Une conversation qui a eu lieu en 1956? Remettons nous à l'époque : Staline était mort depuis peu de temps. La révolution en Cuba n'avait pas encore eu lieu. le mur de Berlin était loin encore d'être tombé. La guerre froide était encore à ses débuts.
Ce livre, sorti en 2020, semble être la première traduction en langue française, alors qu'il semble être sorti en 1966 en Allemagne. Les traducteurs croient que c'est encore d'actualité ?
Les deux auteurs montrent leur divergence par rapport au communisme russe et semblent vouloir un retour aux valeurs de Marx.
Si j'essaye de m'imaginer à l'époque, 64 ans en arrière, je trouve un sens à ce dialogue mais aujourd'hui…
Avec le regard que j'ai aujourd'hui, je pense à ce que disait
Raymond Aron dans “
L'opium des intellectuels” des ces idéologies. Un dialogue complètement déconnecté de la réalité, par rapport au prolétariat, au travail, les loisir, les classes, etc…
Ce qui m'attire l'attention, et c'est pour cela que j'ai lu ce livre, est le fait que le centre des réflexions et toujours le prolétariat, l'ouvrier, vraisemblablement avec le même profil de celui qui était exploité par le père de Engels dans ses usines textiles, plus d'un siècle auparavant. Comme si toute la société devrait être construite à partir de ce profil typique.
On ne voit, nulle part dans ce livre, parler des vrais exclus, des SDF, de ceux qui sont encore au dessous du niveau de vie des ouvriers de l'industrie.
Aussi, par le niveau très élevé du dialogue, on peut se rendre compte que ces deux philosophes de l'École de Francfort sont, très probablement très loin et déconnectés du monde prolétaire, ce qui n'était pas le cas de Marx et de Engels.
A mon avis, il peut exister un intérêt historique mais il n'y a plus de place pour le communisme, ce livre m'a convaincu encore plus. Même si la flamme est encore allumée pour certains, j'espère qu'elle finira par s'éteindre. Il y a quelques idées à reprendre mais certainement pas le tout. C'est, à mon avis, le mieux qu'on peut souhaiter pour l'humanité.