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La Fille de braises et de ronces tome 1 sur 3
EAN : 9782221127148
408 pages
Robert Laffont (09/02/2012)
3.91/5   261 notes
Résumé :
Princesse d'Orovalle, Elisa est l'unique gardienne de la Pierre Sacrée.
Bien qu'elle porte le joyau à son nombril, signe qu'elle a été choisie pour une destinée hors normes, Elisa a déçu les attentes de son peuple, qui ne voit en elle qu'une jeune fille paresseuse, inutile et enveloppée.
Le jour de ses seize ans, son père la marie à un souverain de vingt ans son aîné. Elisa commence alors une nouvelle existence loin des siens, dans un royaume de dune... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (121) Voir plus Ajouter une critique
3,91

sur 261 notes
C'est le 1° tome d'une série pour ado et bien que je ne sois plus une ado depuis longtemps , ce titre original et poétique m'a intriguée ...
Je ne suis pas une experte en Heroic Fantasy, je ne sais même pas si j'en ai lu cinq dans toute ma vie ...
Donc partant de là, le fait que je sois arrivée jusqu'au bout de ce roman prouve au moins une chose : il y a du suspens .
La deuxième chose qui m'a séduite, c'est que l'héroïne est atypique . Pour une fois, que le personnage principal n'est pas une belle gosse , à l'air rebelle , le menton volontaire , les cheveux qui cascadent etc...
Elisa est grosse, très grosse, obèse .
Elle ne pense qu'à manger et n'est pas du tout courageuse . Pourtant c'est elle qui est promise à un destin exceptionnel et pas sa soeur . Elle est l'élue . La pierre qui orne son nombril , change de température selon le danger .
le jour de ses 16 ans, son père la marie à un souverain d'un royaume voisin , c'est une alliance politique . Son mari lui préférera sa sublime maitresse et ne s'occupera pas d'elle . Mais heureusement la guerre va l'occuper...

L'auteur réussit parfaitement à rendre son monde imaginaire mais elle aurait pu faire beaucoup mieux . [ Je remarque que souvent ce genre littéraire pour ados, pêche au niveau des descriptions pour ne pas lasser le jeune lectorat ...]
Le fait de choisir comme personnage principal , une obèse (elle soulève les plis de graisse de son ventre au début pour accéder à la pierre qui orne son nombril...) est vite abandonné vers le milieu car la jeune fille forcée de faire du sport, maigrit . Je n'ai donc pas compris si l'auteur était "obèse friendly" (!) ou si son but était de montrer qu'on peut (qu'on doit ? ) maigrir grâce au sport .
Je n'ai pas compris non plus qu'elle était le message de ce roman: la guerre c'est mal ? Soyons unis , nous serons plus forts ?
Les personnages entourant Elisa n'ont pas beaucoup d'épaisseur . Il m'a manqué de l'action, du mystère, de l'amitié , de l'amour, de l'engagement .
Je m'attendais à mieux , au vu de beaucoup de critiques élogieuses . Bien qu' agréable à lire , je ne suis pas sure de poursuivre la série .
Mais le titre est très joli ...
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J'ai repoussé la rédaction de ce billet et je peine à me lancer… Mais pourquoi ? Et bien parce que ce livre m'a transportée, parce que j'ai a-do-ré et parce qu'il s'agit du plus beau coup de coeur de ces dernières semaines ! Et j'ai toujours plus de mal à faire passer mon enthousiasme qu'à montrer qu'une lecture m'a déplu.
Je vais tenter d'illustrer, point par point, pourquoi ce premier tome de la Fille de braises et de ronces m'a tant charmée. Je vais essayer d'être juste mais je vous avoue que j'ai beau y réfléchir, je ne vois pas vraiment de points négatifs… Rien n'est jamais parfait, mais là, j'ai beau chercher… Bref. Je n'ai qu'une chose à dire : lisez ce premier tome et vivement la publication de la suite !

