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EAN : 9782070296224
224 pages
Gallimard (15/03/1977)
4.19/5   16 notes
Résumé :
"Je considère ces textes brefs, ces silhouettes et ces souvenirs-notes sur certains gens, sur certains sites-comme une sorte d'atlas personnel, de géographie de ma vie d'écrivain tout au long de trois décennies : en gros, de 1945 à ces dernières années.
Tout dans ce livre est emprunté à la réalité, ce qui ne veut pas dire que ce soit là le réel à l'état brut ; mettons que c'en est la meilleure approximation possible pour moi : un reportage même, à tout prendr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Le Wunderkind

A Colette,Jean Cocteau disait,en parlant de Truman Capote : "Ne t'y trompe pas ma chérie. Il a l'air d'un ange qui aurait dix ans, mais son âge est infini et son âme maligne."

Ce livre est un carnet de notes,de voyages, de souvenirs qui font voyager le lecteur en Europe, Haïti, Tanger et, of course, Hollywood et New-York, en passant par les champs de blé du Kansas, l'Alabama et la Nouvelle Orléans où il est né.
On croise les stars, les écrivains,musiciens,photographes (tous mythiques ! ) de cette époque flamboyante de l'après guerre mais aussi des personnages haut en couleurs, silhouettes de l'intime,témoins d'une époque révolue.
C'est la façon de raconter de l'auteur,son sens inné du détail,de l'observation,sa sensibilité esthétique qui vous enchantera.Cette poésie qui surgit au détour d'une phrase qui fait de cet ouvrage un pur bonheur de lecture.Le ton est parfois moqueur,acerbe,qu'importe.Ce que l'on retient,c'est la richesse de la langue,l'aventure de sa vie.
De ses souvenirs d'enfance ,de tournage,ses rencontres, son anecdote incroyable avec un corbeau ( Lola) ses amitiés et son autoportrait, je retiens un homme hors du commun,multiple,complexe,authentique. Il avait " l'art de divertir le temps qui passe".
Merci à Cicou,qui m'a mis la puce à l'oreille il y a quelque temps.A Isanne,qui m'a confirmé ...
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Vingt-trois textes plus ou moins brefs qui se lisent comme des nouvelles pour certains. Ils évoquent des lieux, des personnes, des souvenirs.
Truman Capote aiment ces lieux, apprécie les personnes dont il parle en racontant une anecdote ou en dissertant sur un trait de leur caractère, il parle d'animaux, de villes, de quartiers, de bâtiments...
C'est le genre de recueil que l'on découvre en le lisant une première fois, dans l'ordre ou le désordre suivant ce que l'on veut découvrir en premier et que l'on va écorner, user parce qu'on va le garder à portée de mains pour l'ouvrir et y revenir souvent !

Je ne connaissais pas l'écriture de Truman Capote et cela a été une révélation : un désir avide de lire encore et encore, tant il sait nous emporter dans ses visites géographiques et nous faire côtoyer des artistes connus en dévoilant d'eux, quelque secret. C'est la vérité ou c'est l'imagination qui parle mais qu'importe, c'est un enchantement.

Son style m'a réellement envoûtée, il y avait longtemps que je n'avais pas vécu cela.



Une merveilleuse découverte...
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Truman Garcia Capote - né Truman Streckfus Persons - en 1924 à La Nouvelle-Orléans, décédé en 1984 à Los Angeles, est un écrivain américain auteur de romans, nouvelles, reportages, portraits, récits de voyages, adaptations théâtrales et scénarios de films. Ses romans les plus connus, Petit déjeuner chez Tiffany (1958) et surtout de sang-froid (1966).
Les chiens aboient est un recueil de textes datant de 1951 à 1973. Initialement paru en France en 1977, il vient tout juste de ressortir dans cette nouvelle édition. Sous-titré Souvenirs, sites, silhouettes qui donne leur titre aux trois chapitres, il regroupe 23 textes courts et autobiographiques.
« Je considère ces textes brefs, ces silhouettes et ces souvenirs – notes sur certaines gens, sur certains sites – comme une sorte d'atlas personnel, de géographie de ma vie d'écrivain tout au long de trois décennies : en gros, de 1945 à ces dernières années. Tout dans ce livre est emprunté à la réalité, ce qui ne veut pas dire que ce soit là le réel à l'état brut ; mettons que c'en est la meilleure approximation possible pour moi : un reportage même, à tout prendre, ne peut se dire vérité pure ; et pas davantage l'objectif d'une caméra. Car enfin, l'art n'est pas de l'eau pasteurisée : notre façon de percevoir, nos préjugés, le choix opéré par notre sensibilité, tout cela vient troubler le cristal du Vrai absolu. »
Tous les textes ne sont pas d'un intérêt égal il est vrai. Mais on se régalera de la Rose blanche où l'auteur narre sa rencontre avec Colette dans son appartement du Palais-Royal, de Lola sorte de nouvelle se déroulant lors d'un séjour en Sicile où le personnage central est un corbeau femelle aux ailes rognées. le portrait d'Ezra Pound et Autoportrait sont deux textes excellents eux aussi.
Truman Capote a l'écriture précise et on se délecte de l'acuité de ses jugements ou de ses portraits comme par exemple quand il évoque Humphrey Bogart « Toujours le même rôle, c'est vrai, mais il n'est rien de plus difficile à rendre sans cesse intéressant que la répétition. »
On trouvera dans ce court ouvrage des détails sur l'adaptation cinématographique de son roman de sang froid, des impressions de voyage en Sicile où il croise André Gide, à Venise ou à Tanger. Les portraits, bien qu'extrêmement courts hélas, croquent Karen Blixen, Mae West « inimaginablement virginale », Jean Cocteau et Gide, Maryline Monroe dont il note « le tortillement rythmique de volumes toujours en mouvement qui luttent pour plus d'espace dans l'infini de son décolleté ». Avec en fil rouge, une réflexion sur l'Art.

