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EAN : 9782382846469
416 pages
Editions des Equateurs (30/08/2023)
2.61/5   9 notes
Résumé :
Cette nuit, la forme que mon récit doit adopter m'a été révélée par un rêve. Davantage qu'un livre-amphibie, il me faut inventer un roman vortex, dansant comme un tourbillon d'écume, un roman aux pages-branchies, aux phrases ciselées comme des écailles, un roman qui se lance à la mer et nage vers le paléolithique. Tout à la fois roman des cétacés et récit des amours d'Anaïs, Écume se place dans le sillage de Moby Dick, le chef-d'oeuvre d'Herman Melville, pour transf... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
J'étais très intriguée par ce joli livre cartonné, ayant lu Moby Dick d'Herman Melvill, et Melville, un livre mi-biographique mi-autobiographique du maître Rodrigo Fresan. Or ce livre n'a rien en rapport avec Moby Dick, si ce n'est un arc intéressant mais tiré par les cheveux: Achab serait obsédé par Moby Dick comme un père péd*phile envers son enfant, qui développe lui même une sorte de syndrome de Stockholm (Moby Dick qui évolue autour du bateau de Achab).
Faire le parallèle entre Moby Dick et une prostituée soumise avide de sexe (l'enfant abusée devient une prostituée soumise éprise de bondage) est un parti pris très déstabilisant, mais que je peux envisager. Cependant, on le comprend rapidement à la lecture du livre. le coucher explicitement sur le papier annule vraiment le peu d'effet que pouvait avoir ce parallèle. Écume n'est pas seulement un élément marin, mais aussi une métaphore pour le sperme et la cyprine. On nous le dit directement et on nous le rabâche sans cesse, c'est vite lassant de mêler des orgies humaines et des massacres animaliers, sans vraiment que l'un ne renforce le propos de l'autre.
J'ai été très déçue que l'histoire ne soit pas poussée plus loin.
Le schéma de l'histoire est extrêmement répétitif : Anaïs vient sur le bateau d'Ismaël, puis demande à accoster pour reprendre ses orgies et retrouver sa fiancée, puis revient sur le bateau d'Ismaël, puis accoste pour les orgies et sa fiancée... Et cela environ cinq fois de suite, sur 400 pages, sans qu'il ne se passe autre chose.
Il n'y a pas d'histoire et pas assez de poésie pour se passer d'histoire. En effet certains passages sont des poésies (écrites comme telles, retour à la ligne etc), mais sont quasiment les parties les plus mal écrites du livre. Je ne comprends pas le parti pris de l'ouvrage multiple lorsque cela ne sert ni la cause du récit, ni la poésie de la langue, l'émotion. L'auteur étale ses références de manière exubérante, le livre est très pompeux sans parvenir à avoir un réel fond.
L' enjeu écologique (voir militant tout cours) est mal traité , on nous ponctue continuellement tout ce qui ne va pas dans l'océan et ailleurs, entre deux scènes de sexe répétitives entre des personnages pour lesquels on n'a développé aucun intérêt. Anaïs n'est pas attachante et on ne sait rien d'Ismaël, hormis un chapitre entier dédié à... l'origine biblique de son deuxième prénom.
Quelque part, Moby Dick est déjà une fable écologique. Il aurait pu être plus intéressant de décrire un MD en piteux état et bien loin de la créature légendaire du mythe, pour dénoncer les dérives de l'activité humaine. Or, alors que c'est la quête de toute l'histoire, rien de spécial ne se passe lorsque Ismaël rencontre enfin Moby Dick.
Des passages sont vraiment mal amenés, notamment celui sur le conflit israélo-palestinien, qui vient totalement couper l'histoire. Il est posé là, brut, sans vraiment se mêler au récit ou l'étoffer.
Le parallèle entre la péd*philie, la soumission et la quête de harponner la baleine, l'obsession, est très grossier et beaucoup trop explicite. J'ai trouvé cela redondant et mal raconté. On se serait aussi volontiers passé des détails des actes péd*philes, si ça avait été le sujet, cette violence aurait pu être intéressante, mais à j'ai trouvé étrange d'être par moment dans la tête du géniteur vi*leur/incestueux/péd*phile, sans plus travailler sur cette folie, et la gravité de ses conséquences.
Je n'ai rien contre les récits qui racontent la violence avec violence surtout si les auteurs l'ont eux mêmes vécue, mais là j'ai trouvé complètement gratuit.
