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Lonesome Dove tome 2 sur 5
EAN : 9782351785089
617 pages
Gallmeister (01/02/2011)
4.61/5   658 notes
Résumé :
La première partie de Lonesome Dove nous a entraînés à la suite d'Augustus McCrae et de Woodrow Call, ex-Texas rangers de légende, sur la route dangereuse du Montana, là où, dit-on, les terres sont encore à qui les prend. De nombreuses épreuves attendent encore le convoi lors de cet extraordinaire périple à travers l'Ouest. Les hommes devront tour à tour affronter les éléments déchaînés, des pillards et leurs propres démons. Quand, au bout d'une piste longue et péri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (90) Voir plus Ajouter une critique
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Un deuxième tome bien différent du premier, pour le coup nous avons deux parties bien distinctes et l'action que j'ai tant attendue est enfin là.
Bien sûr nous aurons encore quelques phases d'introspection plus ou moins passionnantes mais rien de comparable, donc de l'action, enfin !
C'est une histoire qui va se révéler passionnante, parfois même captivante, 5 000 kilomètres à convoyer du bétail à travers des contrées qui n'ont pas encore été "pacifiées" vont nous donner beaucoup d'occasions d'avoir peur, d'avoir chaud et d'avoir froid.
Beaucoup d'occasions de faire des rencontres dangereuses ou insolites, de se retrouver confronté à divers démons dont les plus nombreux sont intimes à chaque cowboy.
Si la psychologie de tous ces personnages est authentique alors je commence à comprendre l'océan qui nous sépare des américains car ce qui peut "frapper", c'est leur individualisme et leur égocentrisme, il y a peu de personnages charismatiques dans ce roman, en fait peut-être un seul, et encore je pense que c'est discutable finalement.
Des personnages courageux ou inconscients, des pionniers, des explorateurs. Paradoxalement ils tiennent furieusement à la vie et pourtant ils la risque consciemment en se lançant dans cette entreprise que tout le monde sait aléatoire.
Je n'ai malheureusement pas été enthousiasmé par toutes les (nombreuses) histoires parallèles, Elmira et July m'ont même assez ennuyé, certaines scènes m'ont semblé être là parce que peut-être incontournables (tempêtes, blizzard, sauterelles, etc.), ce sera ma seule réserve car cela m'a rendu la lecture parfois inconstante et dommageable à l'intérêt de l'ensemble.
Pour le reste j'ai souvent été envoûté et transporté et à l'arrivée j'ai pris beaucoup de plaisir.
On pourrait disserter sur la fin, pour ma part je suis un peu frustré, mais je ne dirai rien, ne jamais en dire trop est ma règle ;)
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Je m'étais arrêté un instant, j'ai eu un mal fou à descendre de mon cheval à cause de cette blessure, j'avais attaché sa longe à un arbre. Sur un rocher siégeait un petit accordéon. Sur le talus d'en face, un enfant pissait, j'ai saisi l'accordéon, je me suis assis sur le rocher, j'ai pris l'instrument, j'ai commencé à jouer. L'enfant est venu vers moi. « Monsieur, cet accordéon est à moi ». J'ai continué de jouer comme si je ne l'entendais pas. « Monsieur, Monsieur, s'il vous plaît, il est à moi ». Il commençait à pleurer, j'ai fait un geste d'agacement. Il a cherché à arracher de mes bras l'instrument, mais je me suis alors levé et lui ai fait comprendre qu'il fallait qu'il déguerpisse. Il a fait quelques pas, il est revenu, je me suis baissé pour prendre un caillou, il a compris, il a pris peur, il a alors fui comme un oiseau. Il criait « Au voleur ! Au voleur ! » Je me suis alors redressé tant bien que mal sur cette jambe qui me faisait atrocement mal, brandissant l'accordéon et appelant l'enfant qui courait comme un diable dans tous les sens : « Reviens, Petit Gervais ! Reviens ! Je ne voulais pas te le voler, ton accordéon ! » Mais l'enfant était déjà loin qui continuait de crier à tue-tête "Au voleur ! "
Je sais qu'il reviendra avec une cohorte d'hommes et qu'on me pendra à la branche de cet arbre. En attendant, malgré la fièvre qui me vient, à cause de cette blessure due à une flèche empoisonnée, je vais faire vite pour rédiger un billet à l'attention de deux femmes que j'aime et qui vivent là-haut sous le même toit dans une ferme du Nebraska, presque en plein désert : Clara et Lorena.
J'ai traversé six-cent six sept pages à brides abattues, j'ai traversé les États-Unis d'Amérique du Texas au Montana, une sorte de diagonale de fous, parfois seul le sable poussait sur la terre. La rivière Yellowstone était devenue un mythe vertueux qui nous portait vers le bout du monde... Je ne sais pas pourquoi, au nom de quel rêve nous avions décidé de croire que la vie était plus belle là-bas. On dit souvent que l'herbe est plus belle ailleurs... Mais à quel prix ?! Oui, sans doute le chemin fut plus beau que l'arrivée, beau n'est peut-être pas le terme qu'il faut, vu celles et ceux qui sont tombés en route, chemin plus inouï en tous cas...
Ce deuxième épisode de Lonesome Dove, je l'ai aimé comme on aime des femmes et des hommes qu'on côtoie dans un rêve incroyable, avec lesquels un convoi de bétail devient une fugitive et merveilleuse escapade, une épopée vers les étoiles. Je n'ai pas vu le nombre de pages passer.
