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EAN : 9782258100060
276 pages
Presses de la Cité (04/04/2013)
3.64/5   22 notes
Résumé :
Lyon, novembre 1921. Anthelme Frachont, incarcéré en 1917 à la suite d'une mutinerie, sort de prison. Le commissaire Kolvair semble le seul à guetter sa libération. Celui qui a été son compagnon de tranchée a commis plusieurs crimes en toute impunité. Récidiviste, innocent poilu souffrant d'obésité, schizophrène en guerre contre lui-même : qui est-il ? Seule certitude : Anthelme a tué. Anthelme tuera. La conviction du policier se mue en intime obsession. Des soupçon... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
C'est le troisième roman de cette jeune écrivaine et scénariste (après le sang des Bistanclaques et de mal à personne), que j'ai découverte grâce à Gérard Collard, et à mon avis, le plus abouti.
On y retrouve le commissaire Victor Kolvair, le professeur Hugo Salacan et son brillant assistant Jacques Durieux, Bianca Serragio l'aliéniste féministe, le terrible procureur Rocher et ses ambitions politiques, le légiste homosexuel Damien Badou, l'inspecteur des brigades du Tigre Julien Legone, cinéaste porno à ses moments perdus … dans l'atmosphère de brume glacée et poisseuse d'une nuit sanglante.
Moi, j'adore ces sagas avec des héros que l'on finit par connaître, aimer ou haïr ...
Lyon, novembre 1921. Les séquelles de la Grande Guerre s'imposent aux survivants. le commissaire lui-même y a laissé sa jambe et, pour calmer sa douleur, recourt à la cocaïne. Totalement accro, il cesse quelques minutes de surveiller un jeune suspect, Anthelme Frachant, tout juste libéré de prison après s'être mutiné en 1917 au Chemin des Dames.
Cependant, Kolvair le soupçonne aussi d'avoir découpé en morceaux, sur le champ de bataille, un de ses camarades et de ne pas tarder à récidiver. Peu de temps après son élargissement, le jeune Anthelme apparaît en effet être l'auteur d'un effroyable carnage : trois cadavres atrocement suppliciés sont retrouvés dans la pension de famille où il loge. Les preuves scientifiques sont accablantes, alors que l'auteur des crimes se rend spontanément, en état de démence apparente, à la police.
Toute la question est de savoir si Anthelme simule la folie pour échapper au châtiment ou souffre réellement d'une maladie mentale. le procureur insiste pour le faire déclarer responsable, Bianca Serragio le considère comme schizophrène, obéissant à des voix qui lui imposent ses crimes. Est-ce un syndrôme post traumatique (comme on dirait aujourd'hui) ou était-il malade avant la guerre dans laquelle il s'est volontairement engagé à l'âge de 15 ans ? Est-il susceptible de tuer à nouveau, de se suicider ?
La psychiâtrie est encore balbutiante, comme les analyses de la police scientifique, mais l'on cotoie ici Edmond Locard, père de la théorie de l'échange, également expert en graphologie, ainsi que le suisse Rorschach et ses célèbres tests tout juste publiés. Une documentation sérieuse – en particulier sur le front du Chemin des Dames – étaye le propos et l'actualité - tout le monde se passionne pour le procès Landru à Paris - apprend une foule de notions au lecteur.
C'est une intrigue bien construite en épisodes brefs, un peu foisonnante en digressions cependant savamment orchestrées (chantage, intervention d'un corbeau imitateur, infiltration dans les milieux anarchistes, attentats, recherche médicale …). L'analyse, sombre mais réaliste, des ressorts psychologiques des protagonistes plonge dans l'enfer de ces années de deuil. Les ravages de la guerre sont indélébiles et le resteront encore longtemps.

Un excellent roman qui fournira matière à une excellente série télé – c'est du moins ce que j'espère !

Une petite réserve cependant : pourquoi l'auteure persiste-t-elle à affubler ses personnages de noms ridicules ?
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Troisième volet des aventures de Victor Kolvair, « La nuit, in extremis » peaufine encore la personnalité des personnages que nous suivons depuis le début. Que ce soit le commissaire Kolvair, Hugo Salacan le scientifique et Durieux son assistant, Damien Badou, le légiste ou encore Bianca la psychiatre, chacun dévoile un peu plus ses sentiments, ses passions, sa famille... Même Legone prend de l'épaisseur et se dévoile. Des personnages plus vrais que nature.

Outre l'enquête qui nous replonge dans la Grande Guerre et évoque les traumatismes vécus par les soldats, l'attrait du roman vient aussi des données historiques et scientifiques que l'auteure glisse finement dans son récit. On sent ce roman plus abouti que les premiers, l'intrigue plus fouillée et l'atmosphère rendue avec beaucoup de détails subtils. On croise Edouard Herriot, des anarchistes, on évoque le conflit des Canuts, la découverte de l'insuline, le procès de Landru et les avancées scientifiques d'Edmond Locard. On y parle d'entomologie, d'étude des traces papillaires, d'analyses graphologiques... ainsi que des découvertes en psychanalyse et de l'inférence de celle-ci dans l'étude des comportements criminels, des tests de Rorschach à l'hypnose.

Bref, un excellent roman policier à l'intrigue bien construite et ancrée dans une réalité géographique et historique qui le rend intéressant autant que distrayant. Vivement le prochain.
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Un bon polar historique, avec des thèmes à la fois proches et loins des meurtres commis dans une pension de famille de Lyon.
l'auteur s'intéresse et nous intéresse à la psychiatrie où comment faire la distinction entre meurtrier et coupable circonstancié,
(L' article 64 du Code pénal de 1810 qui impose aux tribunaux de « juger la folie » et de définir la frontière qui sépare le fou du criminel. Pour faire face à cette gageure, droit, médecine et justice réfléchissent ensemble et évoluent tout au long du XIX e siècle.), mais aussi aux horreurs du champs de bataille et des tranchée de la première guerre mondiale, ainsi qu'aux prémices, voir aux balbutiements de la police scientifique.

