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EAN : 9782369560630
288 pages
Intervalles éditions (13/04/2018)
4.26/5   37 notes
Résumé :
Au salon de massage de luxe de M. Victor, rue de Courcelles, entre les mains habiles de Waan, les hommes s'abandonnent. Depuis qu'elle est devenue orpheline, Waan est reconnaissante envers M. Victor, un ancien associé de son père, de lui avoir évité la fin tragique de la plupart des filles de sa condition en Thaïlande. Mais toute protection a un prix, que M. Victor n'oublie pas de réclamer entre deux symphonies.
Et si l'écrin somptueux dans lequel elle prati... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Pénétrer l'univers mystérieux des salons de massage.

Sujet audacieux. Que se passe-t-il réellement derrière les portes closes. Quelle est la part de fantasme populaire ? Quelle réalité se cache dans ses arrières chambres du bien-être ?

Portraits de femmes aux destins régis par le désir des hommes.

Très très bien écrit. Une vraie belle découverte pour moi. Un écrivain, un vrai !

Olivier Auroy raconte le parcours de Waan. de la Thailande à Paris. Massage. Prostitution, la ligne est dangereuse. Réelle ?

L'écriture est précise, forte. Elle saisit son lecteur et l'emporte à la suite de Waan face aux hommes. On a parfois mal au coeur pour elle, face à ces brutes. Face à ses désillusions. On tourne les pages, fébrilement, pour connaître la suite.

L'auteur arrive à nous faire pénétrer une intimité, un univers feutré. On a, à chaque instant, l'impression d'être dans un coin de la pièce, témoin privilégié de l'existence de Waan tant l'écrivain s'applique à restituer son univers.

Le sujet pourrait entraîner la lecture dans des rivages douteux. Il n'en est rien. Olivier Auroy s'applique à ne pas être vulgaire, à déranger sans renforts de scabreux. Une réalité ressort. Vraiment.

A la lisière des genres, j'aime cette façon d'écrire à la fois un thriller, un roman d'apprentissage, un portrait de notre drôle d'époque, à travers les frontières et les genres.

Véritable hymne à la femme, ce livre mérite la lumière. Il passionne, enflamme, révolte et intrigue. Comme le font les livres aboutis, réfléchis, où chaque mot est à sa place. Pour créer une histoire, un récit, des personnages vivants, tellement cohérents.

Je découvre Olivier Auroy.

Un roman sensible et passionnant de bout en bout. Un véritable hymne à la femme où l'homme peut être bien triste, bien trivial. Bien décevant.

Lien : https://labibliothequedejuju..
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« Aussi loin que Waan se souvienne, les hommes étaient toujours entrés en elle par effraction. le premier avait été l'once Sin. Elle venait d'avoir treize ans. »
Ainsi commence ce roman.
Un début qui interpelle, qui percute. le ton est donné.
Suivent des pages intenses qui questionnent et donnent une folle envie de continuer pour savoir, pour comprendre.
De page en page, de lieu en lieu, d'année en année, la vie de Waan se déroule.
De Chiang RaÏ en Thaïlande à Paris, cette jeune et belle eurasienne se retrouve dans le salon de massage de Mr Victor, un associé de son père qui était vendeur de rubis.
Et de nouvelles questions fusent entraînant cette avidité à continuer la lecture.
Chaque personnage a sa place privilégiée.
Chaque endroit est parfaitement décrit. C'est tellement visuel qu'on a l'impression d'être là, de voir de nos yeux.
Une première partie très réussie qui met en place les personnages et les lieux.

Puis à partir du salon de massage parisien où exercent Waan, Leïla et Katia, se pose la question de la prostitution. Pourquoi ? Comment en arrive-t-on là ?
Tout en ne dissimulant rien de la prostitution, rien de vulgaire ou de trivial n'apparaît.
C'est un véritable plaidoyer pour les femmes victimes des hommes qui les exploitent sexuellement. Prostitution en général tourisme sexuel en particulier.
La limite est infime entre masseuse et masseuse/prostituée.
La progression des chapitres suivants est sans faille.
Quand se dévoile la véritable personnalité de MrVictor, ça devient une véritable enquête policière.

