Pas sur la bouche

Je remercie les éditions de la Rémanence pour l'envoi, via net galley, de Pas sur la bouche de Karine Langlois.
Delphine est élevée par sa mère et ne connaît pas son père. Elle a grandi à Arles, au sein d'une cité-dortoir, et mène une vie un peu morne qui ne satisfait pas ses rêves d'enfant. Ébranlée par une expérience traumatisante alors qu'elle vient de rentrer au collège, la jeune fille traverse l'adolescence au gré de ses rencontres masculines, et cherche les moyens d'accepter son corps, à la fois troublée et fascinée par le déploiement de ses attributs féminins.
Pas sur la bouche est un roman lu d'une traite qui m'a beaucoup troublé. J'ai parfois été mal à l'aise étant donné la réaction du personnage principal.
Il y a trois parties :
- Tout d'abord, nous découvrons Delphine, la rencontre de sa maman avec un homme, leur vie à deux puis à trois, et surtout nous vivons avec elle un événement traumatisant.
- Dans la seconde partie, à 15 ans, elle commence à faire tourner la tête des hommes, par vengeance... ce qui risque de mal finir...
- Enfin, nous la découvrons à l'université, arrivera t'elle à se stabiliser ? Et qui sait, trouvera t'elle l'amour ??
J'ai apprécié le fait qu'il y ai trois parties distinctes, qui correspondent chacune à une période précise de la vie de la jeune Delphine. Elle est attachante cette gamine même si je n'ai pas toujours approuvé son comportement. Et elle est aussi très touchante. Elle vit un truc horrible, elle va changer et se venger des hommes, de ce que l'un d'eux lui a fait. C'est compréhensible, même si certains passages m'ont un peu mis mal à l'aise.
J'ai beaucoup aimé un personnage secondaire au départ, qui va vite devenir important pour elle. Par contre, j'ai eu un peu de mal avec sa mère, qui a un comportement un peu surprenant par moment, même si elle aime sa fille et réagit très bien par moment.
Pas sur la bouche est un bon roman que j'ai pu lire d'une traite pendant mes vacances et heureusement, car je n'aurais pas du tout aimé devoir m'interrompre. Je n'ai pas regretté ma lecture, et je ne pense pas oublier Delphine de sitôt.
Ma note : quatre étoiles.

Pas sur la bouche est un livre en trois parties qui m'ont donné le sentiment de correspondre à trois lecteurs différents.

La première partie est celle du drame. Je pense que c'est celle qui correspond à la plus grande variété de lecteurs : des vies banales, l'irruption d'un événement traumatisant, aussi bien pour les personnages que pour le lecteur, des personnages aux intérêts et aux histoires contradictoires. Cette partie campe un décor à partir duquel tout est ouvert pour le livre : la situation va-t-elle se résoudre, s'aggraver, aboutir à une impasse ? On ne sait pas.

La deuxième partie est celle de la vengeance. Elle décrit une descente aux enfers, une spirale descendante que rien ne vient stopper pendant de longues pages. C'est aussi une analyse très fine et très réussie des effets d'un traumatisme subi par une pré-adolescente : des effets glaçants, apparemment paradoxaux, mais intérieurement logiques et cohérents. On est accablé par l'histoire de Delphine, mais on a vraiment le sentiment de pouvoir s'approprier de l'intérieur, au plus près de ses mécanismes complexes, la logique qui est la sienne et qui est probablement une de celles qui conduit à la bipolarité, que l'on voit souvent affleurer.

La troisième partie est celle de la résurrection. Et là, je pense qu'elle peut correspondre carrément à des lecteurs de feel-good, parce que j'ai dit « résurrection », mais j'aurais aussi pu dire « réconciliation », « réparation »... ou « amour ». Mais plus du tout vengeance, ni bipolarité.

Dès lors, est-ce que tout le livre est un feel-good ? En un sens, oui, puisque comme dans un feel-good, les problèmes de l'héroïne, pour graves qu'ils soient, trouvent à se résoudre d'une manière qui réconcilie avec la vie et aide à refermer le livre dans des dispositions très optimistes. Mais je ne pense pourtant pas que ce soit réellement un feel-good, essentiellement parce que le traumatisme décrit dans la première partie est grave, et parce que la deuxième première partie, glaçante, m'a paru être de loin la plus convaincante et la plus réussie. Pour moi, c'est même celle qui fait que ce livre mérite vraiment d'être lu ; alors, et vous, quel lecteur serez-vous ?

