Loin de l'Inde, Suneel s'est construit une vie très différente de celle qu'il aurait vécue dans son pays. A San Francisco, il est devenu Neel, un anesthésiste respecté, un homme libre qui vit dans un superbe appartement, à la décoration certes minimaliste mais avec une somptueuse vue sur le Golden Gate Bridge, un célibataire convoité qui entretient une liaison secrète avec une secrétaire de l'hôpital en attendant de trouver l'américaine bon teint à qui il passera la bague au doigt. Pourtant, au pays, sa famille s'inquiète de ce célibat prolongé et décide de prendre les choses en main. Sous un faux prétexte, Neel est attiré en Inde, présenté à une jeune fille de sa caste et marié à la belle Leila sans avoir eu le temps de reprendre son souffle. La situation lui a totalement échappé mais à San Francisco il reprend les choses en mains. Certes il est marié mais il compte vivre sa vie comme avant, à charge pour Leila de se débrouiller de son côté...
Admiration pour Neel, un homme qui a réussi brillamment, qui s'est bien intégré dans son pays d'adoption. Pitié aussi, parce qu'il est pris entre deux cultures, parce qu'il a parfois été rejeté en raison de ses origines, parce qu'il est victime de la tradition du mariage arrangé, parce qu'il redevient un enfant en face de sa mère, sa tante, son grand-père.
Admiration pour Leila, un femme instruite qui parle anglais sans accent, qui est professeure, qui sait rester digne en toute circonstance. Pitié aussi à cause de la pression qu'exerce la société indienne sur les femmes. Leila est trop grande, trop pauvre pour intéresser un homme et quand enfin on la marie, son époux la délaisse, la néglige, la déteste presque.
Admiration pour ces indiens qui suivent cette tradition ancestrale de se marier après négociations entre les familles, qui trouvent en eux la force de s'entendre, de s'attacher à un partenaire qu'ils n'ont pas choisi. Pitié aussi pour ces couples parfois mal assortis qui jamais ne connaîtront l'amour...
Admiration et pitié donc mais aussi un soupçon d'exaspération face à un Neel souvent odieux et égoïste et une Leila qui s'accroche à un mariage bancal et ne cherche pas à s'émanciper. Mais l'histoire est belle, attachante, touchante même si à nos yeux d'occidentaux ces mariages arrangés sont plutôt incongrus et que le sort réservé aux femmes en Inde est révoltant.
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Comment trouver sa place quand on est tiraillé entre deux cultures : la société indienne où les mariages arrangés font partie d'une tradition immuable? Et la" modernité " américaine?
Ou l'histoire d'un médecin Indien: Neil Sarath, brillant anesthésiste, exerçant sa profession à San Fancisco, ayant une petite amie américaine qui voit sa vie basculer lors d'un cours voyage dans sa famille en Inde, il pense rendre visite à son grand- pére soi- disant souffrant.....le piége se referme et le voilà marié à Leila, qu'il n'a vue qu'une fois....une jeune personne pourtant cultivée, professeur d'anglais à l'université, spécialiste de William Shakespeare
prête à travailler dans l'édition....Leila qu'il va rejeter..... C'est aussi une histoire élégante sur la ...patience en amour, un pari sur l'intelligence d'une jeune femme qui va forcer son destin avec subtilité, auprés d'un mari qui avait peu d'estime pour elle.....Leila va attendre son heure et, sans scénes, sans drames, sans bruit, réserver à son mari pas mal de surprises.
Un ouvrage interessant, instructif, passionnant qui décrit avec humour, une belle approche psychologique et une finesse remarquable des situations paradoxales où les personnages sont attachants, les soeurs, les mères , les tantes.....Neil, écartelé entre une culture dont il a presque honte parfois , deux continents, deux systèmes sociaux et familiaux aux antipodes l'un de l'autre, et Leila, intelligente et sensée, douce et réservée mais si forte au fond....
Une approche qui nous montre les failles, les déchirures, les différences sur les couples mixtes vivant aux Etats - unis,
sur l'immigration, l'assimilation, le poids écrasant des traditions, l'univers Californien, la position de la femme en Inde: fragile, désuète, mais fondamentale, ce livre dont la fin " guimauve" m'a peu intéressée est surtout un beau témoignage drôle et émouvant ouvrant la porte à une autre culture guidée par des concepts rigides, une tradition gérée par une main de fer conservatrice, quelque peu archaïque et dépassée pour nous, occidentaux, mais pour eux, essentielle! Surtout par les mères, d'ailleurs, inflexibles, même si l' homme paraît toujours dominant !
