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EAN : 9782757846414
190 pages
Points (19/03/2015)
3.18/5   31 notes
Résumé :
Un brillant étudiant français, Paul Besançon, est admis à suivre le séminaire de droit pénal de la faculté de Buenos Aires, que dirige l’éminent professeur Roberto Bermúdez. Tandis qu’en France, la famille du jeune homme découvre qu’il a volontairement laissé d’étranges indices derrière lui, Roberto Bermúdez remarque bien vite que son étudiant méthodique et obsessionnel n’est pas qu’un bon élève. Paul Besançon emploie manifestement toute son intelligence à défier so... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Paul Besançon est un étudiant français venu à Bueno Aires pour assister à un cycle de conférences donner par un éminent professeur de droit, Roberto Bermúdez, par ailleurs ami de longue date de son père.

Le premier chapitre donne le ton d'entrée : il est constitué d'une unique phrase s'étendant sur plus d'une douzaine de pages. Tous les chapitres de Paul se limitent à une seule phrase. Déroutant. Un peu malsain aussi. Paul semble incapable de se dominer : emporté par la langue, il semble également emporté par une nécessité impérieuse et morbide. Il est prisonnier de son obsession pour Juliette Lewis (actrice américaine) dont il ne pourra se débarrasser qu'en la tuant. Une mort symbolique et pourtant bien réelle : Juliette Lewis inatteignable, la première femme lui ressemblant fera l'affaire. Comme tous les esprits malades, Paul Besançon se raconte des histoires : l'assassinat vise également à établir une vérité : la Justice est belle et bien aveugle. Elle est impuissante face au hasard. La mort peut frapper n'importe qui, n'importe où et n'importe quand sans que l'assassin ne soit inquiété.

De cette thèse va naitre le dialogue et l'opposition avec Roberto Bermudez, éminent professeur mais blasé, alcoolique et dépressif. Voilà un homme qui, depuis le départ de sa femme, ne jure plus que par le whisky et la justice. La thèse de Paul Besançon est donc irrecevable à ces yeux... L'enquête est donc doublée d'un débat sur la justice et l'impunité. Au delà de l'opposition très personnelle, presque physique entre les deux hommes, il y a donc aussi ce débat qui participe à la tension générale du roman.

A la fin, cela donne un roman étrange. Les chapitres de Paul Besançon demandent de la concentration et l'implication du lecteur. C'est assez astucieux car cela créé inévitablement le malaise chez le lecteur. Les amateurs de romans noirs y trouveront sans doute leur compte : c'est à désespérer, pas la moindre lueur d'espoir dans ces lignes...

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Paul Besançon, brillant étudiant en droit, suit pendant un été le stage du célèbre professeur Roberto Bermudez à l'université de Buenos Aires, stage qui se déroule pendant huit cours les vendredi soir. A priori, tout pourrait être clair et simple, un étudiant brillant qui vient se perfectionner en droit pénal, un professeur renommé et pourtant un brin alcoolique depuis que sa femme l‘a quitté, une intrigue ordinaire.
Mais non, tout d'abord, nous apprenons que les parents de Paul l'ont envoyé en Argentine car ils ne savent plus comment gérer ce fils particulièrement étrange et avec qui ils ne ressentent aucune affinité, bien au contraire. Paul voue une admiration malsaine à une actrice connue, Juliette Lewis, et celle-ci devient rapidement le fil rouge de l'intrigue. Ensuite, Roberto professeur connu et reconnu, a une personnalité bien tranchée et est très exigeant. Alors bien évidement le lecteur s'attend à voir s'affronter ces deux personnalités tout au long de ces chapitres qui se succèdent en dévoilant en alternance le point de vue de chacun des deux protagonistes. Et c'est bien ce qui arrive, mais quel ennui j'avoue. le roman est composé de phrases qui tiennent d'une logorrhée interminable, sur des adresses, des cafés, du thé Earl Grey, des nombres de pas ou de marches pour atteindre un objectif, nombre de pas sans cesse comptés, qui sont là sans doute pour accentuer le côté un peu délirant du personnage principal mais qui en fait n'apportent rien aux chapitres.

