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EAN : 9782374910888
218 pages
Quidam (07/02/2019)
3.9/5   5 notes
Résumé :
« Être au monde, c’est être possédé. »

Dans le ghetto de Pragol, les fantômes entendent des voix. Un en particulier, Jacob, dont les pérégrinations à travers le brouillard des ruelles semblent ne jamais vouloir finir. Terrorisé, fuyant le fleuve des voix qui menacent de l’engloutir à tout instant, il fait la rencontre d’un mystérieux rabbin à la puissante magie et découvre l’existence d’un monde entre les mondes : le Transval, où reposent des milliers... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Nous suivons Jacob, personnage presque anonyme et en totale désincarnation, dans ses pérégrinations mentales et dans la ville de Pragol (référence à une Prague imaginaire), où il nous invite à faire l'expérience de la possession par des voix inconnues, de la dépossession de soi, de l'irréel et du flou. Flotte une aura de mystère, de mystique, de kabbalistique, de tics nerveux, un brouillard d'oppression et une solitude insoutenable. Lorsque les vivants croisent les morts et que les morts emportent les vivants, lorsque, pour reprendre cette expression qui me colle à la peau, « rien n'est vrai, tout est permis. »

Entendre des voix, de tout temps, a exclu les personnes de la société, puisqu'elles sont vite vues comme "aliénées", pour reprendre les termes. Ça peut être une expérience d'isolement, d'impossibilité à s'entendre soi-même, de déréalisation, de dépersonnalisation. C'est un thème encore rarement abordé de façon saine ou compassionnelle : les gens qui entendent des voix sont forcément fous furieux, dangereux, ils ont forcément plusieurs personnalités, ils ne sont pas aptes à. Et ici, effectivement, Jacob n'est vraiment plus apte à. Mais aussi, c'est parce que, eh bien, c'est un fantôme. Pour reprendre son récit, la façon dont son écriture se fond comme une pensée sans fin, une pensée sans fond, une pensée à bout de souffle, une tentative de démêler, comprendre, vaincre, adapter, accepter, se relever, bref, son récit rend bien cette réalité cacophonique, d'une façon à la fois exténuée et poétique. Personnellement, j'ai été fort touchée, par les mots, bien que l'ensemble contribue encore à isoler et dramatiser les personnes malades mentales, au fond il s'agit surtout ici de mettre un pied dans le monde souterrain des morts et donc il n'est pas tellement question des vivants.

En plus des voix, donc, il y a aussi ces fantômes du passé, ces scènes rejouées des batailles épiques, les grands héros holographiques, qui apparaissent à Jacob régulièrement, et puis, ensuite, tous les êtres trépassés, réunis ensemble pour continuer une sorte de vie secondaire, où il est question de traîner toujours parmi les vivants, en attendant d'accéder à. À quoi ? Qu'est-ce que l'âme, qu'est-ce que la chair, qu'est-ce que le paradis et l'enfer ? Il y a aussi ce grand Rabbi, capable de manipuler les mots, les chiffres, les lettres, capables de grands sorts et figure de proue d'un mouvement de révolte. Qu'est-ce que la réalité ? Qui est Jacob ?

Manuel Candré nous mène en bateau, tout au long du récit, nous fait flotter entre réel et illusions, entre vie et mort, attendant un évènement, un avènement, des réponses, ou tout au mieux des questions, et tout reste volontairement flou, floué, flottant, fluctuant. En attente, comme les âmes déchues. Il y a sûrement beaucoup à analyser et décortiquer ici, ou bien l'on peut juste se laisser enivrer par les ambres d'alcool et se laisser envahir par les voix, se perdre dans les dédales de Prgl, la ville fantôme, la version purgatoire de Pragol. J'ai vraiment adoré son écriture, qui peut sembler brouillonne dans son enchaînement mais qui en réalité est aboutie comme une peinture, une litanie à la fois fade et grandiose, terrible et sans pitié, un fil de pensée ininterrompu. Un livre que je n'oublierai pas de si tôt, malgré son apparent manque d'intrigue, qui intrigue d'autant plus, qui ne délivre ses arcanes qu'au compte-goutte (encore l'eau, qui revient toujours) ainsi que dans les pages ultimes. Et pour finir avec une citation d'un livre qui, en filigrane, fait un peu écho à cette histoire-ci : « Sautez dans l'urinoir pour y chercher de l'or. Je suis vivant et vous êtes mort. Plongez dans la baignoire pour voir d'où vient le vent. Vous êtes tous morts et je suis vivant. » (Ubik, Philip K. Dick) Merci aux éditions Quidam !
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Une lecture qui m'a laissé sans voix, justement, les bases me manquant cruellement concernant les sujets abordés dans ce roman original et déstabilisant. Mais réflexe positif : j'ai dû me documenter pour suivre cette intrigue de haute voltige référentielle et stylistique.