Un récit sur l'identité et les valeurs de l'amour, le choc des cultures, riche de réflexions à propos des immigrants partout dans le monde, une ode à la liberté de la femme et à sa force morale, à sa volonté de fer, à sa subtilité qui peut faire basculer bien des choses....en douceur !
Un regard coloré, riche des senteurs épicées de la cuisine indienne et ses odeurs entêtantes !
Un premier roman réussi même si la fin est un peu trop romantique!
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Sunneel est indien. Il est venu en Amérique faire ses études et y pratique la médecine en tant qu'anesthésiste.
Aux USA, on l'appelle Neel. Il possède un passeport américain et vit en partie avec une américaine type, jusqu'au jour où il est rappelé en Inde car son grand-père est malade.
Arrivé sur place, il se fait rattraper par les traditions indiennes : la famille arrange les mariages.
C'est ainsi qu'on lui choisit une Indienne de 30 ans, Leila.
Ils se marient car Neel se sait pas y échapper et il pense bien divorcer dès que possible.
Il ramène Leila aux USA et continue à mener sa vie comme si de rien n'était en laissant Leila seule dans l'appartement.
La jeune femme, attachée à ses traditions, va tout faire en toute discrétion pour maintenir ce mariage et pourtant, elle n'est pas dupe.
L'évolution de l'histoire est habilement menée et surtout de façon crédible.
C'est un premier roman pour Anne Cherian mais quelle réussite et une relecture rapide pour moi grâce à mes fiches. Je l'avais lu en 2013 et je vais aller voir si Anne Cherian a écrit d'autres livres.
J'ai aussi apprécié la traduction qui nous livre une très belle écriture.
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un vrai coup de coeur pour ce livre, pourtant, encore un roman indien, encore un roman sur le choc des cultures, entre Inde et Etats-Unis, encore un roman sur un mariage arrangé ... encore encore encore ...
mais, la surprise est là, tous ces thèmes n'arrivent pas à en faire un livre convenu !
Leila plus que Suneel (dit Neel, "ca fait plus américain", donc il préfère) va s'adapter intelligemment à une nouvelle donne, à son mariage, à la vie aux Etats-Unis, si différente du monde qu'elle a connu auparavant
les personnages auraient pu être plus caricaturaux, mais là réside la subtilité de ce roman, ils sont plutôt attachants
tous les 2 semblent "victimes" de ce mariage arrangé, mais tout ne va pas "s'arranger" comme par magie, et tout ne va pas tourner comme l'aurait prévu le mari ! et la femme va se révéler, beaucoup moins victime finalement, et beaucoup plus maitresse de son destin, et bien décidée à être heureuse, mariée ou pas, et à réussir sa vie
un beau roman indien moderne et subtil donc, paradoxal à plus d'un titre, et vraiment une bonne surprise pour moi ! je vous le recommande vivement
loin de faire l'apologie des mariages arrangés, l'auteur nous fait réfléchir bien au-delà, sur le couple, la modernité, ce que chacun pense subir ou décider dans son destin, sa famille ... une ode à la liberté et aux femmes
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Ce livre est finalement un hymne aux mariages arrangés, en soi c'est un peu troublant en notre début de 21ème siècle, mais ce livre a l'avantage, à travers une histoire toute simple, de "radiographier" la mentalité indienne et les codes sociaux qui président au choix d'un conjoint dans la bourgeosie moyenne de ce pays.
Neel est un brillant médecin anesthésiste qui a un beau poste à San Francisco. Il doit faire un séjour dans sa famille en Inde, pour des raisons familiales; son grand-père ayant de graves soucis de santé.
Il revoit donc sa famille et là le piège se referme sur lui; on lui présente plusieurs jeunes filles et il est "marié" enfin "promis" avant même de pouvoir dire ouf.
Il revient aux USA en compagnie de son épouse indienne et là.. les ennuis l'attendent. Sa jeune maîtresse, secrétaire à l'hôpital où il travaille, est furieuse de la situation et une partie très dure se joue pour Leila, la jeune épouse indienne, qui finalement, doit subir la situation.
Une belle approche psychologique dans ce roman, même si les situations ne sont pas nouvelles, loin de là.
Les personnages sont attachants, malgré ou plus tôt à cause de leurs failles, leurs déchirures. Neel est littéralement écartelé entre 2 continents, 2 cultures, 2 systèmes sociaux et familiaux.
C'est la manière dont les personnages se débattent dans leurs contradictions qui est intéressante ici.
