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EAN : 9782330061937
185 pages
Actes Sud (06/01/2016)
3.62/5   25 notes
Résumé :
Dans ces quinze brefs essais dont la plupart ont été publiés en revues ou dans des ouvrages collectifs, Paul Auster visite quelques figures de son panthéon littéraire (de Georges Perec, Jacques Dupin, André du Bouchet ou Alain Robbe-Grillet à Samuel Beckett, George Oppen, Edgar Allan Poe, Joe Brainard mais aussi, de manière moins attendue, son ami le cinéaste Jim Jarmusch) et évoque ses rencontres tant livresques que réelles avec ces créateurs aimés tout en interrog... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Résultat d'une flânerie impromptue à Mémoire7 [Clamart] où je cherchais un ouvrage précis mais absent des rayonnages, "Rien que des mots" d'Adeline Fleury. Je me suis "repliée" sur le choix de ce volume d'articles, d'interviews, et d'essais littéraires; Ce dont je me félicite, car on y découvre les enthousiasmes littéraires et poétiques de Paul Auster... J'ai ainsi fait des découvertes totales
en poésie dont Georges Oppen, "figure titulaire de la poésie américaine",
Jacques Dupin, poète et directeur des publications de la Galerie Maeght... sans omettre une admiration sans borne pour l'écriture de George Perec.

Un long interview sur son travail d'écriture, ses auteurs de prédilection,ses exigences, sa passion pour le roman, après s'être essayé à la poésie durant plusieurs années; dans ces chroniques il narre aussi son travail d'écriture au service du 7ème Art...

Un recueil passionnant où on sent l'authenticité et le caractère exigeant de
Paul Auster pour son rôle de romancier...qui nous livre également ses réflexions sur la création artistique..

"En d'autres termes, l'art est inutile-du moins lorsqu'on le compare, disons, au travail d'un plombier, d'un médecin ou d'un ingénieur ferroviaire. Mais l'inutilité est-elle chose mauvaise ? L'absence de finalité pratique signifie-t-elle que les livres, les tableaux et les quatuors à cordes ne sont qu'une perte de temps ? Nombre de gens le pensent. A qui j'objecterais que c'est l'inutilité même de l'art qui lui confère sa valeur- et que la création artistique est ce qui nous distingue de toutes les autres créatures qui vivent sur cette planète, étant, par essence, ce qui nous définit en tant qu'êtres humains. réaliser quelque chose pour le simple plaisir, pour la beauté du geste. (p. 174)

J'avoue méconnaître l'oeuvre prolifique de Paul Auster , en dépit de plusieurs tentatives pour me plonger dans son univers. Je souhaite tenter à nouveau, en ayant cette fois à l'esprit son admiration pour un écrivain qui se trouve aussi dans mon Panthéon personnel: Nathaniel Hawthorne, l'auteur de la bouleversante "Lettre écarlate"...

J'achève cette modeste chronique par deux extraits de l'auteur concernant
le roman, l'extraordinaire magie de l'univers de la fiction...ainsi que notre besoin vital , irrésistible pour les histoires...encore et toujours...

"Contrairement à ce que beaucoup de gens veulent croire, le roman est en pleine forme en ce moment, aussi vivant et vigoureux que jamais. C'est une forme inépuisable et peu importe ce qu'affirment les pessimistes, il ne disparaîtra jamais.


MW :Comment pouvez-vous en être aussi sûr ?

PA : Parce qu'un roman est le seul endroit sur cette planète où deux inconnus peuvent se rencontrer dans une intimité absolue. L'écrivain et le lecteur fabriquent ensemble le livre. Aucun autre art ne peut réussir cela. Aucun autre art ne peut saisir l'essence fondamentale de l'existence humaine." (p. 112)

"Nous vieillissons, mais nous ne changeons pas. Nous devenons plus sophistiqués mais au fond nous ressemblons encore à celui ou à celle que nous étions enfant, avide de connaître l'histoire suivante, et la suivante encore et encore la suivante." (p. 175)




