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4,26

sur 1806 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Non, ce roman n'est pas spécifique à la jeunesse !
Non! Je pense que les jeunes adolescents sont à mille lieues de comprendre les subtilités, les sous-entendus, les jeux de mots qui émaillent ce texte.
Ce roman, justement, est écrit pour ceux qui ont tout entendu à propos des camps de concentration, qui savent comment ont vécu les Juifs pendant la guerre, pour les lecteurs qui se sont alarmés, qui se sont révoltés, qui ont refusé l'inévitable.

Bruno, le narrateur, a 9 ans. Il adopte donc une manière de parler très naïve. Il est innocent, il est tenu à l'écart du mode de vie de son père, officier nazi. Pour lui, le « Fourreur » qui vient diner un soir à Berlin, dans la maison familiale, n'est qu'un grossier personnage accompagné d'une superbe dame blonde très très gentille. le déménagement à « Hoche-Vite » qui fait suite à cette visite ne le ravira pas, car il doit quitter ses 3 meilleurs amis, et d'ailleurs la maison là-bas est beaucoup moins confortable que celle de Berlin – elle ne compte que 3 étages au lieu de 5 -. Là-bas, pas d'amis ! Tous les enfants sont de l'autre côté du grillage...Ils en ont de la chance, ces enfants, ils n'ont pas besoin de changer de vêtement tous les jours, ils vivent tous en pyjama, rayé. Et ils ne doivent pas souffrir le martyre dans des chaussures trop serrées...ils marchent pieds nus.
Donc Bruno l'explorateur décide un jour de partir faire le tour de ce fameux domaine interdit. Et là, au détour du grillage, il rencontre l'amitié. Cela va changer sa vie...

Chaque phrase de ce roman n'est qu'allusion. Chaque mot bien innocent employé par Bruno renvoie à une réalité qui l'est beaucoup moins.
Et c'est cela, le plaisir du roman. Plaisir que ne pourraient pas apprécier les jeunes qui ne connaissent encore rien à ce monde infernal de 40-45, à part ceux que l'Histoire captive, ceux qui ont la chance d'avoir des grands-parents, des parents qui veulent informer les générations actuelles de l'horreur commise il y a des dizaines d'années.

« Tout cela s'est passé il y a fort longtemps, bien sûr, et rien de semblable ne pourrait plus jamais arriver.
Pas de nos jours. »
C'est là que nos jeunes doivent prendre le relais pour vivre, autrement.

