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EAN : 9782747040136
400 pages
Bayard Jeunesse (22/10/2015)
4.14/5   18 notes
Résumé :
TALITHA RUNNING HORSE est différente des autres Indiens lakotas de la réserve : elle est métisse et vit avec son père dans une caravane. Sa mère, une Blanche, les a abandonnés quand elle était petite. Malgré tout, Talitha est heureuse : elle a une amie chère, elle aime dessiner et, surtout, elle est passionnée par les chevaux. Or, les nouveaux voisins de sa tante ont un petit élevage d’Apaloosas. Talitha se prend d’affection pour un poulain, qu’elle baptise Stormy. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Il me semble l'avoir déjà dit, mais Antje Babendererde fait indéniablement partie de mes auteurs préférés, bien qu'elle n'ait écrit que très - trop - peu de livres. Après avoir relu des dizaines de fois Lune indienne et le chant des orques, c'est avec un énorme plaisir que j'ai appris la traduction en français de Talitha Running Horse, et je me le suis procuré dès que j'ai pu. Je dois bien avouer qu'il a patienté bien des mois dans ma pile à lire, puisque j'attendais d'être en vacances pour le lire, afin de le savourer pleinement, mais c'est maintenant chose faite et … que je regrette de l'avoir lu, je n'ai désormais plus aucun roman d'Antje à découvrir et c'est un véritable supplice ! J'espère du fond du coeur que Bayard va continuer la traduction de ses ouvrages, qui sont de véritables perles littéraires !

Talitha a treize ans et vit avec son père au sein de la réserve de Pine Ridge, dans une petite caravane bien délabrée, attendant avec impatience le jour où ils pourront enfin construire une petite maison sur les terres qui leur appartiennent. Malgré la précarité dans laquelle elle évolue et la haine de ses camarades face à son statut de métisse, Talitha ne se considère pas comme malheureuse : elle a un père formidable, une meilleure amie fantastique, un don pour le dessin et une passion pour les chevaux. Aussi, rien ne la rend plus heureuse que d'apprendre que les nouveaux voisins de son horrible tante possèdent des chevaux, qu'ils l'autorisent à venir les voir autant qu'elle le souhaite, et qu'ils acceptent même de lui apprendre à monter. Elle tombe sous le charme d'une pouliche promis à une destinée exceptionnelle selon les croyances lakotas, mais aussi sous celui du Neil, le fils ainé de la famille. Son bonheur est total, jusqu'à ce que leur caravane soit frappée par la foudre et que tous ses rêves se brisent dans l'incendie qui s'ensuit …

Comme la plupart des ouvrages d'Antje Babendererde, ce roman plonge le lecteur au coeur d'une réserve indienne et l'invite à découvrir le quotidien des Lakotas d'aujourd'hui. Une vie en perpétuel équilibre entre les obligations de la vie « moderne » et le respect des coutumes et croyances traditionnelles, une existence rythmée autant par les considérations matérielles que par les exigences spirituelles et morales héritées du passé. Mais ce roman nous montre également que cet héritage ancestral ne se limite pas aux festivités et cérémonies dansantes et joyeuses qui nous viennent à l'esprit lorsque l'on évoque la culture amérindienne : les Lakotas célèbrent aussi les périodes les plus sombres de leur histoire, par de longues processions à cheval sur les pas de leurs ancêtres abattus par les soldats Blancs. Et cette haine des Blancs, cette rancune à l'encontre des chefs pacifiques qui ont préféré la signature d'un accord à la poursuite de la guerre, se transmet, elle aussi, et attise aujourd'hui encore des tensions qui séparent progressivement la tribu. Talitha, bien malgré elle, devint ainsi le souffre-douleur de son école parce que sa mère était une Blanche, elle qui respecte pourtant bien plus les traditions que nombre de ses camarades. Ce roman nous conte la douleur d'un peuple meurtri qui peine à pardonner aux descendants de leurs bourreaux.