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Recueil de vingt-trois textes auxquels il est impossible de n'accorder qu'un seul genre puisqu'il s'agit à la fois de souvenir -sortes de mini-nouvelles-, de descriptions de villes, de voyages ou encore de portraits de personnalités célèbres. Pour ceux et celles qui ne connaissent pas encore Truman Capote, c'est une bonne opportunité pour eux que de venir découvrir ce livre car ils auront ainsi un aperçu des divers genres de littérature que Truman Capote a abordés au cous de sa vie, sans compter son analyse journalistique.
En tous cas, ce que je peux vous dire est que ce livre est envoûtant, déroutant par moments mais absolument fabuleux. Comme le dit l'auteur lui-même, tout ce qui est écrit dans ce livre est la vérité mais cela ne veut pas forcément dire qu'il s'agit de la vérité pure. Voilà tout l'intérêt de ce livre qui démontre vraiment toute l'ingéniosité de l'auteur et son brio. A vous de déceler le vrai du faux...
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Le texte intitulé Lola se trouve dans le livre de souvenirs de Truman Capote: «Les chiens aboient».
Ce recueil qu'on ne trouve plus désormais que dans les bibliothèques rassemble vingt-trois textes brefs que l'auteur, dans sa Préface, considère «comme une sorte d'atlas personnel, de géographie de (sa) vie d'écrivain tout au long de trois décennies : en gros, de 1945 à ces dernières années.» (Écrit en 1973)

Lola est une vilaine corneille hargneuse aux ailes rognées dont l'auteur pleure la disparition. Il l'a reçue comme cadeau de Noël 1952 de la part de sa jeune servante Graziella alors qu'il se trouvait sur les pentes de l'Etna, en Sicile près de Taormina.

Il fallut attendre six mois avant que les ailes du corbeau femelle ne repoussent. Pendant ce temps, elle devint l'amie des deux chiens de la maison dont elle apprit à se faire respecter et elle avait sa cachette secrète où cacher ses larcins, dans la bibliothèque juste derrière les «Oeuvres complètes» de Jane Austen. Tout ce qui brillait l'attirait et cela allait du dentier d'une Lady amie de l'auteur jusqu'à ses clés de voiture, ses boutons de manchette préférés et un bouchon de cristal. Elle semblait très heureuse de cette vie mais ne volait toujours pas: elle se prenait pour un chien et se comportait comme tel.