En effet, ce livre peut être vu comme une réécriture de la Kabbale et de l'existence fantasmée du Golem. Entre foi, légendes, contes, l'auteur nous guide dans les rues du ghetto de Pragol (réécriture de Prague), dans la nuit seulement éclairée par les becs de gaz quelques centaines d'années moyenâgeuses en arrière. Un ghetto peuplé de fantômes, de spectres, de morts, dirigé par Rabbi Viggel, être opaque à la fois bienfaiteur et malfaisant. Pratiquant l'exorcisme pour faire fuir les démons, il userait en fait d'endorcisme, son exact contraire. Il finira par se couper la gorge.

Immersion au présent ou presque, le XXe siècle chargé de ses malheurs, des malheurs rappelant ceux de jadis. Les ghettos, les morts, les zombies. Parallèle historique.

Jacob, le narrateur-Golem, entendant des voix, comme une obsession, errant dans le ghetto humide, froid et venteux. Des voix, toujours des voix. Incompréhensibles. Bruits de fond. Avec elles, avec l'aide des habitants, ces spectres appuyés par Rabbi, doivent tous se rendre au Transval, sorte de terre promise.

Rabbi Viggel en appelle au Reversement ainsi défini « Ce qu'il ambitionnait (Rabbi) c'était le remplacement pur et simple des vivants par les morts, et non seulement de les influencer et de les remplir de terreur le temps d'une nuit magique ».

Le récit est peuplé de fantômes, mais aussi de messes (noires), de magie (noire aussi), de créatures étranges, d'ombres en pagaille, de brume, d'êtres plus ou moins maléfiques, mystérieux toujours. le tout s'étend du Moyen Âge à nos jours, entre réalité et légendes. Il y est question de la bataille d'Olomouc, de la nuit de Walpurgis, de sorcières, de la Shoah finalement, en un long monologue suffoquant, de longues phrases frappées de parenthèses, les pensées suspendues, interrompues, un soliloque de souffrance, d'errance et de terreur.

Rassurez-vous, le Transval, après bien des difficultés, va être atteint, tel un firmament. Mais il va irrémédiablement se rétrécir comme peau de chagrin. Dans ce roman gothique et fantastique, les traits d'humour sont pourtant nombreux (il faut réussir à les capter à l'instant T, ils passent souvent inaperçus), l'auteur aimant jouer avec les mots. Derrière l'oppression extrême du récit, de petits moments de grâce épars, pour nous délivrer en partie du joug de cette écriture d'une rare noirceur, ce ton résolument glacial qui ne laisse que peu de marge de manoeuvre. Un roman « pluvieux que jamais ».