J'ai eu plaisir à retrouver cette troupe aux premières pages de ce nouveau long récit. L'écrivain, Larry McMurtry, m'avait pourtant prévenu : au bout de cette longue piste, certains manqueront à l'appel. Je n'ai pas manqué à l'appel, mais d'autres auxquels je m'étais attaché ne parvinrent pas au bout de la route.
J'ai eu plaisir à retrouver Augustus McCrae et Woodrow Call ex-Texas rangers de légende que rien ne fait peur. Il y a Gus, généreux et bavard... Il y a Call, taiseux, aussi émotif que la souche d'un arbre. Ils ont en commun d'être têtus et d'avoir quelques valeurs humaines fortes qui les animent... Il y a Newt, ce jeune adolescent qui grandit, il faudra qu'un jour on lui dise qui est son père et ce serait même bien tant qu'à faire que cela vienne de ce dernier. Il y a Lorena, enlevée à la fin du premier récit par un Indien dont la ruse n'a d'égale que la cruauté... Impossible de poursuivre le chemin sans la retrouver. Il y a les autres aussi...
Les États- Unis d'Amérique sont grands, mais le monde qui étreint les personnages de cette fresque immense est si petit qu'on a l'impression qu'après quelques mois ou quelques années, parfois des décennies, ces personnages se tiennent dans un dé à coudre, se croisent de nouveau sans s'étonner, sans avoir peut-être changés sauf quelques rides en plus, quelques cheveux blancs, à peine une lassitude dans le regard... En tous cas, il y a toujours une force qui les habite, sinon pourquoi trimballer un troupeau de milliers de bovins sur des milliers de kilomètres, alors qu'il serait si agréable de continuer de cultiver son jardin à Lonesome Dove, Texas, en se posant de temps en temps à l'ombre d'un amandier, avec sa chopine de whiskey.
J'ai vécu comme eux, à brides abattues, j'étais à côté d'eux, au plus près, j'ai vu comment, dans cet immense espace qu'est un livre à ciel ouvert, il est parfois difficile de prendre des décisions, partir, rester, prendre un bébé dans les bras, un enfant qui est peut-être le sien ou pas, dire des mots d'amour, dire à un adolescent qui se croit orphelin qu'on est son père, renoncer, revenir, abandonner...
Pourtant entre deux bavardages au bord d'un feu dressé devant le bivouac, il y a de l'action, chaque chapitre nous jette à l'affût derrière un buisson pour éviter ici des balles là-bas des flèches...
Quand on est au plus près de ces personnages, avec empathie, on a envie de les étreindre, de leur parler, tenter de comprendre de quoi est fait leur chemin et on finit comme certains d'entre eux par prendre une flèche empoisonnée...
Je n'oublierai jamais au coeur du récit cette halte dans la ferme des chevaux de Clara, au Nebraska, sur la route d'Ogallala, havre de douleur et de paix, théâtre d'interrogations où des personnages vont jouer leur vie, leur mort selon la décision qu'ils prendront. C'est beau, c'est fort. C'est comme le huis-clos d'une tragédie antique. Soutenant davantage l'action que le premier tome, ce second opus est plus grave, va au dedans des personnages, ils sont bousculés par les éléments, à la fois illuminés et dévastés par la vie. Un versant crépusculaire faisant écho au soleil du premier volume... Qui a dit que le western était un art mineur ?
Je termine ma chronique, si elle vous parvient ce sera gagné. Je vois l'enfant auquel j'ai volé son accordéon revenir avec des hommes qui tiennent une corde. Ils sont énervés. L'enfant vient chercher son instrument, cet accordéon que j'avais pris dans ma fièvre pour celui de Lippy, l'enfant n'a plus peur. Je lui tends une enveloppe avec mon billet dedans. « Tiens ! Petit Gervais ! Je voudrais que tu montes au Nebraska, c'est sur la route d'Ogallala, tu trouveras une ferme en aplomb d'une falaise avec des chevaux tout autour. Tu ne peux pas la rater. Je te confie cette lettre pour deux femmes qui y habitent, elles s'appellent Clara et Lorena ». L'enfant sans un regard pour moi se saisit alors de l'enveloppe et me dit dans sa morve qu'il ne s'appelle pas Petit Gervais mais Newt. Mince, pourquoi l'avais-je appelé Petit Gervais...? Je m'étais trompé d'histoire à cause de cette maudite fièvre qui gangrène ma jambe et ma tête... Newt ? « Alors Newt, tu iras au Nebraska, tu leur donneras cette lettre, n'est-ce pas ? » Les hommes font vite, ils me saisissent, me remontent sur mon cheval, rapprochent la monture de l'arbre, c'est toujours comme cela à chaque fois, je l'ai vu maintes fois le faire dans ces pages, ils me mettent la corde au cou qu'ils ont déjà attachée par l'autre bout à la branche la plus solide. Avant qu'ils ne fassent fuir mon cheval d'un coup d'éperon, j'ai juste le temps d'entendre l'enfant me crier : « Oui, M'sieur ! J'irai. Je vous promets ! ». Je le vois déjà fuir, se retourner une seule fois pour me sourire, d'un sourire franc et radieux, puis courir dans tous les sens, est-ce parce qu'il est déjà pressé de répondre à cette promesse qu'il m'a faite ? Yellowstone me tend déjà ses bras...
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« L'Amérique repose tout entière aux confins des grands espaces et, loin d'être mort, notre passé vit toujours en nous. Nos ancêtres portaient la civilisation en eux et l'espace sauvage leur demeurait extérieur. Nous, nous vivons dans la civilisation qu'ils ont édifiée, mais nous gardons les grands espaces au fond de nous-mêmes. Ce que nos ancêtres ont rêvé, nous le vivons, et ce qu'ils ont vécu, nous le rêvons. »
T. K. WHIPPLE, Study Out the Land.