Je suis très gênée de dire ça, car peut être est-ce inspiré de vécu réel, mais j'ai eu l'impression de lire un phantasme bourgeois du bondage et de la prostitution, et la satyre atteint son paroxysme dans la citation suivante: "Nue, tenue en laisse, au sol, je lis Spinoza tandis que Jaran me décortique le mode de pensée thaï."
Il y a quelques très jolies phrases (notamment le résumé du livre), mais d'autres sont tout simplement dépourvues de sens.
On passe de l'anglais, à l'allemand, au latin.
Exemple " Mon esprit dit non because l'agonie des animaux sauvages"
A deux reprises, est dit "dans la langue de Goethe", mais à aucun moment le mot "allemand" est écrit, donc ce n'est pas une expression choisie pour éviter les répétitions, mais juste pour faire recherché.
Également, parfois des mots qui ne sont pas des verbes sont placés et conjugués en verbe. C'est un exercice de style original, si c'est utilisé une ou deux fois, mais là c'est constant, ex "Sans se réveiller, Anaïs baby doll un soupir, fruit de tumultueuses traversées oniriques."
D'autres part, pour la gloire des sonorités et "jolies phrases", l'auteur écrit parfois des choses qui ne veulent rien dire : "Entre elle et le maïs, c'est la guerre" , si vous voulez le contexte, il n'était pas question de maïs dans l'histoire.
Je finirais par deux citations extraites du livre qui pour moi le résume bien:
"Une pause. Pauvre lecteur, surtout s'il n'est pas Bruxellois, de se farcir cette page. Mais il a tout le loisir de la sauter".
Et "Pauvres lecteurs qui veulent nager avec Moby Dick et qui font trempette avec une escort qui se prend pour la Nana de Zola du XXI ème siècle. "
Dans ce livre il y a quelques bonnes idées, et un style indéniable, qu'on l'apprécie ou non, mais l'ensemble ressort malheureusement comme une version bêta de 400 pages d'un manifeste qui aurait été meilleur en en faisant 200.
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Je remercie Babélio pour l'envoie de cette masse critique.
La couverture est superbe et le travail éditorial également, police et caractères aérer merci à la maison d'éditions Equateur pour ce roman agréable à lire
Coté histoire, la 4ème me promettait un road trip océanique et le suivie d'une population marine en voie de perdition dû à la conséquence de la pollution humaine, parsemée de touche d'amour et d'humour grâce à une écriture originale et un peu déjantée !
Malheureusement c'est une lecture plus que mitigée pour moi et je me dois d'être honnête avec cette chronique même si j'en suis la première déçu.
Côté écriture, le vocabulaire est très riche et l'on sent bien que le sujet lui tient à coeur, par contre côté mise en place de l'intrigue l'autrice suit un plan pour le moins perturbant car elle tranche dans le sujet principal, c'est-à-dire le voyage en mer, avec différentes digressions sur la faune marine, les pouvoirs politiques et leurs déscisions néfastes pour l'environnement en alternant son point de vue, celui de son héros, ainsi que des chapitres poétiques sur la mer avec forte comparaison et références à HM (dans le texte ; j'ai compris que c'était Ernest Hemingway, je me trompe ?)
Là ça va encore même si j'ai dû lire chaque passage au moins deux fois pour bien comprendre ! Où cela se complique c'est que des chapitres entiers sont consacrés à la femme qui s'est embarquée sur son bateau, à sa vie de call girl SM de luxe et à son apogée dans les relations LGBT, à ses souvenirs maternels dont on ne sait pas très bien si c'est vraiment une souffrance dont elle a voulu se défaire en se rapprochant d'Ismaël ou si elle l'entretien ou la compare (rien qu'en écrivant cette phrase je ne suis pas sure de me faire comprendre !), le tout agrémenté de scènes faisant référence au sexe. Même si l'écriture n'est ni vulgaire ni choquante est ce vraiment nécessaire ? là je me suis complètement perdu… ; et je dois vous l'avouez je n'ai pas réussi à lire tous les chapitres !
