Les enfants des saules, tome 1 : Les descendants

Dans le village Les Grands Saules, Melvin, douze ans, se rend à une école alternative où la manière d'enseigner est moins conventionnel. Il est heureux de la fréquenter cependant, un point le trouble depuis quelques temps : dans les environs, beaucoup d'animaux sont retrouvés souffrants ou morts. Melvin est très affecté par ces incidents, mais qui sontdonc les coupables ? Melvin essaye de comprendre comment ces animaux se retrouvent dans cette condition de souffrance... qui peut être assez horrible pour faire souffrir des êtres vivants ?
Heureusement, il se fait des amis qui semblent posséder des pouvoirs, comme lui. Ensemble, ils vont tout faire pour trouver les coupables et sauver cette nature éprouvée. La magie a une bonne place aussi dans cette enquête entre amis, ils se rendent compte que chacun maitrise un élément naturel (air, feu...) et qu'ils peuvent s'en servir pour combattre. Une belle lecture et une belle prévention contre les dangers que peuvent encourir nos faune et flore, à force d'être maltraitées.
J'ai retrouvé Emilie Moget, la lectrice que j'avais beaucoup apprécié dans Anne : la maison aux pignons verts. J'ai tout particulièrement apprécié sa voix pour Jade (que j'ai identifié comme celle d'Anne dans cette précédente lecture). Elle s'adapte parfaitement aux différents personnages.
Hâte de lire les nouvelles aventures des enfants des saules !

Melvin est fils d'agriculteur, ses parents rencontrent de nombreuses difficultés avec leur exploitation bio. Les factures s'accumulent et des représentants les poussent à revenir à l'agriculture intensive, en particulier à l'élevage de poulets en batterie, mais ils résistent, encouragés par Melvin. Ce dernier a douze ans et va bientôt entrer au collège dans une école alternative qui ne connaît ni note ni classement et vise surtout le développement des élèves. La fin des vacances est assombrie au village par une affaire d'empoisonnement qui touche les animaux sauvages ou domestiques, puis les hommes. Un laboratoire est soupçonné de déverser des produits toxiques dans la rivière locale. A l'école, Melvin découvre de nouveaux camarades, il se lie en particulier avec Jade, une fille qui a subi du harcèlement dans son école précédente à cause de son surpoids. Lors d'un contact fortuit, les deux adolescents sont plongés brièvement dans une étrange vision et c'est ainsi qu'ils découvrent qu'ils sont les dépositaires de pouvoirs magiques en lien avec la terre et l'eau. Trois autres enfants les rejoindront rapidement, liés à l'air, à la lune et au feu. Ils forment une petite bande, apprennent à se connaître et découvrent peu à peu leurs pouvoirs. Ils comprennent rapidement que des ombres menacent la vie du village et qu'ils doivent les combattre.

Les personnages sont très attachants, j'ai particulièrement aimé leur amour des animaux et la manière dont ils en prennent soin. Ils refusent les tentations de la ville, veulent remettre de l'harmonie dans la vie du village. La découverte de leur pouvoir est progressive et ils n'en abusent jamais, ne l'utilisent pas pour eux-mêmes. Les méchants sont vraiment très méchants, mais comme le roman s'adresse à des enfants de dix-douze ans, le côté manichéen est normal. Chloé et ses copines sont les pimbêches de l'école, qui se moquent des autres, comme on en voit trop souvent dans les romans, mais aussi malheureusement dans les cours d'école. Elles sont très crédibles. Inaya est d'abord un personnage ambigu, elle essaie de s'intégrer à la bande de Chloé sans y parvenir et participe aux quolibets, ce qui laissera des traces dans ses futures relations avec Jade qui ne lui fait pas vraiment confiance. J'ai beaucoup apprécié la présence de ce personnage ni noir ni blanc, cela donne de la crédibilité à l'intrigue.

Le fantastique et la magie sont assez discret, autre point que j'ai apprécié, les personnages ne deviennent pas tout à coup des super héros, même s'ils sont la référence de Jade, ils sont surtout des adolescents en quête de leur identité profonde. Il semble que la magie liée aux éléments est un motif très courant dans la littérature de l'imaginaire, mais comme j'en lis peu, c'est nouveau et original pour moi. Les ombres qui menacent le village se sont incarnées dans un laboratoire qui pollue sans vergogne l'environnement et les commerciaux qui font la promotion de l'agriculture intensive. J'aime beaucoup cette interprétation écologique du mal, pour moi bien plus crédible et actuelle qu'un grande bataille sur les terres du Milieu. J'apprécie ce côté soft et actualisé dans les problématiques environnementales. On trouve différents thèmes intéressants et bien développés : la quête d'identité, le harcèlement scolaire et ses conséquences, les valeurs essentielles de la vie et l'amitié.

