Le souci des humiliés est l’honneur et la grandeur d’une civilisation. Mais selon Pascal Bruckner, l’envers de ce progrès, la victimisation, est un chantage permanent et une incitation à la résignation.
Lire la critique sur le site : LeSoir
A force d'être protégés, soignés, sécurisés, serions-nous devenus hypersensibles ? L'essayiste s'interroge.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Nous avons gardé les habitudes et la mentalité de la prospérité. Notre angoisse vient d'une réussite qui nous a engourdis. Nous sortons à peine du cocon délicieux des Trente Glorieuses et nous abordons une période de tempête avec un esprit hérité d'une époque d'opulence. Nous vivons la tragédie des cultures repues, inaptes à affronter l'adversité.
Quand les jeunes générations en France ou ailleurs demandent un travail qui ait du sens, elles oublient, dans cette noble requête, de considérer l'intendance, l'humble tâche qui permet à nos rues de rester propres, à nos restaurants de fonctionner, à nos enfants d'être gardés. Les métiers difficiles sont réservés aux étrangers qui ne mesurent pas leur peine. Il faut des esclaves aux enfants gâtés qui répugnent à se salir les mains tout en proclamant leur solidarité avec les exploités.
L’hédonisme dominant, tout à son escamotage du négatif, renforcé ce qu »il voulait dissimuler : la terreur omniprésente de la douleur physique et morale. La société du bonheur obligatoire est aussi celle qui parle en permanence le langage de la détresse.
Ce qui a changé par rapport aux siècles précédents n’est pas la somme des fléaux dont nous pâtissons mais notre disposition d’esprit vis vis d’eux.
La tragédie commence dès la Renaissance avec l’espérance d’un monde meilleur, à la seule charge de l’homme qui devient comptable de ses échecs. Cette promesse de construire un Eden raisonnable avec les armes de l’Etat-providence, de l’Instruction et du Droit reste, par nature inachevée donc décevante.
Les métiers difficiles sont réservés aux étrangers qui ne mesurent pas leur peine. Il faut des esclaves aux enfants gâtés qui répugnent à se salir les mains tout en proclamant leur solidarité avec les “exploités“, surtout quand ce choix professionnel va de pair avec celui de ne pas faire d’enfants pour ne rien sacrifier de son confort
La liberté, la capacité propre à chacun de conduire sa comme il l’entend est surtout la permission accordée à tous de se lamenter sur leur sort.
La quête frénétique du bonheur s’inverse en obsession frénétique du malheur. La souffrance annexe à son empire des territoires sans cesse plus étendus. La promesse démocratique, toujours déçue, exacerbe l’insatisfaction et installe la plainte au centre du psychisme contemporain.
Combien d’états indépendants invoquent l’ancienne métropole pour continuer à exploiter leurs peuples ? La pente naturelle de tout persécuté, une fois arrivé au pouvoir, est de se métamorphoser en persécuteur.
Le souci des humiliés, telle est la grandeur de l’humanisme. La victimisation comme chantage sur autrui, tel est l’envers de ce progrès. Son stade ultime, c’est l’effacement des vrais malheureux au profit des parias de carnaval qui s’emparent de la langue des opprimés , et des réseaux, pour s’imposer.
Le message des Lumières et de la Révolution, celui d’un monde meilleur débarrassé du fatalisme et du fanatisme, aboutit à une société du sanglot et de la fragilité, c’est à dire de la démission.
Le statut de paria permet de détenir potentiellement tous les droits, surtout ceux d’accuser et d’opprimer au nom de sa blessure.
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Au programme :
• Recherche bien-être éperdument
On revit quelques uns des meilleurs moments de l'émission où il a été beaucoup question de santé et de bien-être avec notamment les conseils avertis de philosophes, de sociologues, Raphaël Enthoven, Pascal Bruckner, Christophe André, Perla Servan-Schreiber mais aussi ceux de Michel Cymès.
• Très chers parents
Des artistes qui rendent hommages à leurs parents, Daniel Guichard, Michel Denisot, Salvator Adamo, Catherine Frot, Bernard Hinault, Elie Semoune... ou qui sont devenus parents et que cette nouvelle responsabilité a inspiré Jamel Debbouze, Daniel Auteuil, Gérard Jugnot et son fils Arthur, Matt Pokora, Miou-Miou et Manu Payet se sont confiés
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