Rapidement une intrigue se dessine, Paul a décidé de prouver à ce grand professeur et à ce juriste d'exception que la justice est aveugle. Pour cela, Paul fait preuve d'un cynisme, d'un mépris de la vie, de l'individu, pour simplement réaliser son ambition d'être unique et différent, d'arriver à accomplir ce que d'autres n'ont pas réussi. Idée de départ intéressante mais parfois lassante.
Par contre j'aime assez le dénouement qui s'il n'est pas plus juste que la justice elle-même, satisfait notre soif de voir punir un coupable. Au jeu du tel est pris qui croyait prendre, la manipulation, la finesse, la vengeance, la solidarité, l'intelligence, finissent par avoir raison du machiavélique Paul Besançon. Découvert dans le cadre du prix du meilleur polar des lecteurs de Points, je n'ai pas eu de coup de foudre pour ce roman, dommage, j'aimais assez l'idée de découvrir un autre pays, d'autres auteurs de polars, et je connais très mal ceux d'Amérique latine.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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Mon choix s'est porté sur cet ouvrage car la personne qui me l'a conseillé lui avait mis 5 étoiles.
Je ne partage malheureusement pas son enthousiasme.
Je me suis accrochée durant les 85 premières pages pensant que ça en valait le coup.
Même si les 100 dernières pages ont été plus captivantes, que l'histoire est originale et le style de l'auteur atypique, je n'ai pas été conquise.
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La justice est aveugle pas simplement parce qu'elle ne fait pas de différence entre les personnes mais parce qu'elle est incapable de voir quoi que ce soit. C'est ce que pense Paul, un étudiant français major de sa promotion à la faculté de droit d'Assas, au comportement inquiétant, que son père envoie à Buenos-Aires suivre le séminaire de droit pénal de son ami Roberto Bermudez. le père de Paul espère que son fiston déséquilibré comprendra ainsi qu'il ne suffit pas d'avoir 19,5/20 de moyenne, être intelligent, cultivé et distingué mais que pour s'approcher du droit véritable, il faut aussi être un homme juste, bon et intègre, et savoir aider les autres et non les mépriser.


Mais rien ne détourne Paul de son projet pour justifier sa thèse : commettre un crime au hasard, assorti de toutes les circonstances aggravantes possibles afin d'éviter les réductions de peine, et échapper à la justice, prouver que des coupables peuvent rester impunis, que la Loi est une vaine tentative d'organiser le désordre, les inutiles étincelles de la société pour donner forme à un hasard inéluctable.


Thèse sur un homicide raconte le duel au sommet entre deux cerveaux, deux hommes spécialistes du droit pénal. Paul et Roberto s'expriment chacun à leur tour, sous la forme de longs monologues intérieurs qui restituent leurs pensées intimes. le premier chapitre consacré à Paul est constitué d'une seule phrase qui s'étire sur 21 pages, rendant compte de sa confusion et de ses obsessions. Paul voue un culte à Juliette Lewis, actrice américaine rendue célèbre notamment pour son rôle dans Tueurs nés. Il compte les pas nécessaires pour chacun de ses déplacements ou le nombre immuable de gorgées pour boire un café. Les chapitres dédiés à Roberto sont d'une approche plus classique, décrivant un homme désabusé depuis que sa femme l'a quitté, à qui il ne reste plus que la justice et le whisky. Mais lentement, imperceptiblement, Diego Paszkowski modifie les points de vue des protagonistes jusqu'à une inversion du style, à mesure que leurs certitudes respectives évoluent et vacillent.


Exercice littéraire de haut-vol, tant dans sa construction que dans son propos, Thèse sur un homicide est un roman unique en son genre, qui secoue le lecteur, l'oblige à s'interroger sur la justice, l'impunité, la morale et l'éthique. En 2014, sous le titre Hipotesis, Hernan Goldfrid a réalisé une magnifique et fidèle adaptation cinématographique de ce roman avec Ricardo Darin, Alberto Ammann et Arturo Puig. C'est après avoir vu et apprécié ce film plusieurs fois que j'ai eu envie de découvrir l'oeuvre dont il est tiré. Et je ne suis pas déçue !
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« il va donc faire la démonstration à Bermudez que depuis toujours tout le monde se trompe tous les hommes comme lui se sont toujours trompés, car la loi est tout juste une vaine tentative d'organiser le désordre, les inutiles étincelles de la société, pour donner forme à un hasard inéluctable »

Deux personnages, tous deux essoufflés, l'un par sa frénésie sa folie son obsession. L'autre par son divorce, et sa consommation de whisky.

