La Tresse (BD)

Trois vies, trois femmes, trois continents. Trois combats à mener. Elles ne se connaissent pas, Smita, Giulia et Sarah sont liées sans le savoir par cette tresse.

La petite Lalita est une intouchable ( 2 millions de femmes intouchables assassinées chaque année. 15% de la population en Inde, persécutés et cantonnés aux travaux sales et dégradants...) Smita , sa maman a payé le brahmane afin qu'il accepte sa fille à l'école. Mais, celui ci bat l'enfant...

Alors, Smita vole l'argent qu'elle a donné au brahmane et elles partent en pèlerinage. Un parcours échevelé... jusqu'au temple Tirupati Balaji, l'un des plus anciens lieux sacrés dédiés au dieu hindou Vishnu (aussi appelé Balaji). Construit il y a plus de 2 000 ans. Elles y donneront leurs cheveux, afin de recevoir l'aide des Dieux ( Des Dieux qui tolèrent les castes en Inde...)

En Sicile, Guilia apprend la mort de son père, et les dettes de l'atelier où on fabrique des perruques et des postiches, avec de vrais cheveux.
Au Canada, Sarah, une brillante avocate, apprend qu'elle a un cancer du sein et elle perdra ses cheveux... Sa guérison ne tient qu'à un ...fil. Sarah est devenue une... intouchable, au sein de son cabinet.

"Un homme rasé peut être sexy, une femme chauve sera toujours malade". Les 3 histoires sont joliment tressées, brin après brin...

" Une mèche de cheveux
Qui venait ressusciter
Le souvenir d'un temps heureux
Le doux mirage d'un été
Le doux mirage d'un été." Adam, une mèche de cheveux.

Trois portraits de femmes courageuses et volontaires, qui habitent sur des continents différents, qui face à l'adversité vont être amenées à prendre une décision qui va changer le cours de leur vie et dont les destins vont être liés.
Cette adaptation en bande dessinée du magnifique roman de Laetitia Colombani ne m'a pas convaincu. Je n'ai pas retrouvé l'émotion qui faisait la force de ce récit. Si on ne peut pas retranscrire en un peu plus de 100 pages toutes les richesses du roman, le découpage ne m'a pas toujours semblé heureux. Seule la symbolique de la tresse est bien rendue. L'exercice était difficile. Une petite déception donc.
Merci infiniment aux éditions du Soleil et à Babelio pour leur confiance.

Destins croisés de 3 femmes avec des conditions de vie très différentes. L'une vit en Inde est fait partie de la caste des intouchables, une autre vit en Sicile et doit reprendre l'atelier de son père, l'autre vit au Canada, est une avocate très engagée faisant partie d'un cabinet important.

Smita, l'indienne, souhaite une autre vie pour sa fille et fait tous les sacrifices nécessaires avec son mari pour qu'elle puisse aller à l'école du brahmane. Leurs conditions de vie sont dures mais leur amour pour leur fille est immense.

Giulia, belle sicilienne, doit s'occupe de l'atelier de son père qui est malade et faire en sorte que les femmes qui y travaillent depuis des années continuent.

Sarah est une avocate énergique qui fait passer son travail avant tout. Elle veut tout faire, tout maitriser, tout contrôler. Sa santé passe même après. Comme beaucoup de femmes ayant des responsabilités, elle fait plus pour prouver ses compétences.

Destins de 3 femmes courageuses marquées par leurs histoires dans un monde dominé par les hommes. Trois femmes qui vont refuser les conventions ou les traditions pour aller vers une forme d'émancipation. Trois femmes qui prennent leur destin en main pour changer la donne.

Trois femmes que l'amour va guider pour construire leur nouvel avenir.

J'ai beaucoup aimé la construction du récit les trois histoires imbriquées les unes dans les autres, j'ai beaucoup aimé les transitions pour passer d'un continent à l'autre. J'ai aussi beaucoup aimé les expressions sur les visages, la précision du trait, les contours. Les couleurs m'ont aussi permis de m'imprégner de cette histoire.

Je ne connais pas le roman de Laetitia Colombani mais la sensibilité développé les auteurs de la BD, leur manière de nous faire pénétrer l'intimité de ces femmes donnent envie de lire l'ouvrage premier.