Je ne sais même pas par quoi commencer tant tous les éléments m'ont plu… Commençons par les personnages et l'héroïne avant tout : Elisa. Cette jeune fille vient de fêter ses 16 ans. Sa soeur aînée (parfaite en tout point) et son père le roi d'Orovalle, ont conclu un accord avec Alejandro, le roi de Joya d'Arena : Elisa doit l'épouser pour conclure la paix et l'entraide entre les deux royaumes, alors qu'un peu plus loin, une guerre gronde. La jeune fille n'a pas eu le loisir de donner son avis, elle doit fait avec. Approchant de l'autel qui la liera à Alejandro, elle prie pour qu'il soit laid ou handicapé, car elle sait qu'elle, elle est laide ; elle ne veut pas être un poids ou une honte pour son futur époux. Elisa, avant d'être l'Elue portant la pierre sacrée à son nombril, est une jeune fille se sous-estimant, mal dans sa peau et trouvant refuge dans la nourriture. La princesse benjamine est enveloppée et doit subir les regards et chuchotements de tous. A son arrivée dans son nouveau royaume, son époux refuse d'annoncer son mariage à son peuple. Elle doit jouer les invitées diplomatiques, ravalant l'humiliation, supportant les moqueries ouvertes de la maîtresse officielle du roi. Dans ce palais, Elisa fait la connaissance du prêtre Nicandro qui lui révèle quelques informations sur la pierre sacrée, sur les élus et leurs missions… Elle comprend alors que tout son entourage lui a toujours menti et qu'elle peut être à tout moment en danger. le pire arrive soudain : elle est enlevée et doit suivre ses kidnappeurs au milieu du désert. Commence alors pour elle de nouvelles épreuves qu'elle devra surmonter seule. Elisa en ressort changée, grandit… elle découvre la soif et la faim, l'horreur de la guerre mais aussi l'amitié sincère, l'amour infaillible…
Je me suis prise d'une très grande affection pour cette héroïne, Elue d'une civilisation, tellement seule dans ce monde… cette adolescente qui se bat, jour après jour pour une cause qu'elle croit juste et qui malgré toutes les souffrances physiques et morales continuent, sans relâche… Et malgré tout ça, malgré son statut d'Elue, jamais l'auteure nous présente Elisa comme une Wonder woman à qui tout réussi. Non, Elisa, malgré la pierre sacrée, est humaine et pourrait être notre voisine de palier. J'ai cru en elle, pas seulement comme une héroïne de roman, mais comme une personne authentique.
Et je pourrai dire la même chose de tous les autres personnages, tellement vrais, tellement authentiques. Rae Carson nous offre des personnalités riches, complexes… tellement réalistes ! Je crois que ma préférence va à Cosmé. On la découvre au palais d'Alejandro, elle est alors la camériste mesquine de la maîtresse du roi. Et puis, au fil des pages, la jeune femme haïssable se dévoile. Mais elle ne passe pas de la vraie garce à l'amie attentionnée, non ; c'est beaucoup plus complexe et travaillé que ça. Dans le même ordre d'idées je pourrais vous citer Ximenia (bien qu'elle soit un peu trop discrète à mon goût), Belén, Rosario… le personnage qui se révèle peut-être le plus « lisse » est Humberto. Mais malgré son côté un peu fade, il est tellement adorable qu'on ne peut que l'aimer… Je me suis vraiment attachée à tous ces personnages, j'ai aimé leur authenticité, leur caractère… ils ont tous une histoire, un côté touchant. Bref, un très bon point pour l'auteur !