Pas sur la bouche c'est l'histoire de Delphine , jeune adolescente qui vit dans un petit appartement avec sa maman , elle n'a jamais connu son père .
Delphine aimerait voir sa mère sourire , être plus heureuse et elle est contente pour elle quand celle - ci rencontre quelqu'un.
Hélas tout ne se passe pas comme prévu et la vie de la jeune fille va basculer .
La suite c'est le récit glaçant par moments de la descente aux enfers de la jeune fille , ses comportements à risque en réaction à l'agression subie .
Elle perd son innocence au moment crucial où on se construit .
Heureusement elle va faire la rencontre d'un voisin , vieux monsieur qu'elle trouvait bien insipide , il va veiller sur elle avec bienveillance et lui permettre de se reconstruire .
Roman au sujet sensible qui explique bien les différentes étapes menant au retour de la confiance en soi .
Malgré tout mon avis est mitigé , j'ai trouvé que les personnages étaient peu nuancés .

C'est l'histoire de Delphine que le lecteur va suivre durant toute son adolescence. Lorsque la jeune fille n'a que douze ans, elle va se voir confrontée à un événement des plus traumatiques qui va la façonner pour la suite de sa vie amoureuse. Est-ce qu'elle sera en mesure de se reconstruire et de refaire confiance un jour ?

J'ai beaucoup apprécié cette lecture, même si parfois, il m'a manqué un petit quelque chose pour sortir du lot. Ce récit est divisé en trois parties bien distinctes. La première nous relatera les débuts de Delphine dans le monde adolescent et l'épisode traumatique qui lui arrivera et dont je ne dirai rien pour ne pas spoiler l'intrigue. La deuxième mettra en exergue les conséquences de cet acte sur Delphine et ses moments de pure perte où elle se sentira totalement égarée. La troisième partie narrera sa renaissance, sa reconstruction.

J'ai beaucoup aimé le schéma narratif de ce court roman qui n'en reste pas moins intense. En effet, au travers de ces trois parties, j'ai pu suivre la réelle évolution de Delphine. Ce ne sera jamais un personnage statique, elle est nuancée et il est bien entendu impossible de ne pas s'attacher à elle.

Malgré tout, j'ai parfois regretté un manque de profondeur quant au fond de l'histoire. J'ai parfois eu une sensation de prévisibilité et quelques poncifs sont parfois venus perturber ma lecture. Je n'ai pas eu de réelle surprise durant ma lecture et surtout il m'a manqué une chose essentielle, à savoir de l'émotion. Je ne me sentais pas impliquée dans ce que je lisais et je suis parfois restée en retrait.

La plume est délicate et Karine Langlois a su retranscrire les affres du désir à la perfection. le tout se lit bien, d'autant plus que les petits chapitres donnent beaucoup de rythme à cette histoire qui a parfois tourné en rond.

Cela a été une bonne lecture, mais certains éléments, comme par exemple le caractère prévisible de l'histoire et le manque d'émotion, m'ont empêchée de totalement m'impliquer. Malgré tout, la belle plume de l'auteure m'a plu et le personnage de Delphine est attachant au possible.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..

Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. Au final, embarquée par l'histoire et encore plus par le style, j'ai terminé ma lecture en une soirée. Je relirai des romans de Karine Langlois (et sans doute rapidement). Les chapitres sont brefs et le roman (195 pages) est divisé en trois parties. En lisant la première partie, j'ai été impressionnée par la facilité avec laquelle la romancière parvient à retranscrire ce que vit et subit son héroïne sans surenchère mais avec un style et des mots qui sonnent juste. le lecteur est invité à réfléchir sur les rapports entre le corps, l'art et l'intime (à l'image de la couverture, une photographie d'Alban van Wassenhove). le premier chapitre ressemble à un poème en prose célébrant les marchés de Provence et cette entrée en matière ne nous laisse pas entrevoir la suite. le parcours du personnage principal, Delphine, nous est retranscrit sans filtre, avec crudité et réalisme, mais l'héroïne est suffisamment attachante pour être marquante. le seul détail que je reprocherais est lié à l'emploi de certains prénoms (Igor, César...) qu'on ne rencontre plus souvent dans la réalité. À côté de la vie de Delphine, nous sont retracés d'autres parcours qui apparaissent parfois comme un surplus, nous montrant qu'il ne s'agit peut-être que d'une fiction alors que l'immersion est totale au niveau de la trame principale.
Au final, 4 étoiles 1/2 car j'ai été transportée puisque je l'ai lu d'un trait et y ai réfléchi une fois ma lecture terminée.