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EAN : 9782221200056
96 pages
Robert Laffont (02/03/2017)
4/5   8 notes
Résumé :
Marek Halter, homme de paix, poursuit son inlassable combat pour la réconciliation.

«Mes amis, il y a urgence. Nous marchons et ignorons ou mènent nos pas. Même l'horizon, que certains tentent de nous dessiner, se dissout dans le brouillard. Nous sommes comme ce voyageur du Transsibérien qui, jour après jour, se lamente sur son siège. "Personne ne peut m'aider, personne. – Mais pourquoi ? – Parce que, depuis une semaine déjà, je roule dans un train qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Où allons nous, mes amis, est un essai de Marek Halter proposant une analyse de la situation de la société, des réactions des humains désorientés, emportés dans «(...) dans un train qui ne va pas dans la bonne direction ! » et des solutions pour revenir dans la bonne direction et ne pas céder à la facilité en faisant comme ceux qui choisissent le repli sur soi.

«La seule réponse que quelques-uns d'entre nous ont trouvée face à ces multiples peurs est la « solution identitaire ».

Sujet d'actualité s'il en est, publié à un moment où le politique, préoccupé de sa seule survie, nous déçoit. Devons nous alors tourner nos espoirs vers la religion ?
Halter souligne le paradoxe actuel de notre pays : la conférence des évêques de France propose un contrat social alors que la campagne des présidentielles est engluée dans les affaires.
Un pays où, si les évêques passent pour des sages, la vision des religions à travers le prisme de la laïcité conduit la plupart des responsables politiques et des intellectuels, et donc l'opinion, à en donner une image déformée.
Cette image déformée s'accompagne d'une série de contresens sur des termes supposé définir le domaine religieux (intégrisme, radicalisme, judaïsme, islamophobie) dont le seul but est de démontrer l'incompatibilité des religions entre elles, avec la démocratie, avec la république, et avec notre mode de vie.
Pourtant, dit-il, ceux qui enferment la ou les religions dans de telles fantasmagories sont
« Des hommes qui ne connaissent pas leur propre histoire, bref, des ignorants »
Ignorants d'une part, «Belles âmes» au sens Hégélien de l'autre, dans ce débat pipé, Kamel Daoud a été «vilipendé, dénoncé. Par les islamistes ? Vous n'y êtes pas ! Par ceux qui se réclament de l'antiracisme !»
«Ô mes amis, n'écoutez pas, n'écoutez pas les donneurs de leçons. Ni ceux qui vous parlent au nom de Dieu. Ni ceux qui vous parlent au nom d'une morale universelle dont ils seraient les uniques gardiens.»

On retrouve chez Marek Halter, une analyse complémentaire à celle des évêques de France lors qu'il parle de l'éducation lacunaire de nos jeunes.
Là où les évêques disent «Plus que d'armures, c'est de charpente que nos contemporains ont besoin pour vivre dans le monde d'aujourd'hui.», lui répond :
«L'ignorance du « fait religieux » est aussi dangereuse que l'ignorance des autres matières. Plus dangereuse, même. Car elle nourrit tous les préjugés.»

«Et voilà que resurgit la vieille question posée en son temps par Robespierre : devons-nous opposer la terreur à la terreur, la peur à la peur ?»

Marek Halter propose une vision historique juste, généreuse, humaine, qui souligne les paradoxes de l'histoire et renvoie les «Belles âmes» dans ses poubelles.
«Dans notre histoire nationale, je parle de l'histoire de France, les radicaux étaient ceux qui oeuvraient sans relâche pour des réformes radicales, dans le sens de la démocratie et de la laïcité.   Juste le contraire du djihadiste.   Et le mot « terroriste » ?   de tous temps, la plupart de ceux qui se sont battus pour leurs libertés n'ont-ils pas été traités de « terroristes » ?»