Toutes ces figures évoluent dans un monde presque en guerre. Des alliances se créent, certains complotent, d'autres manigances… Elisa ouvre les yeux sur beaucoup de choses et en fait profiter le lecteur. On passe très peu de temps à Orovalle (le royaume d'origine de l'héroïne) puisqu'elle part très vite sur les routes pour rejoindre son nouveau chez elle : Joya d'Arena. de cette région, on ne voit pas grand-chose puisqu'Elisa passe ses heures enfermée au palais où, on l'apprend, il n'y a aucune verdure (ce qui lui manque !). le royaume et le paysage qu'on découvre le plus dans ce premier tome, c'est le désert. Avec mon amour pour le vert et les paysages luxuriants, je n'aurais jamais cru qu'une histoire se déroulant majoritairement dans un paysage aride réussirait à me séduire… et je suis la première surprise ! Mais Rae Carson raconte si bien les choses que je me serais cru, aux côtés d'Elisa, à braver la chaleur et les tempêtes de sable, à souffrir de la faim et de la soif, à peiner à se déplacer au milieu des dunes, les pieds dans le sable…

Ce qui m'a également plu dans l'univers mis en place par l'auteure, c'est son côté très palpable et très réaliste. Les touches de fantasy, de magie, sont finalement assez effacées (bien que la pierre sacrée d'Elisa ne la quitte jamais). D'ailleurs, on apprend assez peu de choses sur ce point et je suis sûre que le tome suivant nous apportera beaucoup plus de précisions sur le rôle des élus, sur les animagi… et j'ai hâte de découvrir tout ça ! Si on fait abstraction de ces éléments, on pourrait se croire dans un monde « normal », dans lequel les différents pays entrent en guerre… et qui dit guerre, dit scènes d'horreur, nombreux morts et blessés. Là entre un autre élément qui m'a définitivement conquise pendant cette lecture et dont j'ai déjà parlé plus tôt : le réalisme de Rae Carson.
L'auteure nous décrit en effet certaines scènes avec une grande précision et beaucoup de véracité. Je pense à la découverte des blessés lorsqu'Elisa parvient au point de ralliement du peuple du désert ou même à sa longue traversée sous un soleil ardent, dans un paysage de dunes interminables… Je me répète, mais je m'y serais cru. Rae Carson décrit les sensations de la jeune héroïne, sa soif, sa faim, sa souffrance physique pendant ce trajet… Je garde également en tête le moment où elle se cache pendant des heures, recroquevillée dans le renfoncement d'une grotte pour échapper à ses ennemis puis, un besoin naturel la sortant de là… l'auteure n'épargne aucun détail ce qui rend le texte encore plus fort. Dans la même optique, de nombreux personnages trouvent la mort pendant ce premier tome, des personnages secondaires mais également certaines figures principales… Y a-t-il beaucoup de textes, estampillés « jeunesse », qui se permettent un tel « réalisme », une telle « authenticité » ? Généralement, on réduit les scènes de guerre/bataille au strict minimum, les horreurs ne sont pas trop décrites et « tout est bien qui finit bien, ou presque »… Ici, non, rien n'est enjolivé. le monde est cruel, les hommes également et Elisa doit survivre à tout ça. J'ai vraiment aimé cet aspect-là.

Le dernier point que j'aimerais ici aborder est celui de la forme, de la plume de Rae Carson (ou plutôt de la traduction offerte par Madeleine Nasalik). J'ai déjà dit à quel point j'avais aimé les descriptions offertes, à quel point l'ensemble m'avait paru réaliste et palpable. Peut-être cela s'explique-t-il par l'utilisation de la première personne du singulier qui permet de tout vivre à travers les yeux de l'héroïne, la rendant par la même occasion, encore plus attachante ?
Dialogues, descriptions, je suis entrée dans cette histoire et ai eu du mal à en ressortir ; j'avais les scènes sous les yeux et les vivais en même temps qu'Elisa ! Même s'il ne s'agit pas de grande littérature, j'ai trouvé le texte très riche. Les phrases m'ont paru recherché mais plus important encore, elles faisaient sens et délivraient de belles images et de grandes émotions. Merci Rae Carson.
Je terminerai en précisant que même s'il s'agit d'un premier tome, il se suffit amplement à lui-même. Bien sûr, on attend une suite (et j'ai hâte de la découvrir), mais le lecteur ne reste pas sur sa faim et peut tourner la dernière page, serein.

