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EAN : 9782070410545
239 pages
Gallimard (14/09/1999)
3.95/5   211 notes
Résumé :
Comme le dit très justement le gendarme Poustacrouille, qui participa à la tuerie finale, «tendre la joue c'est bien joli», mais que faire quand on a en face de soi «des gens qui veulent tout détruire ?» On crache sur le pays, la famille, l'autorité, non mais des fois ! Quelle engeance, ces anars ! Et quelle idée aussi de croire qu'on va tout révolutionner en enlevant l'ambassadeur des États-Unis à Paris !
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Le roman débute par une gentille lettre du gendarme Poustacrouille à sa maman. Il lui raconte sa participation à l'assaut d'une ferme où s'étaient retranchés des anarchistes. Bon bah, la messe est dite, le lecteur sait d'emblée que la conjuration va s'achever en une « sanglante boucherie qui lève le coeur ».

Le groupuscule « Nada », un terme espagnol qui peut être traduit par « rien », comprend cinq pieds nickelés aux profils divers réunis par une même idéologie libertaire. Ils projettent d'enlever l'ambassadeur des Etats-Unis. L'homme est bien protégé mais il se rend chaque vendredi dans un club privé, c'est ainsi que l'on désigne un lupanar dans le très chic XVIème arrondissement. le groupe parvient à le kidnapper et à se retrancher dans une propriété isolée dans la campagne seine-et-marnaise. le commissaire Goémond est chargé personnellement de l'enquête par le Ministre de l'Intérieur. Tous les moyens seront bons pour mettre la main sur les ravisseurs….

Le roman publié en 1972 a un message politique marqué par le contexte des années de plomb qui ont vu l'Europe de l'Ouest secouée par des groupuscules ultra-violents. Pour Manchette, la lutte armée, quand elle est séparée de tout mouvement social offensif, est un « piège à cons ». L'Etat détourne ces actions pour alimenter « une stratégie de la tension ». En clair, le terrorisme révolutionnaire n'a d'autre résultat que de justifier et d'intensifier la répression des forces de l'ordre. Dans la note préliminaire au roman écrite en 1988, il considère que ce message est désormais caduc car il ne prend pas en compte la manipulation directe des mouvements révolutionnaires par les services de l'Etat.

La force de Manchette est de faire passer ce message fort dans un texte qui reprend les codes du roman noir. le récit est un concentré d'actions parfois proches du western. le final est tout simplement grandiose ! Les phrases courtes donnent un rythme nerveux à l'histoire. Les personnages qui oscillent entre le foutraque et le nihilisme sont atypiques et attachants. La conspiration est tout à la fois organisée et improvisée. Les motivations des terroristes sont floues et répondent plus à des errements personnels qu'à de véritables revendications politiques.

Un roman réussi tant sur la forme que sur le fond, ce qui n'est pas une surprise quand on connaît la maestria de Manchette. « Nada » est l'histoire de ces desperados qui se lancent dans la lutte armée avec désinvolture et qui vont être écrasés par une force bien plus cynique, celle de l'ordre public. N'oubliez que noir c'est noir, il n'y a jamais d'espoir.


*******************
A noter que l'on retrouve deux personnages de « l'Affaire N'Gustro » : le bourgeois Ventrée et le commissaire Goémond. Et Manchette domicilie le bordel rue « Robert-Soulat » du nom d'un éditeur de l'époque à la Série Noire...
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"Nada", ou l'histoire d'un groupe d'anarchistes qui projettent d'enlever l'ambassadeur américain en France.

Un polar noir, comme seul sait en réaliser l'ami Manchette. Si les motivations des principaux protagonistes demeurent relativement obscures, comme souvent avec l'auteur, ce n'est pas le cas de celle de Jean-Patrick qui renvoie dos à dos violence (légitime ?) d'Etat et violence terroriste, "les deux mâchoires du même piège à con"..."L'Etat rêve d'une fin horrible et triomphale dans la mort, dans la guerre civile absolument généralisée entre les cohortes de flics et de mercenaires et les commandos du nihilisme. C'est le piège qui est tendu aux révoltés et je suis tombé dedans", se lamente Buenaventura Diaz à la fin de l'histoire, une balle logée dans le biceps

Pour le fond, on peut donc y voir un manifeste déguisé des convictions politiques de l'auteur. du moins, chacun se fera son avis...Pour la forme, c'est toujours aussi noir, tendu et teinté d'une ironie mordante où chacun (les flics, les politiques comme les anarchistes) en prend pour son grade.

