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EAN : 9782413005360
112 pages
Delcourt (22/08/2018)
4.03/5   30 notes
Résumé :
Dans un village d'Afrique, les gens se rassemblent dans un bâtiment pour une audience dirigée par la Commission de Vérité et Réconciliation. Au centre, le jeune Tamba, 16 ans, est invité à témoigner de sa participation aux violations des Droits de l'homme dans ce pays qui se remet difficilement de la guerre qui cherche à comprendre et à pardonner pour se reconstruire. Tamba : "J'avais huit ans lorsqu'on m'a kidnappé..."
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Dans un camp de réfugiés, quelque part en Afrique (aucun pays n'a été choisi par les auteurs par respect de la neutralité mais ils ont choisi volontairement l'Afrique car ce continent est malheureusement le plus représentatif des enfants enrôlés de gré mais plus souvent de force, dans les milices armées et rebelles mais aussi parfois dans les forces régulières) un adolescent est interrogé par la Commission Vérité & Réconciliation. Il se nomme Tamba Cisso, il a à peine seize ans et a été enlevé dans son village par un chef de guerre rebelle à l'âge de huit ans. Il raconte son drame mais les auditeurs voient en lui un assassin, un criminel, une personne qui a attenté aux droits de l'homme et à la vie et la liberté de ses semblables. Tamba se raconte, il conte aussi l'histoire des autres enfants enlevés et enrôlés. Beaucoup on périt au combat, quand ils n'ont pas été assassinés par les hommes de leur camp car ils ne voulait plus de la guerre. Tamba a fuit, en compagnie d'Awa, une jeune fille enlevée aussi et qui, encore enfant, est esclave sexuelle de la troupe et aussi la bonne à tout faire. Un autre enfant s'est enfui avec eux, Aceyta, qui s'accroche un coquillage à chaque vie qu'il enlève, pour ne pas oublier l'horreur des actes qu'on l'oblige à commettre. Tamba arrive dans un camps de réfugié de l'HCR, le Haut-Commissariat aux Réfugiés. Georges, un vieil homme plein de sagesse, réfugié depuis des lustres, tente d'aider le jeune homme a retrouver une vie normale. Awa arrive à son tour dans le camp. Elle est enceinte des viols qu'elle a subis mais Tamba, solidaire, décide de la protéger et d'élever l'enfant qu'elle attend. Mais Tamba doit être interrogé pour les crimes qu'il a commis. Il n'est pas encore considéré comme une victime. Et puis, les rebelles approchent du camps de réfugiés, lourdement armés…

