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EAN : 9782714311955
187 pages
José Corti (01/01/2018)
4/5   4 notes
Résumé :
« J’ai réfugié mon pays natal du Faucigny entre deux petites départementales peu fréquentées des Causses du Quercy, dans une de ces maisons sorties d’une vie antérieure et qui vous dit : “c’est ici ”. Au moment précis où je commence ce livre, le 30 juin, 9h38, un Troglodyte mignon est à peu près le seul de sa classe à percer le silence. Son chant, qui alterne les modes majeur et mineur, est rythmé par les gouttes d’une pluie continue dont le timbre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Aussi énigmatique que son titre, ce récit est inclassable. Centré sur l'oiseau, bien sûr, mais ce n'est ni un guide ornithologique, ni un manuel de physiologie, ni un journal de bord, et pourtant un peu tout ça. C'est essentiellement un cri d'amour et de désespoir, amour pour tout ce qui est vivant sur cette planète, et désespoir de constater l'évolution calamiteuse à sa surface.

Fabienne Raphoz, n'est pas ornithologue. Elle est ornithophile, animée d'une passion qui l'a conduite sur tous les terrains de jeux des amoureux de la gente ailée. le propos est pointu. Je n'ose espérer retenir un seul mot utilisé pour la classification des oiseaux, complexe , mouvant avec les progrès de la compréhension du vivant. Et peu importe. Ce qui restera c'est cette communion avec ce qu'offre la fréquentation des espaces où explose encore la « volonté de puissance » de Nietzsche, l'élan vital qui permet aux animaux , aux plantes de continuer à exister et même parfois à s'adapter , malgré l'adversité. Reconnaître les variations d'un chant d'oiseau, l'attribuer à un oiseau assez proche pour recevoir un nom de baptême personnel et affectueux, guetter la nouveauté derrière l'infime variation du familier.

On ne se voile pas la face : l'anthropocène est une période de destruction massive, dont les racines remontent à quelques siècles à peine , alors que l'ignorance constitue a postériori un alibi. Mais pourtant , malgré la conscience acquise de l'interdépendance du vivant, l'homme poursuit son oeuvre d'autodestruction. La planète s'en fiche, elle nous survivra.

Le texte s'apparente à un journal , induisant, au-delà de la simple analyse des observations, la nécessité de la confidence. C'est parfois peu clair, souvent poétique, toujours assez déroutant.
Une ballade sur fond de chants d'oiseaux, de grillons, de vent dans les arbres , au plus près de la nature.

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Connaissez-vous la collection Biophilia chez José Corti ? On peut y trouver des merveilles et je viens d'y faire une bonne pioche.
Entrons immédiatement dans le vif du sujet
« Au moment précis où je commence ce livre, le 30 juin, 9h38, un Troglodyte mignon est à peu près le seul de sa classe à percer le silence. Son chant, qui alterne les modes majeur et mineur, est rythmé par les gouttes d'une pluie continue dont le timbre varie selon leur densité et le support qui les accueille, feuilles de frêne ou de tilleul, gravier, friche, vitre »
Voilà vous êtes immédiatement dans le monde de Fabienne Raphoz. Originaire de Haute Savoie elle a installé ses pénates dans le Quercy où silencieuse comme toute bonne observatrice elle épie la gente ailée.
Amoureuse des oiseaux et des mots, son livre nous emporte dans le sillages des oies sauvages et des poètes.
Elle fait chaque jour une cueillette de plumes, de couleurs, de chants et de cris, la cueillette faite il s'agit de savoir ce qu'on a vu et entendu, de nommer ce monde en se plongeant dans les guides et autres encyclopédies. Pour Fabienne Raphoz c'est une jubilation totale.
Je l'ai suivi jumelles en main ou presque à la recherche du Rougequeue à front blanc
Ne pensez pas que notre ornithophile reste accrochée à son Quercy, non au fil du temps on pérégrine à la recherche de l'ibis le roi des tombeaux égyptiens derrière Jean-François Champolion, ou le Jabiru du Sénégal une sorte de cigogne.
Chez elle, sur son domaine, c'est le pouillot véloce qui l'intéresse, celui là je l'avais déjà croisé chez Jacques Brosse. Mais elle examine et écoute aussi de près la fauvette, la grive musicienne ou la sittelle torchepot.
Guetter l'Hypolaïs polyglotte lui procure un plaisir indicible, moi c'est ce nom qui m'enchante, j'imagine un oiseau maitrisant plusieurs langues, et l'auteur est absolument ravie nous dit-elle
« d'ajouter un son inconnu à ma petite encyclopédie sonore personnelle. »
Il faut une oreille exercée pour reconnaitre les chants, les cris, les trilles qui annoncent les amours ou le sauve qui peut.
Si on demande à Fabienne Raphoz de se définir ? Elle propose les mots d'un poète
« ouvrir la fenêtre et dire, voyez, un monde existe »

Je ne peux que vous encourager à lire ces « carnets d'été d'une ornithophile » et partez à la rencontre d'une exploratrice d'un genre ailé, et peut être observerez vous une espèce inconnue, le Saint Graal pour tout ornitophile qui se respecte.
Ce livre va prendre place juste à coté des insectes d'Ernest Jungër, des scarabées de Jean Henri Fabre, des libellules d'Alain Cugno et des oiseaux de Jacques Delamain

Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le journal fausse le passé, au moment de sa lecture, il force le souvenir. C'est un paradoxe temporel : écrit dans l'instant pour ne pas perdre l'instant, il laisse se perdre tous les instants qu'ils n'a pas consignés. Parfois, le journal fonctionne, à la manière du carnet, comme un déictique, un propulseur, la note lacunaire ouvre un champ que le poème, même condensé, saura, ou ne saura pas, exprimer, mais s'il est trop rédigé, le fragment se suffit à soi-même.
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Dans les guides de terrain, chacun traduit de l'oiseau vers l'homme comme il peut, selon une norme phonétique plus ou moins respectée. Infinie romancière de ses verbes déclaratifs, la pie-grièche kschè-kschè-kschè ou tché-tché, tchu-èc tchu-éc, quand elle ne grèè grèï, vètt-vètt, hak-chak-chak pas, voire, prend l'accent de sa Majesté quand elle krew (prononcer crou mouillé, la bouche un peu pincée) ou qu'elle chak-chee-chaar.
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Au moment précis où je commence ce livre, le 30 juin, 9h38, un Troglodyte mignon est à peu près le seul de sa classe à percer le silence. Son chant, qui alterne les modes majeur et mineur, est rythmé par les gouttes d’une pluie continue dont le timbre varie selon leur densité et le support qui les accueille, feuilles de frêne ou de tilleul, gravier, friche, vitre
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Comment traduire « avec dextérité » en langue oiseau, plus agile du bec que de la main droite ?
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ouvrir la fenêtre et dire, voyez, un monde existe
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Vidéo de Fabienne Raphoz
Fabienne Raphoz. Maison de la poésie de Paris.
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