume, ce sont les yeux d'un revenant qui me souriait, c'est un clin d'oeil facétieux des Éditions de l'Équateur qui s'affichait comme un miracle éditorial, le dernier éclat du poète, le rire de Xavier Grall renouait avec ses divines, il avouait aussi page13, " il faut bien que se créent les abîmes pour que s'y engouffrent les forces de vérité, l'eau coule où se lézarde la terre.”


Parler à ses filles avec cette puissance vitale, cette tendresse là, paternelle, charnelle, vous remue le coeur. Les mots du père comme une bruine hivernale, vous transpercent, vous glacent le sang. Noyé par les mots, Xavier Grall , se livre page 63 ” la dureté du cœur ne m'apparait pas seulement comme criminelle, elle m'apparaît aussi comme stupide. "


Que veut-il transmettre à ses filles, rien que l'immense amour qu'il a pour elles et qui le submerge, écrire follement sa joie de leur parler, comme s'ils les enlaçaient toutes ensemble dans une étreinte profonde pleine de rires et de joie et de bruine.

À l'aube de ses dernières pensées, le temps presse, il aurait tant de choses à leur dire, ses mots se resserrent sur l'essentiel, en fulgurantes invitations, nous ne possédons le monde que dans la mesure où nous savons en reconnaître les plaies, en sonder les reins déchirés, et y porter l'onguent et le remède.


Aurait-il perdu sa hargne, ses longues tirades contre la morale, celles qui précèdent la foi, les constipés de la morale. A la différence de ses autres ouvrages, c'est l'homme apaisé par ses tourments qui se tourne vers ses divines, et les rassure, il affirme page 64, "je ne suis indifférent à rien. Tout me touche tout me pénètre, je ne supporte pas l'humiliation portée par les créatures humaines sur les autres créatures", plus loin il confirme, page 84 "Aujourd'hui je cueille l'allégresse de la foi. Mon enfance nouée aux bâillons mauves de la semaine Sainte, je ne tiens pas à la retrouver."


Ainsi délivré Xaver Grall avec une ardeur étrangement mystique parle de sa nouvelle vie, suivre le Christ, qui par ses paroles , clame" l'amour est la seule raison d'être de la vie", p 119.

Il épie l'aurore. Il se fait « guetteur de matin ». « Mes filles, mes Divines, je vous l'avoue, je suis encore en Samarie. Je chemine avec ces hommes légers qui (au temps du Christ) avaient sur les lèvres le goût des vins et des rires. » 


L'ange des Monts d'Arrée s'est tu, pas le poète, "J'ai fait des truands des poètes. Des poètes des Saints". Sa voix est un enchantement, sa poésie déborde, il suffit d'ouvrir le livre et ses intuitions giflent les phrases en giboulées de mots pour ses divines.

Ne lire qu'un ouvrage de Xavier Grall, celui là.
Bienheureux les éditeurs inspirés !