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J'ai apprecié ce Roman il renseigne sur la culture indienne ,les traditions et tout l'impacte qu'elle peut poser sur les personnes qui ont quitté l'Inde et qui vivent à l'occidental.
Les thèmes qui sont mis en avant , les mariages arrangés , le poids de la famille et des traditions, le choc des cultures qui vient s'interposer.
Neel est un brillant anesthésiste Indien qui vit à San Francisco qui s'est adapté à la vie à l'occidentale , qui vit une idylle amoureuse avec Caroline une infirmière. Il l'aime d'un amour fou ... Et lui promet le mariage.
Le destin en fera autrement puisque la famille de Neel suivra la tradition indienne et décidera de sa vie. Familiale Neel est donc contraint d'épouser Leila , une jeune femme de sa caste
Il va se sentir coupable vis à vis de Caroline , restera très distant de sa "dite"epouse dont il n'éprouve aucun sentiments ne la connaissant pas.
Leila ne comprend pas bien ce qui lui arrive ... Elle suivra les conseils de sa famille .
Elle s'installera aux états unis avec Neal comme le veut la tradition de la bonne épouse Indienne.
Sa vie de femme mariee n'est pas du tout celle à laquelle elle s'attendait .
Son époux n'est jamais présent et elle vit dans un appartement désuet la plupart du temps seule.
Elle ne dira rien à sa famille et va sortir seule et connaître des gens .... une jeune fille d'origine indienne née aux états unis , au langage cru et pour la libération de la femme ... Deviendra son amie.Elle est. Étudiante et fait sa thèse sur les mariages arrangés .
Leila va se rendre compte que la condition féminine peut être difference mais ne peut pas le concevoir .
Elle va aidé des gens , faire des traductions et malgré ce choc culturel incroyable elle va reussir à s'adapter à ce nouveau pays où les couleurs et les odeurs de l'Inde on disparu .
De son côté Neel est toujours amoureux fou de Caroline et pense au divorce ...
Sa maîtresse l'attend.
Le mariage sans aucun amour , ni physique , ni affectif ... Est un véritable échec .
Leila , à un charisme très fort et ne fait aucun reproche à son époux , elle a cependant ses idées et une personalité bien affirmée .
Neel lui présentera des amis Indiens expatriés également avec qui elle se liera d'amitié .
Élie passe son permis , essaie de s'émanciper.
On ne sait pas si Leila ne veut pas voir et est dans le déni de sa position de femme ou tout simplement elle trouve cela normal.
Un soir , ils auront leur première relation sexuelle ... La fin de la virginité de Leila et Neel éprouve quand même des sentiments .....
La suite je vous laisse la découvrir.
Il avait l’impression de s’être métamorphosé en un personnage d’un roman de Kafka. Un jour, il était le docteur Neel Sarath, un homme tenu par la seule obligation de travailler, qui mangeait de la viande de bœuf quand il en avait envie et passait la nuit avec une femme blanche en dehors des liens du mariage. Et le lendemain, sans qu’il ait donné son accord, il se retrouvait dans la peau de l’homme qu’il avait abandonné derrière lui. Il était de nouveau Suneel –petit fils, fils, neveu, mâle indien accompli. Des gens qu’il ne connaissait pas le félicitaient en lui tapant dans le dos, proféraient des conseils qu’il n’avait pas demandés et exigeaient toujours plus de lui. Tout d’un coup, il était à la fois la personne la plus importante et, inversement, celle qu’on respectait le moins.
Un brahmane de Boston, c'est une chose, un hindou, c'en est une autre. Je leur ai expliqué que je suis né hindou mais qu'il y a, selon moi, trop de failles dans toutes les religions pour que j'aie la foi...
Quant à la réincarnation à laquelle mes parents croient aveuglément...Quoi? Moi, je meurs et je reviens en chien? Même si, évidemment, ça ne change pas grand-chose dans ce monde d'égoïstes.
" Ce soir, je peux écrire les vers les plus tristes ". Non, elle corrigea Neruda. "Aujourd'hui, je peux écrire les vers les plus libres". Elle était libérée des doutes, car le pire était arrivé. Mais cette liberté n'effaçait ni sa tristesse ni sa solitude. Elle n'avait goût à rien....même le bébé la laissait indifférente....
Une semaine auparavant, il était allé se coucher dans la peau d'un Américain("Je ferai preuve de politesse en allant voir cette fille demain.") et s'était réveillé dans la peau d'un Indien (" Je dois l'épouser pour ne pas porter préjudice à la réputation de ma famille").
Lecture en anglais par Anne Cherian d'un passage de son roman, Une bonne épouse indienne