AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791091365345
48 pages
Le Realgar (28/04/2016)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Les photographies sont de Pierre Bergounioux

Enfant de l’après-guerre, Pierre Bergounioux dut très tôt, pour comprendre le monde, mieux l’éprouver peut-être, emprunter la route qui, l’éloignant de la cité natale, Brive, lui permettrait de côtoyer les centres du savoir comme de l’expression littéraire. Distance prise, la plus grande partie d’un temps souvent ingrat consacrée à l’étude, la même route devait pourtant le reconduire avec obstination au lie... >Voir plus
Que lire après En routeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique

Les photos sont tellement réalistes, elles empêchent la rêverie et de toute façon ces paysages sont durs, gris. Ce sont des photos de la campagne profonde et des petites routes qui ménent à la ville.

La route comme un parcours de vie. Au début le village, la foire aux bétails sur la place, une certaine protection contre l'inattendu, l'inconnu, peut être la culture. Puis le temps fait son oeuvre, la place du village est transformée en parking, les enfants vont à l'internat en ville. Les adultes partiront travailler ailleurs.

Alors il y a la route que l'on prend dans un sens puis l'autre selon les congés, pendant des années.

Les villages désertés le sont encore plus à l'ouverture des autoroutes. Les bâtisses abandonnées bordent les routes et autoroutes. le progrès est là, la campagne se meurt.

Un style poétique, peut être désuet pour les plus jeunes mais combien savoureux pour moi.

Un grand merci à Babelio et aux Éditions le Réalgar pour cette pépite
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          320
Mes quelques mots ont très peu de chance d'être entendus. La discrète plaquette, photos et texte ciselés par Pierre Bergounioux, mérite pourtant d'être défendue et lue. Quelques clichés couleur encadrent ce court texte de l'auteur. Il y reprend lancinament les thèmes qui lui sont chers et qui semblent former dans son grand oeuvre, jour après jour, un unique livre. Il y est encore question de l'enfance et de l'âge adulte, de la province fermée aux dehors et de l'ailleurs réceptif aux intelligibles mouvements du monde.


Pierre Bergounioux, pour se faire une idée précise des choses, s'est à l'âge adulte tourné résolument vers la capitale et l'étude. La route qui mène des origines au déracinement, il l'a dans ce livre parcourue de sa belle écriture. Ses photos, ses mots illustrent l'itinéraire. Les horizons des premières pages sont pleins des terres mouvementées, ensauvagées, de l'asphalte détrempé et des places muettes et inutiles de village. Les petites routes qui escaladent les contreforts du plateau de Millevaches permettent à l'auteur de quitter la Haute et solitaire Corrèze natale, puis de traverser « le néant pauvret » de la Creuse et de pénétrer l'Indre prospère et riante. Passé Vierzon, le champ gravitationnel de Paris parait alors modeler implacablement le paysage, c'est la monotone Beauce, la triste précarité des lieux le long de la nationale vingt et la fin du voyage. le ciel bleu des deniers clichés, la pluie sur l'autoroute ne pourront rien changer à l'ennuyeux panorama.


Ces quelques pages sont je crois une excellente introduction au travail abondant, d'inspiration autobiographique – souvent comparé à celui de Claude Simon ou de Pierre Michon – de Pierre Bergounioux.
Commenter  J’apprécie          20
Je trouve que Pierre Bergounioux exprime ce qu'on peut soi-même ressentir lorsqu'on prend la route, en marquant la différence entre le train et la voiture. le train où on peut très vite rester centré sur soi, absorbé dans sa lecture, sans faire attention au paysage qui défile, et donc sans remarquer la transformation des paysages entre le terroir de Brive, encaissé entre ses collines, et la plaine, plus au Nord, avant d'arriver en Ile de France et sa densité urbaine.
Au contraire de la voiture, qui, en plus de prendre plus de temps pour effectuer le même trajet, nécessite qu'on ait l'oeil rivé sur la route et sur le paysage que l'on traverse, ses variations et ses obstacles physiques (montagnes, rivières). le passage de ses obstacles nous fait ressentir la diversité de notre territoire et nous fait parfois même redécouvrir des endroits connus voire fait resurgir des souvenirs… Ce que l'autoroute ne permet plus…

Le récit de ce voyage à travers la France, entre le Limousin et Paris, me fait aussi l'effet de l'expression du passage de l'enfance à la vie adulte ; le naturel, un peu sauvage, de l'enfance, lié au territoire de Brive, vers l'âge adulte, froid, monotone, qui ne laisse pas la place à la rêverie, comme une place de village qui se transforme en parking, un temps où tout va plus vite, comme sur l'autoroute à l'approche de Paris, mais un temps « qui a revêtu la teinte neutre de l'habitude, le visage apaisé de l'évidence ». Comme un voyage initiatique aussi qui nécessite, lorsque l'on prend la route, de traverser des obstacles physiques comme des routes de montagnes en hiver, tels les soubresauts de l'adolescence.

Un récit court mais intense, joliment illustré de photos, simples, presque naïves, de cette route.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il y a trois heures qu'on roule, tendu vers la destination finale, et la vie semble ici, plus qu'ailleurs, baignée d'une lenteur, d'une aménite qu'on croit se rappeler. On a connu tout au début, cette paix de ne rien savoir ni vouloir qui ne soit facile, accessible.
Commenter  J’apprécie          130
On ne percevait pas la distance qui séparait notre existence de celles qu'on menait plus loin. Ou bien on la mesurait et l'avait trouvée si grande qu'on l'avait jugée infranchissable.
Commenter  J’apprécie          80
L'essentiel de ce qui se donne pour la réalité est dépourvu d'attrait, d'intérêt quand il n'est pas déprimant, obscur, exaspérant.
Commenter  J’apprécie          100
Par un étrange renversement, c’est la vie première, le temps d’avant qui ont pris un caractère d’étrangeté.
Commenter  J’apprécie          100
Par un étrange renversement, c'est la vie première, le temps d'avant, qui ont pris un caractère d'étrangeté. Ils me semblent, aujourd'hui, mal concevables tandis que ceux d'après ont revêtu la teinte neutre de l'habitude, le visage apaisé de l'évidence.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Pierre Bergounioux (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Bergounioux
Cette semaine, Augustin Trapenard est allé à la rencontre de Pierre Bergounioux à l'occasion de la sortie en poche de son livre "Le Matin des origines" aux éditions Verdier. Ce merveilleux ouvrage célèbre l'ancrage profond dans ses racines, dans les terres du Quercy entre Lot et Corrèze, où l'auteur a grandi, dans la chaleur de la maison rose et au sein des paysages qui ont façonné son être. Ces souvenirs, imprégnés dans sa mémoire, représentent une part essentielle de son identité qui demeure là-bas. À travers ces pages, Pierre Bergounioux évoque avec justesse le lien puissant que la terre tisse avec nos souvenirs et nos émotions, révélant ainsi le pouvoir des lieux familiers pour donner du sens à notre passé et à nos moments les plus heureux. Il était donc évident qu'Augustin Trapenard se déplace au coeur de cette histoire, sur les contreforts du plateau des Millevaches, dans sa maison de Corrèze pour un retour aux origines de la vie et de l'écriture.
+ Lire la suite
autres livres classés : voyage initiatiqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (7) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage en Italie

Stendhal a écrit "La Chartreuse de ..." ?

Pavie
Padoue
Parme
Piacenza

14 questions
600 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , voyages , voyage en italieCréer un quiz sur ce livre

{* *}