Pendant des années Lou a marché dans les pas de Marc son mari, constat d'autant plus évident lorsqu'elle décide de le quitter.
Grand moment de peurs, d'angoisses et de remises en question, Lou va néanmoins aller jusqu'au bout de sa décision et se prouver qu'elle est capable de recommencer une vie avec ses enfants et sans celui qui, des années durant a fait office de mentor. Elle fait face à ceux qui ignorent la comédie sociale qu'était devenu leur couple.
Une épreuve de vie qui va prendre une dimension supplémentaire lorsque Lou surprend sur elle le regard de Lucie, cette dernière ne la laisse pas indifférente…
Autant j'avais été quelque peu déstabilisé par le précédent roman «
Les corps de Lola », autant avec «
Quand on parle de Lou » j'ai vraiment retrouvé le plaisir que j'avais ressenti à lire le premier roman de
Julie Gouazé (
Louise -
Léo Scheer – 2014).
Personnellement, j'ai eu le sentiment que ce nouveau livre était plus abouti, moins confus, que le précédent, édité il y a deux ans également aux éditions Belfond: j'ai en effet eu beaucoup moins de mal à suivre le fil conducteur de son intrigue.
Les deux me paraissent curieusement liés, Lola et Lou ont sans doute des choses en commun, deux femmes qui vont jusqu'au bout de leurs désirs.
Elles semblent suivre des chemins similaires au sein de leur couple, en passent par l'adultére : Lou se décidera finalement à quitter son compagnon ; qu'est devenu Lola ?
L'histoire nous est livrée avec tout autant de style, des phrases courtes, qui suivent les circonvolutions mentales de l'héroïne, à laquelle on s'identifie (même si on est un homme) pour peu qu'on en soit passé par les mêmes étapes, et les doutes conséquents, dans sa vie.
Il y a de la poésie, de la fantaisie, et aussi du jeu d'écriture (le prénom de Lou (p) et ce qui est associé à l'alter égo du chaperon rouge s'y prête) autour de la révélation que va connaître cette femme qui découvre qu'elle peut aimer et désirer un individu du même sexe et se retrouve confronté à l'intransigeance chronique qui mine notre société.
Des interrogations sincères mettent en lumières les schémas inconscients. Il en découle un message de tolérance tout aussi fidèle.
Pascal Obispo (il en est fait référence) a également composé « L'important s'est d'aimer », c'est finalement ce qu'il faut retenir de ce très beau roman.
Encore un chouette lecture grâce à Netgalley