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EAN : 9782072956546
128 pages
Gallimard (03/03/2022)
4.13/5   103 notes
Résumé :
Correspondance entre l'écrivain français et Louis Germain, son ancien instituteur à Alger, source d'inspiration du personnage de M. Bernard dans "Le premier homme". Tout au long de sa vie, Albert Camus ne cesse de rendre hommage à cet homme et de lui exprimer sa reconnaissance.
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Une correspondance émouvante qui met en exergue, d'une part la gratitude, la considération d'un l'élève reconnaissant devenu un écrivain reconnu, d'autre part, l'affection , la fierté d'un instituteur qui, par son dévouement, son autorité bienveillante a fait d'un enfant pauvre un Prix Nobel de littérature.
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Magnifique ! C'est un grand plaisir et une grande émotion que de lire ces deux textes.

Tout d'abord l'échange de lettres entre Albert Camus et son instituteur Monsieur Germain. Celle rédigée par l'écrivain quelques jours après qu'il eût reçu le prix Nobel de littérature est un modèle de reconnaissance et d'hommage aux instituteurs (et institutrices) qui ont su éveiller chez leurs élèves le goût d'apprendre et de réfléchir sans imposer leurs idées. La réponse de monsieur Germain est aussi pleine de modestie que d'amour. "La raison est bien simple : j'aimais mes élèves et parmi eux, un peu plus ceux que la vie avait désavantagés. Lorsque tu es arrivé , j'étais encore sous le coup de la guerre, de la menace de mort que, durant cinq ans, elle avait fait peser sur nous. J'en étais revenu, mais d'autres moins chanceux, avaient succombé. J'ai vu en eux des camarades malchanceux tombés en nous confiant ceux qu'ils laissaient. C'est en pensant à ton papa, mon cher Petit , que je me suis intéressé à toi, comme je me suis intéressé aux autres orphelins de guerre. Je t'ai aimé un peu pour lui, autant que j'ai pu, et je n'ai pas eu d'autre mérite. J'ai rempli un devoir sacré à mes yeux. “
Cette correspondance commencée à la fin de la seconde guerre est interrompue, comme vous le savez, par la mort de l'écrivain dans sa 46e année.

Le second texte est le premier chapitre d'un roman inspiré de sa propre expérience d'élève, un hommage à cet instituteur devenu dans cet écrit monsieur Bernard. Il ne sera malheureusement pas fini, interrompu par cet accident de voiture.
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Titre : " cher professeur " ou la conspiration par la  culture  :

L'oeuvre d'Albert Camus est une oeuvre culturelle , une pratique culturelle telle qu'on l'a vue dans la lettre lue à son cher maître ; une lettre lue par une étudiante en hommage et miroir à Samuel Paty  professeur lui aussi mais décapité ,  à la cérémonie funéraire et républicaine organisée par le président Macron  ...

cérémonie publique abjecte et délirante de la république autoritaire bien fort au mico , cérémonie néo-romaine et post-gaulliste où on cite l'oeuvre de Camus ... c'est à dire oeuvre de Camus autour duquel on organise un culte , un totem sacré, avec ses pratiquants et son vocabulaire liturgique, exigent une soumission à elle , une allégeance spirituelle et métaphysique et autour duquel ceux qui y résistent - ou la refusent intimement ou ouvertement - blasphèment...

c'est donc , pour Camus , une oeuvre de propagande , abjecte et dangereuse , d'ont l'objectif,  à travers la vie définie comme absurde , est de pousser au suiscide , de rendre malade , et de laver le cerveau d'un peuple occidental vieux et fatigué.

Je pense que cette " oeuvre " devrait être mieux comprise et placée sous la surveillance de gens compétents et capables de lutter contre ses effets dangereux et néfastes.

Nottamment ceux qui connaissent bien les mécanismes du lavage de cerveau et des manipulations sectaires.

Je m'explique , au XXème siècle 100 millions de victimes périssent à cause du communisme , 20 millions de morts et 21 millions de blessés de la guerre de 14-18 ,
Entre 50 et 60 millions de morts perissent au cours de la seconde guerre mondiale soit : – 22 millions de militaires. – 31 millions de civils.