https://deslivresrances.blogspot.fr/
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Quelles voix nous possèdent quand on prétend capturer le réel ? Folie et fantôme, terre et eau, kaballe et chevauchement du langage, Des voix laisse entendre l'ensemble. Dans une prose limpide, pétrie toujours de ce doute par lequel ce fantastique roman rattrape la magie, Manuel Candré signe un roman envoûtant, indispensable. Récit halluciné et très fine réflexion sur la tessiture du monde et son langage troué, laissez vous happer par ce rêve aux motifs et aux échos profonds et pérennes.
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D'un golem mythique et incarné au quotidien désenchanté, extraire le mince chemin d'une émancipation possible et d'un sens retrouvé à la vie. Une expérience littéraire d'une rare puissance.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/05/05/note-de-lecture-des-voix-manuel-candre/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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[...] La folie guette, prête à vous embrasser avec toute sa force tout au long de ce récit complexe et ardent. Pesons nos mots jusqu'à ne plus rien entendre, jusqu'à entrer dans le raffinement de cette transe intense et suave qui saura vous harponner à la lecture de ces pages frémissantes.[...]
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Je crois pouvoir discerner parmi les voix des ensembles particuliers de voix reliées entre elles par un caractère (ou une propension) dominant. S’agissant des voix anthropophages, je peux dire qu’elles sont pourvues de dents pointues avec la sainte vocation d’arracher des bouts de tissus et de chairs à chaque saillie. Ces voix sont par nature les plus agressives et correspondent dans la nature aux grandes bêtes carnassières tel le loup. La conséquence finale de leurs attaques n’est pas de démoraliser ou d’effrayer ou que sais-je encore, mais de démanteler le corps et l’esprit ensemble reliés confondus fondus dans ce principe abstrait : l’être. Elles ont l’appétit de détruire en arrachant peau chair et os organes pensées adverses sentiments en propre. Elles ne sont pas invasives comme certains autres groupes de voix, elles ne véhiculent pas l’aspect de maladies ou d’inconfort ni ne conduisent au bord de la folie, ce qu’elles cherchent simplement, annihiler et aussi absorber, car ce que j’ai senti d’elles, c’est qu’elles se nourrissent de ma viande ou de mes fluides et, bien entendu, de mon caractère, dans le but de me réduire et elles grossir et grossir. Leurs attaques sont terribles, si vous comprenez le tableau tel que j’ai voulu vous en faire jour. Je les qualifie non seulement de carnassières anthropophages, et encore bien plus que cela, car je vois qu’elles recherchent d’amoindrir, voire de faire disparaître toute humanité en nous autres. Certains ont évoqué, à ce propos, la dignité, et je suis, moi, bien obligé d’employer un autre mot en rapport avec ce fait central qu’elles sont génocidaires. Une fois prochaine, peut-être, je parlerai de certains ensembles de voix, les murmurantes, les crissardes, les semeuses d’épouvante, etc., aussi les rigolotes car, pour minoritaires qu’elles furent, j’atteste de leur présence parmi nous. Les savantes. Les prédicatrices.
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Je regarde la lune qui s'invite sur mon lit touchant presque mes pieds, j'entends aussi les bruits d'eau, nombreux, par lesquels elles arrivent, se servant de l'écoulement pour progresser le long des parois de salpêtre, composant une armée de rigoles serpentines qui se répandent au sol où elles se rejoignent en une série de mares longilignes dont, je le pressens, je le vois déjà, les bords innombrables finiront par se toucher à force de ramper les uns vers les autres et fondre les uns dans les autres pour former une vaste mer, caressée par la lune. La lune. Dans le combat que je livre à présent, je ne suis pas aidé par sa présence glissante qui a préparé le terrain de l'invasion. Les voix sont là. (...) Les voix grimpent. Sur le lit. Elles rampent, sautillent, glissent comme la Lune. Elles m'encerclent de telle sorte que je ne peux m'enfuir ni me sauver, elles sont intelligentes. L'une d'elles est parvenue jusqu'à mon oreille où elle s'est logée. (...) Tremblant de dégoût, je me réfugie sous la couverture que j'ai pliée, puis dépliée d'une certaine manière avant le coucher, en prévision de tels désagréments de sorte qu'elle est dépositaire de certains pouvoirs de protection.
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À cela s’ajoute ceci que j’ai constaté et que je trouve extravagant :
