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Andrei Astvasatourov (Autre)
EAN : 9782374370620
301 pages
Macha Publishing (12/01/2021)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Andrei, professeur de littérature et véritable névrosé urbain, toujours aussi malchanceux en amour, débarque à Londres pour retrouver sa copine, une chanteuse bien en chair, mais aussi en silicone, et bascule sans le vouloir dans une intrigue policière tout aussi farfelue qu'improbable ! Evidemment, il n'est en aucun cas lié à cette affaire mais, de fil en aiguille, il se retrouve contraint de fuir, de se cacher, et même de devenir trafiquant de drogue ! Avec sa can... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ecrivain, philologue scénariste et critique littéraire Andrei Astvatsatourov nous livre un roman original et déroutant.
Andrei le héros du roman est un peu son alter ego, il semble que l'auteur nous livre ses pensées, sa vision du monde.
Après un appel de Katia son amie, Andrei débarque à Londres où il erre, perdu dans ses pensées. Dans ce roman « philosophique » il se dégage un sentiment d'étrangeté et de tristesse, le ton est désabusé « nous sommes à la dérive comme des bateaux sur la Tamise qui coupent leurs moteurs. On glisse le long des bâtiments isolés, le long des palissades, le long des frêles arbres, le long des banals réverbères et des bancs vacants. » Les mouettes piaillent, les bancs sont des radeaux… Andrei nous entraine à la rencontre de nombreux personnages bizarres, un peu loufoques, il nous perd dans de nombreuses digressions… Il est difficile parfois de le suivre dans les circonvolutions de son cerveau. Il raconte à sa façon que « le monde est absurde, étrange, irrationnel, anecdotique, à l'image des créatures qui l'habitent, que « le monde entier est une prison d'ailleurs … Nous sommes tous un peu des pélicans, beaux dans le ciel de nos fantasmes, un peu drôles à regarder une fois sur terre ». le pélican oiseau malhabile à terre est un symbole de l'homme se débattant dans un monde complexe où l'homme cherche son chemin avec maladresse, empêtré dans ses failles, ses manques et ses erreurs.
Si j'ai aimé les descriptions de la ville de Londres et de Saint Petersburg, j'avoue m'être presque ennuyée et souvent perdue dans ces écrits, ces récits irréels et loufoques, racontée dans un style familier et où finalement il ne se passe pas grand chose. Peut-être faut-il que je le relise ?
La vision du monde d'Astvatsatourov me paraît pessimiste il semble fataliste, mais… nous sommes en Russie et certaines situations et réflexions philosophiques sonnent justes. Dans la vie nous devons nous battre dans cette jungle humaine face à notre propre solitude et face aux absurdités, contradictions, privilèges et règles qui régissent ce monde et surtout le monde du travail.
Merci à Babelio et aux éditions Macha Publishing pour cette découverte littéraire.

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Roman surprenant pour lequel je me trouve bien en peine au moment de rédiger ma chronique.
Le personnage principal, Andreï Alexeïevitch, est professeur de littérature étrangère à Saint-Pétersbourg. À la demande de Katia, sa pétulante petite amie, il commence par tout quitter pour la rejoindre à Londres où elle a besoin de lui pour l'aider à se sortir de quelques ennuis. À son retour en Russie, il se retrouve lui-même en fâcheuse posture vis-à-vis de l'université qui l'employait.

J'ai eu l'impression qu'il ne se passait pas grand-chose entre les nombreuses digressions érudites d'Andreï et de ses collègues, me demandant ce que l'auteur avait voulu délivrer comme message. Dès son retour dans sa mère-patrie après l'intermède britannique, le milieu universitaire est au centre de l'histoire qui devient presque comique tant les sujets traités se placent à une hauteur difficile à appréhender pour le commun des mortels auquel j'appartiens. On peut lire par exemple qu'un éminent enseignant avance une typologie des écrivains, la seule valable selon lui, dans laquelle Huxley serait un particulariste radial et Virginia Woolf une holiste tangentielle, alors qu'un non moins éminent confrère n'hésite pas à se lancer dans une conférence sur la problématique du temps dans l'esthétique du romantisme, qu'il ne pourra d'ailleurs mener à son terme en raison d'un saignement de nez – il y a une justice tout de même.
Les références à la culture et la littérature Russe, souvent obscures, ne manquent pas, et les notes de bas de page explicatives sont légion.
Heureusement, pour nous éviter une surchauffe neuronale, les apparitions de Katia nous ramènent régulièrement à un niveau se situant nettement plus au ras des pâquerettes.
La construction m'a également quelque peu perturbé, ayant eu du mal par moments à suivre le fil chronologique du récit, dérouté par les retours en arrière peu évidents à situer dans le temps qui jalonnent le texte.

Et malgré tout, il y a dans ce roman une saveur particulière qui m'a fait beaucoup apprécier cette lecture. Je me suis laissé prendre par l'originalité de cette oeuvre singulière, par l'écriture dynamique de l'auteur, et par un attachant antihéros qui cherche des réponses à d'innombrables questions existentielles, et voit des pélicans partout.

Petit détail qui a son importance : la présentation du livre est très agréable.