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La Pipe d'Oppen de Paul Auster
Quatorze textes en hommage à des hommes qui l'ont marqué soit en les rencontrant soit en les lisant
George Oppen est un poète américain avec lequel Paul Auster, qui habitait en France dans le Var à cette époque, a correspondu depuis 1973. Ils ne se rencontrèrent qu'au printemps 1976. le poète fumait une pipe en maïs, de ces pipes à un ou deux dollars, des pipes du peuple.
Hawthorne écrivit en 1851 un de ses textes les moins connus, »Vingt jours avec Julian et Petit lapin, selon papa », une chronique familiale un jour d'absence de sa femme, version moderne du conte populaire du fermier et la fermière qui échangent leur rôle pendant une journée. Évocation de l'amitié avec Hermann Melville qui lui dédicacera son Moby Dick.
Joe Brainard et son livre I Remember, véritable machine à souvenirs, dont Perec s'est inspiré pour son »Je me souviens ».
Jim Jarmush et son film Night On Earth.
Columbia 1968 et la guerre du Vietnam.
Paul Auster interviewé par Michael Wood.
Extrait de notes de Paul Auster pour une conférence sur la poésie française et américaine et plus particulièrement Edgar Poe.
Portrait de Georges Perec.
Anecdotes d'une soirée avec Jacques Dupin et sa femme qui hébergeront Paul Auster en difficulté financière fin 1971/1972.
Amitié par André du Bouchet et sa femme, admirateurs de George Oppen.
Échange épistolaire avec Beckett et déjeuner avec lui à la Closerie des Lilas en 1973.
Rencontre avec Robbe-Grillet qu'il admirait en 1988 à Hambourg .
Ce sont des fragments de discours, des souvenirs partiels de rencontres ou de soirées, des amitiés au fil des années, des textes disparates pas toujours passionnants mais éclairants sur les influences qu'ont eu beaucoup d'écrivains mais surtout de poètes sur l'écriture de Paul Auster.
Intéressant certes mais plutôt réservé à ceux qui sont fans d'Auster. On découvre les auteurs qui l'ont influencé et des morceaux de sa vie notamment ses quelques années passées en France.
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La plume de Paul Auster possède un rythme et une musicalité qui m'enchante à chaque lecture.

Et la magie opère tout particulièrement lorsqu'il disserte sur la littérature, les écrivains qu'il aime ou qu'il a rencontrés, les expériences personnelles et l'écriture.

Grâce à lui, et à ce regroupement de 14 textes, je viens de découvrir les poètes et écrivains George Oppen, Joe Brainard, Jacques Dupin, André du Boucher, plonger dans des souvenirs concernant Beckett, George Perec ou Alain Robbe-Grillet et m'étonner sur les anecdotes concernant Hawthorne comme père ou la mort de d'Edgar Allan Poe.

Mais surtout, je me suis régalée dans ses souvenirs de jeunesse, ses pensées sur la création, la production d'un texte et le mystère de l'écriture.

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Je continue de lire Auster, parce que je l'ai commencé, parce que quelque chose en moi ne l'aime pas, parce que quelque chose en moi est lui, parce que je trouve que son apparente complexité est pure évidence, parce que je suis un gros névrosé qui a parfois besoin d'aller au bout de mes vices (je n'ai pas encore fini et il n'est pas encore mort)...
Donc, pour ce recueil de textes-ci : j'ai beaucoup aimé La pipe d'Oppen, amusant et touchant. J'ai beaucoup aimé le texte Hawthorne en famille, tant le texte de Hawthorne que les commentaires et ajouts de Polo. le reste est vraiment moins plaisant, moins charnel et moins riche de tout. le teste sur Robbe-Grillet (Bob Grillet) émerge, il retrouve la drôlerie et son hommage est plus charnu (pas charnel, bien que Robbe-Grillet soit connu pour ses frasques à ce niveau, Auster ne parle absolument pas de cela. Charnu, donc.)
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14 textes de Paul Auster : essais, discours, interviews, tous intéressants, mais à mon avis, pas assez développés. Il nous dévoile ses débuts, ses années à Paris et en Provence, ses rencontres, de belles pages sur son écriture. L'impression quand même qu'il a vidé ses fonds de tiroirs pour ne pas se faire oublier en attendant son prochain roman de 1000 pages.
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Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
Cartes postales pour Georges Perec