Avec une documentation sérieuse, un vocabulaire choisi, une construction très cohérente, une imagination débordante, une grande sensibilité, Olivier Auroy nous offre un superbe roman dont on regrette qu'il se termine déjà. On en aurait bien repris quelques pages.
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Titre : L'amour propre
Auteur : Olivier Auroy
Editeur : Intervalles
Année : 2018
Résumé : Waan est masseuse dans un institut de massage sélect au coeur d'un quartier chic de la capitale. Née d'un père français et d'une mère thaïlandaise la jeune métisse vit sous le joug de monsieur Victor, un homme mystérieux dont le passé trouble est intimement lié à celui de la jeune fille. Depuis quelques temps Waan se pose des questions et ses souvenirs d'enfance refluent. Et si Mr Victor n'était pas son protecteur mais son bourreau ? Et si la disparition brutale de son père n'était pas un accident ?
Mon humble avis : Je ne connaissais pas Olivier Auroy avant de découvrir ce texte que l'auteur a eu la gentillesse de me faire parvenir sur mon île de l'autre côté de la planète. Je profite du reste de ces quelques lignes pour remercier les auteurs qui chaque semaine me font confiance et bravent des frais d'envois exorbitants pour me faire parvenir leurs oeuvres, merci à vous encore une fois, merci pour votre opiniâtreté et votre passion. Mais revenons à l'amour propre, un thriller qui fut une jolie surprise et dont je garde un excellent souvenir de lecture. Si l'intrigue n'a rien d'original le texte d'Auroy est écrit de main de maître avec une construction sérieuse, un vrai soucis du détail et une plume fluide et élégante. Dès les premières pages le lecteur est happé par une ambiance mystérieuse et l'auteur parvient à maitriser à la perfection l'équilibre entre la précision, parfois la rudesse du propos et la langueur sensuelle propre au salon de massage où exerce l'héroïne. Waan est un beau personnage, à la fois forte et fragile, l'un de ces personnages qui force l'admiration et pousse le lecteur à revenir au texte avec un plaisir certain. Vous l'aurez compris j'ai bien aimé l'amour propre, j'ai adoré la partie thaïlandaise, les flash-backs et la dernière partie plus trépidante avec une fin qui laisse libre cours à l'imagination du lecteur. Si le roman est réussi c'est aussi grâce aux histoires secondaires, au soin apporté par l'auteur pour que chacun des personnages ait une histoire propre, souvent lourde et chaotique, c'est là l'un des talents indéniable d'Auroy. de plus L'amour propre traite de sujets graves ( prostitution, domination, destins brisés, désir, condition de la femme) sans pathos, avec une acuité rare tout en conservant un suspens propre à ce type de littérature. C'est fort, malin, brillant bref c'est une jolie réussite et un excellent thriller que voilà !
J'achète ? : Oui sans aucun doute. Un texte addictif, dépaysant, dur parfois mais plein de mystère, peuplé de personnages passionnants et d'un suspens intense. Que demander de plus pour un thriller ?

Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Waan, le personnage principal, est une jeune eurasienne, née d'une mère thaïlandaise et d'un père français. Ce dernier est mort quand la jeune femme était à peine adolescente. Maintenant, elle vit en France et est masseuse dans un salon, dirigé par un certain M. Victor. C'est lui qui aurait sorti notre héroïne de la misère et de la prostitution car la mort de son père a conduit sa famille à la ruine. Ruine financière, ruine sociale, ruine sentimentale. La pauvre, après avoir été violée à treize ans par son oncle, n'avait d'autre choix que de vivre en étant masseuse mais pas comme ici à Paris, plutôt comme on peut l'imaginer dans un pays réputé pour le tourisme sexuel… En dehors des masseuses et de certains clients réguliers, Waan qui tentait pourtant de travailler avec un pseudonyme, reçoit Mathieu, un nouveau client qui la trouble plus qu'elle ne voudrait. Elle ne sait rien sur lui mais cet homme semble avoir de la ressource, est un grand voyageur et laisse penser qu'il en connait un rayon sur la Thaïlande, les Français qui y vivaient, dont un certain Victor, un autre diplomate à l'époque devenu ministre et client de Waan et peut-être aussi les liens que ces personnages entretenaient avec son père…