Vous l'avez compris, cette lecture m'a transportée. J'ai été emballée de la première à la dernière ligne. L'héroïne et les personnages gravitant autour d'elle, le monde décrit, l'intrigue, les émotions sous-jacentes… tout, absolument tout m'a conquise. le seul petit bémol que je pourrais apporter est le suivant : il manque une petite carte illustrant le monde mis en place par Rae Carson. Ce n'est pas primordial, on se débrouille très bien sans, mais il fallait bien trouver un petit défaut…
Lien : http://bazar-de-la-litteratu..
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Ce livre était le plus vieux de ma PAL : je l'ai acheté en 2013, et j'ai passé les cinq dernières années à en repousser la lecture. le prétexte ? C'est un livre jeunesse, et je n'ai plus l'âge de lire de l'ado.
Je suis contente d'avoir surmonté mes préjugés. Parce qu'Élisa (Lucero-Élisa, de son nom complet) est une héroïne pas comme les autres : elle est grosse, maladroite, mal dans sa peau, jalouse de toutes les filles minces qu'elle rencontre (sa soeur, notamment) et déconsidérée.
Mais Élisa déchire sa race. Elle est intelligente, tenace, surmonte ses peurs et se remet en question. Je l'ai adorée.
Dire que j'ai mis cinq ans à la découvrir…

Elle est d'autant plus admirable que pendant les 150 premières pages, elle n'est pas maîtresse de son destin et éprouve un profond mal-être qui s'exprime au-travers de l'hyperphagie. Pour tout vous dire, au début de l'histoire, elle me ressemblait beaucoup quand j'avais son âge. J'étais moi aussi mal dans ma peau, et je comblais un manque affectif par la nourriture. J'ai donc éprouvé beaucoup d'empathie pour elle.
Mais l'évolution qui est la sienne est drastique – preuve de sa volonté de fer.
Car le roman commence avec son mariage avec le roi de Joya d'Arena. Un événement doux-amer, puis qu'Elisa est contrainte de quitter son pays natal et sa famille pour arriver dans une cour où personne ne fait attention à elle – son statut étant tenu secret, aucun noble ne lui accorde le respect dû à son rang. Son mari lui-même l'ignore gentiment. Elle se sent pourtant attirée par lui, puisqu'Alejandro est beau et doux. Mais pas sans défauts – elle en fera l'amère expérience.
En fait, il faut attendre qu'Élisa soit enlevée pour la voir prendre du poil de la bête – au sens figuré. C'est dans l'épreuve qu'elle va se forger, prendre conscience de l'état du royaume, de ses enjeux et des intérêts de la population. Un voyage initiatique au coeur du désert qui lui permettra d'en apprendre plus sur elle et sur la nature humaine.

J'ai aimé la plupart des personnages pour la simple et bonne raison que la première impression est rarement la bonne. L'avis se nuance très vite : Alejandro, Cosmé et Belén (pour ne citer qu'eux) sont beaucoup plus complexes que prévu et nous réservent des surprises. C'est exactement ce que je recherche dans les romans young adult et je suis donc extrêmement satisfaite de ce côté-là.