Un élève, un professeur, deux heures par semaine pendant 8 semaines, à Buenos Aires, un professeur de Droit pénal à la réputation internationale, un élève sorti major de son amphi à 23 ans. Paul est un flot continu de pensées à propos de la justice de la connerie de la justice et de Juliette, Juliette Lewis on ne reprend pas son souffle quand il pense il n'y a pas de point, enfin si, il en met un, un point d'honneur à collecter tout ce qui touche à Juliette, à voir tous ses films, Tueurs Nés, Les Nerfs à vif, oui on peut dire qu'il les a à vif, à mettre les vidéos dans un coffre-fort, pierres précieuses, à les acheter en double pour que son père resté en France les regarde et comprenne mais non, il ne comprend rien de toute façon, il ne met pas de point non plus quand il parle de la justice et de la peine accessoire de l'article 52 et compte les pas, les marches de chacun de ses déplacements. du samedi matin au vendredi soir passe le temps à préparer sa thèse sur la justice aveugle qui ne voit rien du tout pas plus loin que la tare de sa balance et même si on lui enlève son bandeau elle continuerait de ne rien voir, il passe son temps à rêver de Juliette sur un pont parisien, il met des chemises Yves Saint-Laurent mange dans les meilleurs restos va voir Juliette au cinéma et planche sur la peine accessoire de l'article 52, Paul veut prouver l'inutilité la connerie de la justice veut prouver qu'on peut tuer sans mobile sans raison, qu'on peut tuer comme ça, au hasard, a passé ces jeunes années à apprendre la justice pour mieux en agrandir les failles pour se jeter dedans à corps perdu aller retrouver Juliette et se marier avec sur le Pont-Neuf ou un autre et pourquoi pas avoir Roberto comme témoin mais Roberto entre deux cours et deux émissions se noie dans le whisky.

Roberto aussi a sa vision de la justice. Il l'enseigne, à Buenos Aires, il en fait même une émission. Il aime la justice il croit en elle mais difficilement en ceux qui la font. Il croit en la justice, mais aussi en la rébellion, il n'aime pas les avocats, prétentieux, qui oublient de se cultiver et préfèrent être surdiplômés, il enseigne à de jeunes avocaillons au chemin tout tracé et pense à ces foutues nouvelles bouteilles avec leur petit réservoir en plastique. Rien ne vaut les bouteilles traditionnelles, et la justice, la justice garante d'équité universelle entre les personnes. Aucune vie n'a d'importance, rien n'a d'importance, si ce n'est la justice.
Même si Roxanna l'a quitté, quelques années auparavant, défiant ainsi l'ordre établi, Roberto enseigne le droit, le Droit pénal, il fait même des émissions, très regardées. Et, entre la préparation de ses émission, et les quelques heures de cours prestigieux qu'il donne, il cultive son goût pour le malt, s'interroge puis s'inquiète de cet élève, Paul, qui parle de viols et d'homicides, avec une avidité, une passion pour ces thèmes, pour les détails, qui a quelque chose d'ignoble, quelque chose qui ressemble à de la cupidité, comme si ces crimes étaient délectables.

Jusqu'au jour, jusqu'à la nuit, où le cadavre d'une femme est retrouvé sous les fenêtres du professeur.

Note : aussi obsédante et oppressante que la B.O. de Requiem for a dream, écoutée seul un soir sans lune
Lien : http://www.listesratures.fr/..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Chaque jugement est différent, chaque jugement peut être une œuvre d’art. Si vous ne commencez pas à penser que vous êtes des artistes, vous ne persuaderez jamais personne de quoi que ce soit. Vous allez donc dès maintenant essayer d’utiliser tout ce que vous savez, et pas seulement les deux ou trois âneries apprises pendant vos études. Vous allez vous servir de tout. Si un jour vous êtes allés au musée, et j’espère bien que c’est le cas, ou si vous vous intéressez à la littérature classique ou au théâtre, tout peut vous être utile. Un avocat cultivé vaut mieux qu’un inculte surdiplômé.
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[…] la loi est tout juste une vaine tentative d’organiser le désordre […]
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Il y a beaucoup de monde, et deux ascenseurs en panne. Comme toujours. La justice fonctionne aussi bien que les ascenseurs des tribunaux.
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Espérons que la justice fonctionne. Si dans la vie ni le couple ni l’amour ne fonctionnent, si je n’ai pas pu avoir d’enfants et si hier j’ai descendu une bouteille entière de J&B, qu’au moins la justice fonctionne, elle. Sinon, il ne nous reste rien.
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Je ne veux pas de motif de distraction. Je ne supporte pas que vous soyez distraits, je vous l’ai déjà dit. Si vous êtes distraits au moment de rédiger un document, ou bien lorsque vous devez parler devant un juge, si vous vous laissez distraire ne serait-ce qu’une seconde, vous pouvez envoyer un homme en prison. C’est la seule chose qui importe, la manière dont vous défendez. Chaque jugement est différent, chaque jugement peut être une œuvre d’art. Si vous ne commencez pas à penser que vous êtes des artistes, vous ne persuaderez jamais personne de quoi que ce soit. Vous allez donc dès maintenant essayer d’utiliser tout ce que vous savez, et pas seulement les deux ou trois âneries apprises pendant vos études. Vous allez vous servir de tout. Si un jour vous êtes allés au musée, et j’espère bien que c’est le cas, ou si vous vous intéressez à la littérature classique ou au théâtre, tout peut vous être utile. Un avocat cultivé vaut mieux qu’un inculte surdiplômé.
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