Le hasard des sélections des opérations Masse Critique est parfois heureux. C'est le cas avec ce roman qui met en lumière une jeune femme, Waan mais ne néglige pas pour autant le reste des personnages. le style est limpide, les mots sont simples, l'histoire est fluide, rythmée. le mystère s'effeuille peu à peu, par petite touche. On ne s'ennuie pas pendant cette lecture même si nous ne sommes pas dans un tempo endiablé. On vit l'évolution avec l'héroïne. A qui faire encore confiance. le milieu qui se cache derrière les salons de massage nous sont révélés par petite touche, les gestes, les huiles essentiels. On en respire presque les fragrances. Soin ou prostitution ? Qu'est donc le désir animal des hommes dans l'intimité d'un salon. Et le trouble d'une femme, surtout la masseuse, qui se sent presque coupable d'aimer. Bref, un bon roman, un très bon roman que je vais reprendre le temps de lire sous le soleil du sud. Ce que je reprocherai sera plutôt technique. C'est vrai que j'ai l'habitude de lire en numérique et que je peux adapter la luminosité de l'écran et la taille des lettres. Ici, les caractères sont un peu petits pour mes yeux fatigués après une journée de travail. J'ai besoin de beaucoup de lumière pour lire sur papier et j'ai trouvé la petite taille des lettres inconfortable pour ma vue. Une édition un peu plus grosse m'aurait aidé. Peut-être que le jour de la sortie de ce livre, il y aura une version numérique car sa parution n'est prévue que le 20 avril et que j'ai aussi eu le privilège de le lire avant.
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Waan. Née en Thaïlande, d'un père français et d'une mère thaïlandaise, la jeune femme, orpheline, est arrivée en France, il y a plusieurs années. Après avoir traversé de nombreuses épreuves et galères, l'eurasienne a été recueillie par un ami de son père, M. Victor.

Waan est désormais masseuse dans le salon parisien très sélect de M. Victor. Elle mène une vie solitaire, dans cet hôtel particulier de la rue de Courcelles. Les règles du salon sont drastiques, les sorties personnelles ne doivent pas dépasser deux heures. Ses seules fréquentations sont Leïla et Katia, les deux autres masseuses et Paul Le serveur du café où elle a ses habitudes matinales. Une vie en semi-liberté. Une liberté surveillée.

Chaque journée passe au rythme des massages dans les chambres rouge, bleue ou verte attribuée par Mme Zhou en fonction du client. Après le travail, elle rejoint sa chambre située à un autre étage de l'immeuble.

Olivier Auroy nous entraîne dans le huis-clos de ce salon de massage. Il explore le passé de Waan, son enfance. le jour où tout a basculé. L'incipit du roman est tranchant, le ton est donné. Aucun répit pour lecteur, on entre directement dans le vif du sujet.

"Aussi loin que Waan se souvienne, les hommes étaient toujours entrés en elle par effraction. le premier avait été l'oncle Sin. Elle venait d'avoir treize ans."

La couverture sombre représente bien l'atmosphère glaçante et écrasante qui est présente du début à la fin du roman. L'ambiance feutrée des chambres est absolument oppressante. Il se dégage une grande solitude et de la détresse dans les portraits de ces trois femmes. Désarroi bien dissimulé derrière les murs et les rideaux des salles de massages. Que se passe-t-il derrière les portes fermées de chaque chambre ? Quelles sont les limites à ne pas franchir pour les clients comme pour les masseuses ?