Merci à babelio et aux Éditions Macha pour cette surprenante découverte.
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Autant l'exprimer d'emblée, les tribulations d'Andreï à la fois physiques, mentales, intellectuelles, et émotionnelles qui sont le sujet, en mode kaléidoscopique de ce récit, m'ont tout à la fois intéressé, agacé, parfois lassé. J'ai perdu le fil assez souvent notamment pendant la deuxième partie consacrée à la vie professionnelle d' Andreï, professeur de littérature à Saint-Pétersbourg, dans une ambiance bien légitimement russe ! matinée de débats qui m'ont paru souvent ésotériques, énigmatiques voire abscons. Ceci a été aggravé , je vous le concède, par ma faible connaissance de la littérature russe contemporaine.
Le paradoxe de cette oeuvre, et aussi sa qualité, réside dans le fait que l'auteur ne laisse jamais longtemps, son lecteur fut il non initié, se perdre dans un abîme de perplexité. J'ai eu en ce qui me concerne l'impression d'être dans un labyrinthe heureusement équipé d'un solide fil d'Ariane ! ou d'être un spectateur regardant un film, dépourvu de plan de coupe, contenant de rares indices permettant de prévoir le plan suivant auquel se raccrocher lorsque l'attention vagabonde, ce qui n'empêche que ce spectateur reste envers et contre tout éveillé et en tension jusqu'à la fin !
A l'image de la vie en zigzag d'Andreï, il ne semble pas avoir ou se donner d'objectif précis, il n'a visiblement pas non plus l'intention de mettre ses oreilles dans le sens du vent. Il reste avec constance idéaliste, sans destination révélée, dans un monde résolument matérialiste, dirigé sans contre-pouvoir clairement établi par l'argent-roi, qui règne grâce à l'individualisme absolu la dévotion au sexe sans lendemain, et s'entretient à peu de frais, au fond par quelques oasis éphémères de paradis artificiels, impropres à produire de la joie durable. En bref, voici illustrée la condition humaine par l'image du pélican maladroit, empêtré, sur terre et pourtant équipé pour le sublime, une fois qu'il a aura réussi à décoller, cette image reviendra à plusieurs reprises dans le récit, fort génialement intitulé "Il est interdit de nourrir les pélicans !
J'ai particulièrement apprécié la description des villes, qui deviennent de véritables personnages du livre : principalement Londres, Venise, Saint-Pétersbourg, Paris. L'âme des peuples qui les habitent est subtilement dépeinte. Les personnes que rencontre et qui nourrissent les pensées ou la vie d'Andreï, notamment Katia, ses professeurs, ses collègues, ses amis sont croquées avec réalisme, souvent avec humour et nous sont rendues vivants, nous avons plaisir à les croiser et recroiser au fil du récit. L'imprégnation continue du lecteur dans la « tête » d'Andreï est également structurellement très habilement construite, et bien écrite.
En conclusion, Andreï Astvatsatourov, nous offre un beau voyage, certes déconcertant, indéniablement original. J'ai trouvé ce voyage à la fois, désespérément optimiste, et fort intéressant par le décentrement qu'il exige de la part du lecteur. J‘ai refermé l'ouvrage en me disant qu'une deuxième lecture me serait nécessaire pour en saisir toutes les nuances.
Je remercie Masse Critique et les Editions Macha pour cette découverte d'un auteur à suivre...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Les hommes ne sont pas des loups les uns pour les autres, ils ne sont pas des bûches sans âme, ni des moines, ni des nonnes, comme le personnage principal de Salinger, ce sont des pélicans : ces oiseaux de mer maladroits aux becs énormes et absurdes. Et il ne faut pas les nourrir, ils ne mangeront pas dans la main.
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Les voyageurs sortaient en groupe...Et tous avaient la même expression ... Une expression de confusion et, en même temps de concentration. Cette expression apparaît dès qu'on entre dans un aéroport et ne disparaît que quand on est arrivé à destination et qu'on monte dans un taxi. Cette concentration confuse naît je pense, de l'étrange sentiment qu'un aéroport inflige dès le comptoir d'enregistrement où on se débarrasse de nos bagages et où on retire sa précieuse carte d'embarquement. Comme si on livrait sa vie à quelqu'un d'autre, comme si quelque chose prenait fin irrémédiablement sans que rien n'est encore commencé et qu'on sache si quelque chose reviendra.
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Les amis nous adorent quand on plonge dans la merde, la mouise et la dèche. Ils accourent immédiatement à la rescousse, comme les tamias Tic et Tac, les soldats du sauvetage. Et plus on a des problèmes, plus on est dans la merde, plus le degré de bienveillance des parents et des amis s’élève.
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Tout est tracé à l’avance, pensais-je, en feuilletant les pages, et les circonstances sont plus fortes que nous . On va là où elles nous poussent, surtout si nous cédons à nos passions, par faiblesse ou par inconscience… l’homme est comme une girouette : il est vide, plat, et va là où souffle le vent.
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Tout ce qui est bon — je l'ai remarqué depuis longtemps — a l'air souvent bête, et tout ce qui est bête, a l'air bon. C'est un fait; (p28)
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