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EAN : 9782253048510
347 pages
Le Livre de Poche (01/05/1999)
3.79/5   80 notes
Résumé :
J’ai eu une enfance merveilleuse. oui, toutes les enfances 1e sont, mais celle-là plus que ça, beaucoup plus. Et je m'en rendais compte. Comment dire ? J'étais heureux et je me regardais être heureux. Je me racontais mon bonheur.

Les Ritals, c'était le livre de mon père.
Ceci est le livre de ma mère.

Maman orgueilleuse jusqu'à l'ascèse. Maman solitaire parmi ses rêves en ruine. Maman bourreau d'elle-même. Maman faisant des ménage... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Texte autobiographique de François Cavanna.

François Cavanna est le fils d'immigrés italiens. Dans ce texte, il raconte sa mère, une femme aux ambitions avortées qui reporta tout son désir de réussite sur son unique enfant. « Son insatiable besoin d'aimer, son besoin, surtout, de créer, de façonner de ses mains, maman l'a reporté sur moi. Son fils. Son cadeau du ciel. Maman n'a eu qu'un seul grand amour dans sa chienne de vie : moi. Elle avait son fils, elle n'avait plus besoin de rien d'autre. » (p. 48) le petit François est un enfant brillant et c'est avec plaisir qu'il voit que sa réussite est aussi celle de sa mère. « Maman, vachement fière, tiens. Elle avait fait un petit Rital, et voilà, il était plus fort que tous les Français. Ça la vengeait de tout, maman. » (p. 20) Mais voilà, on ne peut pas vivre que pour sa mère. Et c'est ce que raconte l'auteur dans son texte.

Autant le dire immédiatement, j'ai lu ce texte en diagonale et en sautant des chapitres. Passées les cinquante premières pages, j'ai été incapable de m'intéresser à cette histoire. Et j'ai été plus qu'agacée par la façon dont l'auteur retranscrit l'accent italien de sa mère. Trois lignes, ça passe. Mais des pages de dialogue ainsi écrites m'ont fait frôler l'overdose.

Certes, cette histoire avait tout pour émouvoir. L'auteur raconte une enfance qui, si elle n'était pas pauvre, était sans aucun doute chiche. Mais dans le petit monde des immigrés, chacun fait de son mieux pour ne pas paraître miséreux. Un enfant devenu adulte qui parle de sa mère, ça aurait pu être bouleversant. Mais tout le monde n'est pas Albert Cohen qui, dans le livre de ma mère, m'avait retourné le coeur, me désespérant presque de ne pas savoir écrire aussi bien pour dire mon amour à ma mère. du côté de Cavanna, ça ne marche pas, je n'ai pas accroché.

Quant au titre, si vous voulez tout savoir, le mystère qui l'entoure est tout simplement effroyable. Mais c'est une fille qui n'a jamais tué d'animaux qui vous le dit, une chochotte, une amoureuse des bêtes qui fait semblant de croire que la viande qui est dans son assiette n'a pas d'abord été une bestiole adorable… Bref, si vous avez le coeur aussi peu accroché que le mien, ne lisez pas le dernier chapitre !
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Dans la famille Cavanna: La Mère!
L' auteur des Ritals, s'attache cette fois à la figure tutélaire de sa maman.
Cette femme haute en couleurs, François Cavanna nous la présente dans toute sa complexité, avec son ombrageux caractère et son amour de louve pour son louveteau, aussi...
Cependant, l'élan des Ritals, des Russkoffs et de Bête et méchant s'est un tout petit peu émoussé et le livre s'en ressent. La surprise et l'émerveillement du lecteur (du moins en ce qui me concerne) furent mois intenses.
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Cavanna raconte son enfance et son adolescence depuis la maternelle jusqu'à la "Supé". Bien sûr l'ensemble est difficile à résumer puisqu'il est composé d'une série d'anecdotes drôles et attristantes, ponctuées par les discours "philosophiques" en dialetto italien de son père maçon, mais aussi et surtout hantées par l'ombre de sa mère, paysanne nivernaise, dure avec elle-même et qui n'a qu'un seul amour, son fils. Elle se saigne aux quatre veines pour qu'il réussisse, le fiston, mais à la fin , en "Supé", près de passer le brevet, voilà qu'il se rebelle dans une dissertation, contre la guerre, les honneurs militaires, la mort en général pour lui haïssable plus que tout et que l'on tend à rendre légitime par la guerre ou "utile" par "l'oeil du lapin".En effet, l'épisode qui l'a le plus marqué, c'est sa tante nivernaise tuant un lapin en lui crevant l'oeil, le faisant mourir à petit feu pour qu'il ait du goût. A partir de là, la mort et la souffrance deviennent insupportables à Cavanna. Il se fera passer pour un anarchiste et un impoli devant son professeur de lettres ancien de 14-18, se sentant insulté et décevra sa mère qui avait fondé sur lui tous ses espoirs.

C'est un roman très détendant où chacun peut se retrouver car, décidément, tous les enfants se ressemblent. L'auteur narrateur y apparaît sympathique. Ce que j'aime chez Cavanna, c'est cette espèce de violence à défendre des causes envers et contre tous, par exemple cette haine farouche du personnage de Napoléon que je partage avec lui depuis que j'apprends l'Histoire de France.