Lorsque je pense à Georges Perec, le premier mot qui me vient à l'esprit est "plaisir". Je ne connais aucun auteur contemporain dont l'œuvre rende aussi pleinement l'étonnement et le bonheur qui nous submergent lorsque nous lisons pour la première fois un livre qui change notre vie, qui nous confronte aux possibilités infinies de ce que peut être un livre. Tout lecteur passionné en a fait l'expérience. Elle se produit généralement lorsque nous sommes très jeunes et, une fois vécu cet instant, nous comprenons que les livres sont un monde en eux-mêmes- et que ce monde est meilleur et plus riche que tous ceux qu'il nous est arrivé de parcourir. C'est pourquoi nous nous détournons des vanités de l'univers matériel et nous nous mettons à aimer les livres par dessus toutes choses. (p. 133)
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- Comment qualifierez-vous la poésie d'André du Bouchet ?

P.A : (...)Je ressens les mêmes choses quand je lis un poème d'André et quand je regarde une sculpture de Giacometti. Cette idée de la marche, de la figure humaine dans un paysage, seule, avançant à travers l'espace, c'est ça qu'André fait dans ses poèmes, c'est ça que je trouve étrange et émouvant, et différent de tous les autres poètes que j'aie jamais lus (...)
Son œuvre résiste à toutes sortes de réflexions académiques, elle résiste à l'analyse, et c'est là qu'il est très fort en tant qu'artiste. Ce n'est pas bon pour les universités, ça ne marche pas, il n'y a rien à dire ! C'est si évident la poésie, il n'y a pas grand mystère, on absorbe ou on résiste, mais il y a ces deux possibilités et c'est tout, c'est une œuvre d'une grande transparence. (p. 160-161) - entretien téléphonique réalisé en français par Victor Martinez le 29 décembre 2010 et publié dans la revue Europe (livraison juin-juillet 2011)
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Quant à l'état du roman, à l'avenir du roman, je demeure plutôt optimiste. Les chiffres ne comptent pas quand il s'agit de livres - car il n'y a toujours qu'un seul lecteur, chaque fois un seul. Ce qui explique le pouvoir particulier du roman et ce pourquoi, à mon avis, jamais il ne disparaîtra en tant que forme artistique. Tout roman est une collaboration à parts égales entre l'écrivain et le lecteur, et c'est le seul endroit au monde où deux parfaits inconnus peuvent se rencontrer dans la plus grande intimité.


Parler aux inconnus - Extrait du discours de réception du prix Prince des Asturies des Lettres, octobre 2006
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J’ai toujours été attiré par les livres qui se retournent sur eux-même, qui vous montrent l’univers de leur écriture, alors même qu’ils sont en train de vous conduire vers le monde extérieur. Le texte comme héros, pour ainsi dire. Les Hauts de Hurlevent est ce genre de roman. La Lettre écarlate aussi. Leurs cadres sont fictionnels bien entendu mais leurs histoires ont un socle et une crédibilité que je ne trouvais pas dans d’autres romans. Ils partent du principe que l’oeuvre est une illusion - ce que ne font pas des formes plus traditionnelles de narration - et une fois acceptée l’ « irréalité » de l’entreprise, la vérité de l’histoire s’en trouve paradoxalement renforcée.
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Je n'ai écouté les enregistrements qu'une fois - peu de temps après être revenu à New-York. Je me rappelle avoir été surpris d'entendre le pépiement de canaris en arrière-fond. Ils vivaient près de la fenêtre de la cuisine de Georges ( Oppen ) et Mary - et pendant que nous parlions ce jour-là, ils chantaient derrière nous. Sur la bande le bruit était si fort qu'on aurait dit que la discussion se tenait au beau milieu d'une forêt. La cassette est rangée dans un tiroir de mon bureau depuis trois ans et demi. ( ... )
Sur l'étagère, à droite de mon bureau, il y a une gravure réalisée par Mary à l'époque de ma dernière visite - l'oeuvre est petite, pas plus de sept centimètres sur sept. Elle représente quatre petits oiseaux et je la garde à cet endroit comme une sorte de talisman. Chaque fois que je pose les yeux sur elle, je réentends les canaris. Je les entends qui chantent dans le tiroir et, petit à petit, la pièce tout entière de remplit de leur musique.
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