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Comment nommer l'innommable, comment raconter l'irracontable, ? John Boyne a, je crois, trouvé un moyen . Bruno, un enfant de 9 ans, vit à Berlin dans une grande maison de 5 étages , le rêve pour le futur explorateur qu'il veut être plus tard, il a 3 amis pour la vie , Karl, Daniel et Martin . Son père a l'honneur d'être apprécié du Fourreur, cela lui vaut une nomination au grade de commandant et une mutation immédiate. La famille au complet Père, Mère, sa soeur Gretel; et lui se retrouvent dans une villa de 3 étages sans confort, isolée au milieu de rien . Bruno apprend qu'ils sont à Hoche-vite.
Il n' y comprend rien , il ne comprend pas pourquoi, derrière un grillage très haut vivent des gens en pyjama rayé avec un calot sur la tête. le temps passe, il s'ennuie, alors il part en exploration, ses pas le porteront là où il n'a pas le droit d'aller, loin le long de cette clôture et là, derrière le grillage, il va faire la connaissance de Schmmuel, même âge, né le même jour que lui, lui aussi porte un brassard au bras gauche mais le dessin n'est pas le même....
Roman destiné au plus de 12 ans .il me semble cependant que ce type de lecture demande à être accompagnée , à être expliquée , je sais bien qu'à l'heure actuelle les images circulent sur tous les écrans mais est-ce un bien ou un mal de supprimer tous les filtres, de renoncer à "protéger" nos enfants,? à chacun de faire comme il le sent ou comme il peut , le monde explose mais permettre à des enfants de continuer à rêver me semble être une des missions parentales prioritaires , bien sûr ce n'est que mon très humble avis .
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Avis aux détracteurs qui reprochent à l'auteur de tromper le (jeune) lecteur et d'édulcorer un sujet grave...
Je suis en complet désaccord avec eux. Je l'ai proposé il y a quelques années à mes élèves âgés de 12-13 ans... le tout (et c'est notre rôle à nous adultes, parents, professeurs, éducateurs... bibliothécaires) est de les encadrer dans cette lecture (avant, pendant et après), de la replacer dans son contexte historique et de leur expliquer toute l'Horreur qui se cache derrière ce regard d'enfant... D'autres lectures peuvent y contribuer. Je pense par exemple à "Voyage à Pitchipoï" de Jean-Claude Moscovici, "Inconnu à cette adresse" de Kressmann Taylor, "L'ami retrouvé" de Fred Uhlman et bien évidemment "Le journal d'Anne Frank".
A 12 ans, en 1980, j'ai découvert de façon assez abrupte ce qu'était la Shoah à travers la série Holocauste qu'on regardait à ving heures avec toute la famille! Et, plus de 30 ans plus tard, certaines images insoutenables viennent encore me hanter!
Je préfère la méthode douce... "Le garçon en pyjama rayé" est une porte d'entrée pour aborder avec eux ce pan de notre histoire... A nous d'aller plus loin!
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A une époque, vers la fin de mon adolescence, j'ai lu beaucoup de livres qui traitaient de la Seconde Guerre Mondiale et de la Shoah…
Les années passant, même si mon intérêt sur cette période n'a pas faibli, je me suis cependant tournée vers d'autres lectures…
Je n'avais jamais lu de livre estampillé « littérature jeunesse » qui traitait ce sujet et aussi c'est avec une certaine curiosité que je me suis lancée dans cette lecture….
Le petit Bruno vit à Berlin dans les années quarante, avec sa soeur et ses parents dans une grande maison et son univers va être bouleversé le jour où son père annonce à la famille qu'ils vont déménager…Fini les jeux avec les copains, car la maison où ils vont s'installer semble se trouver au milieu de nulle part ou presque…
C'est Bruno, jeune narrateur de 9 ans qui avec ses mots nous emmène dans sa vie que nous découvrons petit à petit. Son père, ami du « Fourreur » semble travailler dans un curieux endroit pas très éloigné de la nouvelle maison où habite la famille du petit garçon.
J'ai été très touchée par l'amitié qui va se forger entre Bruno et le jeune Shmuel et surtout par la fin de cette histoire.
Un livre qui se lit rapidement, d'une seule traite (en tout cas pour moi) et dont l'on ne sort pas indifférent.


Challenge A travers l'Histoire 2021
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Le nazisme et les camps de contrition vus par un jeune Allemand naïf.

Il vivait à Berlin dans une belle maison, il avait des amis pour jouer et son père avait un bel uniforme. Un jour, ils doivent déménager parce que son père va travailler à un endroit qui s'appelle « Hoche vite ».

Une petite maison, au milieu de nulle part, pas de voisins, pas de copains pour jouer, pas de boutiques ou de café. Il s'ennuie. Il décide d'explorer les alentours. Il marche et marche le long de la grande clôture, puis au moment où il en a assez et est prêt à retourner chez lui, il voit un garçon de l'autre côté. Il est tout maigre et porte un pyjama rayé, mais cela ne l'empêchera pas de devenir un ami malgré tout ce qui les sépare…

Ce n'est pas le témoignage d'un survivant, mais une histoire imaginée bien des années plus tard. Un livre qui ne raconte pas tant l'horreur des camps que leur absurdité, comme dans la fable, l'enfant voit bien que « le roi est tout nu ».

Mais cela n'empêche pas le texte d'être triste et émouvant.
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Le jour où le jeune Bruno âgé de neuf ans apprend qu'il doit quitter sa demeure de Berlin pour une nouvelle résidence dont le père a reçu le grade de commandant du camp de " Hoche Vite" c'est tout son monde qui s'écroule. Il ne verra plus ses trois meilleurs amis pour la vie et ne pourra plus se glisser le long de la rampe majestueuse depuis le cinquième étage.
Sa nouvelle demeure n'a rien de chaleureux : Une bâtisse froide, perdue dans la campagne. Pas d'école donc pas d'amis et une soeur de douze ans qui le rabaisse à tout va. Non, décidément, il déteste cette maison et les cours d'enseignements sous la houlette de Monsieur. Pour tromper son ennui, en explorant les contours de sa nouvelle demeure, il fait une découverte étonnante. Derrière des grillages, l'existence d'hommes et d'enfants de tous âges portant la même tenue qu'il imagine être un pyjama rayé.