220 millions d'âmes évaporées !

Il faut donc à l'élite occidentale et russe ,qui ont bousillés la vie des millions de civils et foutus l'occident et la Russie par terre , empêcher les gens , et de se révolter, et de comprendre ce qui leur est arrivé , pourquoi , dans quel but , et à quels fins...

On propagandise donc l'idée que rien n'a de sens et que tout est absurde et c'est sur des peuples fragiles l'invention des géniaux sartre , Camus et Beckett : beckett n'étant pas le plus mauvais...

Sartre philosophe absurde du siècle , beckett le génie absurde du théâtre et Camus l'émouvant-absurde-prix Nobel...

On a harcelé un occident fatigué et éreinté avec de la propagande " mode absurde rien n'a de sens " , celle-ci s'est faite par la publicité , le matraquage et les institutions politico-républicaines , nottamment l'éducation nationale et particulièrement envers les jeunes qu'il fallait aliéner , dépolitiser , et même parfois si c'était nécessaire pousser au désespoir et au suiscide...

La pensée philosophique d'albert Camus s'articule autour d'une idée simple , telle que décrite parfaitement par " philosophie magazine " ( sic ! )  très au point sur ce genre de bêtises nases et vaseuses:

" l'existence humaine est marquée par l'absurde. Ce terme renvoie à ce sentiment de lassitude, voire d'écoeurement, éprouvé par l'homme qui prend conscience que sa vie tourne autour d'actes répétitifs, privés de sens, et se dirige irrémédiablement vers la mort. "

C'est faux !!!

Quiconque pense cela dans son coeur et dans son âme est severement aliéné, gravement malade et en danger de devenir sévèrement dépressif voir même suiscidaire...

Non la vie n'est pas absurde , elle a du sens , elle est belle et elle vaut la peine d'être vécue , et c'est une formidable aventure !

Méfiez vous des institutions et de tout ceux qui , de par une influence usurpée au sein d'institutions politiques , culturelles ou médiatiques opèrent un chantage , une manipulation ou des arguments d'autorité de culture et d''intelligence , bref ceux qui essayent de vous convaincre du contraire à savoir que la vie est absurde  ; ce sont des ordures qui cherchent à vous intimider et vous ne leur devez rien.

Non vraiment la vie n'est pas absurde , lisez , vivez , et ne vous laissez pas abattre !
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Cher Monsieur Germain /Albert Camus (1913-1960) Prix Nobel 1957.
L'émouvant recueil de lettres échangées entre son instituteur et Albert Camus n'a été édité que très récemment et constitue la première partie de ce livre, la seconde étant empruntée au livre inachevé d'Albert Camus intitulé « le premier homme » (chapitre 6 relatif à son instituteur) et édité en 1994 après un travail de mise au point de son épouse Francine et de sa fille Catherine qui gère aujourd'hui le patrimoine de son père en compagnie de son frère jumeau Jean.
En avant-propos nous est rappelée une brève biographie de l'écrivain né en Algérie en 1913, orphelin d'un père mort à la Grande Guerre, et pris en main à l'école par Louis Germain (1884-1966) qui décela un bel avenir chez cet enfant élève brillant.
Les échanges commencèrent en 1945 alors que Camus vit à Paris avec sa femme Francine rencontrée à Alger en 1937. En 1945 Francine vient de donner naissance aux jumeaux Jean et Catherine. Les échanges se poursuivirent jusqu'à la mort d'Albert Camus.
Un des passages le plus émouvants concerne la lettre de Camus à son maître d'école, une lettre restée célèbre, juste après la remise du prix Nobel en 1957. C'est d'ailleurs à son maître que l'écrivain dédiera son discours à Stockholm lors de la cérémonie.
Extrait de la lettre :« Quand j'ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j'étais, sans votre engagement et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. »
La deuxième partie donc du livre reprend le chapitre du « Premier homme » évoquant un certain Monsieur Bernard (Louis Germain de son vrai nom), personnage clé dans la vie de Camus (Jacques Cormery dans le livre), car c'est lui qui voyant les capacités de l'enfant pauvre lui fait obtenir une bourse pour aller au lycée. Cet homme aura été le père que le jeune garçon n'avait plus.
Albert Camus est mort en 1960 avec son éditeur Gallimard dans un accident de voiture.
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Correspondance camusienne 🌿