"La tresse" est d'abord un roman de Laetitia Colombani que j'avais déjà repéré et qui m'avait intrigué, aujourd'hui il revient dans une nouvelle version, celle d'une bande dessinée, pour nous raconter la vie de ces trois femmes, en tout cas une partie et nous montrer au fil du temps comment celles-ci sont bien plus liées qu'on ne pourrait le croire sans jamais se rencontrer. Nous sommes dans un moment de leurs vies, où elles affrontent une bourrasque et chacune doit faire un choix difficile, se faire à un changement pour survivre, en même temps nous parlons de la condition et de la place des femmes, et même de son statut social, combien il est compliqué d'en échapper et combien on pourrait tout perdre en un instant.
Une bataille pour la vie et la liberté. C'est effectivement très humain et touchant. N'hésitez pas à le découvrir si l'occasion se présente.
Elles s'appellent Smita, Sarah et Giuila. Elles habitent en Inde, en Sicile (Italie), au Canada. Des vies différentes, mais elle sont liées par leur statut de femme, par cette lutte pour préserver leur liberté, trouver et accepter un nouveau chemin. Et bien plus encore, vous comprendrez comment la tresse s'est tissée à la fin.
Cela va peut être un peu vite, nous n'avons pas le temps de nous attarder sur certains points, certaines choses sont suggérées, mais en tout cas elles nous touchent en plein coeur.
Il m'a aussi manqué de vraiment voir leur futur.
L'une d'elle a un statut social auquel elle ne peut échapper, et la vie n'est pas rose. Elle fait de son mieux pour l'inscrire à l'école. Elle veut une autre vie pour sa fille c'est ce qui lui donne force et courage. Une autre connaît bien l'atelier de son père, ses ouvrières, le métier, mais quand son père a un accident, elle reprend les rênes, et déterre un élément sombre, il y aura des choix difficiles à faire, mais en même temps elle fera une rencontre qui est comme un bol d'air frais. Et enfin la dernière a réussi dans la vie, elle en est fière, elle semble bonne dans ce qu'elle fait, mais toujours devoir faire ses preuves constamment, elle ne voit jamais ses enfants, travaille tard, mais un jour elle se découvre très malade et pourrait tout perdre.
En allant encore un peu plus loin que tout ce que nous avons déjà abordé, à part les parties que je vous laisse le plaisir de découvrir par vous-même, nous pouvons également nous interroger sur ce qu'on peut ou non accepter, dans diverses situations pour chacune d'elles, et également du prix à payer.
Pour l'adaptation de la BD, nous retrouvons au scénario Lylian et au dessin Algésiras.
Le dessin est pour moi très typé BD, sans rien dégagé de spécial. Ce n'est pas le style de graphisme qui me touche le plus, mais ça passe.
Alors prêts à rencontrer ces femmes, voir ce qu'elles vont affronter, choisir mais aussi comment elles peuvent bien être liées ?
Elles vous toucheront en plein coeur.

J'avais adoré le roman, alors quand j'ai vu qu'il existait une adaptation BD, je n'ai pas hésité, d'autant qu'elle est tout public. La couverture, joliment conçue, crée d'emblée le lien entre les trois femmes. Dès les premières pages, j'ai été saisie par les couleurs chaleureuses.

L'album s'ouvre sur le réveil de trois femmes, chacune dans son pays et dans son quotidien. Mais le travail du scénariste fait que l'on perçoit les liens entre elles malgré leurs différences, grâce à un travail minutieux au niveau des transitions entre les scènes/les personnages. le malaise de Sarah enchaîne sur l'hospitalisation du père de Giulia. le désarroi de la jeune Italienne fait écho à celui de Sarah dans le parc (avec la mandarine comme symbole de la tumeur, la scène est saisissante). A la fin, il y a un parallèle entre le crâne volontairement rasé de Smita et celui, subi, de Sarah.

Ainsi, chacune est une femme forte à sa manière, trouvant le courage de se battre, de chercher des solutions, de partir s'il le faut ("Notre avenir est ailleurs!"). C'est une question de liberté et de respect, et cela ne peut se faire sans entraide. Smita ne veut pas que sa fille subisse (comme elle) les brimades liées à son statut et à son sexe. Giulia ne veut pas licencier les ouvrières qui ont contribué au fonctionnement de l'atelier. Pour cela, "certaines choses doivent changer".

Sarah est celle qui a le plus de mal à l'accepter. Et pourtant, il faut bien "changer de vie" si l'on veut survivre... S'adapter, choisir ses priorités et saisir les opportunités. On comprend bien aussi avec la scène finale que "nous faisons partie d'un tout, magique et mystérieux", qui fait que la tresse de l'une se retrouve sur la tête de l'autre grâce à une magnifique circulation d'énergie malgré les souffrances. C'est peut-être bien cela, l'espoir.
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