Une bande dessinée reportage d'un réalisme surprenant. Un livre qui nous ouvre les yeux sur le drame que vivent ses enfants, enlevés, enrôlés, dressés à tuer, à violer. Comment, après tous ces drames, ces lavages de cerveaux, ne pas être considérés comme de simples criminels de guerre. Comment, quand depuis la plus petite enfance, on a été dressé à assassiner, ne fut-ce que pour survivre, retrouver une vie normale et réintégrer la société. Comment passer une nuit sans cauchemar qui vous rappelle sans cesse la violence que fut toute votre jeune vie. Cette bande dessinée m'a touché. D'autant qu'au Congo (RDC) j'ai eu des missions de collaboration après les guerres civiles où je devais remettre en ordre des centres de formations pilotes, créer avec des Africains, par approche de compétence, des référentiels de formation techniques. Formations qui ne devaient pas demander de prérequis scolaires pour pouvoir offrir un avenir professionnel à des enfants qui n'avaient pu être éduqués car soit enrôlés de force dans des milices militaires, soit abandonnés pour des raisons aussi stupide que sorcelleries car un vieil oncle était décédé sans qu'on ne sache pourquoi dans la famille. Ses enfants ont été confrontés à la terreur, au viol. La mort a été leur quotidien, les blessures aussi, celle du corps est de l'esprit (je ne crois pas à l'âme). Je me rappelle de leur regard, parfois éteint, dur, insensible ou bien encore hagard, traumatisé, avec une peur logée au fond des yeux. Il fallait trouver des solutions pour leur redonner confiance en l'humanité, leur donner des chances pour retrouver leur humanité. Jamais ils n'oublieront l'horreur qu'ils ont vécu mais le rendre un peu d'espoir, c'est déjà un pas vers la guérison et l'avenir. Il fallait tout reconstruire, les centres de formations, des logements d'accueil, former les formateurs, ré équiper les centres, les nettoyer, les remettre en route. La tâche est ardue et longue mais je me dis toujours, même si nous n'en sauvons qu'un, c'est déjà extraordinaire. Voilà aussi pourquoi je suis si ému par cette lecture. Les enfants soldats, dressés pour être des tueurs en herbe, ne sont que des victimes de guerre à qui on a volé leur enfance, leur famille, leurs espoirs mais, avec générosité, avec de beaux projets de coopérations comme ceux auxquels j'ai eu la chance de participé et d'être impliqués (coopération officielle, organisée par la coopération technique belge), nous pouvons les aider à retrouver leur humanité. Bref, un livre qui ne m'a pas laissé indifférent, superbement bien illustré, de surcroît, avec aussi une belle mise en couleur. Lu en numérique en format KINDLE avec une très belle numérisation, lu sur un iPad Pro.
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Un sujet aussi sensible rend difficile,voire dérisoire, une critique...je dirai simplement que Marion Achard et Yann Degruel ont conjugué leur talent pour dénoncer et rappeler que les enfants soldats existent toujours. Par le biais de Tamba,qui n'a que 8 ans lorsqu'il est kidnappé par des rebelles pour en faire une arme de guerre, le lecteur balaie toute l'horreur de ce que vivent ces enfants. La peur d'être tuer,celle de devoir tuer. La culpabilité, les cauchemars perpétuels...A partir de cette fiction ,mais aussi avec les commentaires en fin d'album,j'ai aussi découvert ce que sont les commissions vérité et réconciliation dont la plus connue à été créée en 1995 en Afrique du Sud juste après l'apartheid. Commissions dont le travail est complexe mais qui visent à " réparer" sur la base de témoignages afin ,si ce n'est de pardonner,au moins de rétablir une paix sociale.
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Enrôlé de force dand une armée de rebelles alors qu'il n'avait que 8 ans, à l'âge de 16 ans, Tamba se retrouve face à un "tribunal " dirigé par la Commission Vérité et Réconciliation. Ses années et méfaits en tant qu'enfants soldats sont passées au peigne fin, et les victimes attendent réparation...

C'est une bande dessinée très bien documentée sur le sujet des enfants et des camps de réfugiés. Les portraits de personnages et situations présentées ne sont ni larmoyants, ni voyeurs, ni misérabilistes : Tamba est autant victime que bourreau.
Lla colorisation créée un contraste intéressant entre fond et forme : des couleurs chaudes et pétillantes illustrent ce macabre récit.
Le dossier en fin d'ouvrage permet de compléter ses connaissances sur le sujet.

Un document intéressant pour les ados et jeunes adultes.
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Un dessin assez sommaire pour une histoire dramatique qui ne l'est pas. Oui, c'est tout sauf sommaire. On va en effet écouter le témoignage d'un enfant à savoir Tamba qui a été soldat pour une armée rebelle qui combattait le gouvernement officiel. Tout est organisé autour d'une commission de vérité et de réconciliation.

En réalité, on apprendra que tout ceci était orchestré pour le contrôle des mines de diamants. C'est toujours pénible que de voir des enfants devenir des soldats sanguinaires avec une enfance innocente totalement violée. Cependant, rien n'arrête certaines personnes peu scrupuleuses. Il faut savoir qu'il y a encore 120000 enfants qui combattent en Afrique et que c'est réellement un drame.

