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EAN : 9782081214330
543 pages
Flammarion (18/09/2013)
4/5   11 notes
Résumé :
La carte n'est pas le territoire : malgré leurs visées scientifiques, les cartes sont toujours subjectives, et intimement liées au contexte dans lequel elles naissent. Les cartographes ne se contentent pas de représenter le monde : ils le construisent, à partir des idées de leur époque et, de leur culture. Telle est la thèse de Jerry Brotton, et le point de départ de cet extraordinaire voyage à travers le temps et l'espace.
En observant à la loupe douze cart... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Est-ce que vous voyez cette phrase de Perceval dans la série Kaamelott, où il dit qu'il ne comprend rien aux cartes ? Oui ? D'une part bienvenues dans la secte de Kaamelott, et d'autre part sachez que cette phrase est valable pour beaucoup d'entre nous. En effet, qui pourrait imaginer qu'il est si difficile de faire une carte ? de deviner ce qu'elle raconte ? de deviner la longue réflexion qu'il y a eu sur cette science ?

Partant de 12 cartes mondiales, l'auteur va nous faire plonger dans les racines de ce que nous appelons la géographie aujourd'hui. Commençant par nous apprendre l'origine philosophique de cette matière, ainsi que de cet art de se représenter dans le monde et de s'interroger dessus, Jerry Brotton va peu à peu nous montrer l'évolution de cette matière dans l'histoire et le temps présent. de la première carte connue au monde à Babylone, jusqu'à celle de Google Earth, en passant par la carte du monde Kangnido où l'on découvrira que parfois l'erreur est volontaire pour affirmer une dynastie, nous avons droit dans ces pages à tout un panel de problématique qui nous montrera comment une carte peut parler de tous les sujets qui la touche de près : religion ; argent ; foi ; pouvoir… Balayant ainsi l'idée bien acquise qui nous fait croire qu'une carte ce n'est qu'un outil pour se repérer et cartographier la terre.

D'ailleurs en lisant ce livre, nous nous rendrons très vite compte qu'au-delà du raisonnement religieux, philosophique, mathématique, géométrique, cosmographique… il est impossible selon l'auteur d'avoir une carte juste pour des raisons de méthode et de questionnement. Allez, avouez, vous ne vous attendez pas à quelque chose de si compliqué quand vous regardez une carte ?!

Bien au-delà de tout ce bouillonnement d'idées, de finalité et de questionnements, l'autre atout de ce livre c'est qu'il prend vraiment le temps – les chapitres sont assez longs – de contextualiser toute l'époque qui entoure ces cartes. Alors certes, ça crée un livre très dense avec beaucoup d'information par page à l'arrivée, - votre tête risque même d'exploser à certains passages -, mais grâce à cela nous comprenons néanmoins mieux l'évolution des cartes, et plus généralement l'évolution des idées et des sociétés.
Nous allons en effet (re) découvrir comment pour se créer, les cartes se servent des découvertes comme celles rendues possibles par la navigation, ou encore comment elles sont sources de progrès. A tel point que le progrès dépassera plus ou moins vite les cartes antérieures, ceci est bien visible lors de la Révolution et l'Empire de Napoléon 1er où la carte de Cassini plutôt récente montrera vite ses limites. Plus amusant fut par contre l'acharnement des chercheurs à vouloir rester fidèles à un modèle admis et qu'ils pensaient juste voire intouchable, comme ce fut le cas avec Ptolémée ; où l'on découvre que pendant très longtemps que les recherches ont fait muter en même temps les écrits du géographe antique, tout en restant fidèle à l'esprit de son oeuvre ! de l'exploit.

« Mercator lui-même paru rester indifférent à son invention et passa les trente années de sa vie à travailler sur son projet cosmographique – dont la Chronologia et la carte du monde n'étaient que deux éléments parmi tant d'autres. En 1578, il publia une édition de la Géographie de Ptolémée qui reproduisait soigneusement les cartes du géographe grec, devenues des curiosités historiques : c'était là une représentation importante, mais désormais inutile, de la terre telle qu'elle était comprise par le monde grec. Cette édition, dans les faits, sonna le glas de l'influence du géographe antique sur la cartographie de l'époque. Désormais, les cartographes traceraient leur propre voie, au lieu de corriger et de mettre à jour la vision du monde de Ptolémée. » p. 277.

A côté des cartes, il ne faudra pas non plus s'étonner de voir apparaître des longues présentations de personnages, commanditaires ou créateurs, comme Al-Idrisi [...]

