Ta façon d'écrire...
1.
Il ne te connaît pas. A peine es-tu un nom vaguement familier, mais il ne saurait pas dire ce que ça lui évoque. Quelques copains copines de Babelio ont parlé de toi. C'était quoi, déjà ? Un truc sur la maternité, non ?
Un tout petit rien...
Toi c'est ton deuxième roman, celui de la confirmation. Tu es attendue... Et tu ne déçois pas... Tu lui offres ici un récit poignant et sensible sur l'amitié, le temps qui passe, le désir ou l'impossibilité de profiter du moment présent.
Il te lit et il tombe sous le charme de ta façon d'écrire. Avec rythme et poésie, tu l'emmènes exactement où tu veux, et il te suit pas à pas, des premiers souvenirs d'enfance aux vacances à la mer en passant par la fugue fantasmée... Lui aussi se souvient...
Tu lui dis l'amitié, tu racontes ces deux filles, la rêveuse et la joyeuse, l'effacée et la solaire...Qui grandissent, mûrissent découvrent la vie, l'amour...
2.
Au fil des chapitres, en contant des détails, des moments, tu me montres ce temps qui passe et qui ne reviendra pas. Tu m'offres un grand bol de nostalgie plein de souvenirs personnels avec des vrais morceaux de sentiments dedans...
Et puis d'un coup, même si je m'y attendais, j'encaisse l'uppercut... le point de bascule qui marque la fin des jours heureux...
Sans pathos, sans violons mielleux, tout en pudeur, tu me dis ce qu'on ne sait pas dire, ce monde qui s'écroule mais qui continue à tourner.
Et je me rappelle et j'imagine... Comment se soucier de ce qu'on va porter le jour des obsèques peut être une façon de ne pas penser à l'après...
3.
Tu es intelligente Camille... Tout en douceur, en retenue, à petits coups d'images et de seconds plans, tu m'amènes juste où tu voulais.
Et voilà la fin qui approche, inéluctable, impitoyable... J'ai suivi tes petits cailloux mais je voudrais m'être trompé...
Mais tu ne faiblis pas... Pas de quartier. Tu me montres pourquoi « être au monde » ne va pas toujours de soi, pourquoi nous en sommes sommes tous là, flottant entre le désir de profiter de ce qui est, la frustration de savoir que c'est déjà fini, et l'espoir de vivre un encore mieux...
Je referme le livre avec le désir immédiat de l'ouvrir à nouveau pour relire des passages, pour vérifier des indices, pour me replonger dans ce style...
Toi tu es passée à autre chose, tu racontes ta maison d'enfance...
Je te retrouverai bientôt...