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Dans la ville d'où je viens, il y a quelques figures, des "monuments" de la culture locale. Gauguin, bien évidemment, et Émile Bernard, entre autres peintres de l'Ecole de Pont-Aven. Moins connu en dehors mais très important pour nous, le barde Théodore Botrel. Et il y a cette figure littéraire, ce chroniqueur poète, Xavier Grall. Xavier Grall qui était lu par mon grand-père, par ma mère, les vents m'ont dit...
J'ai lu L'inconnu me dévore, comme pour apaiser ce manque, ces absences qui me dévorent. le mal du pays bien sûr mais surtout l'absence de mes parents et de mes grands-parents. Et Xavier Grall savait trouver les mots pour parler de la mort, pour la rendre moins douloureuse, comme une promesse d'autre chose. Même si je ne partage pas toutes ses idées, beaucoup ont fait écho en moi. J'ai aimé le discours plein d'amour, d'espoir, cette belle énergie qu'il communique à ses filles, ce qu'il leur souhaite, la force qu'il perçoit en elle. C'est une magnifique déclaration d'amour d'un père à ses filles qui file entre ces pages. Ce livre illumine par cet élan à savourer chaque moment, chaque petite chose de la vie.
Une lecture magnifique, un coup de coeur.
Merci aux @editionsdelequateur et @terrede brumes d'avoir édité, réédité, les livres de Xavier Grall. Ceux de mon grand-père ont été prêtés, égarés, donc je suis heureuse d'avoir pu les retrouver en quelque sorte.
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Livre brûlant de passion qui est une lettre à ses filles (il en avait cinq). A mon avis le plus beau texte de Xavier Grall. A lire et relire
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Pour qui croit au destin, il était donc écrit que je croiserais un jour les chemins de l'oeuvre de Xavier Grall (1930-1981). Il y eut tout d'abord la résonnance d'un titre "L'inconnu me dévore", la rencontre avec une vraie gueule de cinéma, un esprit contestataire, sans cesse révolté, en communion avec la nature, un poète faisant vibrer les mots tel un joueur de harpe celtique. Xavier Grall était Breton et c'est peu dire qu'il a aimé son pays, sa terre, ses genêts, l'océan, les oiseaux, les vieilles pierres, les chapelles, les vieux chemins en creux. "L'art n'est que la respiration haletante de l'amour" écrit-il. Cet amour était consubstantiel de la colère qui l'animait contre les misères de ce monde. Dans "L'inconnu me dévore", Xavier Grall dresse le portrait d'une vie, sa vie et il s'adresse dans une prose enflammée à ses filles, ses Divines comme ils les appellent. L'ouvrage fût posthume car publié après qu'il eût rejoint les étoiles et cette lumière, ce soleil qu'il chérissait tant. L'oiseau de nuit guettait et c'est peu dire que Xavier Grall s'est brûlé les ailes dans les vapeurs de l'opium, de l'herbe, du cognac, de l'absinthe enfin mère de tous les poètes. Il nous décrit son enfance janséniste, sa foi de "catholique solitaire, mystique et fou" selon ses propres mots. Tel l'écrivain Jack Kerouac qu'il admirait tant, Xavier Grall nous décrit sa force d'amour, les mystères de sa foi profonde et si éloignée des ors de l'Eglise romaine et des bigots qu'il fouette de ses mots cinglants. "Ma foi est une méharée silencieuse et lyrique". Testament de l'auteur adressé à ses filles, je fûs éblouis et saisi par l'ivresse des mots de Xavier Grall. On peut résumer sa vie à ses mots "J'ai tant aimé et ma sagesse fût d'aimer follement." La lecture de "L'inconnu me dévore" a suscité chez moi une vive émotion. le style d'écriture est admirable, tout comme la sincérité d'un auteur qui ne transigeait pas avec la vérité, sa vérité, la seule qu'il eût connu : l'amour. Car au fond écrit-il "Il n'y a qu'un pêché, c'est de ne pas aimer". le poète écorché, l'amant de sa chère Bretagne, l'homme de conviction aimant la vie avec passion malgré ces vicissitudes, le chrétien des origines rejetant les dogmes et les interdits, Xavier Grall c'est un peu de tout cela. Et moi de finir sur ces mots sublimes de Grall : "Tout est fabuleux pour qui sait regarder. La fraîcheur du regard est le commencement de la sainteté". A défaut de sainteté, Xavier Grall m'a ému et transpercé jusqu'au coeur, là où vibre mon âme celte et ce désir un peu fou d'embrasser le monde d'un seul regard sans se brûler les yeux !

Lien : https://thedude524.com/2018/..
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critiques presse (1)
LeFigaro
16 février 2018
Réédition d'un livre oublié de l'écrivain breton mort en 1981 dans lequel il chante sa terre natale et célèbre Dieu à travers des confessions adressées à ses cinq filles.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Mes filles, mes Divines, je vous conjure d’admirer. Tout est fabuleux pour qui sait regarder. La fraîcheur du regard est le commencement de la sainteté. Détournez vous des gens masqués et de l’imbécilité des aveugles… Vous êtes ad vitam aeternam les invitées d’une fête… Je voudrais face à la vie vous savoir sans crainte et sans tremblement….
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Je m'en reviendrais,
avec ma musette pleine de larmes, de livres et de rêves.
Et à mon tour je dévorerai l'Inconnu
dans une ineffable et éternelle étreinte.
Je m'en viendrai avec la souvenance des paysages et des peuples.
Chanteront les mers, danseront les galaxies, tressailliront les peuples.
Donner, se donner.
Nous sommes tous dans la main du Grand Amant
et les premiers balbutiements de notre adoration
sont les premiers moments de notre dignité.
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J'ai aimé tout ce qu'il était possible d'aimer.
J'ai aimé l'amitié, j'ai aimé l'amour.
Je les ai aimés aussi sauvagement que la mer aime la rive. Comme le vent aime l'arbre. Je ne regrette pas cette avidité tremblante.
J'ai donné, j'ai jeté ma vie, dans les bars et dans les cœurs. Je fus comme une auberge jamais fermée. J'ai jeté ma vie dans les rhapsodies, les sagas, les ballades.
J'ai aimé les matins et les soirs. Et les arbres. Et les bergeries. Et toutes les demeures humaines plantées dans l'éternel poème de la création.
J'ai tout aimé de ce qu'il est possible d'aimer.
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J'ai aimé tout ce qu'il est possible d'aimer. J'ai ri avec le rire de la mer. J'ai pleuré avec les détresses des oiseaux. J'ai ragé, j'ai piaffé d'amour sur tous les chemins. Salut les hommes, disais-je, salut les seigles, salut les blés, salut les villes.
(...)

Oui, je n'ai cherché que Dieu, partout, dans les chemins, dans les bars, dans les plaisirs, dans le regard des amis, dans l'amour des femmes. Dans les péchés de chair et de sang, dans la gloire des alcools.
(...)

Pour la Nature, j'ai nourri un amour insensé. Savoir chaque jour, saluer la lumière et la remercier d'être; là. Rien ne meurt. Tout gîte dans tout.
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La foi est porte ouverte, seuil franchi, affranchissement, bruit des pas sur la route, bonne brise, voilier filant aux îles. Mes Divines, la foi est aventure, vent claquant, souffle, envolée de colombes, voile gonflée.
Partez, partez, au nom de Dieu
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