Avec toute la candeur de ses neuf ans, Bruno, le narrateur nous ouvre les portes d'un enfer dont il n'a aucune conscience. Shmuel, un jeune garçon de son âge, assis derrière les barbelés qui les séparent va embellir ses journées. Liés par une amitié profonde, durant une année, chaque après midi, ils vont se retrouver au même endroit chacun de leur côté.
Mais ne supportant plus la vie dans cette maison poisseuse, sa mère rentre à Berlin avec ses deux enfants.
Le coeur déchiré une seconde fois, sous une pluie battante et dans la boue, Bruno va tenir la promesse faite la veille : rendre une dernière visite à son ami Shmuel le garçon en pyjama rayé.

Dans ce récit, John Boyne traite une période extrêmement noire que fût la Shoa et les camps de concentration vu par le jeune Bruno, totalement déconnecté d'une réalité dont il n'a aucune conscience et dont l'ignorance de l'horreur qui se joue, l'amène à des questionnements d'une extrême et émouvante subtilité.

Une terrible histoire d'amitié entre deux jeunes garçons partagés entre deux mondes.
A lire pour tous âges confondus !
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C'est une histoire toute simple d'amitié dans un contexte des plus horribles.
Le livre s'écoule tout doucement sans qu'on s'en rende compte. Jusqu'à cette fin terrible mais tellement évidente.
Par contre, j'ai souvent pensé que Bruno n'avait pas 9 ans mais 5 ou 6. Il est quand même très puéril et cela m'a dérangée par moment. Un enfant de 9 ans réfléchit plus que ça et comprend plus de choses.
Malgré ça, une bonne lecture qui doit rester dans la tête et dans le coeur.

Pioche de Juin 2019 choisie par Ptitmousse
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Une fable qui raconte Auschwitz à travers les yeux d'un petit garçon allemand, innocent et naïf, à qui l'on cache l'horreur et la vraie nature du camp de concentration.
Un livre qui permet d'aborder ce sujet avec les plus jeunes, à partir de 12 ans.

Bruno, 9 ans, est heureux dans la grande maison familiale de Berlin, de 5 étages.
Du jour au lendemain, il doit faire ses bagages et partir vivre dans une autre maison, à "Hoche-Vite", avec sa mère, sa soeur Gretel et son père, à qui le "Fourreur" a donné un nouveau travail.
Sa nouvelle maison ne lui plaît pas du tout. Elle n'est pas aussi grande, semble posée au milieu de rien.
De la fenêtre de sa nouvelle chambre, il découvre pourtant d'autres gens, tous habillés en pyjama rayé, qui vivent de l'autre côté d'une barrière.

Bruno commence alors à s'interroger.
Qui sont ces gens ? Pourquoi sont-ils habillés de la sorte ? Pourquoi ne peuvent-ils pas venir de son côté de la barrière, et inversement ? etc.
Un jour, alors qu'il est parti en exploration de ce nouveau monde, un de ses passe-temps favori, il fait la connaissance de Shmuel, un petit garçon du même âge que lui, mais qui vit de l'autre côté...

Oui, on peut dire que ce roman est vraiment une fable. Ou un conte, c'est comme on le veut.
Dans le ton : beaucoup de répétitions dans les qualificatifs ou les descriptions de lieux ou de scènes, et quand on sait que le livre est premièrement destiné à un jeune public, on comprend mieux ce style.
Dans la naïveté de Bruno : il doit attendre plus d'un an pour savoir enfin qui sont les gens de l'autre côté de la barrière et il tombe des nues quand sa grande soeur lui parle de "Juifs". La logique des choses aurait d'ailleurs voulu qu'il l'apprenne de ses nombreux échanges avec le petit Shmuel et un adulte qui lirait ce livre arguerait que ce n'est pas très crédible tout ça. Il passerait alors complètement à côté du but recherché.
Dans certaines incohérences, voulues, qu'un adulte pointera du doigt immédiatement, mais qui étaient nécessaires à la construction du récit sur un mode le plus simple possible.
Ainsi la maison du commandant qui semble être située assez prêt du camp puisque l'enfant arrive à voir des prisonniers (ce n'était pas du tout la réalité).
Ainsi Bruno qui discute tranquillement avec Shmuel, pendant une année, sans se faire "prendre" une seule fois, puis qui arrive même ensuite à se glisser sous la barrière.