Troisième tome qui donne envie d'aller lire les deux premiers
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Une nouvelle enquête des ancêtres des experts mérite que je bouscule mes priorités de lecture. Certains livres restent longtemps au fond des piles. Celui-ci est commencé à peine dans mes mains. Les deux premiers tomes, le sang des bistanclaques et de mal à personne étaient tellement bien, que j'aspire très vite à retrouver cette atmosphère si particulière créée par Odile Bouhier, un (gros) brin de modernisme dans l'époque troublée de l'après-guerre. Les 30/40 premières pages resituent les personnages ou permettent à ceux qui ne les connaissent pas encore de savoir qui est qui. Puis l'enquête ou plutôt l'attente de Victor Kolvair démarre. Et je me dois de dire ici que je suis un peu déçu par le début de ce polar. Chaque personnage, que ce soit, Victor Kolvair le commissaire, Bianca Serragio l'alièniste, Hugo Salacan le scientifique, Jacques Durieux son assitant ou encore Damien Badou le légiste, chacun est dans son coin, mène sa vie, son propre travail indépendamment de ses collègues. Ils ne travaillent pas tous sur la même histoire. H. Salacan et D. Badou sont préoccupés par des histoires personnelles, J. Durieux par les anarchistes, B. Serragio frustrée de ne pas voir V. Kolvair et lui-même empêtré dans ses certitudes et ses vieux démons. L'ensemble est un peu décousu, comme si Odile Bouhier avait écrit plusieurs histoires, une par personnage, puis, les avait accolées en un seul livre ensuite. Il manque un lien entre toutes.
Puis, l'histoire et la collaboration démarrent enfin lorsque 3 cadavres sont retrouvés mutilés. Et comme dans les épisodes précédents, Odile Bouhier développe son contexte, la toile de fond de son roman. Elle s'intéresse aux avancées de la médecine des années 20. Bianca Serragio est très en avance et prend en compte les nouvelles théories de médecins étrangers sur l'aliènation, les maladies psychiatriques. Elle s'oppose avec vigueur à ceux qui ne veulent pas évoluer, sûrs de leur savoir. Elle parle de schizophrénie, de paranoïa là où ils ne parlent que de simulation et de "jeux d'acteurs". Pendant ce temps, H. Salacan s'intéresse de près aux travaux de chercheurs canadiens sur l'insuline qui soignerait les diabétiques. C'est la recherche médicale qu'elle soit classique ou psychiatrique qui peut relier les différents acteurs de cette histoire. Les traumatismes de la guerre sont également au coeur de ce livre, tant du côté des meurtriers que des enquêteurs. Toute ce contexte, très bien documenté, donne tout l'intérêt à cette troisième enquête de l'équipe.
Malgré mes réserves (mais peut-être est-ce parce que j'ai un peu trop idéalisé l'équipe Kolvair-Salacan ? ), je n'ai pas boudé mon plaisir de replonger dans le Lyon des années 20. Et puis, je n'ai pas tout dit, le procureur Rocher est toujours aussi antipathique, réactionnaire, et l'inspecteur Legone toujours aussi retors et mauvais. Et il en reste encore à découvrir dans ce troisième tome, mais je laisse un peu de suspense...
Lien : http://lyvres.over-blog.com/
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Enfin je retrouve l'auteure qui m'avait passionée avec "Le sang des bistanclaques" (et déçue avec "De mal à personne").

Me voici de retour à Lyon après la Première Guerre Mondiale, mais Kolvair est introuvable. Il suit son idée.... et trouve son coupable. Ou presque.

Pendant ce temps, le professeur Salacan s'étonne du comportement étrange de son fils.

Et Damien Badou organise son mariage pour masquer son homosexualité, au grand désespoir de sa mère. Julien Legon traque les anarchistes, s'éloignant quelques temps de sa passion du cinéma pornographique.

Sans oublier Bianca, la célèbre aliéniste, qui va devoir défendre la thèse du schizophrène envers et contre tous.

Vous l'aurez compris, les protagonistes principaux reprennent une place centrale dans ce troisième opus, et c'est tant mieux.

L'image que je retiendrai :

Celle du "lit" des Poilus, sorte de sarcophage en grillage sensé empêcher les rats de vous dévorer les pieds pendant votre sommeil. Idéal en hiver car il vous tenait chaud, il devenait vite étouffant en été.
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
1er août 1915, Fontenoy
Anesthésié par les coups de soleil qui, toute la journée, avaient boxé la vallée de l'Aisne et aplati le relief calcaire, le 96e régiment d'infanterie établit son campement provisoire dans le secteur ouest, l'ombre y étant plus franche. Un an qu'ils avaient quitté les moissons la bouche en coeur et la fleur au fusil, certains d'être de retour pour les vendanges, pourtant il avait bien fallu se rendre à l'évidence : la guerre prenait ses aises, elle était bien la seule. (p.11)
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- La vie, c'est comme un film, expliqua Legone. Les déchets, les chutes, les dommages collatéraux...
Il cracha par terre, la morve frôla le visage de Romain.
- ... je les supprime au montage.
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En acceptant qu'Anthèlme Frachant se fasse soigner par Bianca Serraggio les semaines précédant la reconstitution, l'homme de loi donnait un alibi flamboyant à sa prochaine sentence. Elle tomberait comme la nuit. In extremis.
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Vidéo de Odile Bouhier
On ne meurt pas la bouche pleine - Odile Bouhier et Thierry Marx
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