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EAN : 9782709663434
250 pages
J.-C. Lattès (03/05/2019)
3.45/5   182 notes
Résumé :
« C’est sur mon bureau qu’échouent les dossiers dont personne ne veut, les cadavres qui ne feraient pas lever un sourcil à un gratte-papier des chiens écrasés, les victimes anonymes des crimes d’après boire, les vies gâchées pour rien, les destins lacérés des assassins et de leurs victimes confondus dans la même misère, dans la came, dans le vice, dans les jalousies morbides carbonisant des générations entières au fond d’un taudis en bordure de la Nationale. »
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Critiques, Analyses et Avis (51) Voir plus Ajouter une critique
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La Corse donc, du côté de Bastia. Deux affaires qui semblent n'avoir aucun point commun et qui forcément en ont un : un chef d'entreprise dans la bâtiment qui tue femme et fille avant de tenter de se suicide + une randonneuse assassinée sur un sentier isolée. Deux affaires a priori "mineures" qui vont déclencher une pagaille monstre dans toute l'île.

Le point de départ est classique mais le cadre corse est un terreau fertile pour le polar, surtout que l'auteur, s'il réutilise les clichés corses attendus ( scandales immobiliers, tensions politiques, corruption, règlements de compte, xénophobie etc ), il sait aussi très bien les contourner pour proposer une vision à la fois réaliste et vivante, mélancolique même. Car on sent l'amour de l'auteur pour la Corse, on sent à quel point il la connaît. le choix de placer son enquête au coeur de l'hiver, sous un déluge, est très pertinent pour créer un ambiance poisseuse fort à propos.

Si l'enquête est bien mené, ménageant le suspense, ne dévoilant le lien entre les deux affaires que tardivement, ce que j'ai le plus apprécié, c'est le personnage principal, narrateur anonyme. Il coche les cases de l'enquêteur borderline désabusé typique des polars hard-boiled, mais il a ce quelque chose en plus qui lui permet de se démarquer de ces confrères.
Placardisé suite à un pétage de plomb ( légitime certes ... ), il se voit attribuer le BHS, le Bureau des homicides simples : des affaires « peau de balle » dont tout le monde se contrefout, un bureau cagibi, des collègues ouvertement moqueurs ... Mais voilà, il a un flair pas possible, n'a rien à perdre. Et il régale le lecteur de sa faconde tour à tour truculente, poétique ou grossière même. Un borderline bavard et non taiseux, c'est assez jouissif et permet de passer un très bon moment de lecture .

« C'est James Ellroy sur l'île de Beauté » dixit L'Obs, c'est ce qui est indiqué sur la couverture du Livre de Poche ... Très exagéré, hein, non ce polar ne joue dans la catégorie poids lourd, mais ce premier roman est réussi et prometteur.

