Monnaie d'échange

La critique est parfois cruelle mais elle fait partie du jeu. Je sais que cela peut faire cliché, mais je la crois même indispensable à toute évolution. Si un jour je devenais aussi célèbre que Marc Levy, Stephen King ou autre Steinbeck, alors là peut-être que oui, j’envisagerais de changer mon nom. Pas pour fuir l’appétit carnivore des chroniqueurs de haut rang, mais simplement pour préserver ma tranquillité. Je n’ai jamais couru après la célébrité. Tout ce que j’ai toujours souhaité, c’était vivre ma passion et manger grâce à elle. Aujourd’hui, c’est le cas. Cela me suffit.

Lorsqu’un enseignant vous sanctionnait, une autre série de punitions attendait à la maison ; quand un professeur vous collait une calotte en plein cours, une autre suivait après la classe. Je ne dis pas que c’était bien, mais ça n’a jamais emmené personne sur les sentiers de la délinquance. Aujourd’hui, dès qu’un prof lève la voix, il est traduit en justice, muté, et victime de représailles. Encore heureux que nous ne vivions plus au Moyen-Âge, sinon tous nos enseignants seraient donnés en pitance aux loups.

Nous avons été accueillis comme des princes. Ces héros fréquemment oubliés, apprécient que le devoir de mémoire soit encore honoré par les nouvelles générations. Bien souvent, leurs vies ont été trépidantes et ils aiment replonger dans le passé, réactiver leurs souvenirs l’espace d’un instant. Même si l’âge a tendance à jouer avec les souvenirs, le cerveau sait parfois en garder intact les traces les plus enfouies.

Qu’il est si facile de créer des situations venimeuses à travers les pages d’un bouquin ! Mais quand ce genre de chose vous arrive, vous revenez vite à la réalité, et la trouille devient prépondérante. Vous n’êtes plus qu’un individu lambda désarmé, incapable d’affronter ne serait-ce que l’idée que cette situation puisse vous arriver.

Alors que je me passais le visage sous l’eau, Nathalie est entrée dans la douche. Chacun de ses mouvements était animé par une lassitude gracieuse. L’eau bouillante s’écoulait sur ses courbes, formant de magnifiques ruisseaux scintillants. Une vraie promesse de printemps. Ses doigts glissaient lentement entre ses cheveux épais. Le visage dressé vers le pommeau, elle s’abreuvait de ses chaleurs humides et doucereuses. Sa poitrine se soulevait au rythme d’une respiration silencieuse, et mes yeux se laissaient bercer par la beauté de ses seins. La cambrure de sa chute de reins donnait naissance à de magnifiques collines aussi fermes qu’arrondies. Ses jambes étaient longues et musclées, affinant cette silhouette que je décortiquais avec précision pour la première fois.
Mieux valait pour moi que je pense à autre chose. Chez un homme, l’excitation est rapidement visible. J’aurais vite été démasqué, et le contexte ne se prêtait pas vraiment à ce genre d’écart.