Dans cette réalité invisible du reste du monde, le comportement des hommes est abject, la femme est seulement un objet de désir et un moyen de l'assouvir. Business. Domination. Tout semble prétexte à la possession. Pour flatter son ego et sentir un homme puissant. Mais dominer ne veut pas dire que l'on maîtrise la situation.

"Elle le savait, oui. Les hommes, aussi influents soient-ils, s'évertuaient à ne pas accepter la crudité des faits. dans la chambre de massage, ils étaient nus, vulnérables, orphelins de leurs privilèges et de leurs décorations. C'est elle qui détenait le pouvoir absolu."

Mais L'Amour propre c'est bien plus que cela, c'est l'histoire de femmes qui n'ont parfois pas le choix pour sauver leur peau. Des femmes qui ont laissé une grande misère derrière elles pour rejoindre un dénuement plus doré, plus acceptable peut-être sur le papier. Dans l'espoir d'être enfin libre. de survivre. de vivre.

"Je voulais être libre, sans attache, sans responsabilité, sans maître. Je me suis fait des illusions. On a toujours un maître, il prend toutes les formes, celle d'un patron, celle d'une famille, celle de l'argent et dans mon cas, celle de l'actualité qui conditionne mon existence. le secret, c'est d'avoir plusieurs maîtres et de ne jamais laisser l'un d'eux prendre le dessus."

L'écriture d'Olivier Auroy est fluide, et percutante. Ses mots ne laissent pas indifférents. Je me suis sentie spectatrice impuissante tout le long de ma lecture. Certains passages m'ont complètement bouleversée. Et si je me suis sentie très souvent mal à l'aise, j'ai tourné les pages, enchaîné les chapitres, pour savoir. Je voulais tout savoir de Waan. Je me suis profondément attachée à cette femme si sensible et discrète, à qui la vie ne fait aucun présent. Et qui pourtant possède un grand instinct de survie et d'envie de vivre pleinement.

L'Amour propre, c'est un roman noir, qui dissèque la face cachée et énigmatique des salons de massage privés, qui explore la cruauté des hommes face à des femmes que la vie n'a pas épargnées. Mais ce livre c'est surtout celui de l'espoir, de s'en sortir, de s'en aller vers un monde meilleur et juste. de se défaire de son destin de misère.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Je voulais être libre, sans attache, sans responsabilité, sans maître. Je me suis fait des illusions. On a toujours un maître, il prend toutes les formes, celle d'un patron, celle d'une famille, celle de l'argent et dans mon cas, celle de l'actualité qui conditionne mon existence. Le secret, c'est d'avoir plusieurs maîtres et de ne jamais laisser l'un d'eux prendre le dessus.
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Le tout Chiang Rai occupait les tribunes, des paysans aux sandales usées et à la peau si burinée qu’on ne pouvait déterminer leur âge avec certitude, des marchands arrogants qui fumaient des cigares importés, des policiers en civil que tout le monde avait reconnus, des chauffeurs de taxi qui s’étaient jurés d’arrêter ce métier si la chance leur souriait, des escrocs de passage qui trouveraient bien une occasion d’embobiner les plus idiots.
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Ce serait donc le moment de vérité. C'est ainsi que l'appelait Leïla dans une autre de ses théories iconoclastes. Selon elle, notre vie se résume à de rares moments de vérité, à des choix cruciaux, à des impulsions qui peuvent nous faire basculer dans une situation ou dans une autre, pour le meilleur ou pour le pire. Ces moments de vérité déterminent le cours de notre existence.
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A quelques rares exceptions près, elle ne massait plus que des gentlemen. Mais c’était quoi au juste un gentleman ? Un goujat qui a décidé d’être patient ?
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Son père lui avait conté l'histoire de ce crocodile qui invite une fillette à monter sur son dos pour traverser une rivière agitée. Elle ne se méfie pas, elle accepte, parce que le grand nombre de ses dents prédispose l'animal à sourire largement et donc, pense-t-elle, à la gentillesse. A mi-parcours, le crocodile opère une pirouette et la fillette noie avant d'être dévorée.
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