L'univers, quant à lui, est intriguant. L'ambiance fait beaucoup penser au Moyen-Orient, mais cela ne se passe pas dans notre monde – en tout cas, pas à notre époque. Élisa apprend qu'il y avait une mer centrale à la place de Brisadulce, mais qu'elle s'est asséchée. Est-ce la Méditerranée ? D'autre part, on nous explique que le Destin a déplacé les hommes pour leur salut, a même enfermé la magie du monde sous terre pour qu'ils n'y touchent plus. Et si cette même magie était une technologie tellement poussée qu'elle a fini par nous consumer ? Peut-être que La Fille de braises et de ronces est une trilogie post-apo, tout compte fait.
Le peuple d'Élisa est visiblement d'origine arabe : ils sont décrits comme étant bruns de peau et noirs de chevelure. Les Inviernos (ennemis de l'héroïne) sont de type caucasien : la première fois qu'elle en rencontre, Élisa est surprise par la pâleur de leur peau, les teintes bariolées de leurs cheveux et leur beauté surnaturelle. Ils sont grands, hautains et terriblement puissants. Certains d'entre eux, les animagi, ont même accès à une magie destructrice : on dit qu'ils peuvent réduire un homme en cendres en croisant son regard…
On en sait assez peu sur les cultures et l'histoire des trois pays – Orovalle, Joya d'Arena et Inverna. Rae Carson a fait le choix de beaucoup insister sur la religion et de passer le reste sous silence. Ce n'est pas un dieu que prient les hommes, mais le Destin lui-même. Au cours de la lecture, on assiste à plusieurs rites religieux et j'ai trouvé ça assez intéressant. Mais très peu d'informations concernant la géographie. Dommage qu'on n'ait pas de carte.

Le principal reproche que je pourrais faire à l'histoire, c'est qu'elle va trop vite.
En fait, Élisa, je la trouve trop sexuée. C'est comme s'il lui fallait absolument une histoire d'amour pour continuer l'aventure. C'est comme s'il fallait absolument qu'un homme s'intéresse à elle pour qu'elle puisse remplir son rôle de personnage principal. Alors que c'est faux ! Élisa est une des héroïnes jeunesse les plus intéressantes que j'ai lue ces dernières années.
Ça m'agace : j'ai l'impression que c'est surtout aux filles qu'on réserve ce traitement. On le voit dans tous les types d'oeuvres de fiction – surtout au cinéma. Une fille – une femme – DOIT rencontrer l'amour. Quand j'y réfléchis, je connais très peu de personnages féminins importants qui n'ont pas de relations amoureuses dans les fiction.
Pourquoi ?
C'est un peu triste de se contenter de vivre au travers du regard des hommes…

Mais je digresse ! Ce roman fut une très bonne découverte. Certains rebondissements m'ont totalement prise de court malgré une histoire très classique – l'Élue portant un objet précieux et puissant, chargée de lutter contre un empire tout aussi puissant et dangereux, ça ne vous rappelle pas Tolkien ?
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Une lecture atypique dans mon parcours de lectrice car c'est la première fois que je lis de l'héroic fantasy, comme il est stipulé en quatrième de couverture. Une nouvelle aventure dans l'univers littéraire jeunesse destiné à un public adolescent !

Le lecteur suit Elisa de Riqueza, princesse d'Orovalle. C'est une jeune fille effacée, dont les seuls plaisirs sont la broderie et les pâtisseries, mais dont la destinée se démarque puisqu'elle est porteuse de la Pierre Sacrée, qui fait d'elle l'Elue.
A seize ans, sa vie bascule : elle est contrainte d'épouser le roi de Joya d'Arena, Alejandro, de vingt ans sont aîné. Apeurée plus que révoltée, la voilà partie dans ce royaume voisin, dont l'alliance a été conclue en vu d'assurer une entente contre un ennemi commun, les Inviernos.

Concernant l'histoire elle-même, j'ai plutôt accroché, bien qu'il y ait un problème de temporalité. En effet, le lecteur ne sait pas dans quelle époque se déroule l'intrigue, ni le temps qui s'écoule entre le début et la fin. Cela m'a dérangé, car j'aime avoir des repères précis. D'après les descriptions des châteaux, des décors, des costumes et du vocabulaire, je dirais que nous sommes dans une période typée médiévale. Nous avons des enceintes autour des villes, la présence de chevaliers, les femmes sont corsetées, etc.
La première partie du livre ne recèle pas beaucoup d'action mais elle a le mérite de poser les bases de l'histoire et notamment toutes les informations concernant Elisa. Puis l'action arrive tout naturellement avec le départ vers le royaume Joya d'Arena : l'élément perturbateur dans la routine de la princesse, avec le début des pertes humaines qui vont la toucher. On est donc immergé dans ce contexte guerrier qui ne quittera plus le roman jusqu'à la fin.