Cette oeuvre est utile pour nous montrer une certaine réalité du monde et donc on pardonnera aisément toutes les maladresses.
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Tamba témoigne devant une commission de vérité et réconciliation car il a été kidnappé à 8 ans pour servir d'enfant soldat. Il raconte alors les atrocités vécues par ses compagnons et lui.
J'ai mis un certain temps à me décider à lire cette BD car c'est toujours difficile d'être confronté à cette réalité : des enfants sont enrôlés pour servir des guerres ! Ils sont enlevés à leurs familles, maltraités, drogués, violés, et entraînés à torturer et tuer. Au moins 250 000, d'après l'auteure.
Une bande dessinée qui peut aider à faire connaître ce scandale, en offrant le témoignage d'un enfant soldat et qui parvient habilement à dénoncer l'horreur tout en restant accessible à des jeunes lecteurs. On peut donc proposer ce livre aux adolescents de collège et lycée.
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critiques presse (7)
Actualitte
26 juin 2019
Le récit est livré sur un ton presque documentaire. Sans misérabilisme, il aborde toutes les dimensions du problème : l’enlèvement, la drogue, les filles violées, les réfugiés, les réactions humanitaires.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Sceneario
22 janvier 2019
Tamba l'enfant soldat est une bande dessinée qui nous parle de l'histoire qu'a vécue ce gamin. Elle nous parle aussi du HCR, le Haut-Commissariat aux Réfugiés, et un cahier supplémentaire en fin d'ouvrage revient un peu plus en détails sur cette entité onusienne qui oeuvre sur les lieux de conflits. C'est Marion Achard qui signe le scénario. Son parcours l'a menée entre autres en Guinée Conakry où elle fut intervenante dans des camps de réfugiés. Et c'est Yann Dégruel, qu'on connaît déjà grâce à plusieurs titres jeunesse orientés pays du tiers-monde, qui signe la partie graphique de cette BD qui nous redit, si on avait perdu ça de vue, que l'homme est un loup pour l'homme et que les guerres ont souvent de bien peu reluisantes raisons mais brisent toujours d'innombrables innocents qui ne demandaient qu'à vivre en paix.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Bedeo
02 novembre 2018
Sans poudre aux yeux, Tamba l’enfant soldat n’en ouvre pas moins les mirettes de son lecteur sur une abomination. Mais son style et son message lui assurent de pouvoir attirer le regard du plus grand nombre. Un album à montrer et à lire en entier.
Lire la critique sur le site : Bedeo
LeMonde
12 octobre 2018
Tout en finesse, les illustrations de Yann Degruel parviennent à montrer la dureté des situations sans jamais recourir au sensationnel. Et malgré parfois quelques ellipses un peu maladroites, la réussite de cet album tient sans doute au fait qu’il n’a rien de didactique.
Lire la critique sur le site : LeMonde
BDZoom
07 septembre 2018
Les dessins de Gabriel Ippoliti , au crayonné réaliste et à l’expression des visages d’une grande qualité, sont légèrement coloriés et donnent à l’album une puissance et une vitalité indiscutables.
Lire la critique sur le site : BDZoom
BoDoi
03 septembre 2018
Au final, Tamba l’enfant soldat s’impose comme un album sincère et bien mené, mais pas assez solide pour intéresser au-delà d’une cible ado.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
28 août 2018
Tamba, se révèle être une histoire forte et toute en retenue qui, sur le fond comme sur la forme, traite de manière impeccable un thème dur et complexe.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Lorsqu’ils sont venus dans mon village, ils ont demandé à mon grand frère s’il était prêt à rejoindre la milice. Il avait tout juste 17 ans et il a dit non ; ils lui ont tiré une balle dans la tête. Ensuite ils m’ont demandé si je voulais m’engager, alors qu’est-ce que je pouvais faire – je ne voulais pas mourir.
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Autour de moi, mes camarades se sont mis à crier. Leur hargne se mêlait à leur désespoir, leur désespoir à leur peur et leur fusil parlait à leur place. Ils tiraient ! Ils tiraient ! Vous comprenez ?
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J'ai été enrôlé dans un conflit qui n'était pas le mien. J'ai combattu pour des idées qui n'étaient pas les miennes. J'ai été à la merci d'hommes qui possèdent quelque chose qu'aucun homme ne devrait posséder : le pouvoir de disposer de l'autre.
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(...) je ne peux pas m'empêcher de penser que, quand on te donne quelque chose, il y a une main au-dessus et une main au-dessous.
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Nous étions vêtus de treillis et de bottes conçus pour notre petite taille. Mais qui coud des treillis pour des enfants ?
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