A déguster en écoutant du jazz et en sirotant un Scotch...Je pense que Jean-Patrick n'y trouverait rien à redire.



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Sur un lit, un homme, lunettes rondes et chemise bleue, est allongé. Il demande à un autre homme, chevelure poivre et sel, assis avec lui dans la même pièce, à voir son chef ; l'autre répond qu'ici, il n'y a pas de chef. L'homme en chemise bleue est l'ambassadeur des États-Unis en France, celui à la chevelure poivre et sel est un activiste politique d'extrême-gauche, et son ravisseur. Deux hommes se font face, sans fonctions ni idées, dans une fermette isolée de la Brie. Bientôt, le sang coulera, sans distinction de classe ou de nationalité. Bientôt le système avalera cette humanité. Adaptation du roman de Jean-Patrick Manchette, Nada est un roman graphique noir qui, dans le Paris du début des années 1970, évoque le terrorisme rouge et les méthodes de barbouzes d'une certaine police. Surtout, Nada questionne la légitimité de l'usage de la violence en politique, de quelque bord que l'on se trouve.

Le roman graphique s'appuie d'abord sur un travail graphique remarquable de Max Cabannes. Son dessin réaliste rend parfaitement tant les décors que les ambiances. le Paris des années 1970 est très bien reconstitué, des zincs des bistrots aux intérieurs plus ou moins coquets des appartements particuliers, des ministères ou des maisons de prostitution de luxe. Pluie et neige ajoutent à l'ambiance un côté tantôt crépusculaire, tantôt immaculé. Cabannes use aussi de traitements chromatiques différents sur la même planche, ce qui permet de mettre en valeur tel personnage ou telle action.

Le schéma de narration est relativement simple. Un groupe d'action, dénommé Nada, formé de six personnes, monte une opération pour enlever l'ambassadeur des États-Unis et en réclamer une rançon. Buenaventura Diaz est le cerveau de l'opération ; D'Arcy, instable et alcoolique, représente la violence aveugle ; Treuffais est un professeur de philosophie désabusé par le monde moderne et il est le pendant intellectuel non-violent de Diaz ; Véronique Cash, ancienne prostituée et vraie pasionaria du récit, tombe sous le charme d'Épaulard, contacté en tant qu'expert, et qui participa lui-même à des opérations au cours de la décennie précédente, pour lesquelles il a connu l'exil ; de Meyer, enfin, dont le couple bat sérieusement de l'aile, on ne sait presque rien, sinon qu'il est extrêmement jeune. L'opération est un demi succès, car si le rapt réussit, des policiers sont tués par le commando. Pour une action rapide, le directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur met sur la piste des ravisseurs le commissaire Goémond, aux méthodes illégales et expéditives. L'épilogue de l'histoire a lieu dans une ferme briarde dans un siège sanglant dont ne ressort vivant qu'un seul membre du commando. Un ultime face-à-face met aux prises Diaz et Goémond, symboles à eux seuls d'un activisme politique violent et d'un État prêt à tout pour ne pas être déstabilisé.

Dès le début du récit, une interrogation demeure sur l'utilité de la violence dans le combat politique. Treuffais, pour cette raison, est exclu de l'opération par Diaz. En réalité, par sa mise en scène et son omniprésence, la violence est discréditée par la narration, peu importe la raison - s'il y en a une - qui est invoquée. le contexte du terrorisme rouge est très prégnant à cette époque, que ce soit en Allemagne ou en Italie. La question se pose alors de savoir si la violence permet de faire avancer la cause, et si son influence auprès de l'opinion publique est davantage positive ou négative. Pour éviter les conflits idéologiques et rester dans l'interrogation philosophique, les auteurs évitent soigneusement de classer les personnages selon les branches de l'extrême-gauche (maoïsme, marxisme ...). Epaulard, par exemple, ne se réclame d'aucune d'entre elles, et s'agrège à l'action du groupe autant par désoeuvrement que par sympathie pour Diaz. Si la violence trouve une justification intellectuelle dans le combat idéologique de classe - l'ambassadeur, en sa qualité, représente le capitalisme américain -, elle est souvent immonde et injustifiable. Ainsi D'Arcy qui tue le policier avec sa fronde le fait par haine du flic, plutôt que par nécessité ou par obligation idéologique. de la même manière, et dans l'autre camp, l'assaut ultra violent de la ferme mené par Goémond est dirigé par la haine des gauchistes. Dans les deux cas la violence est aveugle - de la même façon, les coups de feu échangés avant la prise d'assaut de la ferme sont tout autant aveugles - et manifestement hors du droit. Quant à l'enseignement qu'en tire Diaz, il démontre bien la double inutilité de l'usage de la violence chez les militants d'extrême-gauche : non seulement elle représente une défaite sur le plan physique et moral (la mort des preneurs d'otage est approuvée par l'opinion publique, au lieu de diriger celle-ci vers l'acceptation du grand soir) mais elle justifie aussi l'existence d'un État coercitif dans sa fonction proclamée de protecteur du peuple. Une sorte de désespoir plane alors sur les sympathisants de Marx, Lénine ou Mao. En effet, la publicité de leurs arguments ne peut que passer par les canaux des médias nationaux qui, partie intégrante du système politique, dénigre ces mouvements.