Certes, l'éducation reste le fondement de la démocratie, et on ne peut que partager cette vision. Hélas, l'analyse de Marek Halter fait l'impasse sur la dimension économique. L'éducation a beau faire, son travail restera inefficace tant la réalité vécue peut être à l'opposé de la réalité enseignée.

Il conclut par un vibrant : « Face à la violence qui s'installe dans nos cités, certains aimeraient que l'on durcisse nos lois, que l'on change nos sociétés. Résistons. « Celui qui fuit devant la peur tombe dans la fosse », dit la Bible (Jérémie, 48, 44). Nous gagnerons, non pas seulement parce que nous sommes les plus forts, mais parce que personne n'a encore inventé un plus beau projet que « Liberté, Égalité, Fraternité ». Souvent malmené, il est le seul qui puisse encore faire rêver. Et qui continue à faire rêver des milliards d'individus à travers le monde. Mes amis, mes amis, ne l'abandonnons pas ! »

Livre pouvant alimenter les débats familiaux et entre amis, particulièrement denses par les temps qui courent.


Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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Un cri du coeur que lance Marek Halter contre la peur qui gangrène notre société. Cette peur de l'autre, accentuée après les premiers attentats des années 2010, peut être combattue par plusieurs moyens : une meilleure connaissance mutuelle des religions par les croyants de toutes les religions ; une éducation qui permette aux enfants de connaître ces religions (pour autant qu'il y ait des enseignants capables de le faire…) ; une attention réelle pour créer des conditions favorables au dialogue, plutôt que de succomber à la terreur ou aux dérives sécuritaires.
On pourrait résumer la position de Marek Halter par un paradoxe : pour sauver les valeurs qui fondent notre République, parlons en vérité de Dieu !
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Parfait pour se questionner ou se réunir pour tenter de chercher des solutions. Mais bon, ce petit essai ne m'a pas emmené très loin avec lui. Un livre pourtant érudit et plein de bonnes intentions capable de mettre en évidences nos erreurs et nos manquements, mais sans pour autant proposer des solutions. Si ce n'est peut-être l'éducation et la discussion comme armes contre l'obscurantisme.