Le premier tome étant indissociable du second, je me suis tout de suite replongée dans cette suite qui n'en est pas vraiment une.
L'auteur Larry McMurtry, lauréat du prix Pulitzer en 1986, nous offre une suite tout de même assez différente du premier tome, plus sombre, moins humoristique, mais riche en de multiples rebondissements. J'ai été plusieurs fois surprise, ne m'attendant pas à ces revirements de situation.

*
Ce roman est avant tout une magnifique aventure humaine, mais c'est aussi un superbe voyage qui va amener une équipe de cowboys à déplacer des milliers de bovins du Texas jusqu'au Montana.
Cette expédition est particulièrement éprouvante et semée d'embûches.

« Maintenant qu'on est arrivés jusqu'ici, t'as l'intention de t'arrêter ou bien est-ce qu'on va continuer vers le nord jusqu'à ce qu'on tombe sur les ours polaires ? »

Ce roman, si je le couple avec le premier tome, fait parti des romans les plus épais que j'ai jamais lu.
S'étalant sur 1200 pages, il couvre en grande partie le trajet qui va se révéler particulièrement dangereux et éprouvant pour les hommes, comme pour les bêtes. En s'efforçant de pénétrer dans ces terres inhospitalières et sauvages, ces pionniers vont faire preuve de courage, d'audace, se confrontant aux éléments climatiques, à une terre exigeante et traitresse, aux animaux sauvages, et bien sûr aux indiens.

« Évidemment, ces terres appartiennent aux Indiens depuis toujours. Pour eux, elles sont précieuses parce qu'elles sont leur passé. Nous, elles nous attirent parce qu'elles sont notre avenir. »

*
Malgré le nombre de pages impressionnant, « Lonesome Dove » est une histoire captivante qui se dévore sans modération. Je ne me suis jamais ennuyée, ce qui est une prouesse, vu l'épaisseur du livre.