J'ai beaucoup aimé ce roman que j'ai écouté en audio, lu par Emilie Boguet, une comédienne dont j'ai déjà pu apprécier le talent dans de nombreux livres audio. Sa diction douce et agréable convient à merveille à ce beau roman que je recommande chaleureusement. du reste j'ai enchaîné sur les tomes suivants dans la foulée, ce qui m'arrive très rarement. Là je voulais connaître la suite de ce coup de coeur. Un grand merci à Netgalley et Voolume.

#LesEnfantsdessaulesI #NetGalleyFrance !
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Les saules et moi, c'est une grande histoire d'amour qui a débuté alors que je n'avais que sept ou huit ans. Je fréquentais à cette époque-là un centre équestre merveilleux qui a su calmer en moi la petite sauvageonne asociale pour me transformer en petite cavalière plutôt bien intégrée dans le petit groupe. Et c'est ainsi que chaque samedi, après notre cours et les corvées d'écurie, nous nous égayions joyeusement dans le domaine « sauvage » du centre, pour rejoindre ce que nous appelions alors avec grandiloquence « notre Ile ». Il ne s'agissait ni plus ni moins que l'autre rive du petit ruisseau, que nous traversions à l'aide de l'échelle du directeur (que nous avions « emprunté » en toute « discrétion », persuadés qu'il n'avait rien remarqué, naïfs que nous étions), mais à nos yeux d'enfants, c'était un lieu magique. Une petite clairière entourée de saules, qui nous rendaient « invisibles » aux adultes et nous protégeaient du soleil et de la pluie : que nous les aimions, ces arbres majestueux qui semblaient veiller sur nous ! Autant vous dire que le seul titre de cette saga, Les enfants des Saules, a fait renaitre de jolis souvenirs en moi …

La vie est douce et tranquille, aux Grands Saules … ou peut-être devrait-on plutôt dire qu'elle était douce et tranquille. Car depuis quelques temps, les parents de Melvin sont inquiets : les factures s'accumulent, les inondations, les sécheresses et les maladies se sont succédé, et les « experts » se succèdent pour les convaincre de se remettre à la production intensive qu'ils ont abandonnée au profit d'une agriculture biologique plus respectueuse des sols et des bêtes. le vétérinaire et le médecin du village sont inquiets également : de plus en plus d'animaux, sauvages comme domestiques, et d'habitants sont intoxiqués, empoisonnés, sans qu'ils n'en comprennent l'origine. Et comme si tout cela ne suffisait pas, voici que d'étranges phénomènes se produisent lorsque Melvin au contact d'Inaya et Jade, les deux nouvelles élèves de son école alternative, ou encore de Théo, le fils du terrifiant baron … Des visions les assaillent alors, des plongées dans un ailleurs magique et féérique, mais où rodent des ombres assoiffées de mort. Et tandis que les quatre adolescents se découvrent des aptitudes surprenantes, le sentiment qu'un terrible danger menace les Grands Saules se fait plus étouffant …

On nous présente ce roman comme le « premier tome d'une trilogie fantastique qui mêle avec habileté magie, sensibilisation écologique et quête d'identité » : un programme particulièrement alléchant et un pari quelque peu audacieux … Mais de l'audace, Charlotte Bousquet n'en manque pas ! Et c'est ainsi que le petit lecteur d'aujourd'hui, biberonné aux nuggets industriels et ayant reçu leur premier portable avant même de savoir marcher (j'exagère à peine, bébé-voisin n'a pas encore deux ans et c'est un smartphone qu'il a déballé à Noël), se retrouve catapulté en « grande ruralité », aux côtés d'un adolescent sensible inscrit dans une école alternative sans notes ni classement par ses parents partisans d'une agriculture responsable et respectueuse de l'environnement et des animaux … Melvin n'est pas forcément le genre de héros que les enfants s'attendent à rencontrer de nos jours, eux qui ne jurent que par les gros blockbusters de Marvel ! Melvin, lui, n'aime pas ce genre de films, et de toute façon il n'a pas de télévision chez lui : il préfère lire, et surtout jouer avec son chien ou passer du temps dans les bois. Et la ville, qui fait tant rêver la jeunesse, l'oppresse et lui fait peur.