Oui, d'accord. L'intelligence contre la bêtise, soit ! Super, même. Mais…
Lien : http://noid.ch/ou-allons-nou..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
LES HOMMES QUI CRIENT
Savez-vous que le cri, en akkadien, se disait nabu ? C’est la raison pour laquelle on a appelé les prophètes nabi, en hébreu, « les hommes qui crient ». Détrompez-vous, mes amis, les prophètes ne prévoyaient pas plus que vous et moi l’avenir. Ils se dressaient simplement en public contre les injustices du pouvoir. Or, il n’est pas facile de crier. Même dans notre train. Essayez, vous n’oserez pas. Et en public, c’est dangereux. D’ailleurs, la plupart des prophètes ont été tués par les pouvoirs qu’ils dénonçaient. Isaïe, le fameux Isaïe, pourchassé par la garde du roi Manassé, fut scié avec l’arbre dans lequel il s’était caché. Eh oui, il nous est plus aisé de nous indigner entre nous. Il y a bien eu l’abbé Pierre, le défenseur des laissés-pour-compte, pour pousser un cri en public. C’était l’hiver 1954 à la radio, il désespérait de pouvoir sauver ceux qui mouraient de froid dehors : « Mes amis, au secours ! » a-t-il crié au micro. Un demi-siècle après lui, je me suis, moi aussi, retrouvé à crier devant un micro. Cela s’est passé en janvier 2006, au moment du kidnapping et du meurtre d’Ilan Halimi, un jeune Français juif torturé à mort par le « gang des barbares ». Je m’étais rendu avec mes amis de SOS Racisme sur le lieu où ses bourreaux avaient abandonné son corps. Le soir même, je devais présenter ma trilogie sur les femmes de la Bible à la télévision. Je suis arrivé au studio tremblant de rage, ulcéré que, dans notre France républicaine et démocratique, on ait pu assassiner un jeune homme parce que juif. Face au journaliste, c’était Marc-Olivier Fogiel, j’ai dit que j’aimerais partager ma colère avec les Français qui nous regardaient. Il m’encouragea. Dans la seconde, j’ai réalisé que le discours que j’avais préparé ne ferait que s’ajouter à tous les autres. Savez-vous ce que j’ai fait, mes amis ? J’ai demandé aux téléspectateurs de crier avec moi. Et j’ai poussé un cri. Je me croyais seul, nous étions des millions
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Vous vous demandez, mes amis, pourquoi j'ai choisi le train comme moyen de locomotion pour vous faire traverser l'Histoire. Les vélos, les voitures, les bateaux, les avions existent. Mais ce furent précisément les trains qui ont marqué mon enfance. Jusqu'à ce jour, ils symbolisent à mes yeux la déportation et la fuite devant la mort. La liberté, aussi. Grâce au passage d'un wagon à l'autre et à la possibilité, à chaque station, d'interrompre le voyage.
Le train. J'aimais ces arrêts interminables dans des gares inconnues mis à profit pour la recherche d'une miche de pain ou d'une pomme de terre gelée. Mais ce que j'aime le plus dans les trains, ce sont les rencontres. C'est là que défile toute l'humanité souffrante. C'est la que se nouent des drames et des amours. Le train est le seul moyen de locomotion où, dès que l'on entre das un wagon, comme les chats, on aménage son chez-soi. C'est dans les trains, précisément, que l'on saisit l'affirmation de Fernand Braudel : "La France se nomme diversité."
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Pour que l'école ne soit pas un lieu où on ôte la liberté à un enfant, mais au contraire la scène où s'ouvriraient à lui des horizons insoupçonnés où il trouverait les réponses aux questions que l'on se pose chez lui, à la maison, revoyons d'urgence les programmes. Adaptons-les aux exigences de notre temps. Puisque les religions ont pris la place des idéologies,présentons-les aux enfants. Non sous la forme de cours de catéchisme, mais d'histoire.
C'est à l'école d'apprendre à nos enfants qui furent Moïse, jésus ou encore Mahomet. C'est à l'école de montrer que chacun de ces hommes appartient à la même aventure humaine, à la même famille. Et les enfants qui s'en réclament se sentiront solidaires . Aujourd'hui, alors que l'on perçoit le souffle des guerres de religion, ce savoir est aussi important que les tables de multiplication en mathématiques.
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Regardez vite par la fenêtre, mes amis. Vous verrez des colonnes interminables d'hommes et de femmes tirant des charrettes remplies de baluchons parmi les quels vous apercevrez, çà et là, des têtes d'enfants.
Ces images font partie de ma mémoire. Certes, ce ne sont pas les réfugiés que j'ai connus moi-même. Mais il s'agit d'humains. Hommes et femmes devant lesquels on dresse des barbelés, ferme les frontières, élève des murailles... Autant d'initiatives des bien-portants devant la misère qu'ils considèrent comme une maladie contagieuse.
Paradoxe. La plupart de ceux qui militaient pour la libre-circulation et pour l'abolition des frontières se terrent maintenant derrière des remparts identitaires.
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Face à la violence qui s'installe dans nos cités, certains aimeraient que l'on durcisse nos lois, que l'on change nos sociétés. Résistons. "Celui qui fuit devant la peur tombe dans la fosse", dit la Bible (Jérémie 48,44). Nous gagnerons, on pas parce que nous sommes les plus forts, mais parce que personne n'a encore inventé un plus beau projet que "Liberté, Egalité, Fraternité". Souvent malmené, il est le seul qui puisse encore faire rêver.Et qui continue à faire rêver des milliard d'individus à travers le monde. Mes amis, mes amis, ne l'abandonnons pas !
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Videos de Marek Halter (42) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marek Halter
Marek Halter nous parle de son nouveau roman, "Dans tes yeux, un amour dans le ghetto". En savoir plus https://bit.ly/dans-tes-yeux
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