J'ai beaucoup aimé parce que ce roman est une matière formidable pour aborder le sujet des camps de concentration avec les plus jeunes.
Oui c'est édulcoré et beaucoup de choses sont sous-entendues. Des choses que l'on devine tout de suite quand on est adulte et qu'on a été un minimum instruit.
Ce roman est matière à réflexion : le jeune lecteur se posera forcément les mêmes questions que se pose Bruno.
À nous, parents ou professeurs, de l'aider à y répondre, à la fin de la lecture, si certaines zones restent dans l'ombre.

Et j'ai tout simplement beaucoup aimé pour l'originalité de l'angle de vue à travers les yeux d'un enfant.
Un enfant, tout ce qu'il y a de plus innocent et naïf, qui ne peut même pas imaginer le pire et que ses parents puissent être liés de près ou de loin à quelque-chose de mal.
J'ai trouvé cette histoire complètement inédite.
Je ne demande qu'à être détrompée si vous en connaissez une autre dans le même style. Ça m'intéresse.

Notez le décalage entre les deux enfants, qui ont le même âge mais forcément un vécu différent. Shmuel, l'enfant juif, ne sait pas tout ce qui se passe à Auschwitz et - on pourra dire heureusement pour lui - pas tout ce qui l'attend. On le voit complètement désarmé face aux questions naïves si terriblement terre-à-terre que lui pose Bruno, auxquelles il n'a pas la force de répondre bien qu'il le pourrait.

Un mauvais point à la traduction des mots anglais prononcés par Bruno pour dire "Auschwitz" et le "Fürer". Il ne les comprend pas comme il faut, avec ses oreilles de petit enfant, et dans le texte original, à la place il dit "Out with" et "The Fury". Ce dernier est traduit en français par "Le Fourreur", et reconnaissons que ça n'a pas du tout le même sens. Ça n'en a même aucun en français, rapport au personnage. Quant à "Out with", il est traduit par "Hoche-vite" et sa signification fait l'objet d'une explication entre Bruno et sa soeur. J'ai trouvé cette explication plutôt incompréhensible dans notre langue alors qu'en anglais, j'imagine que ça doit l'être.

Je rajouterai que la fin est très bien (si je puis le dire ainsi). Elle m'a même surprise sur le coup, mais après réflexion, c'est une fin très logique et même très morale (si je puis encore le dire ainsi).


Lien : http://linecesurinternet.blo..
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Je n'avais pas entendu parler de ce livre jusqu'à ce que mon fils qui n'est vraiment pas un grand lecteur (mais qui faisait cependant l'effort de lire les livres obligatoires) me dise qu'il y avait trois livres qui l'avaient marqué et qu'il avait apprécié.

1- "Le garçon qui volait des avions" d'Elise Fontenaille
Celui-ci, je le recommande, il est vraiment top. Basé sur une histoire vraie.
2- "Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers" de Benjamin Alire Sàenz.
Je ne peux rien en dire, je ne l'ai pas lu.
3- "Le garçon en pyjama rayé " de John Boyne.

Nous sommes prévenus dès le début, John Boyne a écrit une fable. Acceptons-le.
On peut légitimement supposer que l'auteur nous parle de Rudolf Höss, commandant du camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau mais ne cherchons pas de vérité historique dans la proposition de John Boyne.
Les enfants de Rudolf Höss sont au nombre de cinq et ils ne s'appellent pas Bruno. ni Gretel.

La question qui mérite d'être posée selon moi est la suivante : Faut-il encore parler de ce devoir de mémoire à nos enfants et dans l'affirmative, comment le faire à nos enfants nés aux XXIème siècle ?

J'ai lu le livre de Rachel Corenblit "146298" qui est une approche intéressante. Il y a les témoignages évidemment. Je pense à celui de Ginette Kolinka mais il y en a bien d'autres. Anne Frank...

Je n'imagine pas un seul instant leur faire lire Primo Levi, Imre Kertész ou Robert Merle.

Tout ça pour dire que l'approche de John Boyne, même si elle n'est pas parfaite me semble plutôt originale. Bien sûr, un travail par la suite avec les plus jeunes lecteurs est indispensable.

C'est vrai que ce livre est truffé d'invraisemblances et d'incohérences mais l'histoire est franchement bien amenée. Et en plus, je trouve que le style d'écriture est plutôt réussi pour une lecture dite "jeunesse".
J'avoue que le personnage de Bruno est d'une innocence et d'une naïveté affolante mais je suis parvenu à passer au-dessus.

Et cette lecture m'a amené à une autre interrogation.

Que sont-ils devenus ces enfants de?