Derrière le polar se cache une histoire politique. Nada signifie rien en espagnol, comme ce que ces hommes et ces femmes sont prêts à laisser à un État considéré comme un ennemi, comme la profession de foi d'un nihilisme qui rejette les valeurs bourgeoises et toute contrainte sociale. Nada, comme ce que dira Treuffais à Goémond malgré la torture, comme le degré de pitié dont peuvent faire preuve Goémond ou le directeur de cabinet vis-à-vis de leurs semblables. Nada, comme l'ultime manifeste d'une idéologie révolutionnaire et combattante qui échoue. Au moins la littérature et la bande-dessinée peuvent réhabiliter ces hommes et ces femmes, et en montrer l'humanité, ses faiblesses d'exécution et sa force de croyance en un avenir meilleur.
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Jean-Patrick Manchette est l'initiateur d'un courant littéraire qui frappa la France au début des années 70 et qui se poursuivra dans les années 80 : le Néo-Polar.

Si le genre est principalement représenté par des auteurs de gauche, voire d'extrême gauche (JP Manchette, JB Pouy, Didier Daeninckx...), il compte aussi des auteurs de droite comme l'excellent A.D.G.

Le Néo-Polar est l'utilisation des codes du roman policier pour dénoncer les excès de la société, de la politique, de la finance...
Militant d'extrême gauche, Manchette profite de son roman « Nada », pour dénoncer le terrorisme d'extrême gauche à travers l'enlèvement d'un ambassadeur américain par un groupuscule politique. Dénoncer ? Pas totalement. Manchette ne jette pas l'opprobre sur ses personnages même si son récit tente d'expliquer que le terrorisme d'extrême gauche est une erreur de la part de ceux qui la pratiquent. En clair que, même pour défendre des idées honorables, tous les moyens ne sont pas bons et même des gens bien intentionnés peuvent générer la violence et le meurtre et ne récolteront, en retour, que la violence et le sang.

Car, si, effectivement, les anarchistes du groupe « Nada » ont des côtés attendrissants et touchants alors qu'ils vont sombrer dans l'ultra violence, le flic, en face, sous des aspects sympathiques, finit par se montrer sous son jour monstrueux. Et au-dessus ? Au-dessus, les politiciens sont dépeints comme des êtres encore plus horribles, car plus hypocrites, se servant des terroristes et des policiers pour faire avancer leurs carrières.

Jean-Patrick Manchette nous livre donc un roman dans la pure veine des ouvrages de Jean-Patrick Manchette, c'est-à-dire, violent, sombre, engagé, sanglant.

« Nada » est un réel pamphlet contre la politique et l'état et une tentative d'expliquer à qui serait tenté que la violence ne sert pas forcément une cause.
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Manchette Jean-Patrick (1942-1995) - "Nada" - Gallimard Fleuve noir, 1972 – réédition 1999 (ISBN 978-2070410545)

Effectivement, il y a dans ce roman beaucoup d'éléments qui rappellent furieusement les années 1970, comme par exemple en page 81 la "réaction" du PCF, les réactions en chaîne provoquées par l'enlèvement au chapitre 33, ou la brève et humoristique liste des réactions constituant le chapitre 35.
Quant à la thèse centrale, relevée dans la quatrième de couverture, énoncée à la fin du chapitre 36, elle explique en partie pourquoi l'extrême-gauche française n'est pas tombée dans le terrorisme à la Brigade Rouge (Italie) ou Rote Armee Fraktion (Allemagne de l'Ouest), les agissements d'Action Directe n'ayant reçu aucun soutien de quelque milieu que ce soit.
Il paraît que Manchette a tenu un Journal 1966-1974 : il faudrait que j'y jette un coup d'oeil.