Lu dans le cadre du Prix des Lecteurs Livre de poche 2020, catégorie polar.
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La Corse , quel superbe cadre ...pour un tel déferlement dramatique..."L'île de beauté " mérite sans contestation possible son titre de paradis que lui attribuent , souvent au grand dam des autochtones , les milliers de touristes qui profitent des ses paysages grandioses chaque année.
Par contre , si vous suivez un peu la météo hivernale , vous savez parfaitement que l'image idyllique des saisons favorables , laisse la place à une vie plutôt difficile en hiver . Et c'est plutôt dans ce contexte qu'il faut placer le cadre de ce roman qui ne manque pas d'atouts pour faire passer un bon moment aux amateurs du genre .
Lui , c'est un policier que sa compagne a quitté. Disparue sans laisser d'adresse .Alors , l'alcool . le mépris des collègues et de la hiérarchie. La mise au " placard", affecté au " bureau des homicides simples " , dont il sera ....le seul membre ...C'est dire ....
Alors , quand arrive sur son bureau , le rapport d ' un terrible mais tristement banal drame familial , le voilà chargé de régler au mieux une situation qui ne pourrait que ralentir le travail de collègues qui ont bien d'autres chats à fouetter .....
Revenez au début, s'il vous plaît. Je vous l'ai dit , le décor est planté et ...l'histoire n'est pas aussi simple , vous vous en seriez doutés ...Un incroyable périple va se dérouler sous nos yeux , un périple qui , s'il nous réservera bien des surprises , nous permettra aussi d'apprendre à connaître et sans doute développer en nous une certaine sympathie pour ce policier , jeune flic prometteur
avant de se trouver confronté aux dures réalités de la vie . Et attention , le " beau vernis " de l'île de beauté " va s'effriter et nous montrer une facette bien différente, bien méconnue, peu engageante .Les vents vont souffler du côté de Bastia et du Cap Corse , la tempête va révéler des dessous glaçants .
J'ai franchement passé un très bon moment de lecture et je me suis beaucoup attaché au personnage principal , ce capitaine de police qui livrera certains de ses secrets avec pudeur .
J'ai apprécié également le style , vivant , bien adapté, tantôt " imagé " , tantôt plus " soigné " et c'est avec plaisir que j'accorderai encore toute ma confiance à Antoine Albertini .....
La Corse , aujourd'hui , elle est sous la neige , ça arrive souvent , je crois , en mars , et , surtout , elle aussi est assiégée par un virus dont on souhaite tous qu'il nous quitte au plus vite ....Vivement qu'elle redevienne l'île de lumière qui émerveille tous ceux qui y posent leurs valises pour un temps , même si cet engouement n'est pas toujours bien accepté....Que voulez - vous , elle est si belle , c'est bien compréhensible de vouloir la garder jalousement pour soi .
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Nous sommes à Bastia, dans un quartier résidentiel, « les Albatros » où un crime vient d'être commis: Mohamed Cherkaoui vient d'assassiner sa femme et sa fille avant de retourner l'arme contre lui. Mais, est-ce aussi simple, notre homme est transporté aux urgences et réussit à s'échapper. Innocent? Coupable? Victime d'un règlement de compte?

Cherkaoui avait une entreprise qui semblait connaître des difficultés, car il dépensait sans compter, et ses ex amis l'avaient mis sur la touche. On fait la connaissance au passage d'une cheffe d'entreprise, Sonia Mattei, dont le père a été abattu il y a quelques années, et qui est une ex du capitaine. Autre personnage, haut en couleur, l'entrepreneur François Massia magouilleur, ayant des appuis en haut lieu, et qui envoie ses sbires assassiner ceux qui se mettent sur son chemin. Tout est donc loin d'être aussi simple.

En parallèle, deux meurtres mystérieux de femmes sur lesquels notre capitaine va travailler aussi. On note au passage que tout le monde le prend pour un minable, et qu'on ne fait que le tolérer sur le terrain, à condition qu'il ne fasse pas de l'ombre aux policiers.

Sur l'enquête, on retrouve, un capitaine au placard pour insubordination, et quand je dis placard, c'est au sens littéral, il n'y a qu'une fenêtre et elle est condamnée, un bureau innommable, le tout dans un contexte d'imprégnation alcoolique massive pour oublier ses chagrins… notre est affecté au BHS , alias » bureau des homicides simples »… « Il est d'ailleurs le seul policier à y être affecté ».

L'auteur nous emmène dans une intrigue à rebondissements, dans une Corse qu'on n'a pas l'habitude de voir ( en littérature du moins). On se trouve confronté à toutes les magouilles mafieuses possibles et imaginables, la gangrène touchant également le milieu des policiers, des gendarmes (avec leur défiance traditionnelle!) et un procureur qui ne pense qu'à sa carrière.

