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EAN : 9782749203126
320 pages
Erès (22/05/2004)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Nous assistons à l'émergence d'un individu nouveau, dont les manières d'être, de faire, de ressentir, diffèrent profondément de celles de ses prédécesseurs. La mondialisation de l'économie, la flexibilité généralisée, conjuguées à un bouleversement des technologies de la communication, au triomphe de la logique marchande et à l'éclatement de toutes les limites ayant jusque-là structuré la construction des identités individuelles, se répercutent directement sur ce qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Livre important à lire pour celles et ceux qui souhaite en connaitre davantage sur notre societé actuelle et future. La pluralité des disciplines présentées sont un vrai plus.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
L'"excès" qui caractérise le premier type d'individus (les winners) peut se repérer sur différents registres. Sur celui du mode de jouissance, d'abord, caractérisé par un "toujours plus", comme si l'hypermodernité révélait un "mode aigu de désintrication pulsionnelle", se manifestant dans un "pousse au plaisir", un "pousse à la jouissance", selon l'expression de Paul-Laurent Assoun, une sorte de "devoir de jouissance". Dans ce domaine, la seule loi possible de l'individu, c'est celle de son propre désir. Eugène Enriquez évoque ainsi l'apparition d'individus nouveaux "sans surmoi, sans idéal du Moi (sauf l'argent, le sexe, la sécurité ou la santé), et qui font de leur désir et de leur plaisir le paradigme de leur vie". Sur le registre de ses investissement professionnels, c'est au contraire l'environnement économique qui dicte ses contraintes en exigeant des individus des performances toujours plus grandes, dans un contexte où l'extrême pression du temps les enserre dans un climat d'urgence permanente. Dans le domaine de ses investissements personnels, enfin, un type particulier de conduites est apparu, les conduites dites "à risques", dans lesquelles la recherche des limites ultimes de la résistance corporelle constitue une forme nouvelle de recherche de sens, dans une société devenue précisément sans limites. Dans cette exigence de dépassement personnel, c'est une sorte de transcendance de lui-même que recherche l'individu, transcendance du dieu intérieur qu'il porte en lui et qui semble avoir pris la place du Dieu tout-puissant des religions traditionnelles. Sur tous ces registres, c'est la notion d'excès qui prédomine, un excès recherché ou subi, mais qui colore toutes ces expériences d'une intensité particulière.
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Les deux faces de l'individualisme contemporain

Selon Robert Castel, le type de personnalité que nous qualifions d'"hypermoderne" émergerait dans les années 1970 en Europe occidentale et en Amérique du Nord. Dans la société qui se dessine à partir de ces années-là, société où l'hyperconsommation devient la règle, société flexible, sans frontières et sans limites, société fluide ou "liquide", pour reprendre l'expression de Zygmund Bauman (2000), deux pôles extrêmes se dégagent, deux sortes d'idéaux types. D'un côté, des individus qui vivent dans une sorte d'excès permanent - excès de consommation, mais aussi excès de pressions, de sollicitations, de stress - et qui, en quête de performances toujours plus grandes, se brûlent dans l'hyperactivité tout en se débattant dans un rapport au temps toujours plus contraignant. Ceux-là, qui ressemblent par certains aspects à ces "défoncés", défonceurs d'eux-mêmes, dont Jean Cournut trace le portrait, correspondent à ce que Vincent de Gaulejac appelle la face "flamboyante" de l'individualisme contemporain. Mais si ceux-là ont pu accéder à l'autonomie et, de ce fait, entrer dans les aventures de la subjectivité", c'est aussi, comme le rappelle Robert Castel, parce qu'ils bénéficient d'un socle de ressources économiques et sociales. Ce qui n'est pas le cas de ceux qui se situent sur le pôle opposé et qui constituent la face négative de l'hypermodernité, des individus qui n'ont jamais bénéficié de supports économiques ou dont les supports se sont effondrés et qui, dès lors, ont connu un parcours d'exclusion ou d'échec. La vacuité de l'existence des seconds s'opposerait ainsi à l'intensité de celle des premiers.
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C'est donc cette personnalité fondamentalement individualiste que nous tentons d'appréhender dans cet ouvrage. Une personnalité qui s'inscrit dans l'univers de la mondialisation économique, de plus en plus dominé par les lois du marché et structuré par un temps mondial qui s'accélère et se compresse. Une personnalité qui évolue dans une société de la satisfaction immédiate et de "l'éclatement des limites", dans laquelle la notion de sens, souvent cantonnée à l'instant et au moment présent, ne semble plus guère trouver d'autre référent commun que celui du "risque partagé". Dans ce contexte, où l'adhésion se fait plus à soi-même qu'à une cause, et où l'individu, devenu avant tout un consommateur, doit aussi lutter pour son existence sociale, on assiste à une recomposition de l'identité personnelle, à la fois renforcée et fragilisée, au renouvellement des profils psychologiques, à l'émergence de nouveaux types de pathologies, à une hyper-compétitivité permanente et à un rapport au temps inédit.
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Pour comprendre l'évolution qui s'est effectuée, on peut opposer, comme le fait Marcel Gauchet (1998), la personnalité contemporaine aux types de personnalités qui l'ont précédée. A la personnalité traditionnelle, correspond aux mondes sociaux d'avant l'individualisme et qui s'était constituée par l'incorporation des normes collectives, aurait ainsi succédé la personnalité moderne, incarnée peu ou prou dans l'individu "classique" des XVIIIe et XIXe siècles, et mettant au premier plan les notions de conscience, de responsabilité et d'intériorisation de ce qui est reçu de la société. La personnalité contemporaine, quant à elle, serait caractérisée par un effacement de cette "structuration par l'appartenance" et se présenterait comme un individu "déconnecté symboliquement et cognitivement du point de vue du tout", et pour lequel "il n'y a plus de sens à se placer au point de vue de l'ensemble".
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Georges Balandier(1994) met l'accent sur le nouveau rapport au temps qui caractérise la surmodernité: "La surmodernité, dit-il, soumet à l'excès. Elle ne cesse de multiplier, de diversifier les formes de l'expérience humaine, de la lancer dans l'inédit en la contraignant à se l'approprier, sans répit. Elle la conduit sur des chemins brouillés où l'espace et le temps ne sont plus définis par des repères familiers, ils deviennent ensemble des générateurs de dépaysement; le moment et son lieu, le hic et nunc, entretiennent une sorte d'alliance dans la discontinuité, au prix d'une fragmentation de la vie, d'une incertitude quant à la définition de soi." Excès, fragmentation, incertitude quand à la définition de soi: ce sont là des notions qui vont baliser notre tentative de comprendre qui sont les individus "hyper-modernes".
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