Quand j'ai appris que les enquêtes d'Enola Holmes allaient être adaptées en bande dessinée, j'ai sauté de joie ! Rien d'étonnant à ça, étant donné que je suis une grande fan de la série de Nancy Springer. C'est d'ailleurs une de mes séries favorites en jeunesse. J'ai saisi l'occasion de découvrir le premier tome de l'adaptation grâce à une masse critique BD.
Adapter une oeuvre sous une autre forme que celle d'origine est toujours un pari risqué. Dans le cas d'Enola Holmes, j'ai trouvé que c'était malheureusement un pari perdu... Qui dit adaptation, dit forcément transformation, c'est logique. Après, on adhère, ou on n'adhère pas : d'un lecteur à l'autre, les impressions varient du tout au tout. Personnellement, cette adaptation m'a semblé bien fade comparée au roman. Mon avis est d'autant plus tranché que j'apprécie énormément l'univers des enquêtes d'Enola Holmes et que je ne l'ai pas retrouvé dans la BD.
Le problème est que je n'ai pas du tout adhéré au graphisme ainsi qu'à la colorisation. Quand je dit que je n'ai pas adhéré au graphisme, cela ne veut pas dire que je ne l'ai pas aimé. Bien au contraire, je trouve les dessins à l'aquarelle de
Serena Blasco très beaux, élégants et expressifs. Mais le style de ces dessins, très girly, ne correspondent pas du tout, pour moi, à l'univers du roman.
Même si la série des Enola Holmes est plutôt destiné à un public jeunesse, elle possède tout de même un côté sombre. le personnage même d'Enola, condamnée à fuir et vivre seule pour être libre, témoigne de l'aspect "sérieux" du roman. Nancy Springer décrit aussi avec beaucoup de réalisme la misère des quartiers pauvres de Londres durant l'époque victorienne. Ce réalisme historique est complètement absent de la BD. le décor et les personnages donnent l'impression d'être totalement édulcorés. Les Sherlock et Mycroft de la BD n'ont rien des Sherlock et Mycroft des romans, pas plus qu'Enola, trop enfantine, pas assez rebelle.
En bref, je dirais qu'en lisant cette BD, il ne faut pas s'attendre à une adaptation fidèle de la série originale. Certes, dans ce tome on retrouve bien la même intrigue que dans le premier volume de la série, mais la manière dont elle est traitée est rigoureusement différente. Il s'agit là d'une adaptation résolument jeunesse. Je doute que les fans (adultes) de la série de Nancy Springer apprécieront cette BD, à moins de la lire comme une tout autre histoire, une revisite totale, destinée aux enfants. Malgré tout, je tiens à répéter combien les aquarelles colorées de
Serena Blasco sont élégantes. J'espère redécouvrir cette auteure à travers une histoire bien à elle !
Merci à Babelio et Jungle de m'avoir permis de lire cette BD !