Autre recension, plus récente :
Manchette Jean-Patrick (1942-1995) – "Nada" – Gallimard / Folio-policier, 2020 (ISBN 978-2-07-041054-5) – réédition du roman publié en 1972

Un roman qui préfigure quelque peu "La position du tireur couché" (cf recension du 18 février 2021) : un groupe d'anarchistes enlève l'ambassadeur des États-Unis pour tenter d'obtenir une rançon. Mais tout dérape, le récit se termine sur un massacre général.

Manchette – qui pourtant proclamait son adhésion aux thèses de l'extrême-gauche – met en scène ici un groupe de branquignols de la mouvance arnarcho-gauchiste de ces années-là : il ne devait pas y connaître grand-chose en réalité, car le groupe "Action directe" fut beaucoup plus nuisible (donc organisé et formé par des services spécialisés d'autres pays) que le groupe dérisoire ici mis en scène. A moins que Manchette, dont Wikipedia nous dit qu'il adhérait plutôt aux thèses des situationnistes (qui sait encore aujourd'hui ce que cela signifiait ?) – n'ait voulu ici ridiculiser ces petits groupes d'illuminés (genre "gauche prolétarienne" ou armée secrète montée par la ligne communiste de Krivine) qui pullulaient dans les années post-soixante-huitardes...
Ce roman ne supporte guère la re-lecture, tant les postures des personnages et l'enchaînement des évènements mis en scène, sont devenues des standards. La seule caractéristique qui demeure, c'est cet étalage de violence complaisamment décrite, avec moult détails. Bof.