Suite blog.
Lien : http://encreenpapier.canalbl..
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Je viens de commencer la lecture de "Histoire du Monde en 12 cartes" de l'historien britannique Jerry Brotton. Comprenant vite que je tiens entre les mains un livre, que dis-je, une somme historique de grande qualité, je plonge dans Babelio pour connaître l'avis de mes augustes précurseurs en critiques. Et je ressors la tête des vagues de Babelio car, déception mêlée d'étonnement, personne n'a écrit l'ombre d'une critique sur ce livre (hormis une critique presse).
Etonnant à plus d'un titre car cet ouvrage, s'il traite des cartes depuis la plus haute Antiquité, aborde aussi les rivages des dernières technologies en matière de cartographie (GPS, Google Earth, etc) et présente des reproductions de toute beauté des cartes anciennes.
En outre cet ouvrage est écrit (et traduit) dans un style à la fois dense -par son contenu et ses notes- mais néanmoins facile à lire, tel un très bon roman.

En ces temps de confinement(s), de menaces en tous genres, de voyages rendus impossibles, la lecture de cette échappée historique et savante sur les pas des progrès de la géographie (et de sa petite soeur la cartographie) est plus qu'instructive : absolument indispensable.
Lien : https://www.amazon.fr/LArtil..
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critiques presse (1)
LaViedesIdees
21 octobre 2014
L’intérêt majeur de l’ouvrage tient à l’analyse fine de cette réciprocité entre des cartes images datées sur le monde connu alors, et des cartes images nées de lui. Les cartes permettent de comprendre la figure dominante de l’époque du dessin.
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Les premières arrestations eurent lieu en février 1544. Au cours des semaines précédentes, à Louvain, Pierre Dufief, procureur général du Brabant, avait dressé une liste de 52 noms. La réputation de Dufief, théologien farouchement conservateur, n'était plus à faire: e, 1536, il avait déjà interrogé et fait mettre à mort William Tyndale, un réformateur anglais en exil qui, accusé d'hérésie, avait été condamné, puis étranglé et brulé sur le bucher, dans les environs de Bruxelles. Sur la liste de Dufief, 43 personnes étaient de Louvain; les autres - de Bruxelles, Anvers, Groenendael ou Enghien -vivaient dans les villes ou des bourgs à 50 kilomètres de distance. On y trouvait des gens de tous les milieux sociaux : prêtres , artistes et savants, aussi bien que cordonniers, tailleurs, sages - femmes et veuves - réunis sous le grief d 'hérésie. Dans les jours qui suivirent l'établissement de cette liste, les baillis de Dubief allèrent chercher les accusés. Certains avouèrent qu'ils niaient l 'existence du Purgatoire; d'autres se doutaient de la transsubstantiation( la croyance que le pain et le vin de la communion deviennent le corps et le sang du Christ) et reconnurent avoir commis de actes iconoclastes, en détruisant des images du Christ et de ses Saints. Dubief s'y connaissait en interrogatoire: à la fin du printemps, bien que beaucoup d'accusés aient été relâchés ou s en soient tirés avec un bannissement et la confiscation de leurs biens, une poignée de gens avaient été déclarés coupables d'hérésie et condamnés à mort. Une femme fut brulée vive, deux hommes décapités et un troisième brula sur le bucher. Aucun de ceux qui assistèrent à leur exécution publique ne pouvait plus ignorer ce qu' il en coutait de contester l'autorité religieuse ou politique des Habsbourg. ...
...
Parmi tous les récits des sévices, de persécutions, de tortures et de mises à mort qui émaillent l 'histoire de la Réforme en Europe, les arrestations et exécutions de 1544 seraient restées tristement banales si 'Schellekens' n'avait été le nom de jeune fille de l épouse de 'Meester Gheert', plus connu à travers l 'histoire, sous le nom de Gérard Mercator.
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Mercator lui-même paru rester indifférent à son invention et passa les trente années de sa vie à travailler sur son projet cosmographique – dont la Chronologia et la carte du monde n’étaient que deux éléments parmi tant d’autres. En 1578, il publia une édition de la Géographie de Ptolémée qui reproduisait soigneusement les cartes du géographe grec, devenues des curiosités historiques : c’était là une représentation importante, mais désormais inutile, de la terre telle qu’elle était comprise par le monde grec. Cette édition, dans les faits, sonna le glas de l’influence du géographe antique sur la cartographie de l’époque. Désormais, les cartographes traceraient leur propre voie, au lieu de corriger et de mettre à jour la vision du monde de Ptolémée.

p. 277.
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Pour Ortelius (cartographe flamand), comme pour beaucoup de cartographes de la Renaissance, la géographie est "l'oeil de l'Histoire", un véritable théâtre de la mémoire.
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La carte fonctionne comme un miroir
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