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EAN : 9782072867347
48 pages
Gallimard (27/06/2019)
4.15/5   36 notes
Résumé :
" Notre corps charnel nous est propre, mais il ne nous appartient pas comme un bien, autrement dit une propriété aliénable, que l'on peut donner ou vendre, comme un vélo ou une maison. La confusion fatale entre les deux est délibérément entretenue par l'idéologie ultralibérale qui veut nous persuader que, puisque notre corps "nous appartient", nous sommes libres de l'aliéner. Admirons le paradoxe. " Sylviane Agacinski.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Réflexion sur le corps contemporain. Peut-on tout faire sous prétexte qu'il nous appartient ? L'idéologie ultra libérale associée à une idéologie contemporaine qui se prétend progressiste confond corps et bien. Notre corps nous appartient, il n'est pas pour autant un bien une propriété aliénable comme une maison.
Nous ne croyons plus dans les mythes, la survivance des corps dans la résurrection mais en revanche, nous croyons en la puissance techno scientifique capable de transformer les corps.
L'auteur évoque plus particulièrement la GPA qui n'est pas seulement servitude et "location" du corps mais appropriation de la vie-même de la personne (contrôlée durant toute sa grossesse). On ne peut tout justifier par des droits individuels surtout lorsque la liberté s'exerce aux dépens du corps des autres.
L'auteur conteste également la théorie non binaire selon laquelle le genre ne serait que psychologique, subjectivité, construction sociale (même si elle n'en nie pas la part).
La disposition des corps crée des inégalités sociales et sexuelles (disproportion entre le contribution masculine et féminine dans la conception d'un enfant). le don gratuit ne suffira pas, il sera marchandisé.
Tout n'est pas permis au nom de libertés individuelles et de demandes sociétales.


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L'absence de critique, d'avis, de débat sur cet ouvrage est étonnante. Voilà un texte court, argumenté, à contre-courant du « politiquement correct » des journalistes parisiens, d'une intelligence rare, et quoi, pas de commentaires. Certes c'est un livre, ou plutôt un fascicule, de philosophie, donc de lecture plus difficile qu'un roman, mais écrit dans un style que toute personne cultivée peut comprendre. Et un livre d'une intelligence incroyable, et d'une grande importance dans les débats actuels sur la bio-éthique. Alors un conseil, abandonnez pendant quelques temps la lecture de vos fictions et lisez, relisez, réfléchissez sur ce petit texte. Ce petit livre est un formidable antidote contre l'idéologie ultra-capitaliste qui voudrait nous faire croire que la PMA et les « mères porteuses » sont des progrès sociétaux et nous dissimuler qu'il y a derrière tout cela une véritable « biocratie » (le terme est de Tobie Nathan je crois) qui, à terme, veut gouverner nos corps, assouvir nos phantasmes de jeunesse et de vie éternelle, du moins pour ceux d'entre nous qui auront les moyens de nous offrir toute cette technologie médicale. Pour les autres….et bien relisez vos manuels d'histoire.
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L'autrice dénonce la tendance contemporaine à vouloir maitriser les corps comme on le fait pour les machines voire certains travailleurs. Elle dénonce ce qu'elle appelle la "reproductibilité technique". Deux choses font essentiellement l'objet de ce tract , d'une part la GPA, gestation pour autrui, ou la pratique des mères porteuse, d'autre part, la MPA, procréation médicalement assistée pour toutes les femmes.
Concernant la GPA, elle dénonce le fait que cela va réduire le ventre des femmes un incubateur. Mais, n'est-ce pas déjà le cas depuis des millénaires dans les sociétés fortement patriarcales? N'a t-on pas demandé aux femmes pendant des siècles essentiellement d'assurer une descendance? La question majeure concernant la GPA est sa monétisation. Or, comme le rappelle l'autrice, le droit interdit la commercialisation des personnes. L'esclavage a été aboli et la GPA représente une forme d'esclavage. Mais, que faire pour que les inégalités, déjà criantes sur le plan socio-économiques, ne s'étendent pas aussi à ce sujet entre les couples ayant les moyens de recourir à la GPA dans les pays où elle est autorisée et ceux qui ne disposent pas de ces moyens financiers. Les arguments de l'autrice sont tout à fait entendables mais dans le contexte actuel, n'y-a-t'il pas un peu d'hypocrisie? tout le monde sait que les plus riches y ont recours.
Concernant la PMA, ses arguments sont teintés de réquisitoire contre la notion de genre. Or, contrairement à ce qu'elle affirme, il a toujours existé de par le monde des sociétés faisant la place à un troisième genre, des sociétés où un enfant ne se conçoit pas uniquement avec un papa et une maman. Et si, comme elle le souligne à juste titre, que la PMA pour une maman solo, ou pour un couple d'homsexuel-les peut être source de tourments psychologiques pour un enfant, l'est-ce davantage que lorsque l'enfant est adopté ou lorsque les parents divorces?
Bref! un réquisitoire intéressant mais qui ne m'a pas convaincue.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
On sait qu'il est aujourd'hui très tendance d'adopter un style "non binaire" (NB) et les magazines nous invitent à "transgresser les codes". Ces jeux individuels ne manquent pas de charme et provoquent en effet un "trouble dans le genre", mais ils ne changent pas les codes eux-mêmes, sans lesquels aucun jeu ne serait possible. Les codes sont des systèmes symboliques propres à une culture. Personne ne décide des signifiants qui, dans une société et à un moment donné, renvoient au masculin et au féminin (gestuelle, conduite, coiffure, maquillage, vêtements, chaussures, bijoux, etc.). Finalement, les jeux se passent entre les deux et n'éliminent pas une dualité de styles, analogue à la dualité des sexes.
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Notre corps charnel nous est propre, mais il ne nous appartient pas comme un bien, autrement dit une propriété aliénable, que l'on peut donner ou vendre, comme un vélo ou une maison. La confusion fatale entre les deux est délibérément entretenue par l'idéologie ultralibérale qui veut nous persuader que, puisque notre corps "nous appartient", nous sommes libres de l'aliéner. Admirons le paradoxe.
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La référence "au droit de fonder une famille" est également étrange: pouvoir se marier ou procréer, avec ou sans mariage, est évidemment une liberté qui relève de la vie privée. Mais ce n'est pas un droit à quelque chose, que l'Etat devrait nous garantir en nous fournissant certains moyens (comme pour le droit à l'éducation, à la retraite ou aux soins médicaux). Un enfant est une personne, c'est à dire un sujet de droits, titulaire de droits, à la différence des choses, qui peuvent être objets de droits. C'est pourquoi il ne peut y avoir de droit à un enfant.
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En tant qu'il est un vivant, l'homme se rattache à l'ensemble des "animaux" - mais en tant qu'il parle, il s'en distingue profondément. Si on néglige sa parole, on en fait un animal comme les autres. Si on néglige sa vie, on en fait un pur esprit, une intelligence pure, désincarnée, neutre, indifférenciée.
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Chez les humains comme chez les autres vivants, c'est la fécondité de leurs relations qui révèle l'existence de deux sexes. Leurs organes et leur dimorphisme corporel ne prennent sens qu'à partir de cette fécondité et de l'asymétrie de leurs rôles respectifs. Chez les mammifères, le rôle des femelles, celui de porter les petits, est éminemment caractéristique de cette asymétrie. Il en va de même chez les humains. C'est pourquoi la distinction entre les hommes et les femmes est universelle, quels que soient les rapports sociaux de sexe et les significations attribuées aux caractères sexuels, primaires ou secondaires, qui n'apparaissent nettement qu'à la puberté.
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