(...)
Lien : http://liratouva2.blogspot.c..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
...Mais quand une civilisation s’écroule,est-ce une réserve de billets de banque que leurs successeurs trouvent parmi les ruines,ou est-ce une statue,un poème,une pièce de théâtre ?
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Il y avait peut-être un millier de ces « presse-papiers » couvrant deux tables de chaque côté du lit : des demi sphères de cristal emprisonnant des lézards verts, des salamandres, des mosaïques millefiori, des libellules, un panier de poires,des papillons posés sur des feuilles de fougère ; des tourbillonnements de blanc et de rose, et de bleu et de blanc, ruisselant comme un feu d’artifice ; des cobras entrelacés dans leur lutte ; de jolis parterres de pensées,d’éclatantes poinsetties.(...)
Elle m’expliqua que c’était là le dernier raffinement de l’art des cristalliers, de ces artisans inventifs de la joaillerie du cristal qui firent la réputation des créations françaises de Baccarat, de Saint-Louis et de Clichy. Prélevant comme au hasard l’un de ces presse-papiers, particulièrement beau et grand, qui explosait de mille feux aux mille coloris, elle me montra l’endroit où était cachée la date, 1842, à l’intérieur de l’un de ses minuscules boutons de fleur.
Les plus beaux sulfures, me dit-elle ont été fabriqués entre 1840 et 1880. Depuis lors, toute cette industrie a périclité. Il y a environ quarante ans que j’ai commencé cette collection. C’était passé de mode à l’époque et il y avait des aubaines magnifiques au marché aux puces. Aujourd’hui, bien sûr, une belle pièce coûte une fortune. Les collectionneurs se comptent par centaines, alors qu’il n’existe peut-être que trois ou quatre mille pièces en tout qui méritent un coup d’œil. Celle-ci, tenez (elle me tendit un sulfure de la taille environ d’une balle de base-ball), c’est un Baccarat. Il porte un nom : la Rose blanche.
C’était une pièce taillée à facettes, exempte absolument de bulles d’air et décorée d’un seul motif très simple : une rose blanche, montée directement sur centre fixe, avec quelques feuilles vertes.
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Un des textes de ce livre, Lola, a toute une histoire, très curieuse: écrit en vue d’exorciser le fantôme d’un ami perdu et acheté par une revue américaine, il resta pendant des années dans un tiroir, parce que le rédacteur en chef avait décidé qu’il «n’aimait pas ça»: il affirmait ne pas savoir «de quoi il était question» dans un tel récit, qui lui semblait d’ailleurs «inquiétant», «noir». Noir? Je ne trouve pas. Mais je comprends très bien ce qui s’est passé dans l’esprit de cet homme: d’instinct, il avait pénétré au-delà des déguisements sentimentaux de cette «histoire vraie», et ressenti confusément – mais sans le reconnaître le moins du monde – ce qui en constituait le sujet véritable: les périls (éventuellement mortels) qui menacent tout être vivant quand il ne sait pas, ou n’accepte pas, les limites de cette «identité» et de cette «classification» qui lui sont imposées par les autres. Ici, il s’agit d’un oiseau qui croyait être un chien! Ainsi, naguère Van Gogh affirmait qu’il était un artiste; Emily Dickinson croyait qu’elle était un poète. Et pourtant, sans de telles erreurs, sans de telles croyances, les mers n’auraient jamais été dérangées de leur sommeil et les neiges éternelles seraient restées inviolées.
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J’eus d’abord un mouvement de surprise… Rougeaude et le cheveu crêpelé, de type presque africain. Des yeux de chat des faubourgs, obliques et bordés de khôl : un visage tout de finesse, mobile comme l’eau. Les joues fardées de rouge. Les lèvres, d’une minceur et d’une ductilité de fil d’acier, mais rehaussées d’écarlate comme celles d’une vraie fille des rues.
Et la chambre renvoyait au luxueux confinement de ses romans les plus profanes – disons, Chéri et La fin de Chéri- avec des rideaux de velours, dressés contre la lumière de juin. On s’apercevait bientôt que les murs étaient tendus de soie : que la lumière, rosâtre et chaude, filtrait de lampes drapées dans des foulards rose pâle. Un parfum – quelque mélange de roses et d’oranges, de tilleul et de musc – se balançait dans l’air comme une buée : comme une brume légère.
Ainsi elle était là, calée par des couches d’oreillers à bordures de dentelles, les yeux liquides de vie et de gentillesse et de malice. En travers de ses jambes, un chat d’un gris singulier était étendu, plutôt comme un couvre-pied supplémentaire.
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Q : En matière de loisirs, quelle est votre occupation préférée?
R (Truman Capote) : Pas la sexualité... bien que j'ai connu, là aussi, des périodes d'enthousiasme. Mais si ce doit être plus qu'un passe-temps occasionnel, c'est, pour un loisir, de trop haut prix, trop brûlant, quel que soit le sens que vous donnerez à cette dernière qualification. Ce que j'aime vraiment, c'est lire. Et depuis toujours. Les auteurs contemporains dont je suis passionné ne sont pas nombreux; cependant - pour ne parler que de nos propres compatriotes - j'admire beaucoup Flannery O'Connor dans ses œuvres de maturité, et aussi Norman Mailer, William Styron, Eudora Welty, Katherine Anne Porter, les premiers livres de Salinger. Et aussi... oh, une quantité d'autres!
(Autoportrait)
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Vidéo de Truman Capote
En mai, ce qui nous plaît, c'est de lire de bonnes bande dessinées : de celles qui nous emportent, qui nous bouleversent, qui nous renversent. Voici donc venue la fin du Chant des Asturies. le tome 4 signe la conclusion d'une oeuvre majeure de l'histoire de la bande dessinée espagnole. Vous découvrirez aussi le retour de Truman Capote à Garden City, la ville où se sont déroulés les meurtres qu'il a explorés dans de sang-froid. Et parmi les nouvelles éditions : Sophie, oeuvre majeure de Muñoz et Sampayo, sera enfin réédité. Et trois titres rejoignent notre collection de poche : Les Ignorants, Martin Eden et Sang Noir.
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