Revenons sur le personnage d'Elisa, qui est très intéressant. A la première approche, on imagine une fille plutôt terne, assez peu encline à devenir une bonne héroïne romanesque. Elle est effacée, passe son temps à manger et broder et ne semble pas s'intéresser aux affaires d'Etat. Et pour cause ; c'est une jeune fille enrobée, qui n'a aucune confiance en elle et qui ne trouve de consolation que dans les pâtisseries dont elle se goinfre. Caché derrière sa soeur aînée qu'elle admire et dont elle se sent rejetée, ce personnage m'a plu par le côté atypique de son caractère.
Et puis le grand intérêt du roman est le changement subtile qui intervient en elle au fur et à mesure des événements qui s'imposent à elle : le voyage d'Orovalle à Joya d'Arena, les intrigues de la cour du roi, la découverte du peuple de Malficio, la guerre contre Invierne, mais aussi l'amour qu'elle va rencontrer sur son chemin. Elle va finir par accepter son rôle d'Elue et par faire confiance au Destin. J'ai trouvé la construction de ce personnage très intelligente.

Le côté fantastique du roman est la présence magique de la Pierre Sacrée, ce bijou incrusté dans le nombril d'Elisa. Il la réchauffe ou la glace selon le danger ; mais il la rend également vulnérable puisque les Inviernos vont vouloir s'en emparer à tout prix. On en sait assez peu sur les réels pouvoirs de ces Pierres : j'aurais aimé que la mythologie soit plus développée à ce niveau.
Puis le fantastique apparaît aussi dans la figure des animagi, des créatures semble-t-il non humaines, mais que je n'ai pas pu me représenter, pour la simple raison que, selon moi, il n'y a pas de bonnes descriptions les concernant. Je trouve cela regrettable, d'autant que je ne peux même pas dire s'ils sont supérieurs aux Inviernos ou s'ils sont sous leur emprise. Un vide trop grand ici et c'est un réel manque pour moi.

Pour conclure, je dirais que je suis, dans l'ensemble, plutôt satisfaite de cette lecture. Je trouve que l'auteur écrit bien et que la traduction est très bonne (sauf l'expression « un froid de canard » qui devient « un froid de loup » !). Un public adolescent sera certainement charmé par cette histoire.
Ce premier tome d'une trilogie est très prometteur. le second tome paraîtra en octobre 2012.
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Pour continuer dans sa lancée, la Collection R nous présente à nouveau un titre original, sortant de l'horizon de ce que nous propose généralement la littérature pour jeunes adultes, et possédant ce petit quelque chose qui en fait un livre unique et extrêmement agréable à lire.
Cette fois-ci, c'est un livre d'Heroïc Fantasy à la sauce YA ! Un sacré mélange.

Elisa est une princesse, et elle est en plein préparatifs de son mariage avec le souverain d'un Royaume voisin.
Ça fait rêver, non ?
Non. Pas pour elle. Elle est très grosse et ne rentre pas dans sa robe de mariage, elle transpire à cause du stress, s'attend déjà à recevoir des quolibets variés dans sa nouvelle demeure, a peur de partir loin de sa famille et n'a qu'une envie, se réfugier dans un coin pour pleurer et manger une réconfortante pâtisserie.
Le fait qu'elle soit l'élue du Destin et qu'elle possède une pierre incrustée dans son nombril lui rappelant qu'elle a une destinée hors du commun ne suffit pas à la réconforter, ni à la faire se sentir mieux dans sa peau.
Mais elle a beau déprimer, les évènements doivent quand même s'enchaîner, et elle est poussée devant l'autel.
Ça sera le début d'une nouvelle vie, pleine de peurs et de doutes, mais également de découvertes. C'est entourée de dangers et de gens différents d'elle qu'elle grandira. Mais cela sera t-il suffisant pour devenir une vraie Princesse et mériter le titre d'Elue ?