Mais ce roman, c'est aussi l'histoire du passage de l'enfance à l'adolescence, cette transition délicate où tous nos repères s'effondrent, où notre corps se transforme, où nos rêves se heurtent à la terrible réalité et où notre sensibilité est mise à rude épreuve. Avec énormément de finesse, de justesse et de délicatesse, Antje Babendererde nous invite à suivre Talitha dans cette étape difficile. Car Talitha a beau être une jeune fille courageuse et débrouillarde, elle n'en reste pas moins une adolescente sensible et innocente, qui se rend compte avec douleur que la vie n'est pas un long fleuve tranquille mais un torrent déchainé, que nos choix ne sont pas sans conséquences et que nos souhaits doivent affronter de nombreux obstacles pour se réaliser. L'adolescence, c'est l'époque des premiers amours, des premiers désirs qu'on ne sait comment exprimer, des premiers élans du coeur qu'on ne sait comment combler. C'est l'époque de toutes les maladresses et de toutes les peines. Comme toujours avec Antje Babendererde, ce roman est une véritable source à émotions : on se réjouit avec Talitha, on est triste face à son chagrin, on espère et on frissonne avec elle. On se sent très proche de Talitha, et c'est un vrai bonheur que d'avoir fait ce bout de chemin en sa compagnie.

En bref, Antje Babendererde nous prouve une fois de plus que la classification « jeunesse » ne rime absolument pas avec « faiblesse », mais plutôt avec « richesse » : bien loin d'être un roman « simpliste » ou « futile », Talitha Running Horse est au contraire une histoire profonde et intense, qui appelle à des réflexions sur le pardon et l'acceptation de la différence, sur l'adolescence et ses désillusions, mais aussi sur l'importance du dialogue dans une famille, sur la responsabilité, sur l'espoir et l'amitié. Un roman que je conseille à tous les amoureux de la culture amérindienne, mais aussi à tous les passionnés de chevaux (je n'en ai pas parlé car ma chronique est déjà assez longue, mais les chevaux ont une place centrale dans ce récit) et à ceux qui aiment les belles histoires d'amour et d'amitié. Un roman que je relirai avec grand plaisir !
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La jeune Talitha vit dans une caravane, au sein d'une réserve avec son père.
La précarité de son existence dans la réserve explique que sa mère soit partie dans son enfance.

Malgré des conditions de vie difficiles, avec son père, Talitha vit heureuse, grâce à son amour pour le dessin et surtout grâce à sa passion pour les chevaux. En effet, elle vient de découvrir un jeune appaloosa parmi les chevaux d'un autre indien de la réserve.
A travers son portrait, apparaît en filigrane la vie des indiens Lakotas d'aujourd'hui et en particulier le lien fort qui les unit à leurs chevaux.
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Si vous ne connaissez pas les romans d'Antje Babendererde, vous manquez de beaux romans sur les cultures amérindiennes. L'auteure est en effet passionnée par les peuples natifs d'Amérique du Nord, principalement des États-Unis, et tous ses romans s'attachent à faire découvrir ces différentes tribus. Ici, nous suivons donc Talitha, une métisse qui n'a pas la vie facile, notamment à cause des problèmes de racisme qu'elle rencontre (sa mère est blanche, son père lakota) mais aussi de sa situation : son père est au chômage et ne vit que de petits boulots et « services ». Sa famille la plus proche, sa tante et son cousin Marlin, se sont détournés des traditions indiennes et se moquent ouvertement de Talitha et de son père, leur rendant la vie dure. Heureusement, Talitha peut compter sur sa meilleure amie et sur sa nouvelles amitié avec les chevaux et la famille Thunderhawk. Bien sûr, tout ne se passera pas comme sur des roulettes et, entre les moments de la vie de tous les jours de Talitha, rythmée par le collège et les fêtes traditionnelles lakotas, et les tensions familiales ou locales, le roman nous emporte dans différentes directions.