En 1957, Albert Camus reçoit le Prix Nobel de littérature pour son oeuvre "qui éclaire avec un sérieux pénétrant les problèmes posés de nos jours aux consciences humaines". Courroné pour ses écrits, Camus pense alors à son instituteur, Monsieur Germain, à qui il écrit pour partager son succès.

C'est grâce à Monsieur Germain, qui fait office de "père spirituel" de l'écrivain, que celui-ci a obtenu une bourse et aura poursuivi des études étant plus jeune. L'on ressent à travers cette vingtaine de lettres, la force du lien qui unit l'ancien élève et son enseignant. Certes, la plupart des lettres sont pour le moins banales et relèvent davantage d'une trace de vie. Mais c'est une correspondance pour le moins touchante qui montre l'impact que certains êtres peuvent avoir, un jour, sur une vie.

Je me suis retrouvée dans ces lettres, qui m'ont rappelée celles que j'ai également échangées avec ceux qui ont su me guider et me pousser plus loin dans mon propre chemin. Et puis le souvenir des petits mots laissés aux enseignants qui ont marqué notre enfance, ça n'a pas de prix.

Alors certes, la nature des lettres n'est pas aussi éblouissantes que celles que Camus échangeait avec Maria Casarès 🖤, mais parfois l'émotion nait au-delà des mots. C'était touchant !
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Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Alger, ce 22 novembre 1957
... J'aimais mes élèves et parmi eux, un peu plus, ceux que la vie avait désavantagés. Lorsque tu m'es arrivé, j'étais encore sous le coup de la guerre, de la menace de mort que, durant cinq ans, elle avait fait peser sur nous. J'en étais revenu, mais d'autres moins chanceux, qui avaient succombé. J'ai vu en eux des camarades malheureux tombés en nous confiant ceux qu'ils laissaient. C'est en pensant à ton papa, mon cher Petit, que je me suis intéressé à toi, comme je me suis intéressé aux autres orphelins de guerre. Je t'ai aimé un peu pour lui, autant que j'ai pu, et n'ai pas eu d'autre mérite. J'ai rempli un devoir sacré à mes yeux...
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Avant de terminer, je veux te dire le mal que j'éprouve en tant qu'instituteur laïc, devant les projets menaçants ourdis contre notre école. Je crois, durant toute ma carrière, avoir respecté ce qu'il y a de plus sacré dans l'enfant : le droit de chercher sa vérité. Je vous ai tous aimés et crois avoir fait tout mon possible pour ne pas manifester mes idées et peser ainsi sur votre jeune intelligence. Lorsqu'il était question de Dieu (c'est dans le programme), je disais que certains y croyaient, d'autres non. Et que dans la plénitude de ses droits, chacun faisait ce qu'il voulait. De même, pour le chapitre des religions, je me bornais à indiquer celles qui existaient, auxquelles appartenaient ceux à qui cela plaisait. Pour être vrai, j'ajoutais qu'il y avait des personnes ne pratiquant aucune religion. Je sais bien que cela ne plait pas à ceux qui voudraient faire des instituteurs des commis en religion et, pour être plus précis, en religion catholique. À l'École normale d'Alger (installée alors au parc de Galland), mon père, comme ses camarades, était obligé d'aller à messe et de communier chaque dimanche. Un jour, excédé par cette contrainte, il a mis l'ostie « consacrée » dans un livre de messe qu'il a fermé ! Le directeur de l'École a été informé de ce fait et n'a pas hésité à exclure mon père de l'école. Voilà ce que veulent les partisans de «'École libre » (libre... de penser comme eux). Avec la composition de la Chambre des députés actuelle, je crains que le mauvais coup n'aboutisse. Le Canard enchaîné a signalé que, dans un département, une centaine de classes de l'École laïque fonctionnent sous le crucifix accroché au mur. Je vois là un abominable attentat contre la conscience des enfants. Que sera-ce, peut-être, dans quelque temps ? Ces pensées m'attristent profondément.
