Je tiens tout d'abord à remercier l'auteur qui m'a gentiment fait parvenir son livre que j'ai découvert avec plaisir !
"
Syndrome de Stockholm" nous fait plonger dans l'histoire de Stendriëk Börgen, peintre suédois, bien déterminé à se faire un nom dans le milieu grâce à son oeuvre magistrale pour laquelle il a oeuvré pendant pas moins de dix ans au côté de son célèbre mécène Enstenov Khalinek, homme d'affaires aussi redouté que redoutable.
Cette oeuvre qui compte 3000 toiles, Börgen va la dévoiler à Gallery of the Immortality du Titanium Palace de Los Angeles.
Seulement voilà, les journalistes et notamment
Anna James, célèbre critique d'art finissent par se poser des questions sur la relation énigmatique qui unit ces deux personnages, sur la nature de la substance employée pour réaliser ces toiles aussi intrigantes qu'effrayantes.
Anna James va vite faire les frais de sa trop grande curiosité et se retrouvera plongée dans ce que l'Art a de plus fou.
Avant de parler de ce que je pense de l'histoire proprement dite, j'aimerais tout d'abord saluer le talent d'écriture de Philémon le Bellégard.
L'auteur a en effet une superbe plume qu'il a mise au service de son livre. «
Syndrome de Stockholm » est magnifié par son côté littéraire, par la richesse de vocabulaire de l'auteur qui tout en employant des termes recherchés, singuliers, qui se démarquent, ne donne à aucun moment l'impression de faire un quelconque étalage de culture ou d'un besoin de montrer l'étendue de son champ lexical.
Rien que pour cela, pour cette prose soignée et élégante, "
Syndrome de Stockholm" mérite que l'on s'y attarde.
Venons-en à l'histoire ! Eh bien comme le titre l'indique, l'histoire tourne autour du
syndrome de Stockholm que tout le monde connaît du moins dans les grandes lignes, syndrome dont sont atteintes les personnes qui en viennent à éprouver de la sympathie, de l'empathie, de l'amour même pour leur bourreau.
Second et dernier élément central de ce thriller puisqu'ils sont au nombre de deux, l'Art. le choix de ce thème et la façon de l'exploiter ont font un thriller atypique.
Pour ce qui est du thème, l'Art est sans doute peu utilisé dans les thrillers, tout du moins j'en ai rarement eus entre les mains pour ma part.
Ensuite, l'auteur exploite cette thématique d'une façon toute particulière puisqu'à travers ce livre, il est question de l'Art dans ce qu'il a de provoquant, dans ses extrêmes, dans ce qu'il peut conduire à la folie pure. Car oui l'Art, l'amour de l'Art a cela de particulier qu'il peut faire émerger voire exacerber certaines folies latentes.
Pourquoi me direz-vous ? Parce que je pense que l'Art peut pousser certaines personnes qui s'y adonnent à se surpasser jusqu'à l'inimaginable pour assouvir un besoin de supériorité, de suprématie, d'immortalité. Bref, l'Art, je le pense, a un pouvoir attractif puissant que l'on peut justement associer au
syndrome de Stockholm avec une dépendance extrême pour l'Art, l'Art faisant figure de bourreau, l'artiste de victime qui y est soumise.
Je ne sais pas si l'auteur voyait les choses comme telles en rédigeant son livre mais je les ai interprétées comme cela.
Le
syndrome de Stockholm occupe donc une place prépondérante dans ce livre et le lecteur en a aussi et surtout la démonstration à travers les trois personnages principaux et les relations qu'ils entretiennent respectivement tous trois.
L'auteur réussit à créer une ambivalence de sentiments à l'égard des protagonistes et notamment à l'égard de Enstenov Khalinek et de Stendriëk Börgen son "protégé". Tout en vouant une haine incommensurable à l'égard de ces deux esprits tortueux et torturés pour ce qu'ils font pour nourrir leurs besoins, le lecteur sans les comprendre et les suivre dans l'horreur, leur trouvera des circonstances atténuantes, des raisons à cette folie, tout est dans le
syndrome de Stockholm.
L'auteur ne nous épargne aucun détail et il vaut mieux avoir le coeur bien accroché avant de se saisir de ce thriller diabolique qui vous fera faire quelques cauchemars !
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