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EAN : 9782020098625
560 pages
Seuil (01/01/1988)
3.67/5   9 notes
Résumé :
Articuler pour notre temps une philosophie qui, quant à la pensé de l’être, ouvre une autre voie que celle de Heidegger (soit celle de mathème plutôt que celle du poème) et, quant à la doctrine du sujet, se tienne au-delà de Lacan : tel est l’enjeu.

Pour ce qui est de l’être, la thèse radicale est que, depuis son origine grecque, c’est la mathématique et elle seule qui en déploie le processus de pensée ; et que, de la mathématique aujourd’hui, le réfé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
On ne peut pas dire de ce travail qu'il manque d'intérêt et de rigueur. Pourtant mon rapport à lui est en demi-teinte. Badiou pose directement la question de l'être par rapport à une lecture qui me semble partielle du Parménide : le problème du multiple. de là il souhaite nous montrer comment la théorie des ensembles accomplit l'ontologie. Mais je ne pense pas que Badiou fasse de l'ontologie générale : je pense que sa réflexion demeure une ontologie des mathématiques. Pourquoi cela ? Car il n'explore le problème de l'être que par rapport à l'appartenance et à l'inclusion, par rapport à la quantité (bien que ça soit plus subtil que ça) et la répartition. Ces deux dernières et les deux premières projetées dans les secondes concernent les mathématiques mais pas l'ontologie générale, ne s'occupant pas de ces lois dans leur mathématisation. Quand il dit par exemple que "l'événement n'est pas" à cause de l'axiome de fondation il oublie que l'être ne se limite pas à sa répartition et à sa multiplicité, et donc à la nécessité d'un ensemble (qu'on pourrait d'ailleurs considérer non-mathématiquement ou purement logiquement, ce qu'a voulu faire Russell en confondant logique et mathématique) : "l'événement" (qui s'auto-appartient selon Badiou, ce que ne pourrait l'être) pourrait par exemple ne pas être pertinent dans un certain cadre quantitatif/limitatif tout en étant (être) dans une qualification non-subsumable par la théorie des ensembles, un cadre dans lequel il est non-mathématiquement (et, pour ainsi dire, plus "immatériel" ou "immatérilisable"), une valeur subjective renvoyant la logique de présentation et de représentation à un autre domaine demeurant pourtant ontologique. Pour moi, donc, Badiou fait une erreur dès son hypothèse de départ mais la tentative est instructive, car le problème du multiple reste un problème philosophique et l'ontologie peut rester analogue aux mathématiques. Il m'apparait simplement que Badiou traite de la réalisabilité mathématique de l'être et non de l'être en tant que tel, au prédicat le plus simple (la théorie des ensembles intervenant surtout dans le développement multi-niveau de l'être mais ce n'est "qu'un" aspect). Bref : il y a une ontologie des mathématiques et une mathématique de l'ontologie sans confusion. L'ouvrage demande une bonne abstraction logico-mathématique.
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Un livre très technique, qui, sous l'approche de la philosophie, de l'ontologie et de la logique mathématique, s'attache à discerner l'être et l'évènement dans la vision contemporaine de l'auteur. Au delà d'un déluge linguistique très technique, la pensée se dirige vers un formalisme de la théorie des ensembles, en utilisant la voie du langage.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Pour Heidegger, la voie poético-naturelle qui laisse-être la présentation comme non-voilement, est l’origine authentique. La voie mathématico-idéelle, qui soustrait la présence et promeut l’évidence, est la clôture métaphysique, le pas premier de l’oubli.

Je propose, non pas un renversement, mais une autre disposition de ces deux voies. J’admets volontiers que la pensée absolument originaire se meut dans la poétique et le laisser-être de l’apparaître. Cela est prouvé par la caractère immémorial du poème et de la poésie, et par sa suture établie, et constante, avec le thème de la nature. Mais cette immémorialité témoigne contre le surgissement événement de la philosophie en Grèce. L’ontologie proprement dite, comme figure native de la philosophie occidentale, n’est pas, et ne saurait être, l’advenue du poème dans sa tentative de nommer, en puissance et en éclat, l’apparaître comme venue-au-jour de l’être, ou non-latence. Cela est beaucoup plus ancien dans le temps, et beaucoup plus multiple dans le site (Chine, Inde, Égypte…). Ce qui constitue l’événement grec et au contraire la deuxième voie, qui pense soustractivement l’être dans le mode d’une pensée idéelle, ou axiomatique. L’invention propre des Grecs est que l’être est dicible dès lors qu’une décision de pensée le soustrait à toute instance de la présence.

Les Grecs n’ont pas inventé le poème. Ils ont bien plutôt interrompu le poème par le mathème. Ce faisant, dans l’exercice de la déduction, qui est fidélité à l’être tel que le vide le nomme, ils ont ouvert la possibilité infinie d’un texte ontologique. (pp. 143-144)
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Aristote laisse ouvert au moins une possibilité : que le vide soit un autre nom pour la matière conçue en tant que telle, spécialement la matière telle qu’elle est le concept de l’être-en-puissance du lourd et du léger. Le vide nommerait alors la cause matérielle du transport, non – comme chez les atomistes – en tant que milieu universel du mouvement local, mais en tant que virtualité ontologique indéterminée immanente au mouvement naturel qui porte le lourd vers le bas et le léger vers le haut. Le vide serait l’in-différence latente de la différenciation naturelle des mouvements, tels qu’ils sont prescrits par l’être qualifié (lourd ou léger) des corps. En ce sens, il y aurait bien un être vide, mais présubstantiel, donc impensable comme tel. (p. 86)
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Le dépit philosophique provient uniquement de ce que, s'il est exact que ce sont les philosophes qui ont formulé la question de l'être, ce ne sont pas eux mais les mathématiciens qui ont effectué la réponse à cette question.
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Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2732687/alain-badiou-memoires-d-outre-politique-1937-1985-recit
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