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EAN : 9782259217507
154 pages
Plon (27/09/2012)
4/5   4 notes
Résumé :
Entre le divin compositeur cristallisé par l'image d'Epinal et le sale gosse génial imaginé par Milos Forman dans le film Amadeus, qui est le vrai Mozart ? Pour tenter de percer le mystère, Olivier Bellamy est allé à sa rencontre au soir de sa courte vie, à Vienne, en 1791, alors qu'il vient tout juste d'achever l'écriture de son opéra La Flûte enchantée. Au cours de sept entretiens passionnants, un être complexe et attachant s'offre à nous en toute liberté. A la fo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« Entretien avec Wolfgang A. Mozart » est un ouvrage très court (140 pages) écrit par Olivier Bellamy, journaliste musical et animateur d'une émission quotidienne sur Radio Classique. Composé de questions fictives (oui, Bellamy n'a jamais rencontré Mozart), articulées en sept chapitres supposés couvrir tous les aspects de la personnalité du musicien, cet ouvrage présente les réponses qu'aurait pu faire Mozart, réponses authentiques puisque extraites des lettres de Wolfgang lui-même, telles que publiées en deux volumes chez Plon en 1928.

Imprimé en septembre 2012 et édité chez Plon, « Entretien avec Wolfgang A. Mozart » intéressera au premier chef les admirateurs de Mozart et tous les passionnés de musique classique, mais aussi celles et ceux qui sont en quête de détails précis sur la vie sociale dans cette Europe du 18ème siècle. Écrit dans un style propre, moderne, simple et fluide, sans répétitions inutiles, cet entretien pourra sembler longuet, et manquer de tonus, l'auteur s'étant contraint au respect de la progression historique des faits (le 1er chapitre commençant en septembre 1791, le dernier chapitre commençant en décembre 1791, quelques jours avant la mort du musicien) et au respect du schéma d'un entretien qui ne met en scène que deux personnes, celui qui pose les questions et celui qui y répond. le lecteur enchainera les chapitres les uns après les autres sans rien en attendre de particulier, sans qu'aucune intrigue ou fait particulier vienne jalonner sa lecture ; du coup, l'addictivité est assez moyenne et on se dit que le livre aurait pu aussi bien comporter quelques chapitres de moins … ou de plus, car il n'est pas certain que toute la personnalité du musicien ait été couverte par les questions du journaliste. Mais, poser d'autres questions, c'était s'exposer à ne pas trouver de réponses authentiques. de la même façon, en rajoutant des personnages (nobles, musiciens, servantes, aubergistes, hommes de la rue …), Olivier Bellamy aurait produit un ouvrage plus accrocheur mais moins authentique.

Le choix a donc été fait, et au final ça n'est pas un mauvais choix. Vous découvrirez la vie à cette époque, les moeurs, les personnalités que Mozart a côtoyées, les évènements singuliers qui ont illustrés les quatre mois couverts par l'ouvrage (les pièces composées, les difficultés rencontrées avec tel ou tel exécutant ou chanteur, etc.) : un documentaire bien fouillé ! Tout ceci constitue le décor de la pièce principale, laquelle met en scène, en divers tableaux, un homme qui ne ressemble pas du tout au personnage vulgaire, débauché et stupide du film de Miloš Forman. Mozart était en fait un homme simple, intelligent, ayant un fort sens de l'honneur, un homme tout à fait sur et fier de son génie, de ses compositions et de son goût, un homme très orgueilleux, parfois suffisant mais jamais méprisant, respectueux d'autrui mais exigeant, un homme loyal, acharné dans son travail, très entier pour ne pas dire impardonnable dans son domaine (celui de la musique), un homme dépensant sans compter, mauvais gestionnaire, pour ne pas dire naïf question argent, un homme cherchant toujours à plaire, entier, impulsif, ne ménageant pas sa santé, inquiet et continuellement soucieux, un catholique pratiquant, peiné par les coups bas que lui portaient les copistes mais aussi ses concurrents et ses ennemis, un homme résigné devant les aléas de la vie, se forçant à paraître d'un naturel enjoué, aimant par dessus tout sa femme, ses enfants et ses vrais amis mais seul jusqu'au bout, face à lui-même et à sa musique.

Pour cette agréable plongée dans les coulisses de l'histoire, je mets 4 étoiles.
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Comment découvrir Mozart comme si l'on avait déjeuné avec lui. Entretiens fictifs entre Olivier Bellamy et Mozart. Inutile de dire que, bien que répondant à des questions fictives, le moindre mot de Mozart est réel. Travail de recherche impeccable.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
page 67 [...] Olivier Bellamy - Après l'Italie, bien qu'étant toujours musicien de la cour de Salzbourg, vous avez tenté de trouver un poste à Munich. Mais cela n'a pas marché. Pourquoi ?
Wolfgang Amadeus Mozart - J'ai voulu m'entretenir avec le comte de Seeau. Mes cheveux étaient dans un tel désordre que je n'ai pu m'y rendre avant dix heures et demie. Quand j'arrivai, j'appris qu'il était parti pour la chasse. Le lendemain, je l'ai croisé aux portes de la ville. Il a été très aimable et m'a conseillé de demander directement audience à Son Altesse, le prince électeur, ou d'exposer mon affaire par écrit. Je le suppliai de tenir tout ceci secret : il me le promit. Quand je lui dis qu'ici il manquait vraiment un compositeur sérieux, il repartit : "Je le sais bien !" Je l'ai revu ensuite. Il était beaucoup plus grave et pas si naturel que la première fois. Il m'a dit avoir causé avec le prince électeur qui lui a dit :"A présent, c'est encore trop tôt. Qu'il parte, qu'il voyage en Italie, qu'il se rende célèbre !".

O.B. - C'est idiot : vous étiez déjà célèbre et vous vous étiez fait un nom en Italie.
W.A.M. - Nous y voila ! Quel effroyable engouement pour l'Italie ont la plupart de ces grands seigneurs ! Je me plaisais à Munich. En y restant un an ou deux, j'aurais pu me faire certainement honneur et profit par mon travail et j'aurais finalement été recherché par la Cour au lieu de la rechercher moi-même.

O.B. - Pourquoi n'êtes-vous pas resté à Munich ?
W.A.M. - Mon ami M. Albert (Franz Joseph Albert, propriétaire de l'auberge où Mozart a logé et où il s'est mesuré au clavier avec le virtuose Franz Ignaz von Beecke) voulait réunir dix bons amis qui m'auraient versé 1 ducat par mois, soit 10 ducats par mois ou 600 florins par an. Si, de plus, j'avais reçu du comte von Seeau seulement 200 florins, cela aurait fait 800 florins. C'était toujours mieux que Salzbourg où nous vivions avec 504 florins par an. J'ai finalement vu le prince électeur à qui j'ai offert mes services. "Ainsi vous avez tout à fait quitté Salzbourg ? - Salzbourg n'est pas un endroit pour moi, non, certainement. - Mon Dieu, quel jeune homme ! Mais votre père est encore à Salzbourg ? - Oui, Votre Altesse. Il se met humblement à vos pieds. Je suis déjà allé trois fois en Italie, j'ai écrit trois opéras, je suis membre de l'Académie de Bologne [...] - Oui, mon cher enfant ; mais il n'y a pas de vacance en ce moment. J'en suis désolé. - J'assure Votre Altesse que je ferais certainement honneur à Munich. - Oui, mais tout cela ne sert à rien ... Il n'y a pas de vacance." [...]
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