Et en fouillant un peu, j'ai découvert que Tania Crasnianski a écrit à ce sujet "Enfants de nazis", livre que j'ajoute à ma PAL.

Je retranscris ici un extrait d'une interview qui date de février 2023.

Le fils de Rudolf Höss (dauphin de Hitler et troisième homme du Reich) est né en 1937. Wolf Rüdiger Höss prend aussi fait et cause pour son père, incarcéré à vie. Il lui rendra visite cent deux fois durant son incarcération à Spandau.
Le fils n'a jamais accepté la condamnation de son père et nie la solution finale.

Un bon père de famille lisant des contes à ses enfants et un serviteur zélé veillant à ce que des millions de personnes soient exécutées. Rudolf Höss, affecté à Dachau, à Sachsenhausen, à Auschwitz, a été un père exemplaire. Sa ligne de conduite lui semble irréprochable. Il obéit aux ordres. Il veut exécuter et non pas décider. Il espère ainsi fuir toute responsabilité. La famille vit à Auschwitz. Les enfants du commandant d'Auschwitz grandissent à proximité de la mort. Rudolf Höss sera pendu, en 1947, devant le camp d'Auschwitz.
Le futur mannequin Brigitte Höss, troisième des cinq enfants, a nié puis a minoré le rôle de son père.

À lire donc même si je comprends bien les avis divergents.



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Nous qui savons, comment aurions-nous perçu les horreurs des camps de concentration de la Seconde Guerre Mondiale si nous avions été des enfants ?

Sûrement pas de la même manière que nous les percevons alors que nous sommes des adultes et que nous avons « vu » les images.

Donc, transposons-nous dans la peau d'un gamin de 9 ans qui voit déambuler, de la fenêtre de sa chambre, des gens qui portent des pyjamas.

C'est cool de passer toute sa journée en pyjama en plus, il y a plein d'autre enfants, de l'autre côté des barbelés et Bruno, il s'embête dans sa nouvelle maison de Hoche Vite… Ah, mon pauvre Bruno, si tu savais…

Voilà un petit livre qui percute et qui tord autant les tripes que si tout était expliqué noir sur blanc.

Aux travers des yeux d'un enfant, le petit Bruno, nous allons percevoir ce que ses yeux de gamin voient au loin, derrière les barbelés.

Au travers de son innocente et de son nombrilisme (il a 9 ans), nous allons comprendre de quoi il s'agit et nos connaissances nous permettrons de traduire le tout avec une facilité déconcertante, mais elle fait encore plus mal car nous sommes face-à-face avec un gamin qui ne comprend pas parce qu'on ne lui a rien expliqué.

Le récit s'inscrit bien dans ce qu'un enfant de cet âge pourrait penser, écrire, dire… Bruno est un petit garçon qui ne s'exprime pas avec des phrases savantes qui ne correspondent pas à son âge. Cette candeur ajoute une dimension tragique au récit qu'il nous fait puisque nous, nous savons.

Pas de violence, mais malgré tout, elle est là, cachée dans le récit de Bruno, alors que lui ne pense que nous conter les banalités de son quotidien. Il a 9 ans et perçoit le monde au travers du prisme de son âge et jamais il ne se rendra compte de ce que Schmuel lui raconte, à mots couverts.

Je n'en dirai pas plus, j'en ai déjà trop dit, parce que ce petit livre, il faut l'ouvrir vierge de tout résumé, de toute chronique, de toute informations.

C'est fort, c'est beau, c'est triste, c'est une toute petite histoire dans l'Histoire mais qui à elle seule résume bien des choses et ne déforme pas la réalité de ces horreurs que des Hommes peuvent faire subir à d'autres, sans même que ça leur pèse, leur coûte, leur remue la conscience…

J'ai refermé ce livre avec un sourire triste tant ce récit était bien écrit, bien pensé, tragique et merveilleux à la fois.

L'adulte que je suis a « compris » depuis longtemps, mais si vous le faites lire à un enfant qui ne « sait pas encore », soyez à ses côtés pour lui expliquer car vu avec leurs yeux d'enfants, ils pourraient, eux aussi, ne pas comprendre, comme le petit Bruno et passer à côté de tout.

Ce roman est une porte d'entrée pour commencer à leur parler ce que certains peuvent faire à leurs semblables et surtout, que ce qui ne devait plus jamais arriver s'est reproduit, encore et encore… Sous nos yeux et nous regardons toujours ailleurs…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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