Talitha running horse est un beau portrait de jeune fille optimiste, rêveuse et courageuse. J'ai beaucoup aimé cette découverte de la culture lakota, entre les traditions et les histoires qui restent importantes pour chacun et leur conciliation avec la vie actuelle. Roman social assurément, Antje Babendererde n'est cependant pas dans la dénonciation des conditions de vie dans les réserves indiennes – le lecteur se fait cette constatation tout seul – mais plutôt de nous emmener à la rencontre de peuples qui nous sont peu ou pas connus. Tout cela avec les ingrédients d'une bonne histoire : de l'amour, des péripéties, de la tension dramatique, de l'espoir, des déceptions, etc. Un roman bien écrit qui se lit avec beaucoup de plaisir.
Lien : http://bobetjeanmichel.com/2..
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Talitha Running Horse est une Indienne, mais elle n'est pas comme les autres Indiens de sa réserve : elle est Métis, sa mère était une Blanche qui l'a abandonné quand elle était petite.
Talitha est heureuse, elle est passionné par le dessin, et elle adore les chevaux, son plus grand rêve serait d'en avoir un. Un jour, des nouveaux voisins arrivent près de la maison de sa tante. Ce sont des éleveurs de chevaux. Et ils possèdent un élevage d'Apaloosas, une race très rare.
Talitha va tous les jours les voir, et, en secret, elle donne un nom à la petite pouliche. Désormais, pour Talitha, elle s'appellera Stormy.
Talitha tombe également amoureuse de Neil Thunderhawk, le fils des éleveurs.
Mais un jour, la caravane où elle vit avec son père brule, et elle part vivre chez sa tante. Talitha est triste, car tous ses dessins et sa vie sont partis en fumée. Mais elle est aussi heureuse, car ça la rapproche de Neil et Stormy.

Tabitha Running Horse a été un coup de coeur, c'est un très beau livre que je conseille. À lire absolument !!
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Me voici encore dans les lectures indiennes, et encore un beau coup de coeur.
Lu par erreur au départ : j'avais noté dans mon petit carnet de "lal" (liste à lire) trois titres d'Antje Babendererde, et passant en coup de vent à la bibliothèque, j'ai cru qu'il s'agissait d'une trilogie, donc emprunté les trois.
C'est un roman différent, même si on y retrouve la même ambiance des réserves indiennes.
Contrairement à Lune indienne, il s'agit ici d'une héroïne, jeune fille qui se sent tout à fait indienne, puisque née et vivant dans la réserve Lakota. Mais certains ne la considèrent pas ainsi, sa mère ayant le tort d'être une Blanche, et de plus de les avoir abandonnés.
Malgré cela, sa vie à elle est bien ici, aussi dure soit-elle.
Au milieu de plein d'aléas voire de catastrophes de la vie dans la Réserve, elle va au prix de bien des difficultés réaliser son rêve le plus cher : s'occuper de chevaux.

J'ai encore énormément aimé ce roman, qui en plus de tout ce qu'on y rencontre de positif, plaira beaucoup aux amateurs de chevaux, dont il est souvent question au fil des pages (sans que ce soit aucunement ennuyeux pour ceux comme moi qui ne s'y intéressent ni connaissent pas vraiment.)

Il y a un petit côté pédagogique dans ces romans, qu'on ne perçoit pas forcément à la première lecture car c'est très bien intégré dans le texte, mais en lisant ce second roman, j'ai retrouvé quelques thèmes expliqués à nouveau, on sent qu'ils tiennent à coeur à l'auteur (par exemple l'explication du massacre de Wounded Knee, dont j'avoue qu'à part le nom, je n'en savais pas grand chose).

Une bien belle découverte que ces romans, même si on se sent terriblement à la fois en colère et impuissants face aux conditions de vie qu'on impose aux Indiens, surtout à ceux qui tentent désespérément de s'en sortir. Celui-ci est tout de même un peu plus optimiste.