Il y a plusieurs raisons à cela, l'une étant le rythme assez soutenu par l'alternance de dialogues, de changements de perspective narrative et de points de vue. Cela induit des moments de tension dramatique, contrebalancés par des passages plus calmes, nostalgiques, tristes, émouvants ou joyeux.
L'autre raison étant que l'auteur est un admirable conteur qui m'a impressionnée par sa parfaite maîtrise de l'intrigue et sa facilité à faire naître les émotions. Les évènements décrits nous font faire des yo-yo émotionnels car le récit n'est pas linéaire quant aux émotions qu'il suscite : on passe en un instant, du rire aux larmes. Quel plaisir de lecture !

*
Beaucoup de personnages m'ont énormément plu. Ils sont authentiques, vivants, attachants. Même les moins sympathiques jouent leur rôle à la perfection.

Grâce à une intrigue qui se développe sur près de 1200 pages, Larry McMurtry a largement eu le temps de développer ses personnages et en particulier les deux anciens Texas Rangers, héros de cette histoire, qui sont magnifiquement bien campés.
Auguste McCrae est indubitablement le plus charismatique. Son côté charmeur, sa grande tolérance, sa générosité, et son humour frisant souvent l'insolence le rendent tout de suite attachant.
Le capitaine Woodrow Call, son acolyte, est plus réservé, plus solitaire, taciturne, mais il se distingue par son honnêteté, sa tenacité et son sens du devoir.

Plusieurs personnages secondaires ont également retenu mon attention, car l'auteur ne les a pas laissés de côté. Deets, Pea Eye et le jeune Newt sont des membres inoubliables.
Si je devais n'en retenir qu'un seul, ce serait sans aucun doute Deets, qui m'a impressionné par sa présence calme tout au long du roman. Il ne se fait pas remarquer, mais il joue un rôle essentiel dans cette chevauchée. Fiable, fidèle en amitié, sensible, instinctif, il ne se dérobe jamais à ses obligations.

Les femmes ne sont pas oubliées avec trois personnages féminins très forts : la jeune et séduisante Lorena, l'énergique et indépendante Clara et l'antipathique Elmira.

*
Les animaux jouent également un rôle important dans ce récit. Certains sont mis au devant de la scène : deux cochons mangeurs de serpents à sonnette, un taureau texan méchant comme une teigne et l'indomptable jument de Call surnommée « Hell Bitch », la garce de l'enfer.

*
Pour conclure, « Lonesome Dove » est une superbe épopée, un beau témoignage de ces vaillants pionniers qui ont conquis l'Amérique.
Il ne faut pas être amateur de westerns pour en apprécier toute la qualité. Beaucoup de personnages sont particulièrement bien étoffés, l'intrigue est saisissante du début à la fin avec des moments vraiment mémorables, et l'écriture, fluide, est d'une beauté simple.
A lire sans modération.
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Dans la version originale, « Lonesome Dove » est un seul et même roman. En France, Gallmeister a décidé de le scinder en deux volumes. Si ce choix éditorial rend la lecture plus pratique, chacun des tomes étant déjà un pavé, il faut bien lire ces deux volets comme un seul et même roman. Il n'y a pas de rupture narrative entre les deux tomes, le second reprenant exactement là où le 1er s'interrompait. Je suis donc convaincue d'avoir bien fait d'enchaîner la lecture des deux volumes et je pense que c'est comme cela qu'il faut lire « Lonesome Dove ».