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Cavanna François (1923-2014) – "L'oeil du lapin" – Pierre Belfond, 1987 (ISBN 2-7144-2101-6) – format 23x14cm, 284p.

Comme l'auteur l'annonce lui-même en préface, il envisageait dans ce volume de compléter le premier tome de son autobiographie, intitulé "Les ritals", dans lequel le personnage extra-ordinaire (au sens le plus vrai du terme) du père, modeste maçon immigré italien analphabète, avait finalement pris toute la place, pour raconter cette fois ce que fut la vie de sa mère, fille de paysans morvandiaux montée à Paris pour y être placée comme bonne dans une famille bourgeoise.

Involontairement, Cavanna revient cependant souvent sur ce personnage quasi mythique que fut son père, et accorde également une large place à sa propre histoire d'adolescent monté en graine juste avant que n'éclate l'horreur de la Seconde Guerre Mondiale 1940-1945 (voir le remarquable témoignage laissé dans "Les Russkofs", incontournable). Certes, on en apprend ici un peu plus sur la destinée de sa mère, mais ce personnage reste irréductible dans sa spécificité féminine d'incarnation de la grande pauvreté des couches populaires de la France des années trente.

Utile complément des "Ritals", ce volume s'avère quelque peu décevant tout de même. Dommage.
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Petit frère de ce livre magnifique qu'est les Ritals, l'Oeil du Lapin se veut être l'hommage à sa mère que François Cavanna n'a pas pu rendre dans les Ritals.

Le livre est une succession d'anecdotes et de réflexions enfantines d'une grande fraîcheur, le tout servi par cette plume gouailleuse que j'adore.

Si le livre peut sembler en première approche légèrement moins réussi que les Ritals, l'effet de surprise (et peut être les meilleurs anecdotes ?) étant en partie passé, cette petite déception est amplement compensée par une fin exceptionnelle.

Cavanna y partage en effet une dissertation antimilitariste et y présente les (profondes) racine de sa haine de la violence, avec le vocabulaire de l'enfant qu'il était. Ces quelques pages sont drôles, magnifiques, et fleurent une sincérité qui n'est pas si évidente lorsqu'un auteur s'attaque au récit de sa propre enfance.

Pour Cavanna, l'enfance est une époque charnière et les réflexions d'un enfant valent la la peine d'être racontée pendant tout un livre. A la lecture des Ritals puis de l'oeil du lapin, difficile de ne pas lui donner raison !
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
« Maman, vachement fière, tiens. Elle avait fait un petit Rital, et voilà, il était plus fort que tous les Français. Ça la vengeait de tout, maman. » (p. 20)
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« Son insatiable besoin d’aimer, son besoin, surtout, de créer, de façonner de ses mains, maman l’a reporté sur moi. Son fils. Son cadeau du ciel. Maman n’a eu qu’un seul grand amour dans sa chienne de vie : moi. Elle avait son fils, elle n’avait plus besoin de rien d’autre. » (p. 48)
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- Les filles, ce qu’elles veulent, c’est pas qu’on les aime, ni qu’on fasse des exploits pour elles, ni même qu’on soit beau. Ce qu’elles veulent, les filles, je n’en sais rien. Sans quoi, tu penses …
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Francois Cavanna, cet écrivain attachant, plein de tendresse, d'humanité... Résidant au USA Je cherchais l'Oeil du Lapin depuis longtemps. Je reçois le livre et anticipe deja ces petits regals de pointes d'humour, ces souvenirs quelquefois proches des nôtres. Mais voila, je rentre dans les pages dans lesquelles Francois discute avec son père dans un pseudo italien qui m'a totalement épuisée et détournée de la verve et de l'elan de l'auteur. Quelques mots ou allusions auraient suffi pour nous indiquer que le père parlait italien ou un français cabosse, nul besoin de nous faire déchiffrer des pages entières. Une deception que j'étais loin de prévoir.
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Il n'y a pas de Dieu. Heureusement.
Mais il y a les hommes. Hélas.
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Videos de François Cavanna (28) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Cavanna
1/5 François Cavanna : À voix nue (1994 / France Culture). La semaine du 23 juin 2014, France Culture rediffusait une série de cinq entretiens enregistrés avec François Cavanna en 1994 pour l'émission “À voix nue”. Par Ludovic Sellier. Réalisation : Christine Robert. Rediffusion de l'émission du 17/01/1994. Avec la collaboration de Claire Poinsignon. 1) La mémoire de la ville : de la "folie patrimoniale" au "tout progrès"
François Cavanna est né en février 1923 (et décédé le 29 janvier 2014) d'un père italien et maçon et d'une mère morvandiode, et si l'usage de son prénom s'est un peu perdu, il a conservé son accent des faubourgs. Ecrivain, après avoir débuté dans la presse comme dessinateur, Cavanna est devenu rédacteur en chef de "Charlie Hebdo" et le fondateur de "Hara Kiri", il a conservé le goût de la formule et les saveurs d'une langue truffée d'onomatopées. Invité : François Cavanna
Thèmes : Littérature| Littérature Contemporaine| Mémoires| Presse Ecrite| François Cavanna| Charlie Hebdo
Source : France Culture
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Né à Paris en ...

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