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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Un large chemin passait derrière la maison rouge, puis serpentait dans les collines plantées de pins, dont Pine Ridge, la réserve, tirait son nom. Autrefois, Tante Charlène prétendait qu'au delà des conifères commençait le règne des esprits. Le croyait-elle toujours aujourd'hui, elle qui vénérait désormais le dieu des Blancs et ne voulait plus entendre parler des esprits de notre peuple?
La neige tapissait encore certains coins ombragés, et un vent froid soufflait. Je m'arrêtai et remontai la fermeture éclair de ma veste jusqu'au cou. Le chemin était boueux, recouvert d'empreintes de sabots non ferrés. J'accélérai le pas.
Quelques instants plus tard, j'aperçus le troupeau sur une colline. Je ralentis le pas pour ne pas l'effrayer, et m'approchai de quelques mètres, osant à peine respirer. J'avais déjà eu l'occasion d'observer des appaloosas dans la réserve, mais jamais en aussi grand nombre, ni d'une telle beauté. Un rayon de soleil perça les nuages, faisant briller leurs robes. (p.18)
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Un jour d'été particulièrement chaud, l'année de mes sept ans, elle rassembla ses affaires et les miennes, m'installa dans la voiture, et se mit à rouler. Sur le coup, je crus qu'on partait en voyage, mais, après avoir parcouru de nombreux kilomètres en direction de l'ouest, elle s'arrêta dans une station service.
Elle me laissa seule dans la voiture pour aller téléphoner. Malgré les portes ouvertes, la cabine était trop éloignée pour que je puisse entendre quoi que ce soit, mais je vis qu'elle pleurait et je pris peur. Je me rappelle encore de cette sensation de picotement dans ma nuque.
Finalement, elle me fit descendre et me posa sur un banc avec Mister Lukas, mon ours en peluche. Elle m'acheta une limonade et un beignet, puis m'abandonna sur ces mots:
"Sois bien sage et attends ici que ton père vienne te chercher."

Je mangeais mon gâteau et j'attendis. Longtemps. très longtemps. Je commençais vraiment à m'inquiéter, lorsque Dad arriva enfin et me ramena dans la réserve. Ensuite, on vécut à trois en bonne entente dans la caravane, où désormais plus personne ne se plaignait.
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- Tu as besoin de quelque chose? lui demandai-je.
- je voulais savoir si tu avais envie de m'accompagner chez Tante Charlène? Je vais essayer de remettre en route sa chaudière. (...)
- Je ne sais pas ... répondis-je en me détournant un peu. J'ai des devoirs...

Je n'aimais pas aller chez tante Charlène. Surtout à cause de Marlin, mon cousin, qui me traitant de "sang-mêlé", se moquait de mes yeux verts, de mes cheveux bouclés et de ma mère, une Blanche, qui, comme il aimait souvent le rappeler, nous avait abandonnés, mon père et moi. (...)

Mon père sourit et repoussa son chapeau sur sa nuque; une étincelle brillait dans ses yeux noirs.
- Je sais que tu n'aimes pas beaucoup ta tante et ton cousin, Talitha, mais Charlène a un nouveau voisin, un éleveur de chevaux. ce sont des appaloosas, je les ai aperçus hier soir. Je crois même qu'il y avait un poulain parmi eux. Ca ne te dit rien de les dessiner?

Voilà qui changeait tout! Des appaloosas... de vrais chevaux indiens!
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Ma mère s'installa dans la vieille caravane de mon père, qui habitait avec Emmet, mon grand-père, puis ils se marièrent devant un juge. Au début, ils furent très heureux, mais ma mère se lassa vite de la réserve, et les prairies perdirent tout attrait à ses yeux. Elle eut beau supplier mon père de rentrer en Californie, avec moi, il ne voulut rien entendre. Il aimait trop son pays et il refusait de laisser mon grand-père. Celui-ci était très malade et n'aurait jamais accepté de quitter la terre qui l'avait vu naître.
"Elle est imprégnée du sang de nos ancêtres, disait-il. Elle est gardienne de notre histoire. C'est la patrie de nos esprits, et c'est ici que je veux être enterré."
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J'étais encore petite à l'époque, mais je me souviens très bien des incessantes disputes de mes parents. Mom ne supportait plus de ne pas avoir l'eau courante dans la caravane - Dad en rapportait dans des bidons -, ni les étés secs et brûlants, et les hivers si froids que se rendre aux toilettes - une cabane derrière la caravane -, devenait une expédition polaire. Mais le pire pour elle, c'était le manque d'argent.

(...)

Trois ans après le départ de ma mère, mon grand-père mourût. Je l'aimais très fort, et il me manquait beaucoup. Au début, ma mère me manquait aussi, mais de plus en plus rarement, jusqu'au jour où je cessai complétement de penser à elle.
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