Déjà, Elisa est une anti-héroïne à laquelle je me suis attachée presque instantanément, et pour laquelle j'ai ressentis énormément d'empathie.
Je pense que n'importe quelle fille un minimum enrobée ne pourra que s'identifier à la jeune fille.
A 16 ans, elle ressent tous les complexes, toutes les hontes, tous les embarras qu'une fille à rondeurs peut endurer, et son statut de Princesse ne change absolument rien à tout ça.
Le rendu de ses pensées, ses doutes et son dégoût d'elle-même est incroyable de justesse et de réalisme. Sans pour autant ménager le lecteur ou édulcorer quoi que ce soit, d'ailleurs.
Rien que pour cet aspect, j'ai trouvé ce livre formidable et diablement prenant, très immersif.

Ce titre est avant tout un livre de Fantasy, un peu dans le genre du Trône de Fer.
Des personnages aux grandes destinées, des complots entre les puissants du Royaume, des guerres intestines, des espions, des alliances, de grandes épopées, etc ...
Il y a donc un important chapitre politique, qui prend une grande place dans l'histoire.
Tout ça, c'est pas vraiment mon truc. Je préfère suivre les aventures, les combats, les découvertes et les relations entre les personnages (si y a de la romance en plus, je suis aux anges).
Et bien le miracle a lieu, ici, grâce au savant équilibre entre Fantasy et YA, justement !
D'un côté nous avons beaucoup de politique et d'histoire du Destin (la religion en cours dans ce récit), mais portées par la vision d'une adolescente avec ses sentiments, ses doutes, ses peurs et ses envies.
Ça donne une toute autre dimension, du coup, à ces aspects-là, et ça les rend tout de suite beaucoup plus clairs et digestes, plus faciles à suivre.

L'aspect romance, quant à lui, est vraiment savamment dosé.
Il est fortement présent au début, grâce au mariage et aux pensées d'Elisa, assez typiques dans ce genre de situation.
Son futur époux est d'ailleurs vraiment séduisant et parfaitement mis en valeur par l'auteur et la vision émerveillée de la jeune fille.
Après, c'est vraiment intéressant de voir comment tout ceci évolue. le regard que porte Elisa envers son époux évolue en même temps que celui qu'elle porte sur le monde et sur elle-même.
Le romantisme se fait beaucoup plus discret pendant une bonne partie du livre, pour s'insinuer doucement dans la narration et dans la vie de la Princesse. C'est à peine si on le remarque, et c'est une rafraîchissante surprise, très agréable, quand il pointe ouvertement le bout de son nez.
Bien que l'amour ne soit pas au centre de ce bouquin, il y apporte quand même une force considérable et sera, mine de rien, une raison pour Elisa de faire un premier pas en avant. Et comme on dit, c'est souvent le premier pas le plus important.

On évolue ici dans un univers vraiment riche, avec des personnages incroyables, des peuples étranges, des coutumes originales et pourtant pas si éloignées des nôtres.
Un élément qui m'a beaucoup plu mais qui pourrait en déranger plus d'un, à mon avis, c'est le côté très religieux de l'histoire.
Ici, c'est le Destin qui guide beaucoup de monde, à qui on consacre des églises, etc ...
Mais franchement, je n'y ai vu qu'une version à la mode Fantasy de la religion Catholique. Remplacez Dieu par le Destin, et le reste est un peu coulé dans le même moule.
Cela dit, c'est très bien écrit et son utilisation dans l'histoire est judicieuse et adaptée, donc j'ai trouvé ça plutôt génial. Mais je ne doute pas que beaucoup y verront des "bondieuseries" à profusion et pourront être gênés dans leur lecture par ceci.