L'autrice a voulu frappé fort et c'est réussi de ce point de vue, mais la structure du roman m'a complètement déboussolé, sans doute pas fait pour moi qui pourtant ai déjà lu des écritures exigeantes, le vocabulaire reste très riche et fort en comparaisons parfois poétiques dont voici un exemple relevé en début de roman
« ….. Tu veillais sur un banc de cachalots insouciants, protectrice des tiens attaqués par l homme, portant secours aux femelles, aux jeunes cachalots convoités par des orques et des dauphins-pilotes. Durant des semaines, mes sens sont tendus vers toi, à l'affût de ton jet sans pareil qui élève son panache à la surface des flots. Ce brasier d'écume, je le guette comme l'indice de la présence du Messie. Les hommes ont tort d'affirmer que ton espèce ignore le chant des baleines, que vos vocalises se résument à une symphonie de cliquetis ….. »
Voilà, je vous encourage à faire votre propre idée et j'aurais bien envie de lire vos ressentis sur ce titre et pourquoi pas si l'autrice lit mes mots qu'elle me fournisse quelques explications, merci
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Nous partons pour une lecture au long cours, avec besoin d'étapes pour aller jusqu'au bout du voyage.
Il vaudrait mieux ne pas avoir le mal de l'amer pour éviter d'avoir le souffle coupé aux embruns d'une pensée au ressac provoqué par le mélange des fluides corporels et mentaux.
La richesse des nombreux écrits de Véronique Bergen rassure et nous submerge, sous crainte d'échouer sur le haut-fond des références culturelles accumulées. La plongée dans les obscurs bas-fonds des échanges mondialisés nous ouvre encore plus les yeux sur la suprématie des instincts primaires et l'impuissance des puissants.
Et pourtant il est des fixations qui peuvent mobiliser, pour une cause animale invitant à une clause de survie.
C'est l'histoire d'un marin, poursuivi par une légende, qui pose la question de la fin et affirme la faim de l'amour.
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Cela fait longtemps que je n'ai pas mis quelques lignes. Eh bien la note est ici tellement injuste que je me permets de vous recommander ce roman hors norme, une sorte d'Ovni océanique, érotique, poétique, très bien écrit. On trouve par moment la patte de Gainsbourg. Nombreuses références politiques, historiques, musicales. Ecume de Véronique Bergen, auteure belge, philosophe est notamment recommandée par Pierre Assouline; Alors, allez-y, ne boudez votre plaisir.
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Ce livre m'a été offert par Babelio lors de la dernière masse critique et ce avec quoi je suis le moins à l'aise vient de se produire: je n'ai pas du tout accroché avec ce roman et je me suis engagée à écrire une critique, alors que je ne rédige en temps normal que des critiques bienveillantes. Je vais tenter, tant que faire se peut, de vous donner mon point de vue nuancé pour donner une chance à ce récit au cas où il en a besoin.

D'abord, il faut dire que le style de l'autrice est particulièrement travaillé (ou l'inverse, selon le point de vue). Véronique Bergen est qualifiée d'autrice "rock and roll" et cette étiquette lui sied à ravir. Elle nous montre toute l'étendue de sa culture à travers moult références qu'elle enchaîne sans transition. Ca décoiffe, il faut s'accrocher pour ne pas perdre le fil.

Là où elle m'a perdue, c'est avant tout car son histoire est décousue. Elle est difficile d'accès, manque de cohérence et l'autrice prend trop de place à mes yeux. On sent qu'elle prend beaucoup de plaisir à évoquer ses idées "frappadingues" rebelles (je n'ai pas d'autres mots), mais je me suis essoufflée, j'ai été submergée par cette logorrhée mâtinée d'ego de 400 pages.

Cela dit, je suis persuadée que certains lecteurs vont adorer être bousculés de la sorte, tous les goûts sont dans la nature et si ma critique vous a donné envie de lire ce texte, vous n'allez pas être déçus par son originalité. Il sort assurément des sentiers battus.
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critiques presse (1)
LeSoir
17 mai 2023
Véronique Bergen officie sous diverses parures dans ce tourbillonnant « Ecume » : écrivaine, philosophe, militante, poétesse, politique, oracle, navigatrice de la langue, érotographe, pythie, autrice en quête de sens.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le paysage des Lettres sauvages, c'est comme la banquise, il fond. Les Lettres Domestiquées, pondues par des écrivains d'élevage, se portent par contre fort bien. p401
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L'eau que tu as connue, H.M., est devenue tellement acide, roulant dans une pollution pharaonique, se changeant en un milieu privé de vie, qu'elle neutralise l'évidence. La ligne de clarté se referme en énigme.
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Davantage qu'un livre-amphibie, il me faut inventer un roman vortex, dansant comme un tourbillon d'écume, un roman aux pages-branchies, aux phrases ciselées comme des écailles, un roman qui se lance à la mer et nage vers le paléolithique.
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Son raisonnement est imparable : se vouloir l'anti-Achab, c'est avoir de l'Achab en soi.
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Véronique Bergen présente Marolles. La Cour des chats, CFC-Editions (2022)
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