Etant donné que les deux tomes ne forment qu'un seul roman, il n'est pas commode de ne donner mon avis que sur le 2ème tant il se situe dans l'exacte continuité du précédent. Et ce n'est qu'arrivée à la fin du roman qu'on peut pleinement appréhender la maestria narrative que McMurtry a déployée tout au long d'un récit au long cours. L'auteur a d'abord pris le temps de planter son décor, vaste et grandiose, et de caractériser ses personnages, nombreux et tous très fouillés. Ce n'est qu'après avoir ainsi poser ses enjeux de façon passionnante et intelligente que McMurtry lâche la bride pour offrir à ses lecteurs un idéal de western. Tout y est, des dangereuses traversées de rivières en crue aux attaques d'indiens belliqueux en passant par les tempêtes de sable ou le froid intense des montagnes du Montana… Quel formidable récit d'aventure ! Quel souffle ! Pour autant, cette multiplication de péripéties ne se fait pas au détriment de la crédibilité. Jamais, le récit ne parait frénétique. Passionnant, oui, mais jamais fébrile. Chaque péripétie est bien amenée et bien développée, sans jamais céder à la précipitation. de la même façon, si l'auteur fait la part belle à l'aventure il n'oublie jamais ses personnages. Bien au contraire, aucun incident survenant au cours du récit n'est gratuit. Il ne s'agit pas de simplement tenir son lecteur en éveil, McMurtry confronte ses personnages à divers événements pour mettre en lumière leurs caractères, les faire penser, les faire ressentir, les faire évoluer. Tout ça est fait avec une subtilité absolument remarquable, sans jamais céder à la facilité, ce qui fait de « Lonesome Dove » un roman très souvent bouleversant. A titre d'exemple, j'ai envie de citer l'arc transformationnel de Call que j'ai trouvé d'une grande finesse. Beaucoup d'auteurs auraient cédé à la facilité de voir Call L'évolution de chacun des personnages est finement ciselée et loin de tout simplisme. A l'image de l'arc de Call, le roman offre un dénouement doux-amer très poignant.

« Lonesome Dove » est un récit d'aventures, un roman des grands espaces, traversé d'un souffle épique tout en étant ancré dans une dimension intimiste qui en fait un grand roman humaniste.
Après avoir refermé ce second volume, je me suis sentie orpheline, tellement triste de devoir quitter ces merveilleux personnages et ces contrées sauvages mais belles. Heureusement, je pourrai retrouver certains personnages en lisant les préquelles et séquelles imaginées par McMurtry.
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Pu*** d'histoire ! Pardon, on est sur un site correct ici.


Alors ce pulitzer, mérité ou pas ? En tous cas les personnages auront donné de leur personne, car ils ont sévèrement morflé dans ce second tome ! Tornades en plein déserts, nuages de sauterelles qui dévorent jusqu'à leurs fringues, traversée de larges fleuves, grizzlis, indiens méchants, puis gentils, trahisons, entraide, amours perdus, retrouvés, reperdus, sécheresse aride des gosiers, engelures aux pieds. Indiens. Très. Méchants. Ou pas. Des bonjours sourires, et des adieux. Tristes.


Ce second tome, le lecteur le vit comme ces cowboys : on traverse plus d'épreuves que dans le premier tome de présentation, mais on éprouve aussi les grandes et longues plaines arides, bourrés de courbatures, seuls avec nos pensées. Comme Gus, Newt et les autres, on se demande : Finira-t-on par arriver un jour ou laisserons-nous notre peau sur ce long parcours semé d'embûches ? Au fil du périple, entre deux péripéties, nous suivons de plus en plus de personnages : Qui se suivent, se séparent, de gré, de force, se retrouvent parfois, tandis que la ligne de bétail tente de poursuivre, inlassablement, sa route vers une destination… encore inconnue de tous ! Alors à chaque chapitre les récits s'alternent, s'enlacent, se défont. C'est ainsi que McMurtry tricote son suspense jusqu'au bout, l'alanguit, l'intensifie.


Gus étant accaparé ailleurs, le groupe et moi commencions à regretter son babillage exaspérant et son humour provocateur. C'est alors qu'il reparaît et rafraîchit le climat de son inimitable présence. le dernier quart accélère l'histoire, on se demande si on va tous mourir. Ou tous s'en sortir ? Vous verrez bien, quand vous lirez cette histoire. Quand cette heure viendra, saluez Gus de ma part, et Newt, et Pea Eye ; Et le Capitaine. Dites-leurs que ça va aller, que chacun fera plus que sa part. Et que de toutes façon, quoi qu'il arrive, chacun finira bien par arriver quelque part. Là où il doit être, certainement.


Mais Lonesome Dove nous rappelle que ce n'est pas l'arrivée la plus importante : C'est le chemin parcouru. Les gens, l'expérience, l'apprentissage... Tout ce qui fait le sel de cette aventure, et de la vie en général. Ce roman nous rappelle aussi que l'herbe paraît souvent plus verte ailleurs, alors qu'il nous suffirait d'apprécier ce que l'on a pour être heureux...
Merci Monsieur Larry McMurtry pour toutes ces vies que vous nous faites vivre. Et merci W. pour le conseil de lecture que, bien sûr, je vais poursuivre avec les autres volets de la série, parce que les personnages me manquent déjà.