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19 novembre 1957.
Cher Monsieur Germain,
J'ai laissé s'éteindre un peu le bruit qui m'a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon cœur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n'ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j'ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant que j'étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé…
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J'en étais là lorsque, ce matin, est venue ta lettre. Elle a hâté de peu le moment de te répondre.
Elle nous a profondément émus ta lettre, mon cher Petit. Elle révèle des sentiments qui honorent une âme humaine. J'ai, personnellement, été d'autant plus touché que mes propres enfants ne m'ont jamais manifesté autant d'affection. L'aîné a conservé quelques relations avec nous et nous rend visite trois ou quatre fois par an ; sa femme et l'une de ses de ses filles sont venues nous voir hier, l'aînée Raymonde étant restée à la maison pour travailler : elle elle est fière d'être 1re en français sur deux classes. Quant à Robert¹, il a définitivement rompu avec moi depuis sa majorité. Il m'ignore s'il me rencontre dans la rue si près qu'il passe de moi. Je n'ai jamais vu sa femme ni ses deux enfants.
J'ai eu plus de chance avec mes autres élèves, en général. Nombreux sont ceux que je retrouve dans la vie et qui me disent avoir conservé un bon souvenir de moi malgré mes sévérités lorsqu'il le fallait.
La raison est bien simple : j'aimais mes élèves et parmi eux, un peu plus, ceux que la vie avait désavantagés. Lorsque tu m'es arrivé, j'étais encore sous le coup de la guerre, de la menace de mort que, durant cinq ans, elle avait fait peser sur nous. J'en étais revenu, mais d'autres, moins chanceux, qui avaient succombé. J'ai vu en eux des camarades malheureux tombés en nous Confiant ceux qu'ils laissaient. C'est en pensant à ton papa, mon cher Petit, que je me suis intéressé à toi, comme je me suis intéressé aux autres orphelins de guerre. Je t ai aimé un peu pour lui, autant que j'ai pu, et n'ai pas eu d'autre mérite. J'ai remnpli un devoir sacré à mes yeux.
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"Tu n'as plus besoin de moi, disait-il, tu auras des maîtres plus savants. Mais tu sais où je suis, viens me voir si tu as besoin que je t'aide." Il partait et Jacques restait seul, perdu au milieu de ces femmes, puis il se précipitait à la fenêtre, regardant son maître qui le saluait une dernière fois et qui le laissait désormais seul, et, au lieu de la joie du succès, une immense peine d'enfant lui tordait le cœur, comme s'il savait d'avance qu'il venait par ce succès d'être arraché au monde innocent et chaleureux des pauvres, monde renfermé sur lui-même comme une île dans la société mais où la misère tient lieu de famille et de solidarité, pour être jeté dans un monde inconnu, qui n'était plus le sien, où il ne pouvait croire que les maîtres fussent plus savants que celui-là dont le cœur savait tout, et il devrait désormais apprendre, comprendre sans aide, devenir un homme enfin sans le secours du seul homme qui lui avait porté secours, grandir et s'élever seul enfin, au prix le plus cher.
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Vidéo de Albert Camus
Rencontre avec Denis Salas autour de le déni du viol. Essai de justice narrative paru aux éditions Michalon.
-- avec l'Université Toulouse Capitole


Denis Salas, ancien juge, enseigne à l'École nationale de la magistrature et dirige la revue Les Cahiers de la Justice. Il préside l'Association française pour l'histoire de la justice. Il a publié aux éditions Michalon Albert Camus. La justice révolte, Kafka. le combat avec la loi et, avec Antoine Garapon, Imaginer la loi. le droit dans la littérature.


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02/02/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
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