Ce polar est surprenant, et je suis assez mitigée car beaucoup de choses sont caricaturales, ou du moins on le voudrait bien, sinon on tombe de haut, mais le capitaine alcoolique, qui se prend une cuite toutes les nuits, n'entendant jamais son téléphone, qui se promène au volant de sa « saxo brinquebalante » et conserve malgré l'alcool un flair considérable, ce capitaine donc est fort sympathique …

Un grand merci à NetGalley et aux éditions JC Lattès qui m'ont permis de découvrir de polar.
#Malamorte #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Titre : Malamorte
Auteur : Antoine Albertini
Editeur : JC Lattès
Année : 2019
Résumé : Faits divers sanglant dans une résidence Bastiaise : dans un accès de folie, Mohamed Cherkaoui a fait feu sur sa femme et sa fille âgée d'à peine cinq ans, avant de retourner son arme contre lui. le capitaine envoyé sur place est affecté au BHS, le bureau des affaires simples, un placard où il végète et cuve son alcool depuis des années. La découverte du cadavre d'une femme, quelques jours plus tard, va pousser le flic à sortir de sa torpeur.
Mon humble avis : Depuis quelques semaines, Twitter regorge d'avis dithyrambiques sur ce roman d'Antoine Albertini : très grand polar, James Ellroy sur l'île de beauté, très grand bouquin, les compliments affluent et tout le monde s'accorde à trouver ce premier roman exceptionnel. Piqué par la curiosité, je ne pouvais décemment passer à côté d'un bouquin dont on dit tant de bien. Je commandais donc ce Malamorte et mettais de côté tous mes autres projets de lecture pour m'attaquer à ce roman insulaire. Quelques heures plus tard, je sortais de cette lecture avec un sentiment mitigé et je vais tenter de vous en expliquer les raisons. Tout d'abord, je tiens à souligner à quel point les premiers paragraphes de ce roman sont somptueux. Trouvailles stylistiques, description d'une Corse à mille lieux des cartes postales, installation d'une ambiance plombée en quelques lignes, regard sans concession sur ce qu'est devenu cette île, je me délectais à l'avance de ces quelques heures passées du côté de Bastia. Et puis au fil des pages, un style qui se délite, une intrigue qui patine, des clichés et les magnifiques promesses des premières pages qui s'évanouissent. Entendons nous bien, Malamorte est un bon polar, classique, solide, mais on sent que l'auteur en garde sous la semelle pour rester dans les clous du genre et c'est bien dommage. Evidemment l'exercice est ardu, le chemin mille fois balisé, et de ce point de vue l'auteur ne s'en tire pas si mal. Comme un élève appliqué, Albertini maîtrise son histoire jusqu'au dénouement, c'est carré, solide, mais sans surprises et si son personnage principal n'est pas dénué d'intérêt, il est trop caricatural pour emporter l'adhésion. Reste qu'il s'agit d'un galop d'essai, et j'imagine ce que pourrait donner un second roman d'Albertini délivré des angoisses et des doutes inhérents à la rédaction d'une première oeuvre de fiction. Pour cela, et pour la magie des premières pages de Malamorte, pour la passion que l'on sent poindre entre les lignes, j'attendrais avec impatience le prochain roman de cet auteur corse.
J'achète ? : Si tu es fan de polar, tu ne seras pas déçu par l'intrigue plutôt bien ficelée de ce roman. Si comme moi tu accordes plus d'importance à l'ambiance qu'à l'enquête proprement dite, si tu es plus attaché aux détails et aux personnages qu'à la résolution de cette enquête, tu resteras un peu sur ta faim. Je me répète, il me semble que l'auteur est loin d'avoir tout dit avec ce premier opus et j'ai réellement hâte de découvrir les prochains romans d'Antoine Albertini.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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La Corse est un endroit que je souhaite visiter depuis de nombreuses années, pour la richesse de ses panoramas aux couleurs multiples, une faune et une flore très riches, de belles plages. Pourtant, ce polar « Malamorte » qui y prend ses quartiers là-bas, ce n'est pas un paysage, digne des plus belles cartes postales, qui y est conté, assombri par une pluie constante.

Les magouilles et la main-mise par la mafia sur l'île de Beauté ne sont des secrets de polichinelle pour personne. L'auteur, Antoine Albertini les ressuscite alors que les médias entretiennent une certaine omerta.

Tout commence par le meurtre d'une fillette et de sa mère par le père de famille qui aurait raté son suicide. C'est au BHS, le bureau des affaires simples d'un flic alcoolique, mis au ban du commissariat de Bastia que cette affaire va atterrir. En plus de cette enquête, les meurtres et viols de femmes viennent s'y ajouter.