Clairement, Melvin et ses nouveaux amis (Jade, empotée et hypersensible, Inaya, qui se cache derrière ses grands airs pour cacher sa fragilité, et Théo, terrorisé par la brute qui lui sert de frère ainé) n'ont rien des super-héros modernes … mais ils ont tout du super-héros dont nous avons réellement besoin aujourd'hui. Car ils sont suffisamment lucides pour voir où se cache la plus grande menace qui pèse aujourd'hui sur notre pauvre monde : au coeur même de l'être humain … Car « à la place de son coeur, il n'y a plus que vide et noirceur, une noirceur qui se nourrit de douleur » : la menace, elle se tapit dans toutes nos usines qui déversent leur poison dans l'atmosphère ou les nappes phréatiques, elle se love dans les machines qui abattent des centaines d'arbre chaque jour pour faire place à des monocultures dévastatrices destinées non pas à nourrir l'humanité mais à nourrir les automobiles (alors qu'à côté des enfants crèvent de faim ou de soif), elle se glisse dans l'appât du gain, du rendement, du « toujours plus », de l'argent. Et c'est parce que les quatre ados sont « différents », parce qu'ils ne sont pas entrainés dans cette folie humaine, qu'ils sont capables de la discerner … et tenter de l'arrêter.

Pour le lecteur adulte, déjà contaminé par le défaitisme et le pessimisme, le combat de ces quatre amis semble voué à l'échec … Mais voilà toute la magie de ce récit : faire renaitre en nous l'enfant que nous étions, car les enfants ont cette formidable aptitude à rêver et espérer : aucune cause ne leur semble jamais perdue. « On n'est jamais trop petit pour faire une différence », nous dit Greta Thunberg, et c'est bien ce que raconte cette histoire : tandis que les ténèbres menacent d'engloutir les Grands Saules, tandis que les adultes paniquent et se lamentent, Melvin, Inaya, Théo et Jade s'en vont sans hésiter affronter le danger. Il y a quelque chose de follement palpitant à les voir découvrir leurs pouvoirs, à les voir se rapprocher doucement, s'apprivoiser en quelque sorte tout en apprivoisant cette magie venue de la terre, de l'air, de l'eau et du feu. Il y a quelque chose d'incroyablement émouvant à les voir si déterminés à protéger leur forêt et ses habitants, à les voir risquer leur vie pour sauver celle de deux petits chats innocents, en véritables petits justiciers armés de douceur et d'amitié. Vous n'imaginez même pas à quel point mon coeur s'est emballé par moment, tant ce récit est haletant ! On se laisse vraiment prendre « au jeu » et on vit cette aventure comme si c'était la nôtre …

En bref, vous l'aurez bien compris, je suis vraiment tombée sous le charme de ce début de trilogie ! C'est vraiment une formidable histoire d'amitié qui fait sourire, rêver et trembler : quel plaisir et quel honneur de rencontrer ces quatre adolescents qui cherchent qui ils sont, qui ils veulent devenir, ce qu'ils veulent défendre, ce qu'ils veulent combattre. J'ai aimé leur simplicité, leur fragilité, leur sensibilité : ils sont de véritables petits héros justement parce qu'ils ne sont pas faits pour l'être, parce qu'ils n'ont jamais souhaité l'être. Ils font juste ce qui leur semble juste, bon, bien, vital, essentiel. Ils nous rappellent que les enfants peuvent et doivent faire entendre leur voix, qu'ils sont les héritiers de notre Terre et qu'ils ont droit d'avoir une jolie maison pour l'avenir … Quel monde allons-nous laisser à nos enfants : un monde où il fait bon vivre, ou bien un monde que nous aurons gangréner à force de se fermer aux appels au secours de notre bonne vieille Gaïa qui souffre par notre faute ? Serons-nous aveugles, ou bien suivrons-nous Melvin et ses compagnons dans leur quête pour préserver ce qui peut encore l'être ? Lier magie et écologie était un pari risqué, mais c'est gagné : c'est un roman qui émerveille et qui interpelle …
Lien : http://lesmotsetaientlivres...