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Citations et extraits (99) Voir plus Ajouter une citation
En revenant à l’écurie, il trouva le vieux Gill en train de boire à un cruchon. Cela lui rappela Gus car le vieil homme aussi passait un doigt dans l’anse du cruchon et renversait la tête en arrière pour boire. Il était assis sur une brouette, la fourche sur les genoux, un œil sur la Hell Bitch.
— La prochaine fois, pourquoi pas plutôt capturer un grizzly et le monter ? demanda Gill. Je préférerais loger un grizzly plutôt que cette jument.
— Elle vous a mordu ou quoi ?
— Non, mais elle attend son heure, dit le vieil homme. Emmenez-la ailleurs que je puisse me détendre. Ça fait des années que j’ai pas été saoul si tôt le matin, et tout ça rien qu’à cause d’elle.
— On s’en va, dit Call.
— J’aimerais bien savoir pourquoi vous tenez à une pareille créature ? dit le vieil homme lorsque Call eut fini de seller la jument.
— Parce que, quand je suis à cheval, j’aime être sur un vrai cheval, répondit Call.
Le vieux Gill n’était pas convaincu.
— J’espère que vous aimerez aussi être mort quand vous serez ce qui s’appelle mort, dit-il. Je crois qu’elle est plus dangereuse qu’un cobra.
— Je crois que vous parlez trop, dit Call, à qui Miles City commençait à déplaire de plus en plus.
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A l'est, le ciel rougeoyait comme la braise dans une forge, illuminant les plaines au bord du fleuve.
La rosée avait mouillé les millions d'aiguilles du chaparral ... on eût dit qu'il se couvrait de diamants.
...un buisson étincela de petits arcs-en-ciel...
Le soleil projetait une lumière d'un rouge doré...
...les chèvres erraient en bêlant.
Lorsque la lumière s'éleva au-dessus des petits contreforts du sud, une nappe rutilante s'attarda même un instant au ras du chaparral, comme coupée de sa source.
Puis le soleil apparut dans toute sa splendeur,...
La rosée s'évapora rapidement et les rayons qui avaient empli les buissons d'une sorte de poudre rouge s'évanouirent pour laisser place au jour, transparent et légèrement bleuté.


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[...] années 1850 ...
[...] un type qui se donne la peine de prendre une épouse a généralement pas envie de la laisser derrière lui avait souligné Augustus.
Sinon, il doit faire toutes les tâches ménagères lui-même.
En plus , sans une femme à portée de main, tu risques pas d'avoir d'enfants, et les enfants, c'est une source formidable de main d'oeuvre gratuite.
Ils coûtent sacrément moins cher que les esclaves.
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Elle avait souvent surpris son regard posé sur Clara, une lueur de passion dédesepérée au fond de l'oeil. July Johnson ne l'intéressait en rien, mais le côté borné de son amour pour Clara l'agaçait pourtant. Des hommes lui avaient souvent lancé ce regard et elle n'y avait rien vu de flatteur. Ces hommes prétendaient qu'ils n'étaient pas comme les autres, qu'elle n'était pas comme les autres et que tout ce qui pourrait arriver entre eux allait être différent de tout ce qu'elle avait jamais connu. Ils prétendaient ne rien vouloir d'autre que de la voir porter de jolies robes et leur adresser de jolis sourires, alors que tout ce qu'ils voulaient réellement c'était qu'elle s'allonge sous eux. C'était le véritable désir tapi derrière tous les autres désirs que les hommes affectaient. Et une fois qu'elle était sous eux ils la regardaient de haut et faisaient comme si quelque chose de merveilleux était en train de se produire, mais en levant la tête elle ne voyait au-dessus d'elle qu'un visage stupide, tendu, malhonnête et tout sauf beau.
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- Vous croyez qu'on va tomber sur des Indiens ? demanda Newt.
- Bien sûr, répondit Augustus. On risque tous de se faire tuer cet après-midi, pour ce que j'en sais. Pour toi, c'est l'aventure - il y a des dangers, mais ça fait partie de la beauté de la chose. Evidemment, ces terres appartiennent aux Indiens depuis toujours. Pour eux, elles sont précieuses parce qu'elles sont leur passé. Nous, elles nous attirent parce qu'elles sont notre avenir.
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