Avec près de 1000 pages, ce volumineux volume regroupe les trois tomes publiés entre 1985 et 1994. le premier, « Les naissances », enrichi de documents, de poèmes issus des mythologies précolombiennes, est le récit des origines des peuples indiens, puis de leur malheureuse rencontre avec les européens, dont le protocole de rencontre comporte : massacres, viols, esclavage, asservissement au Dieu chrétien et pillage des ressources, sur fond de concurrence entre puissances coloniales. le deuxième, « Les visages et les masques », est le récit des luttes d'émancipation, de la révolte de Tupac Amaru, au Libertador Bolivar, en passant par Toussaint Louverture. La trilogie se termine par « Le siècle du vent », marqué par la domination de l'impérialisme yankee, qui met en place et soutient les pires dictatures qui soient dans toute l'Amérique latine. Là encore, le feu et le sang, une grosse hémorragie de sang indien, du sang des pauvres, mais là encore, les opprimés relèvent le drapeau rouge-de-sang de la révolte.
Ce que j'aime avec Galeano, c'est qu'il s'engage : il est du côté des vaincus, des indiens pauvres, asservis, tyrannisés par la soif de richesse, puis par la soif de profit. Il écrit en se plaçant de leur point de vue, et ce formidable travail, très documenté, compose une impressionnante fresque, une histoire populaire de l'Amérique latine, quoi.
Commenter  J’apprécie         111
Parce que Mémoire du feu, c'est le monde en un livre, une histoire vivante dont nous pouvons tous être les héros. C'est l'histoire comme vous ne l'avez jamais lue.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Tout ce que je raconte ici, certes à ma façon, a vraiment eu lieu. Je voudrais que le lecteur sente que ce qui s'est passé continue de se produire au moment même où j'écris ces lignes.
Je suis un écrivain qui souhaite contribuer au sauvetage de la mémoire volée à l’Amérique entière, mais plus particulièrement à l’Amérique latine, cette terre méprisée que je porte en moi.
L'histoire officielle n'est qu'un défilé militaire d'hommes illustres vêtus d'uniformes qui sortent de chez le teinturier.
Je n'ai pas voulu écrire un ouvrage objectif. Même si je le souhaitais, je ne pourrais le faire. Ce récit de l'histoire n'a rien de neutre.
Eduardo Galeano: Si on délirait un petit instant?