C'est un roman vraiment passionnant et très riche, facile à lire, porté par une anti-héroïne hyper attachante et, au fond, très moderne.
J'ai passé d'excellents moments lors de cette lecture, et j'ai vécu une incroyable aventure en sa compagnie.
Lien : http://archessia.over-blog.c..
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critiques presse (2)
Ricochet
04 juin 2012
L’intrigue plaira par sa relative absence de combats et batailles, alors même qu’il s’agit d’une guerre : tout passe par des complots déjoués, des tactiques machiavéliques et des coups de bluff désespérés au cours desquels l’intelligence supérieure de l’héroïne peut s’exprimer.
Lire la critique sur le site : Ricochet
HistoiresSansFin
26 mars 2012
Premier roman de Rae Carson, La fille de braises et de ronces est une histoire relevant de la fantasy pure avec une pointe d’originalité : son univers hispanique.
Lire la critique sur le site : HistoiresSansFin
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
De ce nouveau poste d'observation, j'ai une vue imprenable sur la bataille. Les gardes royaux semblent avoir trouvé un moyen de mettre en déroute ces étranges sauvages. Des cadavres jonchent le sol, il flotte une odeur de chair carbonisée. Notre voiture est devenue un véritable brasier. Ximena tressaille lorsque la structure s'écroule en projetant une pluie d'étincelles.
Juste derrière, deux guerriers ont plaqué l'un des nôtres contre un arbre. L'un d'eux se rue sur lui en hurlant et tente de planter un poignard dans son torse. L'homme esquive de justesse et dévie l'arme d'un geste de l'avant-bras. Il lutte sans conviction avec des mouvements maladroits et hésitants. Les corps peints sentent qu'ils ont affaire à une proie facile et ils ont l'air de s'en amuser : ils commencent lentement une sinistre chorégraphie. C'est à cet instant que j’aperçois le visage de l'homme condamné à mourir entre leurs mains.
Alejandro.
- Non !
Je me jette sans réfléchir à l'extérieur de notre abri. Avec un cri animal, Ximena tente de me retenir, mais je me dégage d'une secousse. J'ai l'impression de courir au ralenti, gênée par mon gros ventre et mes seins lourds. Je tire le coutelas de mon corsage. Alejandro ne peut pas mourir, pas maintenant, pas ainsi. Trop occupés à harceler leur victime accrochée désespérément à son épée, les deux sauvages ne se rendent pas compte que je fonds sur eux comme une furie.
Le visage noyé de larmes, je me rue sur l'un des deux guerriers et le renverse par terre. Tout en sanglotant, je lève mon coutelas et je frappe à l'aveugle. Une fois, deux fois. trois fois, cinq fois... Je m'acharne tant que le Destin me prête des forces.
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Trouver l'honneur dans la mort est un mythe. Inventé par les va-t-en-guerre pour justifier l'horreur.
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- Et les autres? Sont-ils dans le même état d’esprit que toi? Veulent-ils mourir l’arme à la main?
- En grande partie, oui.
- Bien.
Un éclair de surprise s’allume dans ses yeux tandis que je m’éloigne. Les pièces du puzzle commencent à s’assembler sous mon crâne. Je suis en train d’échafauder une stratégie insensée, une tactique que même les guerriers de Joya d’Arena n’ont jamais mise en oeuvre.
Autant dire qu’elle est vouée à l’échec.
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-trouver l'honneur dans la mort est un mythe. Inventé par les va-t-en-guerre pour justifier l'horreur. Si nous devons mourir, c'est pour préserver la vie des autres. C'est la seule mort digne de louanges .
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Je vrille sur Alejandro un regard furieux emprunté à l'arsenal d'Alodia, le regard qu'elle réserve aux cuisiniers paresseux, et aux petites sœurs qui l'agacent.
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Videos de Rae Carson (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rae Carson
THE GIRL OF FIRE AND THORNS by Rae Carson
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