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EAN : 9782940358816
107 pages
Héros-limite (11/10/2012)
4.6/5   5 notes
Résumé :
4ème de couverture :


Venus au monde sans visa
aucune excuse
nous autres sommes toujours
suspects

Je hisse un mouchoir blanc
sur le belvédère
en tous sens

espérant
un visa vers l'amour
des germes dans la foi verte.

Il se pourrait même
qu'il y ait un printemps
Que lire après Sans visa : Tout peut servir de motif et autres prosesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce superbe volume de poésie est traduit de l'allemand par Eva Antonnikov et comporte en couverture une gravure (1940) du Hongrois Ámos Imre.

Simplicité lumineuse d'une plume sensible, des poèmes aux couleurs de l'exil, aux cris retenus, mais forts du désir de vivre : « Enferme-nous/Seigneur/dans la paix » (p. 39). Des motifs bibliques ou issus de la tradition juive sont très présents dans les poèmes.

Des poèmes éloges aussi, à Paul Celan (p. 23), à Heinrich Heine (p. 24), à Bobrowski Johannes (p. 25), à Pablo Neruda (p. 26), à Czernowitz, sa ville natale (p. 89 -103).

Dans le texte « Tout peut servir de motif » Rose s'interroge : « Pourquoi j'écris ? » (p. 92). Si au début la réponse est « parce que les mots me dictent : écris-nous. », la fin est empreinte du doute de la consolation : « Pourquoi j'écris ? Je ne sais pas » (p. 97).

La poétesse entend se construire un véritable « Temple de papier » (p. 61) :

Seuls quelques mots
sont restés
mots étrangers
Ailes Amour Calme

Je les écris
sur le mur du temple
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Czernowitz 1941. Les nazis occupèrent la ville, y restèrent jusqu’au printemps 1944. Ghetto, misère, horreur, convoi de mort. En ces années-là, nous, les amis, nous retrouvions parfois en cachette, souvent au péril de notre vie, pour lire des poèmes. Face à la réalité insupportable, il y avait deux attitudes : ou bien on s’abandonnait au désespoir, ou bien on s’évadait dans une réalité autre, spirituelle. Nous les Juifs, condamnés à mort, avions un besoin éperdu de consolation. Et tandis que nous attendions la mort, certains d’entre nous vivaient dans les trames de rêves–foyer traumatique pour nous qui étions sans patrie. Écrire signifiait vivre. Survivre.
(p. 95)
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Pourquoi j’écris ? Peut-être parce que je suis venue au monde à Czernowitz, parce que le monde est venu à moi à Czernowitz. Ce paysage si particulier. Ces personnes si particulières. L’air était gorgé de contes et de légendes, on les absorbait en respirant. Czernowitz, la quadrilingue, était une ville des muses abritant de nombreux artistes, poètes, amateurs d’art, de littérature et de philosophie. La ville d’adoption du magnifique fabuliste yiddish Elieser Steinberg. Elle a vu naître Itzik Manger, le plus éminent poète yiddish, ainsi que deux générations de poètes germanophones. Le cadet parmi eux et le plus important était Paul Celan, l’aîné était Alfred Margul–Sperber, mort à Bucarest en 1968 à l’âge de soixante-neuf ans, un poète et traducteur vénéré tant en Roumanie qu’en RDA. C’est lui qui me découvrit et qui compila premier livre de poésie publié en 1939 à Czernowitz sous le titre « L’Arc-en-ciel ».
(p. 93)
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La nuit darde ses innombrables yeux sur moi. Ai-je dit des yeux ? Des flèches, plutôt. Elles foncent sur moi en sifflant, se plantent dans ma peau. Qui donc aimerait être dans ma peau? En vain, je m'efforce à longueur de nuit de les ôter, de les jeter par-dessus bord. Le matin, je me retrouve bordée par un tas d'éclats de pensée et je m'étonne d'avoir pu sauver ma peau.
(Insomnia I, in Tout peut servir de motif et autres proses)
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À dix-sept ans je commençai à consigner notes, idées et vers dans un journal. Bientôt j’eus la conviction que la poésie était mon élément vital. Pendant des années, j’écrivis de poèmes, de la prose poétique, des textes rythmés, quelques contes aussi. J’en confiai certains au tiroir, le reste fut offert à la corbeille à papier. De nombreux poètes et écrivains ont compté pour moi, mais c’est Hölderlin et Kafka qui m’ont communiqué les impulsions les plus durables.
(p. 94)
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Le Prut parle allemand yiddish ruthénien roumain
polonais et russe.

Couleurs de peuple couleurs de langues condensées
sous forme de sculptures et de poésie : sculptures dynamiques
de Reder grandes visions de Celan chants yiddish de Manger.

(p. 91, extrait de « Czernowitz III »)
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