J'ai apprécié que l'auteur présente cette double intrigue face à un flic sillonnant Bastia loin des sentiers battus, écoeuré par le système et rejeté par ses pairs. Anti-héros par excellence sans nom ni prénom, c'est son instinct et non les fricotages qui lui permettront de remplir à bien à sa mission. Pour certains lecteurs, ils y trouveront des clichés du genre, mais cela ne m'a pas ennuyée outre mesure.

Le fait d'écrire la trame à la première personne du singulier, plus rare en matière de littérature policière, pour cet obscur capitaine permet de rentrer plus profondément dans le récit et aussi une identification à son personnage.

L'ambiance est très sombre, voire glauque aux tréfonds des manipulations politiques. Cela engage de nombreux personnages et il faut faire attention de ne parfois pas s'y perdre.

C'est un polar à l'ancienne qui se lit bien. Chantages et trafics vous mèneront dans cette Corse, battue par les vents et les pluies. le suspens est bien présent et ce n'est qu'aux dernières pages que se dévoile le dénouement que je n'avais pas vu venir. Ce livre est en fin de compte prometteur.

Ce livre fait partie de la sélection d'avril 2020 en lice pour le Prix des Lecteurs des éditions du Livre de Poche, catégorie « Polar ».
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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critiques presse (3)
Lexpress
10 juin 2019
De banlieues misérables en bars pourris, de prurits xénophobes en coups de théâtre, ce premier roman d'Antoine Albertini met dans le mille sur toute la ligne. Vivement la suite.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeMonde
28 mai 2019
Albertini tisse, avec Malamorte, une double intrigue impeccable, marquée par le désabusement.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Liberation
20 mai 2019
Avec Antoine Albertini, il y a promesse d’un cocktail qui fait qu’on y retourne. Promesse d’un réalisme affûté par l’expérience professionnelle (journaliste, à France 3, Corse Matin, correspondant du Monde) mais doublé de l’attachement viscéral et revendiqué du natif.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Les pires cuites ne préviennent pas, les verres enchainés aussi facilement que des pensées vagabondes, un premier qui fouette les sens, le second pour sentir la brûlure de l’alcool cautériser une plaie ouverte quelque part en soi, le troisième pour se convaincre qu’on est encore capable de dompter ses démons et tous les autres ensuite, servis par un barman zélé, une dose, encore une dose et une dose de plus jusqu’à ce que l’alcool finisse par tout submerger.
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Je tournai mon regard vers le couloir et son enfilade de portes closes sur les silences des autres voisins, tous frappés par l’épidémie de surdité qui s’était abattue sur la résidence les Albatros. Même la famille dont l’appartement jouxtait celui des victimes n’avait « rien entendu, juste du remue-ménage quand vos collègues sont arrivés, c’est tout ».
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C'est là que ça se passe. Nulle part ailleurs. J'ai vu des Marines qui avaient fait l'Irak et l'Afghanistan s'effondrer et se mettre à chialer comme des petites filles. Ils avaient oublié la force mental. Vous êtes fort là-dedans ?
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Sous les bourrasques, le maquis ondulait comme le flanc d’un gigantesque animal en train de s’ébrouer. Malgré la température glaciale et le vent qui s’était levé, ma chemise collait à mon dos. J’essayais de contourner la dalle rocheuse en suivant un passage sur le côté droit, à l’endroit où une maigre végétation recouvrait le sol, mais je glissai, ma tête heurta le sol et les nuages virèrent au pourpre puis au noir, mon estomac se contracta et je crachai un filet de bile chargé d’alcool.
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-Responsable du BHS, le bureau des homicides simples, dit Rochac à ma place.
-Ah oui. Les Issues de secours, c'est ça ? Comment le dossier a-t-il pu atterrir chez vous ? On n'est pas sur du soûlard de bal musette, là. Quel est le con qui a...
-Le capitaine était de permanence dimanche, l'interrompit Rochac.
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