J’ai sur le corps une constellation. J’ai la peau. piquetée. de points sombres comme des étoiles mortes, qui ne transmettent plus qu’une lumière froide et de plus en plus à mesure (de l’écoulement) du temps. Allongé sur les draps entortillés, découvrant des pans de peau nue, pâlie, je fais le compte méthodique des astres qui me composent, m’alourdissant par endroits, dessinant dans ce morceau neuf d’univers une figure cryptique du savoir, connaissance cachée par moi révélée. Ainsi, prenant la nuit pour couverture, je m’efforce de pénétrer les secrets logés au cœur de la constellation que je baptise, puisqu’elle est mienne, constellation du pou. J’arpente d’immenses corridors formés par les étoiles qui, là, tournent sur le dedans, là, plongent vers un soleil oublié, le plus gros de tous, ailleurs et c’est un chant pulsé par la vibration chromatique de millions d’objets stellaires, suspendant mon cœur comme on pose une lune en orbite de l’être absent. Seul à danser. Je parcours seul mon royaume sans âme, qui de personne ne résonne, plié en mille dans l’espace infinitésimal d’un feuillet papier, je cours. Pris par surprise de l’immensité qui se tord sur la peau, la faisant advenir comme une broussaille éprise de feu. Ses points sombres luisent comme des bourgeons terminaux, m’invitent à m’y poser, chacune d’entre nous, connais-nous, car nous sommes tes mondes.
J’ai sur le corps une constellation. D’astres perdus dans leur course folle, d’étoiles orphelines prises dans l’indécision d’un univers sans lois, aucun objet pour en attirer d’autres, aucune courbe réglée, ni danse commune, les soleils y sont morts. Dans cette chambre de chair où le froid n’est jamais compensé, je flotte parmi elles, les voix, au gré des rares courants de lumière émis par on ne sait quelle roche en fusion et pour combien de temps. J’erre pour ainsi dire, porté par des vents solaires morts depuis des millions d’années. Dehors, le coq chante les quatre heures dans la nuit encore profonde, je m’agite un peu, les bras collés aux flancs se déplient, je passe la tête hors du drap de conjuration, ma respiration se projette aussitôt en amas de vapeur dans la chambre gelée.
(Ainsi je ressentais mon jour et ma nuit comme un unique plan délétère d’où véridisme et fantaisie cheminaient tels des astres malades.)
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(J’ai bien aussi d’autres goûts qui parfois noient ma bouche, mais ceux-là je ne suis pas trop pressé de les ramener au jour. Ce sont des goûts de clair-obscur et de mutisme servile, de domesticité sans joie, les chairs éteintes, dans ces impasses de ma mémoire, je me perçois en colosse. Je me vois œuvrant depuis le tout petit matin, dans le silence des gisants, un outil à la main, portant de lourdes charges, allant délivrer tel message qu’on me glisse entre les dents ou dans un coin du corps, pendant qu’autrement on prie et on mange. Je suis pris dans des rets invisibles qui font de moi, par le rayonnement de commandements magiques, l’automate docile, rapide malgré sa lenteur, appliqué et précis, diligent sitôt qu’on demande, je ne sens pas de limite à ma force. On pourrait faire de moi une terrible sentinelle si on le souhaite, un gardien sans ombre, prêt à écraser tout ce qui ferait figure d’ennemi. Je repose dans des caves ou des greniers, montagne allongée de muscles d’argile, toujours immobile même lorsqu’elle se meurt. Au coucher des autres, mon front obtus s’anime du désir d’obéir, je me redresse jusqu’à toucher le faîte, je monte ou descends des marches, je porte des seaux d’eau sale aussi, m’exerce à toutes sortes de choses qui sont nécessaires à faire, sans ressentir de fatigue, sans particulièrement d’entrain, toujours somnolent même lorsqu’on m’agit, j’ai des masses au bout des bras. Ces jours-là me parlent comme un long crépuscule où, dégagé de toute hésitation, je ne parviens jamais à l’aube d’une mobilité que je convoite pas. Les galaxies dont on a fait mon corps sont mortes ou très anciennes. Pas de feu en moi, pas de danse, ainsi opère la magie du commandeur. Lorsque la nuit tombe sur la nuit, je range mes outils, je rejoins mon sol puis, malléable et éteint, je glisse dans l’inertie profonde des gouffres. Là, au cœur d’un repos sans vie, je ne rêve pas que je brise des chaînes, je ne rêve pas que le brouillard se lève dans ma bouche, ni d’étoiles brûlantes sur mon front, je repose comme des continents engloutis.)
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J'ai sur le corps une constellation. J'ai la. peau. piquetée. de points sombres comme des étoiles mortes, qui ne transmettent plus qu'une lumière froide et de plus en plus à mesure (de l'écoulement) du temps. Allongé sur les draps entortillés, découvrant des pans de peau nue, pâlie, je fais le compte méthodique des astres qui me composent, m'alourdissant par endroits, dessinant dans ce morceau neuf d'univers une figure cryptique du savoir, connaissance cachée par moi révélée. Ainsi, prenant la nuit pour couverture, je m'efforce de pénétrer les secrets logés au cœur de la constellation que je baptise, puisqu'elle est mienne, constellation du pou. J'arpente d'immenses corridors formés par les étoiles qui, là, tournent sur le dedans, là, plongent vers un soleil oublié, le plus gros de tous, ailleurs et c'est un chant pulsé par la vibration chromatique de millions d'objets stellaires, suspendant mon cœur comme on pose une lune en orbite de l'être absent.
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Video de Manuel Candré (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Manuel Candré
Manuel Candré - Le portique du front de mer .Manuel Candré vous présente son ouvrage "Le portique du front de mer" aux éditions Joëlle Losfeld. Rentrée littéraire janvier 2014. http://www.mollat.com/livres/candre-manuel-portique-front-mer-9782072528408.html Notes de Musique : Fritz Reiner - Brahms - Symphony No. 3 in F Major, Op. 90: Poco allegretto
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