J'avais vu passer ce roman à de nombreuses reprises, je l'avais vu en librairie, en bibliothèque, et voir que Netgalley et les éditions Voolume (que je remercie) le proposaient en partenariat m'a fait franchir le pas.
Tout d'abord, je voudrai dire que la lectrice, Emilie Moget, offre une lecture vraiment agréable, expressive, épousant parfaitement un texte qui n'est pas facile. En effet, nous sommes devant un thriller, un thriller pour adolescents, certes, mais un véritable thriller. Certes, il se teinte de fantastique, cela n'ôte rien à la force du texte, et à la violence de ce qu'il dénonce.
Melvin est fils d'agriculteurs, des agriculteurs qui ont des difficultés financières, comme beaucoup d'agriculteurs, et ne veulent pas céder aux sirènes du productivisme sans état d'âme. Leur situation n'est pas simple, équilibrer leurs finances est délicat, et il leur faut bien du courage pour continuer à cultiver selon leurs convictions. Surtout que, peu à peu, la situation dans le village est délétère : des animaux sont retrouvés morts, empoisonnés, que ce soit des animaux sauvages ou des animaux domestiques. La nature (les végétaux) souffrent aussi. Que se passe-t-il ?
Le lecteur le découvrira, au fur et à mesure d'une intrigue bien menée, qui ne cache rien de ce dont les hommes sont capables pour parvenir à leur fin, c'est à dire s'enrichir.  Il ne s'agit pas d'être cru, il ne s'agit pas d'être violent, il s'agit de montrer les conséquences de ce que certains hommes font. Quant à ceux qu'ils menacent, certains ont le courage de s'opposer à eux, mais le prix à payer sera très fort.
Alors que peuvent faire Melvin et ses trois amis ? Leur aide sera à la fois naturelle, quand il faut soutenir des amis, moralement, les aider à réparer et à soigner ceux qui peuvent l'être encore. Elle sera aussi surnaturelle (et c'est là que le fantastique intervient) parce que chacun d'entre eux représente un des éléments et qu'ils s'appuieront sur eux pour lutter contre les forces sombres qui veulent ni plus ni moins qu'asservir les Grands Saules. Si leurs adversaires étaient faciles à vaincre, s'ils n'étaient pas intelligents, unis à leur manière pour faire le mal, l'intrigue ne serait pas aussi bien construite, soufflant le chaud et le froid entre moments d'accalmie et moment de tensions.
Il me reste maintenant à découvrir les deux tomes suivants.

Je dois avouer que cette superbe couverture a de quoi attirer les regards, mais c'est en regardant les personnages que ça m'a intrigué. Est-ce qu'on avait là quatre héros réellement novateurs? C'est ce que je souhaitais, mais bon, au final, ça reste dans le champ du déjà-lu.

Parce que pour être honnête, la magie des quatre éléments, c'est vraiment loin d'être nouveau. Ça commence même à devenir blasant. Pensez seulement à "Winx", la redondante série "Maison de la nuit", "Le dernier maitre de l'air" et les trillions de manga qui utilisent cette quadruple magie. À cela s,ajoutent d'autre pouvoirs très communs: la télépathie, la guérison, parler aux animaux et la super vitesse.

Un coin de pays campagnard et paisible, une école dans un genre alternatif, des étudiants qui se découvrent des pouvoirs, d'étranges évènements liés à une entité qui rappelle aussi bien la pollution que les ténèbres ( bah, ça c'est pas nouveau non plus), on a un cadre assez typiquement fantastique.

Melvin, le personnage que l'on suit, est lié à la Terre et possède des pouvoirs de guérison. Étonnamment, c'est aussi le meneur, en cela c'est nouveau. Dans les 4 éléments, c'est soit le Feu ou l'Eau qui mènent d'ordinaire, alors tant mieux pour une fois que la tête de front soit un autre élément. Vient ensuite Jade, L'Eau, qui a aussi des pouvoirs liés aux émotions. C'est un personnage intuitif, mature, qui a vécu du harcèlement du à sa silhouette rondelette, et c'est un personnage phare, courageuse et investie. Théo arrive ensuite - lui je l'avais vu venir - est le "garçon fâché aux airs rebelles" qui caractérisent systématiquement les personnages ayant des pouvoirs liés au feu. Immanquable. Ça se voit même sur la couverture. le cliché est néanmoins atténué par la sensibilité du personnage et son amour pour les animaux. Inaya, le Vent, est demeuré en marge du groupe, en raison de son affiliation avec les nunuches mesquines populaires ( également très convenues). Elle changera de camp plus tard, arguant qu'elle avait un secret à préserver. Ça ne l'a pas empêchée d'être plutôt mesquine avec Jade. En plus de ses dons aériens, elle entend les êtres vivants. le méchant pour sa part est une sorte d'entité obscure, empoisonnée, destructrice, bref, "malveillante" à tous les niveaux.

Je reconnais qu'il y a de bonnes idées sur les personnages, mais toute proportions gardés, c'est encore très déjà-lu ou sinon déjà-vu ( films). Il n'y a eu pour moi aucune réelle surprise, ça coulait bien, mais ça coulait sans vagues. Ce peut être un bon roman pour les non-initiés au genre, avec des héros qui apprivoisent leurs pouvoirs, des animaux an danger, des menaces de la part des méchants, un univers qui traite de fées et des plans des quatre ados pour contrer le Mal absolu, mais pour ma part, en littérature jeunesse, ça ne m'a marqué. Même la thématique "Nature contre pollution" commence à dater, surtout avec les enjeux environnementaux actuels. Néanmoins, pour des nouveaux lecteurs, ça peut plaire et au moins, les héros sont censés et relativement modernes. Leurs interactions sont également crédibles et positives.

La plume est efficace, ça se lit bien, mais j'ai noté des longueurs.

Un premier tome de trilogie pour les amateurs de magie élémetaire ou pour les non-initié au genre.

Pour un lectorat du troisième cycle primaire, 10-12 ans.