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critiques presse (2)
BoDoi
18 décembre 2018
Cabanes peut tout dessiner, de son trait charnel et pourtant enlevé, et donne en plus l’impression de le faire sans effort. On pourrait traquer les scories, couper les cheveux en quatre. Non. Autant abdiquer : on touche ici à la perfection. Nada est à couper le souffle.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDZoom
08 octobre 2018
Après « La Princesse de sang » et « Fatale », le remarquable auteur de « Dans les villages » récidive [...] en adaptant, sur 184 superbes pages, ce classique du néo-polar qu’est « Nada » de Jean-Patrick Manchette, aux éditions Dupuis, dans la collection Aire libre…
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
— T’es une drôle de fille, dit Épaulard.
— Et toi, tu es un vieux con, déclara Cash. Je t’ai attendu pendant une heure cette nuit, dans ma chambre, figure-toi. Pourquoi est-ce que tu n’es pas venu ?
Épaulard s’étrangla avec son pain beurré, histoire de gagner du temps.
— À vrai dire, fit-il, l’idée m’était venue…
— J’espère bien ! cria Cash.
— Mais, poursuivit Épaulard, j’hésitais… Enfin je me posais la question. Et… et pendant que je me posais la question, eh bien merde, quoi, je me suis endormi.
Il regarda Cash qui luttait contre le fou rire.
— Je suis désolé, ajouta-t-il.
— Quel homme viril ! s’exclama la fille. Il s’endort en se posant la question, et il est désolé. C’est ridicule. Tu as envie de faire l’amour avec moi, oui ?
— Oui.
— Bon. Ce soir. Bois ton café.
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- On peut savoir pourquoi vous marchez dans une combine comme celle dont il est question ?
Cash eut une moue ironique.
- Je suis pour l’harmonie universelle, dit-elle, et pour la fin du pitoyable État civilisé. Sous mon apparence froide et apprêtée se cachent et bouillonnent les flammes de la haine la plus brûlante à l’égard du capitalisme technobureaucratique qu’a le con en forme d’urne et la gueule en forme de bite. Dois-je continuer ?
Épaulard la regardait, l’œil rond.
- T’esquinte pas, camarade, dit Buenaventura. C’est la grande incompréhensible, cette morue.
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Treuffais était dans un état semi-comateux. Un des officier de police lui donnait sans conviction des coups de pied. L'autre fouillait l'appartement. Assis dans le fauteuil du père, Goèmond considérait avec agacement son prisonnier couché par terre et qui ne réagissait plus au coups. Il se leva et passa dans la cuisine, rejoignant celui de ses subordonnés qui achevait une perquisition sommaire.
- il ne dit toujours rien? demanda l'homme. Goèmond secoua la tête.
- Vous avez essayé de lui tordre les couilles?
- Ce serait torturer dit Goèmond. Chez nous on ne torture pas.
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Sérieusement, petite Maman, tu voudrais d'un pays sans police ? [...] Tu voudrais que sur notre bien péniblement amassé se ruent niveleurs et partageux dans une orgie de destruction ? Je ne dis pas qu'il n'y a pas une majorité de bonne gens au bourg mais toutefois, rien que dans notre paisible communauté rurale, s'il n'était pas su qu'il y a une police et prête à tirer au besoin, j'en vois déjà qui n'hésiteraient pas, sans parler des romanichels.
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Buenaventura prit sur le bureau un bloc et un crayon et griffonna.
– Au fait, demanda-t-il, qu’est-ce que c’est que cette connerie de conseil juridique ?
– Un coup qui a foiré, dit Epaulard. On avait accroché un pigeon sur l’histoire classique de se récupérer le trésor de guerre du F.L.N., le pognon que Khider a étouffé. J’avais besoin d’une surface. Total, mon partenaire s’est fait repasser en Allemagne par des Turcs, l’autre semaine, et le pigeon s’est fait la malle. Je me retrouve avec le bureau payé jusqu’à la fin du mois, et une Cadillac 1956, et mes yeux pour mater.
Buenaventura ricana brièvement et se versa une autre vodka.
– En tant qu’expert, dit-il, on pourrait t’appointer.
– Avec la rançon de l’ambassadeur, j’imagine ?
– Exact.
– Vous la toucherez jamais.
– Qu’en sais-tu ? Viens ce soir.
– Non.
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Spécial Eté ! Avant une petite trêve estivale !1,2,3 BD ! Chez les libraires ! présente les BD coups de coeurs de Jérôme et la librairie La planète Dessin à Paris !!! Et ce soir, ce n'est pas trois conseils de lecture mais plutôt la découverte des collections été des éditeurs à glisser dans les valises ! Lisez des BD et bonnes vacances. -Les incontournables du roman graphique(ALICE GUY Catel & Bocquet, LE CRÉPUSCULE DES IDIOTS Jean-Paul Krassinsky, GUIRLANDA Lorenzo Mattotti & Jerry Kramsky, MAGIC PEN Dylan Horrocks, QUATORZE JUILLET Bastien Vivès & Martin Quenehen, JOHNNY CASH - I SEE A DARKNESS Reinhard Kleist) chez Cas-terman -Version poche (La mémoire dans les poches Récit de Luc Brunschwig. Dessin d'Étienne le Roux, Mauvais garçons Récit de Christophe Dabitch. Dessin de Benjamin Flao, La position du tireur couché D'après le roman de Jean-Patrick Manchette. Adaptation et dessin de Tardi, …) -La sélection BD poche (Seconds de Bryan Lee O'Malley, Glenn Gould de Sandrine Revel, Riche, pourquoi pas toi ? de Marion Montaigne, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Opération Copperhead de Jean Harambat, Noire d'Émilie Plateau, d'après Tania de Montaigne, Lip, des héros ordinaires de Laurent Galandon et Damien Vidal, le Retour de la bondrée d'Aimée de Jongh, le Mystère du Monde Quantique de Thibault Damour et Mathieu Burniat, Guantanamo Kid de Jérôme Tubiana et Alexandre Franc) chez Dargaud -Sarbacane 20 ans (L'Aimant Édition poche Lucas Harari, le dieu vagabond Édition poche Fabrizio Dori, Dans la forêt Édition poche Lomig, Un travail comme un autre Édition poche Alex W. Inker) -La Boîte à bulles 20 ans (La plus belle femme du monde Dorange et Roy, Dans les vestiaires le Boucher, L'immeuble d'en face Vanyda, Kaboul Disco Wild) -Collection Nomad Urban Comics 1,2,3 BD c'est le jeudi à 18h30 sur la chaine Youtube et les RS. Trait pour Trait parcourt toujours les librairies de France pour des conseils de lecture. #GALERIE #BD #POPCULTURE #BANDEDESSINEE #COMICBOOKS #9EMEART#MANGA Retrouvez 1,2,3 BD ! Chez les libraires! sur : https://www.youtube.com/TraitpourtraitBD https://www.facebook.com/TraitpourTraitBD https://www.instagram.com/traitpourtraitbd/ https://twitter.com/TPTBD
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